
LIN3710 21 et 26 janvier 2016
l’objet. 2
— Selon certains chercheurs, ce fait suggère que le sujet n’est pas introduit dans le même
syntagme que le verbe et l’objet, mais dans un syntagme indépendant.
3 Verbes complexes
3.1 Le japonais
— Dans des langues du monde, des verbes sont évidemment composés. À titre d’exemple, consi-
dérons les verbes suivants du japonais.
(4) aku
‘s’ouvrir’ (La porte s’est ouverte.)
(5) akeru
‘ouvrir’ (Jean a ouvert la porte.)
(6) naru
‘sonner’ (Le téléphone sonne.)
(7) narasu
‘(faire) sonner’ (Il a sonné l’alarme.)
— Il existe une dichotomie thématique importante ici : les verbes en (5) et (7) sont plus com-
plexes (les morphèmes sont en caractères gras). Ces deux verbes sont aussi plus riches depuis
une perspective thématique : ils incluent des agents.
— Les verbes en (4) et (6) sont moins riches depuis les perspectives morphologiques et théma-
tiques : ils n’incluent pas d’agents.
— Cela suggère que les morphèmes -er- et -as- (en caractères gras) sont responsables de l’in-
troduction de l’agent. En termes syntaxiques, ces morphèmes correspondent à la catégorie
v.
3.2 Le basque
— En basque, certains verbes sont composés de deux morphèmes libres. Voici quelques exemples
en (8) et (9).
(8) lan
travail
egin
faire
‘travailler’
(9) negar
cri
egin
faire
‘crier’
— Dans ces exemples, les deux morphèmes forment un seul verbe ; les éléments ne peuvent
pas s’employer individuellement dans la langue. Des chercheurs suggèrent que le deuxième
élément egin correspond à la catégorie v.
3.3 Le chichewa
— En chichewa, certains verbes sont composés de plusieurs éléments, dont l’un est un morphème
causatif, comme -its-.
(10) Mtsikana
lle
ana-chit-its-a
agr-faire-cause-asp
kuti
ce
mtsuku
pot
u-gw-e
agr-tomber-asp
‘La lle a fait tomber ce pot.’
(11) Mtsikana
lle
anau-gw-its-a
agr-tomber-cause-asp
kuti
ce
mtsuku
pot
‘La lle a fait tomber ce pot.’
— Ce morphème correspond à la catégorie v, qui sert à introduire l’agent.
2. Il existe quelques cas.
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