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Karma, Samsara et Nirvana
Sources
Encyclopédia Universalis.
Données encyclopédiques, copyright © 2001 Hachette Multimédia / Hachette Livre
Site Athéisme : http://atheisme.free.fr/index.html
Site bouddhiste: http://www.buddhaline.net
Encyclopédie Wikipedia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Karma
P L A N
Karma, Samsara et Nirvana................................................. 1
Le Karma.............................................................................. 2
Karma dans les religions orientales ..................................... 2
Karma dans les conceptions occidentales. .......................... 3
Le « samsara » et ses diverses interprétations.................... 3
Le nirvana selon le Mahayana ............................................ 7
Le nirvana dans les autres religions de l'Inde ...................... 8
Le Nirvana par Ajahn Thanissaro....................................... 9
Bibliographie ...................................................................... 11
Le mot nirvana désigne la cessation de la transmigration ou succession indéfinie des
existences que les Indiens appellent samsara. Il est surtout utilisé dans le
bouddhisme où il possède un sens très particulier, la conception du salut étant
différente dans cette religion de ce qu'elle est dans l'hindouisme et le jainisme. Le
terme et la notion apparaissent dès les origines du bouddhisme, dans les textes
canoniques contenant les sermons attribués par la tradition au Buddha. Le mot
nirvana désigne la disparition complète, mystérieuse pour un homme de l'Antiquité,
d'une flamme sur laquelle on a soufflé, l'« extinction » de cette flamme. Par
extension, il est utilisé pour signifier la disparition totale d'une chose dont on ne peut
savoir ce qu'elle est devenue ni sont allés les éléments qui la constituaient. Dans
la terminologie bouddhique, il exprime l'idée de salut, c'est-à-dire la délivrance
(vimukti, vimoksa) de la nécessité de renaître et de mourir sans cesse, la fin (anta)
des transmigrations (samsara), la cessation (nirodha) de la douleur (duhkha)
inhérente à toute existence, l'épuisement (ksaya) des courants impurs (asrava) des
passions et des erreurs qui obligent l'être à renaître.
Le nirvana ne se comprend donc bien que si l'on se fonde sur la signification du mot
samsara qui signe, au sens propre, l'action de circuler, de parcourir, et, au sens
figuré (le plus généralement employé), le fait de passer d'une existence à une autre,
puis, par dérivation, la suite de ces existences, la condition des êtres vivants qui sont
tous soumis à ce phénomène.
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Le Karma
Karma est un terme utilisé dans plusieurs religions orientales, il désigne le cycle des
causes et des conséquences lié à l'existence des êtres sensibles. Le karma est la
somme de ce qu'un individu a fait, est en train de faire ou fera. Dans les religions
incorporant les concepts de réincarnation ou de renaissance, les effets de ces actes
karmiques se répercutent sur les différentes vies d'un individu.
Le terme se transcrit également Kamma (depuis le pali), kan (birman), rinne gō
(japonais) ou las (en tibétain).
La loi du karma est un concept central dans nombre de religions indiennes, telles
que l'hindouisme, le sikhisme, le bouddhisme ou le jainisme. Chaque être y est
responsable de son karma, et donc de sa sortie du samsara. Les premières
références au karma auraient pour origine les Upanishads.
Le concept de karma peut également être retrouvé dans des mouvements
ésotériques occidentaux, comme le mouvement de la Rose-Croix.
Karma dans les religions orientales
Hindouisme
Pour les hindouistes, les actions ont des conséquences karmiques en fonction de
l'état d'esprit dans lequel elles sont faites, mais on peut cependant dire que pour les
hindouistes, le karma ne porte ses fruits que dans les vies futures, et en fonction
d'une volonté divine. Du fait du système des castes, il est impossible à un hindouiste
de s'élever dans cette vie-ci, plus haut que le niveau spirituel (et social, incidemment)
dans lequel il est né. Son seul espoir est de créer autant de karmas positifs que
possible avec l'espoir de se réincarner dans une caste plus élevée dans une vie
future.
Bouddhisme
Pour les bouddhistes, le karma que l'on crée en agissant, que ce soit avec le corps,
la parole ou l'esprit, est essentiellement favorable ou défavorable, positif ou gatif
(kusala ou akusala en sanskrit ; ces termes n'ont pas de traduction exacte en
français), (sens global pour, kuçala :juste, approprié, convenable, bon, bienveillant..
et pour akuçala: leur contraire..), en fonction de l'état d'esprit qui sous-tend l'action.
Ainsi, si l'on donne quelque chose à quelqu'un de manière désintéressée, on crée du
karma positif. Ce n'est pas le cas, en revanche, si l'on donne parce que l'on attend
quelque chose en retour. Enfin, le karma créé peut donner ses fruits dans cette vie
ou dans une vie future.
Dans le bouddhisme ancien, pour produire un karma, il faut réunir l'intention d'agir,
l'acte lui même et la satisfaction d'avoir agi. En dehors de ces conditions, l'acte ne
produit pas de karma.
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Jainisme
Pour les jaïnistes, l'action n'est pas le seul critère, et l'état d'esprit la sous-tendant
peut entrer aussi en compte, surtout s'il s'agit d'un laïque jaïn, car contrairement aux
moines et nonnes auxquels il est interdit de commettre toutes les violences
(accidentelles, professionnelles, défensives et intentionnelles), les laïques sont
obligés d'éviter au minimum la violence intentionnelle, par la pensée, la parole et le
corps. C'est pour cela, par exemple, que certains jaïna (moines et nonnes de
certaines sectes, laïques lors d'une cérémonie...) portent souvent des tissus sur la
bouche; faisant cela, ils évitent de tuer des insectes en les avalant par inadvertance.
Karma dans les conceptions occidentales.
Kabbale
Pour les kabbalistes modernes, le karma n'est pas un fardeau que l'on porte en
provenance de ses vies antérieures, mais une série d'épreuves que l'on s'est
choisies juste avant sa naissance; le but de la vie étant de ussir ces épreuves.
Ainsi, chacun se choisit les grandes épreuves de sa vie, le reste faisant parti du libre
arbitre et pouvant être vécu comme l'individu le souhaite.
Le « samsara » et ses diverses interprétations
La croyance en la transmigration apparaît dans l'Inde vers le début du VIe siècle
avant notre ère, soit juste avant le bouddhisme, le jainisme et les premières
Upanisad du brahmanisme, qui reposent tous sur elle. Dès cette époque, elle semble
avoir été adoptée par la grande majorité des Indiens, bien que les anciens sutras
bouddhiques signalent quelques sectes hétérodoxes qui la rejetaient. Pour ce qui est
de l'origine et de la formation de cette croyance, on est réduit aux hypothèses
construites à partir de rares données trouvées dans les Brahmana, textes antérieurs
aux Upanisad.
Tout en étant d'accord sur le principe général de la transmigration, brahmanistes des
Upanisad, hindous, bouddhistes et jainas en fournissent cependant des
interprétations différentes. Les diverses sectes de chacune de ces religions
proposent des solutions variées, parfois opposées, aux deux problèmes
fondamentaux que soulève la notion même de samsara : quel est le mécanisme de
cette transmigration, autrement dit quelles sont les causes qui expliquent les
différences entre les conditions d'existence, de renaissance, et quel est l'élément de
l'être qui passe ainsi d'une vie à l'autre ?
Les Upanisad et l'hindouisme à leur suite, le bouddhisme et le jainisme s'accordent
en gros sur la réponse à la question du mécanisme de la transmigration : c'est la
valeur morale des actes (karman) accomplis dans une existence qui détermine les
conditions de la renaissance, comme elle détermine le bonheur ou le malheur qu'on
connaîtra dans cette nouvelle vie. Les êtres qui commettent le mal renaîtront dans
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les enfers, dans des corps d'animaux ou d'hommes misérables, souffrant de
pauvreté, de maladie, de mépris, d'oppression sociale, etc., tandis que ceux qui font
le bien renaîtront parmi les dieux ou dans des corps d'hommes jouissant de richesse,
de santé, de considération, de puissance sociale.
En somme, le phénomène de la transmigration, auquel sont soumis tous les êtres
vivants, est régi par ce que le bouddhisme appelle « maturation » (vipaka) des actes,
sorte de justice immanente qui oblige l'auteur d'un acte à recevoir, automatiquement
et inéluctablement, au bout d'un temps plus ou moins long, le châtiment ou la
récompense de l'action qu'il a accomplie. Cependant, tel n'était pas l'avis de toutes
les sectes antiques, si l'on en croit notamment les textes bouddhiques qui les
combattent. Pour certaines, seul le hasard conditionne la renaissance, et la valeur
morale des actes n'explique nullement le bonheur ou le malheur des conditions de
l'existence. Selon d'autres, composées de brahmanes obnubilés par leurs
préoccupations religieuses et par l'orgueil de leur position sociale, c'est uniquement
l'accomplissement correct des actes rituels, nombreux et variés, accomplissement
dont ils se réservaient jalousement le privilège, qui détermine le bonheur dans les
vies futures, et non la valeur morale des actions ordinaires.
Les solutions proposées au problème de savoir quel est l'élément transmigrant
n'étaient pas moins multiples. D'après les Upanisad, suivies en cela par le Vedanta
qui a dominé la pene hindoue jusqu'à nos jours, c'est le « soi » (atman), principe
impersonnel de la personnalité, qui transmigre, cet atman qui est reconnu identique
au brahman universel. Pour d'autres écoles brahmaniques, il s'agit d'un élément
désigné sous des noms divers - « homme » (purusa), « principe vital » (jiva), etc. - et
conçu également de façon variée comme pourvu de connaissance, de volition et
même de sensation, parfois aussi sous l'aspect d'un homuncule invisible en raison
de sa taille exiguë. C'est à de telles conceptions que se rattache le jainisme, lequel
désigne l'élément transmigrant des noms de jiva et d'atman et lui prête différents
attributs.
Le bouddhisme se distingue de toutes les autres sectes indiennes admettant la
transmigration en ce qu'il nie obstinément l'existence de tout élément transmigrant
comme l'atman ou le jiva. Bien que quelques sutra obscurs aient conduit certains
exégètes modernes à penser qu'il n'en fut pas ainsi à l'aube du bouddhisme, il est
pourtant clair et indéniable que la doctrine commune exposée dans les textes
canoniques longtemps avant notre ère rejetait toute idée d'un élément transmigrant.
Cette négation entraîna du reste de graves difficultés pour expliquer le dogme,
essentiel au bouddhisme, de la maturation des actes et le phénomène de la
connaissance. Certaines écoles importantes, vivement combattues par les autres
sectes bouddhiques, soutinrent l'existence d'une « personne » (pudgala) qui
transmigrait et même subsistait au sein de la atitude définitive du nirvana ; mais
elles ne surent jamais définir nettement les relations entre cette « personne » et les
cinq « agrégats » (skandha) de phénomènes physiques et mentaux qui composent
tout être selon l'orthodoxie bouddhique. Les explications fournies par cette dernière
pour résoudre les difficultés nées de la contradiction entre l'affirmation de la
transmigration et la négation de tout élément transmigrant sont trop diverses et trop
subtiles, voire sophistiques, pour qu'on puisse les exposer ici.
La doctrine de la transmigration posait encore un problème important, que les
bouddhistes ont bien vu et sur lequel leurs sectes anciennes se sont vivement et
longuement opposées. S'il est évident, en effet, que l'être ne renaît pas à l'endroit
exact où il est mort mais à un autre, souvent fort éloigné, rien ne prouve que cette
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renaissance ait lieu plus ou moins longtemps après le décès. Pour nombre de
bouddhistes, jadis surtout, la renaissance suit immédiatement la mort, puisque le
Buddha n'a parlé nulle part, dans les milliers de sermons qui lui sont attribués, d'un
intervalle de temps entre les deux. Selon d'autres, au contraire, cet intervalle de
temps est nécessaire pour parcourir l'intervalle d'espace séparant le lieu du décès de
celui de la renaissance. Telle est aujourd'hui la croyance générale chez les
bouddhistes, qui utilisent cette « existence intermédiaire » (antarabhava) - dont la
durée ne dépasse pas quelques semaines - pour diriger les défunts vers une
renaissance agréable et les détourner des enfers en leur transmettant leurs propres
« mérites » produits par l'accomplissement de pieuses actions et de cérémonies
spéciales.
Désignant le salut, c'est-à-dire la fin des transmigrations, le mot nirvana vise en fait
deux phénomènes différents quoique complémentaires qui ne sont pas toujours
clairement distingués dans les textes ni, semble-t-il, dans l'esprit de leurs auteurs.
L'un est la cessation de la soif de renaître, la cessation des trois vices fondamentaux,
désir, haine et erreur, (raga, dvesa, moha) l'épuisement des courants impurs, c'est-à-
dire la suppression complète et définitive de tous les liens qui retenaient l'être dans la
série des existences successives.
Le saint chez lequel ce phénomène se produit sait alors qu'il ne renaîtra plus, qu'il a
atteint le terme de la longue voie menant à la Délivrance, que « sa tâche est
accomplie ». Dans la plupart des cas, il continue à vivre pendant plusieurs années,
jusqu'à ce que s'arrêtent ses propres fonctions physiologiques, comme la roue du
potier continue à tourner quelque temps après qu'on l'a lâchée, mais il jouit d'une
sérénité imperturbable, étant désormais inaccessible aux atteintes des passions et
des erreurs, des vices et des craintes. S'il lui arrive de souffrir encore, il supportera la
douleur avec la plus grande patience, voyant en elle les derniers effets des
mauvaises actions commises par lui dans ses vies antérieures.
L'autre phénomène, qui est parfois nommé « extinction complète » (parinirvana) pour
le distinguer du premier, se produit au moment où le saint, déjà délivré, parvient au
terme de sa dernière existence. Tous les éléments et phénomènes matériels et
mentaux qui composaient sa personne cessent alors définitivement, si bien qu'il ne
renaît plus nulle part. Puisque la doctrine bouddhique nie l'existence de tout principe
personnel, comme le « soi » (atman) ou le « principe vital » (jiva), admis par les
autres religions de l'Inde, cette « extinction complète » doit être logiquement un
anéantissement total du saint, ce que les adversaires du bouddhisme ne se sont pas
privés de faire remarquer, accusant celui-ci de « nihilisme ».
Comme ces deux phénomènes sont les deux étapes du salut, de cette délivrance à
laquelle aspirent tous les bouddhistes dignes de ce nom, les textes les confondent
souvent, en particulier quand ils en exaltent les avantages ou quand ils entendent
définir les relations, plus exactement l'absence de relations, de cet état de libération
avec les choses et les phénomènes constituant le monde et les êtres qui y vivent. Le
nirvana est appelé incompo (asamskrta), c'est-à-dire absolu, ni causé ni
conditionné, dépourvu de naissance et de cessation, de transformation et de durée,
car il échappe à la grande loi de l'impermanence à laquelle sont soumis tous les
êtres et toutes les choses, lesquels sont par nature composés (samskrta). Il ne peut
donc être classé dans aucune des catégories la doctrine bouddhique range ceux-
ci ; il n'est ni matière ni pensée, ni bon ni mauvais, sans rapports avec les vices ni
avec les vertus, situé au-delà des étages les plus élevés, les plus subtils qu'on
puisse atteindre par les ditations et les exercices analogues, en dehors de
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