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8 avril 2013
depuis son creux de la récession de mars 2009. Parallèle-
ment, l’actif total des ménages a bondi de 16 billions de dol-
lars, neutralisant ainsi la quasi-totalité des pertes essuyées
durant la récession. Cependant, si vous ne vous sentez pas
riche comme Crésus, c’est parce que la plus grande partie de
la reprise s’est produite du côté des actifs nanciers et qu’il
est moins probable que votre ménage détienne cette catégo-
rie d’actif. En effet, l’actif le plus répandu est l’immobilier,
dont la valeur demeure inférieure d’environ 5 billions de
dollars à son sommet du début de 2006.
La richesse immobilière a une plus forte incidence
que la richesse boursière
L’analyse des effets de richesse révèle que l’incidence
économique de la hausse des prix des logements est tou-
jours plus marquée que les retombées de l’appréciation
des marchés boursiers. La richesse nancière se concentre
surtout dans les mains des gens fortunés et, par conséquent,
n’a pas une portée aussi large que la richesse immobilière.
Des statistiques publiées par la Réserve fédérale révèlent
que près de la moitié des familles dont le revenu est compris
dans la tranche supérieure de 10 % détiennent directement
des actions, et que 90 % d’entre elles ont des comptes de
retraite qui sont susceptibles de proter d’une augmenta-
tion des cours boursiers. Dans le cas des familles dont le
revenu se situe dans les 40e à 60e percentiles, ces chiffres
chutent respectivement à 12 % et 53 % seulement. Plus on
descend dans l’échelle des revenus, plus cette représentation
diminue, jusqu’à atteindre des niveaux négligeables dans le
groupe des familles à plus faible revenu.
En revanche, sur le plan des actifs immobiliers, la répar-
tition est plus uniforme entre les familles, quel que soit
leur niveau de revenu. Dans le groupe des familles dont le
revenu est le plus élevé, 90 % des ménages détiennent des
biens immobiliers. Or, cette proportion passe à 71 % dans
le groupe des ménages à revenu moyen. Et même dans la
tranche inférieure de l’échelle des revenus, près de 40 %
des familles détiennent des actifs immobiliers.
Les estimations relatives aux effets de richesse varient
selon la catégorie d’actif. En général, toutefois, une hausse
d’un dollar de la valeur des actifs immobiliers entraîne, en n
de compte, une augmentation de 3 à 7 cents des dépenses de
consommation, contre une hausse de 1 à 3 cents seulement
par dollar de gain boursier. On peut donc afrmer que les
variations de la richesse immobilière ont une plus grande
incidence sur l’économie que l’appréciation des marchés
boursiers. Cela n’est pas attribuable au seul fait que l’actif
est détenu par une proportion plus importante de la popu-
lation. L’innovation nancière a aussi donné aux ménages
la capacité de tirer prot de l’augmentation de la valeur de
leur maison grâce à l’extraction hypothécaire (Mortgage
Equity Withdrawal). Pensons notamment aux lignes de
crédit sur valeur domiciliaire. Or, l’extraction hypothécaire
afche actuellement un solde négatif, ce qui signie que les
ménages évitent de puiser dans leur patrimoine immobilier
pour nancer leurs achats. À cet égard, ils comptent plutôt
sur leurs revenus. Ce n’est pas surprenant, étant donné que
malgré la récente poussée des prix des logements, 20 %
des titulaires de prêts hypothécaires se situent encore en
territoire négatif, c’est-à-dire que la valeur de leur maison
est inférieure au montant de leur prêt hypothécaire.
Voilà qui illustre bien le lien non linéaire qui existe entre
les estimations relatives à l’effet de richesse. On comprend
ACTIFS DÉTENUS SELON LE REVENU FAMILIAL
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Moinsde
20
20–39,9 40–59,9 60–79,9 80–89,9 90–100
Fondsengestioncommune
Actions
Comptesderetraite
Résidenceprincipale
Percentiledurevenu
Source:Réservefédérale.Statistiquesde2010.
Pourcentagedefamillesdétenantdesactifs
IMMOBILIER RÉSIDENTIEL
-2.5
-2.0
-1.5
-1.0
-0.5
0.0
0.5
1.0
1.5
2.0
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014
Constructionrésidentielle
Richesseimmobilière
ContributionàlacroissanceduPIBréel
Sources:BEA,RéservefédéraleetServiceséconomiquesTD.
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