12
(7) Par la suite, nous avons appris la distinction entre «logiciel libre » e t «graticie l»
(«fre e ware»). Le terme «graticiel» signifie logiciel q ue vous êtes libre de redistribuer, m ais
généraleme nt, vous n'êtes pas libre de l'étudier ou de ch anger le code source; donc la
plupart d'e ntre eux ne sont pas des logiciels libres. Voir la page Terme s prêtant à confusion,
q ue vous de vrie z éviter pour plus d'e xplications.
Pour les q uestions et req uêtes re latives à la FSF & GNU: gnu@ gnu.org.
Copyrigh t © 19 85, 19 9 3, 2003, 2005 Fre e Softw are Foundation, Inc., 51 Frank lin St, Fifth
Floor, Boston, M A 02110-1301, USA
Verbatim copying and distribution of th is entire article is permitted in any me dium, provided
th is notice is preserved.
La reproduction e xacte e t la distribution intégrale de cet article est perm ise sur n'im porte
q ue l support d'arch ivage , pourvu q ue cette notice soit préservée.
1
Le Manife ste GNU.
Richard Stallman
Le manifeste GNU, reproduit ci-de ssous, a été écrit par Rich ard Stallman au
com m e ncem ent du projet GNU pour encourager la participation et le soutie n de tous.
Au cours de s pre mières années, il y a eu que lque s petites mises à jour pour tenir
compte des développem ents, m ais il nous se mble mainte nant plus judicieux de le
laisse r en l'état.
Nous avons appris depuis qu'il y avait quelques incompréhensions; ce lles-ci peuvent
être corrigée s e n ch angeant que lque s mots. Des notes de bas de page ajoutées en
19 9 3 aident à clarifier ces points.
Qu'est ce q ue GNU? Gnu N'est pas Unix!
GNU, l'acronym e de GNU's Not Unix (GNU n'est pas Unix), e st le nom du système
comple t de logicie ls com patible Unix que j'écris pour pouvoir le donne r librem ent à
tous ceux qui e n auraient besoin. (1) De nombre ux bénévoles m'aide nt. Le s
contributions en temps, en arge nt, en logiciels et en m atériel sont les bie nvenues.
Pour l'instant, nous avons un éditeur de texte , Em acs, utilisant le Lisp pour écrire de s
com m ande s d'édition, un débogue ur, un générate ur d'analyseurs syntaxique s
compatible avec YACC, un éditeur de lie ns, et environ trente -cinq autres utilitaires.
Un sh ell (un interprète de com m ande s) est presque terminé. Un nouveau com pilateur
C portable e t optimisé s'est compilé lui-même et devrait être disponible cette année.
Un pre mier noyau e xiste, mais nécessite plus de fonctions pour émuler Unix. Quand
le noyau et le com pilateur se ront terminés, il se ra possible de distribuer un système
GNU propice au développe ment. Nous utilise rons TeX com m e formateur de te xtes,
m ais un nroff est en cours de développem ent. Nous utilise rons aussi le système libre
e t portable X W indow System. Par la suite , nous ajouterons un Com m on Lisp
portable, le je u Empire, un table ur et des centaines d'autres choses, plus une
docum entation e n ligne. Nous espérons fournir, finalem ent, tout ce qui peut être utile
e t qui e st normaleme nt inclus dans un système Unix et plus e ncore.
GNU pourra exécute r des program m es Unix mais ne se ra pas identiq ue à Unix. Nous
fe rons toutes les améliorations que nous juge rons appropriées, en nous fondant sur
nos expérience s avec d'autres systèmes d'e xploitation. En particulier, nous prévoyons
d'avoir des fich ie rs ave c des nom s longs, des numéros de ve rsion de fich ier, un
système de fich iers à tolérance de panne, éve ntuelle ment un système de com plétion
de s noms de fichiers, un dispositif d'affich age indépendant du te rm inal, et peut-être,
finaleme nt, un système de fenêtrage fondé sur Lisp, au travers duquel plusieurs
program m es Lisp et autre s program m es Unix pourront partage r un écran. Le C et le
Lisp seront tous le s deux disponibles com m e langage s de program m ation système .
2
Nous essaye rons de supporter UUCP, M IT Chaosne t, e t les protocoles de l'Internet
pour la com m unication.
Initiale ment, GNU vise les machines de classe 68000/16000 avec de la m émoire
virtue lle, car ce sont le s m achine s les plus simple s pour le faire fonctionner. Nous
laissons l'effort suppléme ntaire pour l'adapter sur de plus faible s m ach ines à ceux qui
voudront l'utilise r sur celle s-ci.
Pour éviter d'horribles confusions, veuillez bien prononce r le 'G' de 'GNU' quand vous
parlez de ce proje t.
Pourq uoi j'ai dû écrire GNU
J'estim e que la Règle d'or est que , si j'aime un program m e , je dois le partager avec
d'autres q ui aime nt ce program m e . Les édite urs de logiciels che rche nt à divise r et à
conquérir le s utilisateurs, en interdisant à chacun de partager avec le s autre s. Je
refuse de rompre la solidarité ave c les autre s utilisateurs de cette manière. Je ne pe ux
pas, en mon âm e e t conscience, signer un accord de non-divulgation ou une licence
de logiciels. Pe ndant des année s, j'ai oeuvré au se in du Laboratoire d'Intellige nce
Artificielle du M IT pour résiste r à ces tendances, m ais finaleme nt, ils sont allés trop
loin: je ne pouvais pas rester dans une institution où de te lles chose s avaient lieu
contre m a volonté.
Pour pouvoir continue r à utilise r le s ordinate urs en accord ave c ma conscience , j'ai
décidé de rassemble r un ense mble suffisant de logiciels libres, pour pouvoir me
débrouiller sans logiciels non libres. J'ai démissionné du laboratoire d'Intellige nce
Artificielle pour que le MIT ne puisse invoquer toutes les excuses légales pour
m 'e mpêcher de distribuer GNU libre ment.
Pourquoi GNU se ra compatible avec Unix
Unix n'e st pas pour m oi le système parfait, mais il n'est pas trop mauvais. Le s
fonctions e ssentielle s d'Unix se mble être les bonnes, et je pense pouvoir com pléter ce
q ui manque à Unix sans le s gâcher. Et un systèm e compatible Unix se rait com m ode à
adopte r par de nombreuses pe rsonne s.
Disponibilité de GNU
GNU n'e st pas dans le domaine public. Tout le m onde aura le droit de modifier e t
redistribuer GNU, mais aucun distributeur ne pourra restreindre ce s futures
redistributions. C'est-à-dire que des modifications propriétaires se ront interdites. Je
ve ux être sûr que toutes le s versions de GNU restent libre s.
11
q uand pe rsonne ne de vra travailler très dur juste pour survivre . Le s gens se ront libre s
de se consacrer à de s activités ludiques telle s que la program m ation, après avoir, bien
e ntendu, passé les dix h eures par semaine nécessaires pour de s oe uvres telle s que la
législation, la thérapie de famille , la réparation de robots et l'e xploration d'astéroïdes.
Il n'y aura donc plus besoin de gagner sa vie en program m ant.
Nous avons déjà beaucoup réduit la quantité de travail que la société entière doit
fournir pour sa productivité, m ais seule ment une petite part se traduit en tem ps de
loisirs pour le s travailleurs, car beaucoup d'activités non productive s sont nécessaires
pour accom pagner l'activité productive. Le s raisons principales sont la bure aucratie e t
la lutte isométrique contre la concurrence . Le logiciel libre va réduire grandem ent ce s
fuites du domaine du développem ent logiciel. Nous devons faire cela, pour que le s
gains de productivité se traduisent en moins d'h eure s de travail pour nous.
Notes
(1) Le ch oix des mots ici était irréfléch i. L'idée était q ue personne n'aurait à payer
l'autorisation d'utiliser le systèm e GNU. M ais cela n'était pas clair, e t les gens ont souvent
compris que les copies de GNU devaient toujours être distribuées pe u ch ères ou
gratuitem ent. Cela n'a jamais été l'intention; plus tard, le manifeste m entionne pour le s
sociétés la possibilité de fournir un service de distribution re ntable. Par la suite, j'ai appris à
bien faire la distinction e ntre «fre e » dans le sens de libre , e t «fre e » dans le sens de gratuit. Le
logicie l libre e st un program m e q ue les utilisateurs ont la liberté de distribue r et de modifier.
Certains utilisateurs pe uvent obtenir des copies gratuitem ent, tandis q ue d'autres les
paieront et si ce la pe ut rapporter de q uoi financer l'am élioration de program m es, tant
m ieux. L'im portant est que toute personne détenant une copie a le droit de l'utiliser en
collaboration avec d'autres.
(2) Voilà un autre endroit où je n'ai pas fait la distinction entre les de ux définitions de
«libre ». La ph rase telle q uelle n'est pas fausse, vous pouvez obtenir des copies de logicie ls
GNU gratuiteme nt, par vos am is ou par l'Inte rnet. M ais elle suggère effectivem ent la
m auvaise idée. [N.d.t. - En français, la distinction entre «libre» et «gratuit» e st évide nte.]
(3) De te lles sociétés existent actue lleme nt.
(4)Depuis dix ans, la Fre e Softw are Foundation a levé la plupart de se s fonds à trave rs un
se rvice de distribution, bien q u'elle soit une association plutôt q u'une société. Vous pouvez
com m ande r des logicie ls, des livres, ... à la FSF.
(5) Un groupe de sociétés a réuni des fonds vers 19 9 1 pour financer la m aintenance du
compilateur C de GNU.
(6) Dans les années 80, je n'avais pas encore réalisé à q uel point il était déroutant de parler
du «problème» de la «propriété inte llectuelle ». Ce term e est évidem m e nt partial; plus subtil
dans le fait q u'il m élange dive rses lois disparate s qui traite nt de problàmes tràs différe nts.
De nos jours, je presse les gens à re jeter totalem ent le term e «propriété intellectuelle», de
peur q u'il ne conduise d'autres personnes à supposer q ue ce s lois form ent une solution
coh ére nte. La façon d'être clair est de parle r de brevets, de droits d'auteur, et de m arq ues
déposées séparéme nt. Voir des explications plus détaillée s sur la m anière dont ce terme
sème la confusion et le parti-pris.
10
«Les program m eurs d oivent b ie n gagne r leur pain.»
À court terme , cela est vrai. Cependant, il y a de nom breuses possibilités offertes à un
program m eur pour vivre décem m ent sans pour autant vendre le droit d'utilise r un
program m e. Cette façon e st la plus répandue actue llem ent, car c'e st celle qui
e ngendre le plus de profit pour les program m eurs e t les h om m es d'affaires, et non
parce que c'e st la seule m anière de gagner son pain. Vous pouvez facilem ent trouver
d'autres m anière s si vous le voulez. Voici quelques exemples.
Un fabricant arrivant avec un nouvel ordinate ur payera pour le portage des systèm es
d'exploitation sur le nouve au matériel.
L'offre de services d'enseignem ent, de conse il e t de mainte nance pe ut pe rm ettre la
création d'emplois.
Les pe rsonne s avec de s idées nouvelles peuve nt distribuer des logiciels libre ment (7),
e n demandant des dons aux utilisate urs satisfaits ou en offrant un service de conse il.
J'ai déjà rencontré des pe rsonne s travaillant ainsi.
Les utilisate urs ayant des besoins e n com m un, pe uve nt créer de s groupes
d'utilisate urs et payer de s cotisations. Un tel groupe pourrait faire appe l à une société
de développe ment pour écrire les program m es spécifiques pour se s m embre s.
Toute s sortes de déve loppeme nt pourraie nt être financés par une taxe sur les logicie ls:
supposons que chaque personne qui achète un ordinateur doive payer x pour ce nt du
prix e n tant que taxe sur les logiciels. Le gouverne ment reverserait ce tte som m e à un
organisme tel q ue la NSF pour subvenir au déve loppeme nt de logiciels.
M ais si l'ach eteur fait lui-m êm e un don au déve loppeme nt de logiciels, il pourra être
crédité pour cette taxe. Il pourrait donner au proje t de son choix, car il espérera
profiter de s résultats à l'achèveme nt du proje t. Il pourra donc être exempté de la taxe
si le m ontant de sa donation recouvre celle -ci.
Le taux de la taxe pourrait être déterminé par un vote de ceux qui la payent, pondéré
par le m ontant de l'imposition.
Les conséquence s:
* La com m unauté des utilisate urs soutient le développem ent de s logiciels.
* Cette com m unauté décide du niveau du soutien nécessaire.
* Pour les utilisate urs qui se soucie nt de quels proje ts profite nt de leur participation,
ils pourront les choisir eux-m ême s.
À terme , re ndre les program m e s libre s e st un pas ve rs le m onde d'après pénurie,
3
Pourq uoi be aucoup de program m eurs veule nt contribuer.
J'ai re ncontré beaucoup de program m eurs e nthousiasm és par GNU et qui souhaitaie nt
contribuer.
De nom breux program m e urs sont insatisfaits de la com m e rcialisation de logiciels
système s. Il se peut que cela leur permette de gagne r plus d'argent, m ais ce la les
amène forcem ent à se se ntir en conflit ave c les autres program m eurs e n général,
plutôt que d'être camarades. L'acte fondam ental d'une amitié entre des program m eurs
e st le partage de s program m es; les arrangeme nts com m e rciaux typiqueme nt utilisés
de nos jours interdisent aux program m eurs de considérer les autres com m e de s amis.
L'acheteur de program m es doit ch oisir e ntre l'amitié et l'obéissance à la loi.
Naturelleme nt, un grand nom bre décident que l'am itié e st plus im portante . Mais ceux
q ui re spectent la loi se sentent souvent mal à l'aise face à ce seul ch oix. Ils sont
désabusés e t pe nsent que program m e r n'est qu'une façon de gagner de l'arge nt.
En utilisant GNU plutôt que des program m es propriétaires, nous pouvons être
amicaux enve rs tout le m onde tout en respectant la loi. De plus, GNU est une source
d'inspiration et une bannière sous laque lle d'autres pe uve nt nous rejoindre dans le
partage. Ceci peut nous procurer un se ntim ent d'harm onie, impossible à atteindre
avec des logicie ls qui ne sont pas libres. Pour environ la m oitié des program m eurs
avec le squels j'ai discuté, c'e st une satisfaction importante que l'argent ne pe ut pas
rem placer.
Com m ent vous pouve z contribue r
(Actuelleme nt, pour la liste des tâch es logicie lles sur lesquelles travailler, consultez la
liste des tâche s GNU. Pour d'autres manières de contribuer, consultez
h ttp://w w w.gnu.org/h elp/h elp.fr.html.)
Je dem ande aux fabricants d'ordinate urs de faire don de machines et d'argent. Je
de mande aux individus de faire don de program m es et de travail.
Une de s conséquences à laquelle vous pouvez vous attendre si vous donne z de s
m ach ines, c'e st que GNU tournera dessus très rapidem ent. Le s m ach ines doivent être
complète s, prêtes à l'utilisation, sans besoin de système particulie r de climatisation ou
d'alimentation.
J'ai trouvé de nombre ux program m eurs impatients de contribuer à mi-te mps pour
GNU. Pour la plupart des proje ts, un tel travail distribué à tem ps partiel se rait très
difficile à coordonne r; les diverses parties codées indépe ndam m ent ne
fonctionne raie nt pas ensemble . Mais ce problèm e n'e xiste pas dans le cas du proje t de
rem placeme nt d'Unix. Un système Unix com plet contie nt des centaines d'utilitaires,
ch acun étant docum enté séparém ent. La plupart des spécifications des interfaces sont
4
déte rm inées par la com patibilité avec Unix. Si chaque collaborateur peut écrire un
rem placeme nt com patible pour un seul utilitaire Unix et l'intégrer proprem ent à la
place de l'original sur un systèm e Unix, il s'e nsuit que ces utilitaire s fonctionneront
e nsem ble sans problème . Mêm e en faisant que lque s concessions à la loi de M urphy
q ui créera quelques problèm es inatte ndus, l'assemblage de ce s com posants sera une
tâche réalisable . (Le noyau demande ra q uand mêm e une com m unication plus
soute nue et se ra réalisé par un petit groupe.)
Si je reçois des dons financie rs, je pourrais e mbaucher quelques personnes à temps
plein ou à m i-tem ps. Le salaire ne sera pe ut-être pas très élevé par rapport au marché,
m ais je cherche des pe rsonne s pour lesquelles l'esprit de com m unauté est aussi
important que l'appât du gain. Je considère que c'est une façon de perm ettre à
q ue lq ue s personnes dévouée s de consacre r toutes leurs ressources au projet GNU, en
leur évitant d'avoir à gagne r le ur vie autrem ent.
Pourq uoi tous le s utilisate urs e n bénéficie ront.
Une fois GNU achevé, tout le monde pourra obte nir de bons logiciels libres com m e
l'air (2).
Ceci représente be aucoup plus que l'économ ie d'une lice nce Unix. Cela ve ut dire que
l'on va évite r la duplication inutile du travail de program m ation. Cet e ffort pourra
plutôt se dirige r vers l'avanceme nt du domaine inform atiq ue .
Les source s du système com plet seront disponible s pour tous. Et cela aura pour
résultat qu'un utilisate ur qui a besoin de change r un composant du système aura
toujours la libe rté d'effe ctuer de s change ments lui-même, ou d'e ngager une personne
ou une société capable d'effectuer ces changem ents pour lui. Le s utilisateurs ne seront
plus à la me rci d'une seule personne ou d'une seule société q ui possède les sources du
program m e et qui e st la seule à pouvoir e ffectue r des changeme nts.
Les écoles pourront fournir un m ilieu beaucoup plus éducatif e n encourageant ch aque
étudiant à étudier et à am éliore r le code du système. Le laboratoire informatique
d'Harvard avait com m e politique de n'installe r aucun program m e sur le systèm e si ses
source s n'étaient pas disponibles, e t ils soute naie nt ce tte politique en refusant
carrément d'installer certains program m e s. Ce la m'a beaucoup inspiré.
Enfin, les frais e ngendrés par les questions d'apparte nance et de droits de s logicie ls ne
seront plus d'actualité.
Les mesures pour faire payer les lice nces de s program m es et de leurs copie s génèrent
toujours un coût important pour la société en général, à cause de s m écanismes
nécessaire s pour calculer com bien (c'est-à-dire q ue ls program m e s) chacun doit payer.
Et il faudrait un État policier pour appliquer parfaite ment ces mesures. Pre nons une
9
q ue ce la fonctionne toujours de ce tte façon. Si les coureurs oublient le pourquoi de la
récompense , et deviennent obsédés par la victoire, quelle s que soient le s m éthodes
e mployée s, ils risquent de trouver d'autre s stratégies te lles qu'agre sser les autres
concurrents. Si tous les coureurs s'e ngageaient dans un com bat, ils finiraient tous en
retard.
Les logiciels propriétaire s e t secrets sont l'éq uivale nt m oral des coureurs qui se
battent. M alheureuse ment, le seul arbitre que l'on ait ne se mble pas s'opposer aux
combats; il se contente de les réguler («Pour dix mètres parcourus, vous avez le droit
de tirer un coup de feu»). Il devrait en fait séparer les combattants, e t punir les
coure urs qui te ntent de se battre .
«Les gens s'arrête ront-ils de program m e r sans l'appât du gain?»
En fait, be aucoup de gens program m e ront m ême sans aucun bénéfice financier. La
program m ation exerce une fascination irrésistible pour quelques-uns, générale ment
ce ux qui program m e nt le mieux. Il n'y a aucune pénurie de musiciens professionne ls
q ui continuent à joue r, mêm e sans l'e spoir de pouvoir e n faire leur gagne -pain.
M ais en fait ce tte question, bien qu'elle soit souve nt posée , ne convient pas à la
situation. Les salaires de s program m eurs ne disparaîtront pas mais dim inue ront peut-
être. La question devient donc, trouve ra-t-on de s program m eurs qui travailleront pour
une moindre rémunération? D'après m on expérience , la réponse est oui.
Pendant plus de dix ans, plusieurs des me ille urs program m e urs du monde ont
travaillé au laboratoire d'Intelligence Artificielle du M IT pour un salaire bien moins
important que ce qu'ils auraient touchés aille urs. Ils étaie nt récom pe nsés de plusie urs
autre s m anières: la notoriété, le re spect de s autres, par exemple. Et la créativité e st
une récompense e n soi.
Et puis la plupart sont partis pour faire le m ême travail pour beaucoup plus d'argent.
Les faits dém ontrent que les gens program m eront pour d'autre s raisons que
l'accumulation de richesse s; mais si on le ur propose beaucoup plus d'argent, ils s'y
attendront finaleme nt e t l'exige ront. Les organism es qui paye nt m oins bie n ont du
m al face à ceux q ui paye nt bien, mais ils devraient pouvoir s'en sortir si les gros
payeurs sont bannis.
«Nos besoins en program m eurs sont telle ment im portants qu e s'ils
interdisent le partage , nous ne pouvons que leu r obéir.»
La situation n'est jamais aussi désespérée au point d'être ame né à obéir à une telle
interdiction.
8
«Les gens n'ont-ils pas le droit d e gérer l'utilisation d e le ur créativité? »
«Contrôler l'u tilisation que l'on fait de se s idée s» revient à contrôler la vie de s autres; et
c'est souve nt utilisé pour leur re ndre la vie plus difficile.
Ceux q ui ont étudié le problème de la propriété inte llectuelle (6) à fond (le s avocats,
les juristes, etc.) soutiennent qu'il n'existe aucun droit intrinsèque à la propriété
intellectuelle. Les différents droits de soi-disant propriété inte llectuelle reconnus par
le gouverne ment ont été créés par des législations précises dans des buts bien précis.
Par e xe mple, le systèm e de bre vets a été établi pour encourager les inventeurs à
divulguer le s détails de leurs inventions. Sa raison d'être était d'aider la société plutôt
q ue d'avantage r les inve nteurs. À l'époque, la durée de vie de 17 ans pour un breve t
était court par rapport à la cadence de s évolutions te chnologiques. Puisque les brevets
ne conce rnent q ue les fabricants, pour lesq ue ls le coût et l'e ffort d'établir une licence
sont m inim es comparés à la mise en production, les bre vets ne font souve nt pas trop
de tort. Ils ne gênent pas la plupart des individus q ui utilisent des produits bre vetés.
Le conce pt de droit d'auteur n'existait pas dans l'Antiquité, le s aute urs copiaie nt
souvent, et beaucoup, l'oeuvre des autres. Cette pratique était utile, et c'est de ce tte
seule façon que le s travaux de ce rtains aute urs ont survécus ne serait-ce qu'en partie .
Le systèm e du droit d'auteur a été créé expressément pour encourager les auteurs.
Dans le domaine pour le quel ce systèm e a été inventé, les livres, qui pouvaient
seule ment être copiés en imprimerie ne causait pas beaucoup de tort, et ne gênait pas
la plupart de s personnes q ui lisaient ces livres.
Tous les droits de propriété intelle ctuelle ne sont que de s lice nces accordée s par la
société parce que nous pe nsions, à tort ou à raison, que la société e n général
bénéficierait de ces accords. Mais dans ch aq ue situation précise, nous devons nous
de mander: bénéficie rons-nous vraiment d'accorder cette licence ? Quels actes
autorisons-nous ave c cette licence ?
Le cas des logiciels aujourd'hui e st très différe nt de celui des livres il y a un siècle . Le
fait que la manière la plus répandue de copier un program m e e st entre voisins, le fait
q u'un program m e contient à la fois du code source et du code binaire bie n distinct, e t
le fait q u'un program m e est utilisé plutôt que lu com m e divertisse ment, se réunissent
pour crée r une situation dans laquelle ce lui qui applique le droit d'auteur fait du tort
à la société, matérielleme nt e t spirituelle ment; cette personne ne devrait pas
appliq ue r le droit d'aute ur, que la loi l'y autorise ou non.
«La compétition pe rm et de mieux faire les chose s.»
Le paradigme de la compétition e st une course: en récompensant le vainqueur, nous
e ncourage ons tout le monde à courir plus vite. Quand le capitalism e fonctionne
rée llem ent de ce tte façon, tout marche bien; mais ses partisans ont tort s'ils pensent
5
station orbitale, où l'air doit être fabriqué à un coût important: facture r chaque litre
inspiré peut être justifié, mais porte r un masque/com pteur toute la journée et toute la
nuit est intolérable même si on a de quoi paye r la facture . Et les caméras de
surveillance placées partout pour vérifier que vous ne re tirez jamais le
m asq ue/compteur seraie nt inacceptables. Il vaut m ie ux financer la fabrication de l'air
avec une taxe par personne e t se débarrasser des masques.
De copier tout ou des parties d'un logiciel semble aussi naturel à un program m eur
q ue de respirer, tout aussi productif. Cela aussi de vrait être libre .
Quelq ue s objections facile m ent contrée s aux obje ctifs de GNU
«Pe rsonne ne s'e n se rvira si c'est gratuit, car ce la veut dire qu e l'on ne pe ut
compter sur au cun support.»
«Il fau t faire payer le logicie l pour finance r le service après-vente.»
Il y a des gens qui préfèrent paye r pour GNU et le service plutôt que d'obtenir GNU
sans service . Une société qui propose le se rvice uniqueme nt à ce ux qui ont obtenu
GNU gratuiteme nt, devrait être rentable (3).
Nous devons faire la distinction entre le support en termes de rée l travail de
program m ation et le simple support d'assistance . On ne pe ut pas compte r sur le
premier de la part d'un simple revende ur. Si votre problème n'est pas suffisam m ent
répandu, le revendeur vous enve rra balader.
Si votre société a be soin d'un support fiable, la seule façon e st d'avoir toutes les
source s et tous les outils nécessaires. À partir de là, vous pouvez engage r n'im porte
q ue lle personne qualifiée pour régle r les problème s. Vous n'ête s pas à la me rci d'une
seule personne. Avec Unix, le prix des sources re nd ce tte solution inabordable pour la
plupart de s sociétés. Avec GNU ce sera facile. Il serait éve ntuelle ment conce vable qu'il
n'y ait pe rsonne de disponible, m ais les modalités de distribution ne sont pas
responsables de ce problèm e. GNU ne propose pas de régle r tous les problèmes, m ais
seule ment quelques-uns.
Pendant ce temps, les utilisate urs qui n'y connaissent rien en inform atiq ue ont be soin
d'assistance e t de pe rsonnes pour les aide r à faire ce qu'ils pourraient faire très bien
e ux-m êmes si se ulem ent ils s'y connaissaie nt.
De te ls service s pourraie nt être proposés par des sociétés qui ne font que des cours
d'initiation et des réparations. S'il est vrai que les utilisateurs préfère nt dépenser de
l'argent pour un logicie l intégrant un se rvice après-vente, ils se ront aussi d'accord
pour payer simpleme nt le service, ayant obtenu le logiciel gratuite ment. Les sociétés
de se rvice se fe ront concurrence sur la qualité et le prix de leurs pre stations. Le s
1 / 6 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !