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Plan de gestion
2005-2009
PLAN DE GESTION
DE LA RESERVE NATURELLE
DE LA ROCHE ECRITE
Document rédigé par l'Office National des Forêts
en collaboration avec la Société d'Etudes Ornithologiques de la Réunion
et de la Société Réunionnaise pour l'Etude et la Protection de l'Environnement
Coordination et élaboration du plan de gestion :
Julien TRIOLO, Ingénieur écologue à l'US Aménagement et Gestion durable,
Direction Régionale de l'ONF Réunion
Organismes financeurs :
Ministère de l'Environnement & Union Européenne
(service instructeur : DIREN Réunion)
Nous tenons à remercier tous les organismes et personnes qui ont contribué à l'élaboration de ce plan de gestion :
- Alain Brondeau
- Brigade Nature de l'Océan Indien
- Bruno Navez
- Céline Lesage
- Christelle Payet
- CIRAD-Forêt
- Conseil Général
- Conseil Régional
- Conservatoire Botanique National de Mascarin
- Direction de l'Agriculture et la Forêt
- Direction Régionale de l'Environnement
- Dominique Strasberg
- Fabienne Benest
-Fabrice Blard
- Fédération Départementale des Chasseurs
- Georges Montet
- Insectarium
- Jacques Rochat
- Jacques Trouvilliez
- Jean-Michel Probst
- Joël Dupont
- Mairie de la Possession
- Mairie de Saint-Denis
- Maison de La Montagne
- Marc Salamolard
- Marc-Henri Duffaud
- Marion Toutchkov
- Michel Bourgoin
- Mission Parc National des Hauts
- Muséum d'Histoire Naturelle
- Nature et Patrimoine
- Pascale Jubin
- Patrice Bastoul
- Patricia Mercy
- Préfecture de Saint-Denis
- Réserves Naturelles de France
- Robert Mozzi
- Serge Muller
- Société d'Etudes Ornithologiques de la Réunion
- Société Réunionnaise pour l'Etude et la Protection de l'Environnement
- Unité Territoriale de Saint Denis (ONF)
- Université de La Réunion
- Yves Colette
Un grand merci enfin aux trois référents de la Réserve Naturelle de la Roche Ecrite :
- Thomas Ghestemme (SEOR)
- Hermann Thomas (SREPEN)
- Bernard Devaux (ONF)
Résumé
La Réserve Naturelle de La Roche Ecrite (3635 hectares) a été créée par le décret ministériel
du 21 décembre 1999 afin d'assurer la conservation d'un oiseau endémique extrêmement rare
et menacé : Coracina newtoni, appelé localement Tuit-tuit ou Echenilleur de La Réunion.
La gestion de cette réserve a été confiée en janvier 2003 à l'ONF (Office National des Forêts),
la SEOR (Société d’Etudes Ornithologiques de la Réunion (Association loi 1901)) et la
SREPEN (Société Réunionnaise pour l’Etude et la Protection de l’Environnement
(Association loi 1901)). La convention de gestion définit les responsabilités respectives des
trois co-gestionnaires, l'ONF assurant la direction de la réserve.
La réserve naturelle s'étend de 340 m à 2270 m d'altitude sur deux larges planèzes, la Plaine
des Chicots et la Plaine d'Affouches, séparées par une entaille profonde, la Rivière Saint-
Denis, et toutes deux délimitées par des remparts vertigineux.
Ce large gradient altitudinal permet la coexistence d'un grand nombre de milieux naturels
relativement peu modifiés par l’Homme. Plus des deux tiers de la surface de la réserve sont
occupés par des écosystèmes forestiers tropicaux de montagne (forêts de Bois de couleurs des
Hauts et de Tamarin des Hauts principalement).
Cette diversité de milieux accueille un grand nombre d’espèces animales et végétales
indigènes, dont plusieurs sont protégées par arrêté ministériel, parmi lesquelles le Tuit-tuit.
Cette espèce emblématique de la réserve a une distribution extrêmement réduite (16 km², dont
plus de 95 % dans la réserve) : elle est menacée d'extinction à brève échéance.
La Roche Ecrite constitue également un des sites touristiques phares de l'île de La Réunion.
La découverte des richesses écologiques de la réserve est rendue possible grâce à un
important réseau de sentiers préexistants entretenu par l’ONF. Au total, près de 44 km de
sentiers de randonnée (dont 11,8 km de GR2) sillonnent la réserve.
Le site de la Plaine des Chicots, situé dans la partie sommitale de la réserve, comprend, entre
autres, deux gîtes et une table d’hôte. Ce site, exclu du périmètre de la réserve, forme une
enclave d'environ 5 ha.
Il existe également au sein de la réserve plus de 100 ha de boisements de Cryptomeria qui ont
été plantés pour lutter contre l'érosion des sols dans les années 1950 sur d'anciens terrains
agricoles abondonnés (culture de Géranium), dont la majeure partie se situe dans le massif de
la Plaine d'Affouches, desservi par une route forestière qui parcourt la réserve sur 9,2 km.
La principale menace pour la conservation de la diversité biologique abritée par la réserve est
constituée par les invasions biologiques. Pour le Tuit-tuit, la prédation par les rats a été
démontrée comme une menace élevée. Pour les habitats de la réserve, il s'agit de l'invasion
par un grand nombre de plantes exotiques. Les incendies représentent une autre menace
majeure, qui touche en particulier les secteurs de la Plaine d'Affouches et de la Grande
Montagne, relativement plus secs.
L'ensemble du diagnostic écologique et du contexte socio-économique, ainsi que l'analyse des
différences menaces, a permis de déterminer les objectifs opérationnels pour la durée
d'application de ce premier plan de gestion de la réserve (5 ans).
Il s'agit en premier lieu d'assurer la conservation du Tuit-tuit (objectif 1) en menant
prioritairement des études sur sa dynamique de population et en menant des actions sur des
facteurs limitants déjà identifiés (lutte contre le rat) ou potentiels (contrôle de Pycnonotus
jocosus ou Bulbul orphée en périphérie). Le braconnage, qui constitue également une menace,
sera prévenu et combattu activement. La population de Cerf, qui représente un risque
important si elle se développe, sera limitée par la chasse, autorisée dans le décret de création
de la réserve. La population de Cerf fera l'objet d'un suivi et les impacts des techniques de
chasse seront étudiés.
La limitation de la dégradation des habitats de la réserve (objectif 2) va concourir à la
sauvegarde de cet oiseau menacé, et permettre d'assurer la conservation de la biodiversité
abritée globalement dans la réserve. En particulier, un programme d'actions est décliné pour
contrôler les invasions par les plantes exotiques, (mettant l'accent sur les espèces
nouvellement implantées) et pour prévenir et lutter efficacement contre les incendies.
Les habitats de la réserve sont, par endroits, envahis, incendiés ou perturbés et feront l'objet à
ce titre d'une restauration écologique (objectif 3) L'objectif pour les 5 ans à venir est de
parvenir à maîtriser les processus de la restauration écologique par la mise en place d'un suivi
fin des opérations. Enfin, certains habitats ou espèces rares feront l'objet d'actions
particulières (objectif 4).
Pour mener ces actions de conservation, il est nécessaire d'améliorer encore certaines
connaissances sur le Tuit-tuit (objectif 5), les habitats indigènes (objectif 6), la flore et la
faune indigènes (objectif 7) et les phénomènes d'invasions biologiques (objectif 8).
De par sa position péri-urbaine, la conservation du patrimoine écologique de la réserve passe
également par une meilleure sensibilisation et implication des visiteurs et de la population
environnante (objectif 9) et une maîtrise efficace de la fréquentation touristique (objectif 10).
La Roche Ecrite étant un des sites touristiques phares de l'île, il s'agit enfin d'assurer un
accueil de qualité des visiteurs (objectif 11).
L'ensemble de ces objectifs est traduit en actions dans un plan de travail, qui sera appliqué par
les trois co-gestionnaires de la réserve. Ces actions constituera le début d'un fructueux travail
partenarial afin d'éviter que le Tuit-tuit ne vienne allonger la trop longue liste des oiseaux
disparus de l'île de La Réunion ...
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