Le syndrome de Lazare ou syndrome du survivant en soins palliatifs
Centre national de ressources (http://www.spfv.fr/)
Comme Lazare, la personne qui a survécu à un événement traumatique et qui s'est vue mourir se
retrouve dans un monde qui lui semble différent de celui dans lequel elle vivait auparavant, un
monde plus menaçant, plus dangereux. En réalité, ce n'est pas le monde qui a changé, c'est
elle-même qui perçoit son environnement avec un autre regard. Elle se sent incomprise par son
entourage familial, social et professionnel. Le survivant est presque surpris d'être encore en vie et
son esprit reste fixé sur l'accident. Il sait qu'il doit réapprendre à vivre mais qu'il est en sursis et que
la mort viendra un jour. Il arrive qu'il se renferme sur lui-même car il ne peut exprimer l'indicible ou
bien il devient exigeant avec son entourage qui finit par lui reprocher d'être aigri et de ne pas vouloir
tout faire pour reprendre son existence là où il l'a laissée. De ce décalage entre lui et les autres naît
souvent un sentiment d'exclusion qui peut se transformer en sentiment de culpabilité. A partir de là,
le pire peut arriver et au lieu de se remettre progressivement du traumatisme subi, il peut tout
perdre, son conjoint, sa famille, ses amis, son travail. C'est pourquoi une prise en charge médicale et
sociale précoce est souhaitable car seules la solidarité et l'expression de l'appartenance à un groupe
peuvent favoriser la reconstruction psychique de la personne traumatisée.
Syndrome de Lazare et soins palliatifs
Les patients qui entrent en service de soins palliatifs, de même que leur entourage, pensent souvent
que leur mort est inéluctable et qu'elle va survenir rapidement. Ils sont alors la plupart du temps
dans la révolte, le sentiment d'injustice, la dénégation. Puis vient la prise de conscience de la réalité
et parfois le désir d'en finir le plus rapidement possible.
Le long mourir
Mais il arrive parfois que la mort se fasse attendre, et même, que le malade récupère un minimum
de forces et que l'imminence de sa disparition soit repoussée dans le temps.
Que faire alors de ce sursis plus ou moins prolongé qui ajoute à l'angoisse de mourir, la souffrance
d'être encore là ? Comment réinvestir dans une vie à laquelle on avait finalement renoncé ?
Le long mourir fige le présent car malgré les apparences trompeuses, il n'y a pas d'avenir.
Le syndrome du survivant se traduit alors par :
- une angoisse existentielle,
- une instabilité émotionnelle,
- une diminution de l'estime de soi,
- un sentiment de culpabilité par rapport à ceux qui ont disparu alors que lui-même est encore là.
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