Ministère de l’Éducation Nationale (Dgesco) Page 3 sur 36
Droit et grands enjeux du monde contemporain – Terminale L
L’ONU organise de grands sommets, notamment les « conférences » décidées par l’Assemblée générale
de l’ONU (Sommet du millénaire, Sommet sur les changements climatiques, Sommet de la terre –
Conférence de Rio, sommet sur le développement durable – Conférence Rio+20, etc.) qui réunissent
généralement tous les pays de l’organisation (193 États membres en 2012) participant à la définition de
politiques publiques transnationales et/ou mondiales et à la (re)définition de normes juridiques.
Toutefois, les organisations internationales de coopération (les États exercent en commun des
compétences) ou d’intégration (les États acceptent le transfert de certaines compétences) ne sont par les
seules instances de prise en charge des nouveaux risques liés à la mondialisation. Les relations
internationales sont aussi caractérisées par des sommets réunissant un nombre réduit de chefs d’État
notamment dans le cadre de la diplomatie des « clubs » qui s’est progressivement institutionnalisée
depuis les années soixante-dix avec le G5, le G6, le G7 puis le G8 et s’est affirmée ces dernières années
avec le G20 renforçant l’idée d’une gouvernance mondiale plus oligarchique (voire dyarchique) que
démocratique, dans le cadre d’institutions informelles sans base juridique. Toutefois, il n’y a pas que les
puissants qui s’intègrent dans des groupes exclusifs : presque tous les États du monde sont membres
d’un club ! Ce constat invite à relier cette forme de diplomatie à une analyse qui intègre à la fois la
souplesse des réseaux et du droit mou face aux contraintes du droit international.
Les organisations internationales et les principales puissances traditionnelles ou émergentes ne sont pas
les seuls acteurs des relations internationales, les firmes multinationales, les Organisations non
gouvernementales (ONG), et plus largement les organisations de la société civile, sont à la fois des
partenaires indispensables des organisations internationales (cf. Conférences des Nations Unies) et des
acteurs contestataires (cf. contre-sommet, manifestations, forums sociaux, etc.) de leurs visées
normatives. On soulignera encore ici qu’il n’y a pas que la sanction ou les décisions de justice qui font le
droit, certaines ONG participent au développement du droit mou (ou soft law) (thème 3.5 « Questions
mondiales et réponses internationales) par leur participation aux différentes auditions, rapports d’experts
et commissions ad hoc qui influencent les ordres juridiques des États et aussi par leurs campagnes de
sensibilisation qui peuvent agir sur les États pourtant non contraint d’exécution forcée.
1.3. Le vocabulaire de la gouvernance mondiale
Qu’est-ce qu’une agence ?
Du point de vue nominal, il n’y a que deux « agences » liées à l’ONU : l’Agence multilatérale de garantie
des investissements (MIGA) ou l’Agence internationale de l'énergie atomique (IAEA).
Au sens large, dans le système onusien, le terme « d’agences » renvoi généralement aux institutions
spécialisées, aux programmes, aux fonds et autres organisations de l’ONU que l’on distingue des six
organes principaux établis par le Chartre de Nations Unies (Assemblée générale, Conseil de sécurité,
Conseil économique et social, Conseil de tutelle, Cour internationale de Justice et Secrétariat).
Dans le cadre de l'Union européen, les agences sont « organismes créées par l’Union européenne en vue
de remplir une fonction de nature technique, scientifique ou administrative ». En 2012, on dénombre 29
agences (centres, fondations, agences, offices, observatoires) de l’UE comme l’Office communautaire des
variétés végétales (OCVV), Agence ferroviaire européenne (ERA), Institut d’études de sécurité (IESUE)
dont le siège est en France (respectivement Angers, Lille, Paris).