Les populations autochtones de l’altiplano andin ont toujours
été confrontées à un environnement inhospitalier caractérisé par
des vents forts, un couvert végétal parsemé, l’eau gelée et des
variations de température extrêmes. Ces variations augmentent
avec le changement climatique, avec des températures pouvant
osciller entre-8°Cet 25°C dans la même journée, par rapport à
-1°C à 21°C il y a 50 ans.
Les pénuries d’eau dues au changement climatique sont
également un grave problème dans la région. Les précipitations
sont moins fréquentes et moins abondantes. Certains glaciers
ont complètement fondu, et de vastes zones se retrouvent sans
eau. Ce qui a pour conséquence la raréfaction du couvert
végétal et du fourrage pour les animaux.
Le Projet de commercialisation et de diversification des
moyens d’existence dans les hauts plateaux du Sud (Sierra Sur),
qui bénéficie de l’appui du FIDA, travaille directement avec plus
de 21 000 familles sur un territoire de près de 78 000 km2.Il les
aide à renforcer leur résilience devant l’impact du changement
climatique et à améliorer leur gestion des ressources naturelles.
L’eau de pluie et la neige fondue sont récupérées dans des
fossés pour servir à l’irrigation. Les participants au projet
diversifient leurs cultures principales et cultivent désormais du
maïs, des haricots, des céréales, des pommes de terre et de
l’origan en terrasses séparées par des murets de pierresur les
flancs des montagnes.
Les murets en pierre servent de coupe-vent et évitent le
ruissellement des sols et de l’eau. Les pierres servent également
àemmagasiner la chaleur des rayons du soleil durant la journée,
qui se libèrelentement et permet de mieux affronter les gelées
nocturnes. Les participants au projet interviennent également
Un projet de biogaz en Chine convertit les déchets en énergie
Adaptation et mitigation au Pérou
Le biogaz est un carburant issu de la digestion anaérobie des
déchets agricoles et animaux d’élevage. Avec les technologies
au biogaz, les déchets sont stockés dans des cuves
spécialement conçues. Le méthane, émis par les déjections
animales, est un des principaux gaz à effet de serre, qui arrive
en deuxième position derrière le dioxyde de carbone en termes
de quantités dégagées. Son impact sur le réchauffement de la
planète est toutefois 22 fois plus dévastateur. La combustion du
biométhane réduit les effets les plus néfastes du méthane sur le
réchauffement climatique.
Depuis les années 80, la Chine encourage avec succès
l’utilisation du biogaz comme source d’énergie domestique.
Dans les années 90, la stratégie de valorisation du biogaz
s’est étendue aux communautés reculées du Guangxi
occidental, touchées par la raréfaction du bois de feu et
le manque d’électricité dans les campagnes. En 2002, la
stratégie est devenue une des principales composantes
d’un projet sur six ans financé par le FIDA, visant à améliorer
et à soutenir les moyens d’existence des populations
rurales pauvres tout en restaurant et en préservant les
ressources naturelles.
La majorité des agriculteurs de la province de Guangxi n’ont
pas de quoi payer le combustible ou l’électricité, et rares sont
ceux qui sont reliés au réseau électrique. Avant le projet, les
femmes, généralement chargées de la collecte du bois de feu,
consacraient des heures chaque jour à cette activité et à
préparer les repas dans leurs habitations noircies par la fumée.
“Avant, nous faisions toute la cuisine au bois”, dit Liu Chun
Xian, l’une des bénéficiaires du projet. “La fumée me piquait
les yeux et je toussais en permanence. Les enfants étaient
souvent malades et je devais les emmener au dispensaire, ce
qui coûtait cher.Aujourd’hui, avec le biogaz, la situation s’est
nettement améliorée”.
Chaque ménage participant au projet construit son propre
système pour canaliser les rejets domestiques et les déjections
des animaux d’élevage (généralement des porcs) dans une
cuve étanche. En fermentant, les déjections se transforment
naturellement en gaz et en compost. Outre la production
d’énergie, le projet a amélioré les conditions hygiéniques
des ménages.
Les ménages les plus pauvres, qui n’avaient qu’un seul porc,
ont construit de petites unités pouvant produire suffisamment de
gaz pour les alimenter en électricité tous les soirs. Les familles
ayant deux cochons ou plus ont construit des installations plus
grandes pour produire du gaz en quantité suffisante pour
pouvoir s’éclairer et préparer les repas.
Le double avantage en termes d’énergie et de compost a
incité un grand nombre de communautés pauvres à adopter
cette technologie. En 2006, le projet avait dépassé son objectif
initial en fournissant plus de 22 600 cuves à biogaz en faveur de
quasiment 30 000 ménages dans plus de 3 100 villages. Ce qui
équivaut à une économie de 56 600 tonnes de combustible
ligneux chaque année dans la zone du projet et permet de
préserver 7 470 hectares de forêts.
En transformant les déjections humaines et animales en un
mélange de méthane et de dioxyde de carbone pour l’éclairage
et la cuisine, le projet contribue directement à l’atténuation du
changement climatique et à la réduction de la pauvreté. Les
conditions de vie et l’environnement se sont améliorés et les
exploitants ont plus de temps à consacrer à la production
agricole. Les forêts sont protégées et les émissions de gaz à
effet de serre par conséquent réduites. La paille, au lieu d’être
brûlée, est désormais mise à fermenter en grande quantité dans
les citernes de biogaz, ce qui réduit la pollution atmosphérique
provoquée par la fumée et contribue à la production d’excellents
engrais organiques.
Ayant davantage de temps à consacrer à l’amélioration des
cultures, les agriculteurs de Fada ont accrula production de thé
qui est passée de 400 kilos à 2 500 kilos par jour en cinq ans.
Les revenus moyens du village ont quadruplé dépassant tout
juste 1 dollar par jour. Dans la mesure où le seuil de pauvreté en
Chine est de 0,26 dollar par jour,ce résultat est significatif.
Ce sont les vies des femmes qui ont été tout particulièrement
transformées par le projet. Depuis que la famille de Liu Chun Xian
acommencé à produire du biogaz à la ferme, elle n’a plus besoin
de passer 3 heures par jour à ramasser le bois pour préparer les
repas. Elle en a profité pour suivre une formation et apprendre à
mieux gérer la plantation de thé familiale qui est désormais plus
productive. Des milliers de petits agriculteurs de la province ont
fait de même, contribuant à faire reculer la pauvreté rurale.