contrainte en tension biaxiale, ayant pour origine la
différence de paramètre de maille lors de la croissance par
épitaxie d’une couche de silicium sur un substrat relaxé en
SiGe, les vallées ∆2 descendent en énergie par rapport aux
vallées ∆4 (Fig. 1). Les vallées ∆2 représentent les deux
vallées de la bande de conduction possédant une masse de
confinement (perpendiculaire au plan du transport)
longitudinale alors que les quatre vallées ∆4 possèdent une
masse de confinement transverse. Ainsi les vallées ∆2
seront préférentiellement peuplées sous l’effet d’une
contrainte en tension.
2.2 Effet d’une contrainte mécanique sur la
mobilité des porteurs
La mobilité des porteurs est donnée par une relation du
type :
)(
)(.
*
σ
στ
m
q
µ=
(1)
où
τ/1
représente la somme des fréquences d’interactions
(prenant en compte les différents mécanismes de dispersion
que subissent les porteurs) et
*
est la masse effective de
conductivité. La contrainte permet d’augmenter la mobilité
en réduisant les fréquences des interactions et/ou la masse
effective de conductivité.
2.2.1 Gain en mobilité des électrons d’un gaz 2D
Pour les électrons d’une couche d’inversion (gaz 2D),
l’augmentation de la mobilité avec la contrainte s’explique
principalement par deux aspects. Du fait de la levée de
dégénérescence des six vallées de la bande de conduction
du silicium, il y a d’une part une réduction voire une
suppression des interactions entre les électrons et les
phonons inter-vallées
∆
2-
∆
4 et d’autre part un peuplement
préférentiel des vallées
∆
2 qui présentent une meilleure
mobilité puisqu’il y a moins d’interactions avec les phonons
dans les vallées
∆
2 que dans les vallées
∆
4 [8]. Alors que la
diminution de la masse effective de conduction moyenne,
due au dépeuplement des vallées
∆
4 au bénéfice des vallées
∆
2 (ayant une masse de conductivité plus faible que celle
des vallées
∆
4), permet d’expliquer quasi-totalement
l’augmentation de la mobilité dans le silicium massif (gaz
3D), cela n’explique plus l’amélioration de la mobilité des
électrons confinés dans une couche d’inversion de silicium
contraint [9], comme cela a longtemps été admis.
En effet la mobilité limitée par les interactions avec les
phonons acoustiques (interactions intra-vallée) est le
mécanisme dispersif dominant (à température ambiante) et a
presque la même valeur dans les vallées
∆
2 et
∆
4. Ceci
vient du fait que la différence de masse effective de
conductivité est compensée par les différences entre
l’épaisseur de la couche d’inversion (qui dépend de la
masse effective) et le niveau de dégénérescence des vallées
∆
2 et
∆
4 [8]. La mobilité limitée par les seules interactions
avec les phonons intra-vallées s’écrit sous la forme
W
TkDnm
s
m
e
B
2
acvd
2
l
3
c
ac
ρ
=µ h
(2)
où m
c
est la masse de conductivité parallèle à la surface, m
d
est la masse de densité d’états parallèle à la surface, n
v
est la
dégénérescence des vallées dans lesquelles les électrons
subissent des collisions et W est l’épaisseur effective de la
couche d’inversion (les autres valeurs sont des constantes
physiques). Ainsi le rapport des mobilités correspondant à
chacune des vallées
∆
2 et
∆
4 est donné par
1
7.2
7.4
1
2
42.0
19.0
315.0
19.0
W
W
n
n
m
m
m
m
2
4
4v
2v
4d
2d
4c
2c
2ac
4ac
≈
≈
=
µ
(3)
Les valeurs de W ayant été estimées pour une
concentration de porteurs en surface de 10
12
cm
-2
. On
comprend clairement à partir de la relation (3) que
l’augmentation des fréquences d’interactions avec les
phonons acoustiques intra-vallées (liées au confinement
plus important dans les vallées
∆
2) compense le gain de
masse de conduction. Le gain en mobilité provient bien
alors des seules réductions des interactions
électrons/phonons inter-vallées pour un gaz 2D (qui est le
deuxième type d’interaction électrons/phonons).
2.2.2 Gain en mobilité des trous d’un gaz 2D
En revanche, pour les trous, les mécanismes
prépondérants permettant d’expliquer les gains en mobilité
sont à la fois le changement de masse effective dû à la
déformation de la structure de bande et la repopulation des
trous puisqu’aux niveaux de contraintes actuels dans les
dispositifs, la levée de dégénérescence de la bande de
valence est plus faible que pour la bande de conduction. La
mobilité des trous est beaucoup plus complexe à modéliser
puisque la bande de valence est profondément affectée sous
l’effet d’une contrainte mécanique.
On comprend à travers ces explications que la
piézorésistivité du silicium massif (gaz 3D) diffère de celle
d’un gaz 2D.
3. Résultats expérimentaux pour des n-MOS
sous contrainte uniaxiale ou biaxiale
Nous avons étudié la mobilité de transistors nMOS sous
deux types de contraintes mécaniques, comparativement à
leur référence sans contrainte.
3.1 Mesures sur dispositifs bulk sous contrainte
uniaxiale faible selon [110]
Figure 2. Banc expérimental de flexion quatre points
permettant d’appliquer une contrainte uniaxiale externe en
tension ou en compression jusqu’à 200 MPa