5 degrés C’était le cas, il y a 55 millions d’années, à la limite Paléocène - Eocène. + 6 degrés Peu d’éléments nous permettent de deviner un monde plus chaud de 6°C, sinon le rapprochement avec la fin du Permien il y a 251 millions d’années, la pire crise qu’ait connue la terre. L’évaporation s’accroît et réduit l’humidité des sols dans les régions semi-arides. Les déserts s’agrandissent * en Amérique du nord et du sud, en Australie, le Sahara et le Kalahari en Afrique, le désert de Gobi en Chine. Les glaciers et les neiges ont disparu des montagnes. Les nappes phréatiques s’épuisent. Le 5 ème rapport du Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’Evolution du Climat (GIEC) publié en 2013 prévoit un réchauffement d’ici 2100 de 1,8°C à 5,4°C par rapport à la température moyenne de l’atmosphère en 1880. Cette augmentation dépendra de la façon, sobre ou sans frein, dont l’humanité va consommer les énergies fossiles au cours des prochaines années. Les déserts atteignaient le 45 parallèle de latitude nord, voire le 60è, près du cercle arctique. è Les océans aux eaux chaudes stagnantes et pauvres en oxygène ne permettaient presque plus de vie planctonique. Les précipitations augmentent au Canada et en Russie, où le débit des fleuves grossit et où le temps de culture s’allonge. Mais les étés sont torrides dans les terres, multipliant les incendies de forêts. Le GIEC nous dit que +2°C de réchauffement est un seuil critique qu’il ne faut pas dépasser, ni au 21ème siècle, ni après. L’évaporation intense sur les océans provoquait de supers ouragans, avec sur terre de violentes tempêtes et inondations. Degré par degré, en s’appuyant sur plus de 300 articles scientifiques et en puisant des comparaisons dans l’histoire du climat terrestre, le journaliste scientifique Mark Lynas, dans son livre Six degrés Que va-t-il se passer ?, décrit les conséquences probables pour notre planète de ce réchauffement. Le dernier chapitre insiste sur la nécessité d’agir vite et sur les possibilités d’action. C’est de ce livre qu’est tiré ce document. Dégagements d’hydrates de méthane et d’hydrogène sulfuré et destruction de la couche d’ozone complétaient ces désastres. Les océans se réchauffent, à commençer par l’océan arctique, le moins profond, et laissent échapper les hydrates de méthane qui y reposent en quantité, accélérant encore la hausse des températures. Le changement climatique sera la toile de fond de l’histoire du XXI è siècle. 95% des espèces vivantes se sont alors éteintes. Les régions habitables du globe se réduisent considérablement, ce qui provoque transferts massifs de population, dépression économique, conflits ethniques ou communautaires. Un humain averti en vaut deux. En raison de l’inertie thermique de la planète, les températures augmenteront fatalement de 1°C. Les concentrations actuelles en CO2 impliquent même près de 2°C. Le réchauffement climatique ne s’arrêtera pas en 2100 Raison de plus pour l’atténuer énergiquement dès maintenant ! * afin de ne pas dépasser le seuil critique de +2°C Ce document a été réalisé en janvier 2016 par Jacques Boulan et Pierre Guillon, préparé et édité par les associa�ons ALDER Climat-Energie et Je vote pour le Climat crédit photo : Felix Lipov (123RF) www.alder.ouvaton.org Vous souhaitez agir pour atténuer l‛impact du changement climatique ? Vous pensez pouvoir nous aider ? Rejoignez-nous ! : [email protected] Ne pas jeter sur la voie publique + ire ... ecto e Traj actuell D’après les modèles de changement du climat, il ne reste que peu de temps pour réduire les émissions de carbone et éviter d’atteindre les 2°C et l’emballement du réchauffement, avec successivement la libération de carbone piégé dans le sol des forêts tropicales, dans les pergélisols, puis dans les hydrates de méthane des océans. L’urgence impose de combiner diverses actions : économies d’énergie, efficacité énergétique et production d’énergies renouvelables. Un mince espoir subsiste encore d’une société à faible usage de carbone qui évite le cauchemar des 6 degrés et transmette son héritage de calottes polaires, de forêts tropicales humides et de civilisations épanouies à un nombre sans fin de générations futures. Les 300 articles dont il est question ici ont été publiés dans des revues scientifiques à comité de lecture. Ils peuvent donc être considérés comme fiables. Les conclusions auxquelles aboutissent les études scientifiques, relatées dans ces articles, reposent sur des probabilités plus ou moins fortes. Avec un système aussi complexe que le climat mondial, il ne peut y avoir de certitude. Beaucoup de ces études ne s’intéressent qu’à un secteur géographique plus ou moins vaste et rarement à l’ensemble de la planète. Bien évidemment pour une région qui n’est pas citée, cela ne veut pas dire que celle-ci ne subira pas les conséquences du réchauffement de l’atmosphère. + L’ouest des États-Unis est frappé de sécheresses pérennes, accompagnées d’incendies de forêts * et de l’assèchement de rivières et de lacs. 2 degrés + L’acidification des océans réduit la vie marine calcaire : c’est moins de plancton pour fixer le CO2 atmosphérique. La fonte des glaces polaires permet l’exploitation de nouvelles réserves de gaz et de pétrole. Si cette exploitation était mise en œuvre, cela aggraverait le processus. Non seulement les neiges du Kilimandjaro disparaissent, mais aussi par la suite la plupart des forêts environnantes, cruciales pour l’alimentation en eau et pour la vie de la montagne. En Europe, les vagues de chaleur telles qu’en 2003 deviennent fréquentes, accompagnées de surmortalité, de pertes de récolte, de feux de forêts, de pénurie d’eau pour l’irrigation et l’hydroélectricité, d’une fonte accélérée des glaciers. La partie sud de l’Afrique se dessèche, le nord aussi dans une moindre mesure, tandis que le Sahel devient un peu plus humide, avec un gain de pluie de 10%, mais sous forme de violentes précipitations entre des périodes de sécheresse torride. La plupart des récifs coralliens blanchissent et meurent. La montée des eaux submerge de nombreux atolls. La biodiversité régresse, notamment en Afrique du sud crédit photo : Paulo Manuel Furtado Pires (123RF) * Dans l’ouest des USA, la pluie remplace la neige, réduisant les ressources en eau en été, ce qui accentue les sécheresses et les feux de forêts. La région centre nord des USA et le Canada y trouvent par contre de nouvelles opportunités agricoles. De même pour la Russie et la Scandinavie. Enfin, la plupart des pays africains voient leur production agricole baisser en raison de la hausse de température et de la diminution des pluies. La banquise a presque disparu *, de même que les calottes et glaciers du Groenland, d’Islande, d’Alaska et du Canada. La fonte des glaces dans l’Antarctique provoque une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres. La submersion cause le déplacement de centaines de millions d’habitants des villes côtières et des deltas : Alexandrie, Boston, New York, Londres, Venise sont menacées, ainsi qu’un tiers de la surface du Bengladesh, etc. Les atolls coralliens disparaissent. Beaucoup d’îles et de régions côtières voient disparaître sous la mer leurs terres les plus fertiles. Avec la disparition des glaciers alpins, la réduction de la neige, remplacée par de la pluie, le débit des rivières devient plus irrégulier, avec leur assèchement en été. Le pourtour méditerranéen est par endroits déserté par ses habitants partis vers le nord de l’Europe et ses refuges surpeuplés. La fonte des glaciers et neiges de l’Himalaya gonfle d’abord les fleuves puis les tarit dramatiquement ensuite, privant d’agriculture les régions périphériques (Pakistan, nord de l’Inde, sud de la Chine, etc.). Au Pakistan : La disparition de la plupart des glaciers de l’Himalaya provoque pénuries d’eau et famines. Il en est de même dans la Cordillère des Andes où le Pérou, la Bolivie et l’Equateur voient leurs ressources en eau se tarir. Les ouragans s’accentuent et apparaissent dans de nouvelles régions : sur les côtes brésiliennes, et aussi méditerranéennes. La sécheresse et la désertification de vastes régions tropicales provoquent la famine et l’exode massif de personnes * en quête d’eau et de nourriture. Les régions subtropicales (Mexique, Afrique du Nord) se désertifient. La production agricole y chute, déclenchant migrations et conflits. Dans le sud de l’Afrique, les dunes du désert du Kalahari redeviennent «actives» et recouvrent villes et champs lors de vents violents. En Inde : Les variations météorologiques plus amples réduisent la production agricole. Des réfugiés du Bangladesh affluent, fuyant des moussons plus fortes. 4 degrés C’était déjà le cas il y a 3 millions d’années, pendant le Pliocène : des forêts poussaient alors dans l’Arctique et l’Antarctique. Le Sahara a franchi le détroit de Gibraltar et progresse vers le nord. En Chine : Les inondations au sud s’aggravent, de même que la sécheresse dans le nord. La fonte des glaciers et du pergélisol des Alpes s’accentue, provoquant le délitement des flancs de montagne. + Les cyclones tropicaux gagnent en puissance et dévastent de plus en plus souvent le sud-est des USA et de la Chine. Les vents deviennent plus violents et les pluies plus intenses également en Europe. La fonte des glaciers du Groenland pourrait élever le niveau des mers de 5 mètres d’ici 2100, submergeant de vastes zones peuplées. La banquise arctique, qui régresse continûment depuis 1980, s’effondre d’ici 2040. 3 degrés ire ... ecto Traj COP 21 La banquise arctique a totalement disparu. Le pergélisol laisse la place à des sols instables qui, dégelés, s’écroulent sous les constructions. Les bactéries décomposent la matière organique énorme stockée dans le pergélisol et produisent du méthane qui accentue encore le réchauffement. L’assèchement graduel des forêts tropicales d’Amazonie, d’Indonésie et de Malaisie s’accompagne de gigantesques incendies, qui dégagent eux-mêmes du CO2 et amplifient ainsi le phénomène. * Avec le réchauffement des sols, les bactéries décomposent la biomasse enfouie et libèrent massivement méthane et gaz carbonique. * crédit photo : Sam D’Cruz (123RF) 1 degré l Seuiritique ! c crédit photo : Sergemi (123RF) + ! est On y presque