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bons. Toutefois, quelques problèmes ont été mentionnés comme les différences d’accès entre la ville
et la campagne, la surcharge des psychiatres rendant le délai d’attente très long, la stigmatisation de la
psychiatrie et le manque de connaissance de l’offre faisant que les personnes recherchent de l’aide
trop tard ou encore le fait que le médecins de famille soit souvent la première personne de contact
d’une personne souffrant de maladies psychiques et qu’il n’a pas toujours les compétences pour
diagnostiquer une souffrance psychique et mettre en place le traitement optimal. Les personnes
interrogées ont également souligné le manque de structures intermédiaires, telles que des
appartements protégés, pour les personnes pour qui la clinique n’est pas le lieu approprié, mais qui ne
peuvent pas vivre seules. Ainsi, elles souhaiteraient plus de prévention et de sensibilisation en ce qui
concerne les maladies psychiques et plus d’offres en psychiatrie ambulatoire, telles que des équipes
mobiles, des offres de soins et de soutien à domicile, des cliniques de jours, etc.
3.2 Prise en charge en fin de vie des personnes souffrant d’une maladie psychique
Etant donné que les maladies psychiques conduisent rarement à la mort, la majorité des personnes
interrogées n’avaient pas d’expérience avec une telle situation. En ce qui concerne les personnes
souffrant d’une maladie psychique avec des souffrances somatiques graves, bien que cette situation ait
également été peu rencontrée, les personnes interrogées sont partis du principe que ces personnes
ont accès aux soins palliatifs et que leurs besoins ne diffèrent donc pas des autres personnes en fin de
vie. En outre, il a été souligné que souvent lorsqu’il y a une maladie somatique grave, la maladie
psychique passe au second plan.
Cependant, lorsque les personnes souffrent à la fois d’une maladie psychique et somatique, cela peut
devenir problématique. En psychiatrie, les souffrances somatiques ne sont souvent pas reconnues ni
prises au sérieux et inversement. Les personnes concernées se trouvent alors entre deux chaises. En
outre, les soins palliatifs « normaux » sont souvent dépassés par les maladies psychiques graves de ces
personnes qui demandent des compétences particulières.
Aussi, il a été relevé que le principal problème est le manque de collaboration entre le somatique et
la psychiatrie. Plusieurs personnes interrogées trouveraient important que les soins palliatifs
portent davantage d’attention aux maladies psychiques et pour cela, de s’assurer que le savoir
(psychiatrique) nécessaire est présent chez le personnel ou bien que des personnes formées puissent
être consultées. Les personnes interrogées ont également mis en évidence la nécessité de structures
spécialisées particulièrement pour les personnes âgées souffrant d’une dépendance.
3.3 Rôle des soins palliatifs en psychiatrie
L’absence des soins palliatifs en psychiatrie s’explique en partie par le fait que les maladies psychiques,
excepté par le suicide, conduisent rarement à la mort et qu’il est difficile de définir clairement la phase
de fin de vie, comme c’est le cas pour un cas de cancer. Dans les entretiens, lorsqu’il a été question de
la nécessité des soins palliatifs en psychiatrie, la majorité des personnes interrogées au premier abord
s’y sont opposé, craignant que les soins palliatifs soient un substitut à des options curatives plus
judicieuses ; dans ce contexte, les soins palliatifs sont exclusivement rattachés à la fin de vie et
considérés comme synonyme de « laisser-mourir ».
Pourtant, une fois la définition des soins palliatifs clarifiée (cf. point 1), les personnes interrogées
relèvent que des soins palliatifs - même s’ils ne sont pas nommés ainsi - sont déjà donnés et/ou
vécus en psychiatrie particulièrement dans la prise en charge des personne souffrant d’une maladie
psychique chronique. Toutefois, selon certaines personnes interrogées, la qualité de vie est encore trop