Les émotions

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Les émotions
Notions fondamentales
• Décrire les rôles des structures du système limbique
impliquées dans le contrôle des émotions
• Décrire les effets coordonnés par l’amygdale durant la
réponse de peur
• Décrire les hormones et les neurotransmetteurs qui
contrôlent l’agressivité
• Décrire les rôles du cortex orbitofrontal dans le
comportement et les décisions affectives
Émotions
• Réactions physiologiques, cognitives et comportementales
typiques à l’espèce (instinctives)
• Évoquées par des stimuli ayant une valeur primaire (survie,
douleur, satisfaction de besoins) ou secondaire (association
avec stimuli émotifs primaires) pour l’individu
• Acte moteur de communication entre les individus
Réponses émotionnelles
• Comportementale (substance grise périaqueductale)
– Mouvements musculaires liés à une situation typique
• Viscérale (hypothalamus via le système nerveux autonome)
– Facilite les comportements et la mobilisation des sources d’énergie
• Subjective (cortex cérébral)
– Expérience émotionnelle
– Contrôlées par des systèmes neuronaux individuels
– Intégrations des réponses: amygdale
Système limbique
• Groupe de structures
intermédiaires entre le
cortex et le tronc cérébral
• Impliqué dans les
émotions, la motivation
et l’apprentissage
Expressions faciales émotives
• Duchenne (1862)
– Expressions faciales liées à des
patrons musculaires spécifiques
• Darwin (1872)
– Émotions sont des instincts
(comportements spécifiques à
l’espèce ayant une valeur
adaptative)
• Ekman (1969)
– Six expressions faciales primaires
reconnues universellement
Muscles faciaux
1. Frontalis
1
• Plis de surprise du front
3
2. Orbicularis oculi
2
• Écarquillement des yeux et
pattes d’oies du sourire
• Moins utilisé dans sourires
volontaires
3
3. Corrugator et Procerus
• Froncement des sourcils
4. Zygomatique (sourire)
5. Orbicularis oris (lèvres)
4
4
5
Syndrome pseudo-bulbaire
• Épisodes de rires ou pleurs incontrôlables
• Peu de lien avec évènements ou
sentiments vécus
• Associé à:
– Sclérose en plaque
– Parkinson, Alzheimer
– AVCs
• Dommages aux connexions du cortex vers
le bulbe
• Stimuli neutres activent les noyaux du
bulbe contrôlant les rires ou les pleurs
Amygdale
• Dans le lobe temporal
antérieur
• Reliés au cortex et aux
centres inférieurs
– Autonomes
– Endocriniens
– Moteurs
• Rôle d’association entre
les perceptions et les
émotions
Noyaux de l’amygdale (suite)
• Noyaux latéral/basolatéral
– Inputs sensoriels
• Noyau central
– Effets sur les centres
inférieurs
(hypothalamus et tronc
cérébral)
Amygdale et peur
• Stimuli menaçants augmentent l’activité dans l’amygdale
• Noyau central de l’amygdale coordonne les différentes
composantes de la réaction de peur:
– Activation du système nerveux autonome
• Cœur, respiration …
– Activation des hormones du stress
– Activation du cortex
(hypervigilance, récupération plus rapide des connaissances…)
Amygdale et peur (suite)
Amygdale et peur (suite)
• Noyau parabrachial
– Respiration
• Hypothalamus latéral
– Activation sympathique
• Hypothalamus paraventriculaire
– Sécrétion de cortisol
• Formation réticulée (FR et locus
coeruleus)
– Activation corticale
• Substance grise périaqueducale
– Réaction d’arrêt et agression
Amygdale et peur (suite)
• Lésions temporales antérieures chez le singe donnent un
syndrome de Klüver-Bucy
–
–
–
–
–
Cécité psychique
Hyporéactivité émotionnelle
Hypersexualité
Tendances orales
Altération du comportement sexuel
• Stimulation électrique: peur et/ou agressivité
• Lésions chez l’humain
– Patients présentent des réponses émotionnelles faibles
Amygdale et peur apprise
Amygdale et peur apprise (suite)
Amygdale et peur apprise (suite)
Ledoux (1988)
• Lésion du noyau central de l’amygdale empêche le
conditionnement d’une réponse émotionnelle
• Après avoir conditionné l’animal à la peur, une lésion
de l’amygdale élimine les réponses viscérales acquises
• Lésion de l’hypothalamus interfère avec la réponse du
système nerveux autonome
• Lésion de la substance grise périaqueducale interfère
avec la réponse comportementale (disparition de la
réaction d’arrêt)
Amygdale et peur chez l’humain
• Stimulation électrique de l’amygdale provoque des
sentiments d’anxiété et de crainte
• Peur active l’amygdale (neuroimagerie fonctionnelle)
• Lésions affectent la composante émotionnelle de la mémoire
(Cahill et al., 1995)
Effets des Benzodiazépines
• Les benzodiazépines (ex. Diazépam) produisent une baisse
des réponses de peur et d’anxiété
• Grande concentration de récepteurs à benzodiazépines
(portion du récepteur GABA) dans les noyaux amygdaliens
• Troubles anxieux sont possiblement associés à:
– Hyperactivation du noyau central de l’amygdale
– Nombre réduit de récepteurs GABA dans système limbique
• Cependant, les benzodiazépines ont des effets anxiolytiques
même après la destruction de l’amygdale
(sites multiples dont l’hypothalamus, corps mamillaires…)
Récepteur GABA
Amygdale et Cholecystokinine (CCK)
• Activation des récepteurs CCKB produit des changements
autonomiques et comportementaux liés à la peur
• Amygdale contient plusieurs neurones qui sécrètent du CCKB
• Événements qui produisent de la peur augmentent les
niveaux de CCKB dans l’amygdale
• Antagonistes des benzodiazépines augmentent les niveaux de
CCKB
• Injection de CCKB dans l’amygdale produit l’anxiété
Hypothalamus et agressivité
• Aspects endocriniens, viscéraux et moteurs des émotions
– Activation autonome
– Sécrétion de cortisol
• Stimulation peut provoquer l’agressivité
– Partie médiane Æ attaque défensive
– Partie latérale Æ agression prédatrice
Agressivité
• Rôle des hormones sexuelles mâles dans certains
comportements agressifs
– Augmentation des concentrations d’androgènes lorsqu’il y a une
forte compétition entre les mâles
– Taux d’androgènes varient en fonction du succès ou de l’échec
des combats avec les autres mâles
– Réduction du taux d’androgènes associée à une réduction des
comportements d’agressivité chez la souris mâle
(Wagner et al., 1980)
Agressivité (suite)
• Effet inhibiteur de la sérotonine sur les comportements
agressifs chez le singe
– Mâles avec faible taux de sérotonine sont plus enclins à se battre
contre des mâles plus forts
– Taux de sérotonine bas chez le singe mâles inférieurs, mais
s’élèvent avec l’ascension sociale
Higley et al., 1996
Cortex orbitofrontal
et sélection des actions
• Actions déterminées par:
– Associations apprises
– Désirs et objectifs
– Contraintes physiques et sociales
• Lésions du cortex orbitofrontal
entravent la capacité d’utiliser les
indices sociaux ou émotionnels
pour sélectionner les actions
Cortex orbitofrontal
• Connexions du cortex OF avec:
– Cortex associatif perceptif permettent
l’évaluation de l’environnement et du
feedback de l’action
– Cortex frontal dorsal permettent la
planification d’actions
– Insula permettent l’accès aux
sensations viscérales
– Amygdale permettent d’anticiper les
conséquences émotionnelles des
actions
– Outputs à l’hypothalamus et au tronc
cérébral influencent les réponses
comportementales et physiologiques
Syndrome orbitofrontal
Cas Phineas Gage
• Harlow (1848)
• Barre de fer à travers la tête
• Vécu 12 ans après sans trop
de séquelles cognitives
• Changement de personnalité:
– Irresponsable
– Comportements puérils
– Comportements inappropriés,
désinhibés
– Perte de jugement, impulsivité
Symptômes orbitofrontaux
• Dépendance envers l’environnement
• Hyper ou Hypo-émotionnalité
• Troubles autonomes
• Obsessions, compulsions
• Impulsivité, irritabilité, troubles de l’humeur
• Troubles d’évaluation des renforcements
• Troubles de reconnaissance et de prédiction des émotions
• Troubles de jugement et de cognition sociale
• Comportements sociaux inappropriés
Dépendance envers l’environnement
• Comportements d’utilisation ou d’imitation après lésion OF
• Dépendance exagérée à l’égard des stimuli extérieurs dans le
guidage des actions
Imitation
Utilisation
Diminution des réponses viscérales
• Lésions du cortex orbitofrontal
réduisent la réponse viscérale aux
stimuli émotionnels
• Patients sont capables de décrire les
images en détail et d’utiliser des mots
émotionnels (ex. effrayant, laid)
• Mais absence de réponse affective
Alexithymie
• Incapacité à détecter (lire) ses
propres émotions et celles des
autres
• Juge les émotions comme
bizarres
• Indécision, priorités bizarres
• Manque d’empathie, d’humour
et d’imagination
Cortex OF et empathie
George et al. 1996 – Activation cérébrale et reconnaissance des émotions
Incapacité de prendre des décisions
Cas d’Elliot
• Après ablation d’une tumeur orbitofrontale
– Facultés intellectuelles OK
– Il fallait le pousser pour qu’il se lève et aille travailler
– Il n’arrivait plus à se plier aux exigences de son emploi, il vaquait
plutôt à des tâches inutiles
– Perdu son emploi, affaires risquées qui le menèrent à la faillite
malgré l’avis de sa famille
• Il parlait de ses mésaventures comme s’il était un
observateur impartial
• Dissociation entre la cognition abstraite et les décisions en
direct qui l’impliquent
Comportements antisociaux
• Lésions orbitofrontales peuvent provoquer des comportements
antisociaux (ex. vols, violence) (sociopathie acquise)
• Diminution du métabolisme dans région orbitofrontale observée
chez individus ayant des tendances violentes et antisociales
• Patient J.S.
–
–
–
–
–
Lésions bilatérales au cortex orbitofrontal
Capacités intellectuelles intactes
Comportement assez timide avant, mais très violent suite à la lésion
Personnalité antisociale
Actes agressifs commis de façon aléatoire sans but particulier
Cortex OF et prise de risques
• Tâche de pari:
– Paquet de cartes risqué et paquet
plus conservateur
• Sujets normaux:
– Apprennent à éviter paquet risqué
– Forte réponse autonome lorsqu’ils
choisissent ce paquet
• Patients:
– Choisissent plus souvent le risque
élevé
– Ont moins de réponses autonomes
anticipatrices
Bechara et al., 1997
Cortex OF et renforcements
• Activité du cortex OF est
corrélée à la taille du
gain monétaire dans une
tâche
Marqueurs somatiques et décisions
• Sélection des action déterminée par:
– Évaluation logique des informations
(Analyse, Mémoire de travail)
– Évaluation émotionnelle par anticipation des conséquences
personnelles et sociales à court-terme et long-terme
(coûts/bénéfices)
Marqueurs somatiques
• Marqueurs somatiques (sensations viscérales)
– Anticipent les conséquences affectives de chaque action
– Permettent de trier les options
– Nous mettent en garde contre les projets auxquels sont attachés
des sentiments négatifs
– Nous prédisposent favorablement à l’égard de ceux qui suscitent
des sentiments positifs
• Chez les patients avec des lésions au cortex orbitofrontal:
– Représentations nécessaires au guidage et à la production des
comportements parviennent à la mémoire de travail, mais
dépouillés de toute connotation émotionnelle
– Réflexion impersonnelle
Ablation du cortex orbitofrontal
chez l’animal
• Baisse des réponses de peur
• Baisse d’agressivité
• Comportements inadaptés
• Distraction
Lobotomie frontale
• Moniz (1949)
• Visait à réduire l’agitation et
l’anxiété et TOC
• Psychoses et dépressions
majeures
• Abandonnée à cause des
effets secondaires multiples
(personnalité orbitofrontale)
Troubles mentaux
associés au cortex OF
• Trouble Obsessif-Compulsif
• Schizophrénie
• Dépression
• Hyperactivité, trouble oppositionnel
• Sociopathie, personnalité antisociale, personnalité limite
• Troubles comportements sexuels, troubles alimentaires
• Toxicomanie
• Démences fronto-temporale, maladie d’Alzheimer
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