Résumé KeyLIME Responsable : Jonathan Sherbino Date de diffusion : Practice does not make perfect: no causal effect of music practice on music ability Référence : Mosing MA1, Madison G2, Pedersen NL3, Kuja-Halkola R3, Ullén F4. Practice does not make perfect: no causal effect of music practice on music ability. Psychological Science. 2014 Sept; 25(9):1795-803 Établissements auteurs : 1 Département des neurosciences, Karolinska Institutet, Solna, Suède 2 Département de la psychologie, Umeå University, Umeå, Suède 3 Département de l’épidémiologie médicale et de la biostatistique, Karolinska Institutet, Solna, Suède Marqueurs Domaine clinique Général Domaine éducatif Enseignement et apprentissage Formation prédoctorale (école de médecine) Formation postdoctorale (résidence) Contexte La pratique intentionnelle (répétition avec rétroaction) est un élément clé de l’apprentissage. Décrite par Anders Ericsson, puis reprise par Malcom Gladwell dans l’ouvrage Outliers, la règle des « dix mille heures » est sans doute une simplification exagérée de la voie vers l’expertise. La pratique répétée est-elle la seule façon de devenir un maître des échecs, un champion de tennis ou un radiologue d'intervention? Selon le présent article, le débat « inné-acquis » aura toujours des zones grises. Il est peut-être temps de redéfinir le point de départ biologique (soit la capacité innée) requis pour que la pratique intentionnelle mène à un niveau de rendement digne d’un expert. Objectif « Notre objectif était... d’évaluer l’influence de la génétique sur la pratique de la musique et sa covariation avec les capacités musicales... » Type de document Rapport de recherche : Étude cas-témoins rétrospective Principales caractéristiques de la méthodologie Une sous-analyse du sondage en ligne sur l’importance des gènes et de l’environnement chez les adultes jumeaux (Swedish Twin Study of Adults: Genes and Environments, STAGE). n = 10 539 individus • 2569 paires de jumeaux —1211 monozygotes; 1358 dizygotes • 5401 jumeaux sans leur jumeau Les données autodéclarées sur la pratique d’un instrument ou du chant ont été enregistrées à des intervalles de cinq ans chez les enfants et au cours de la pratique totale chez les adultes. Les capacités musicales ont été mesurées à l’aide du test suédois de discrimination musicale, qui mesure la discrimination en fonction de la tonie, de la mélodie et du rythme. Toutes les variables ont été corrigées en fonction du sexe et de l’âge. Principaux résultats Il existe une corrélation modérée entre les heures de pratique et les capacités musicales. Les corrélations entre jumeaux monozygotes et dizygotes révèlent une différence possible sur le plan de la mélodie, de la tonie et de la pratique musicale selon le sexe. Cependant, en ce qui concerne la génétique, les facteurs environnementaux non partagés (p. ex., différences dans les heures de pratique – jusqu’à 22 000 heures – d’un jumeau à l’autre) n’avaient aucune corrélation avec les capacités musicales. Principales conclusions Les auteurs concluent... « Ces constatations révèlent que la pratique de la musique pourrait n’avoir aucune influence causale sur les capacités musicales, et que l’écart génétique entre les individus influence autant les capacités que la tendance à la pratique. » Si l’on interprète cet article dans son contexte, il est évident qu’il ne faut pas supposer que l’apprentissage n’est qu’une simple fonction de la pratique intentionnelle. Il faut plutôt tenir compte de la capacité innée de l’apprenant. Commentaires supplémentaires à l'intention des éducateurs cliniciens Il s'agit d'un excellent exemple des risques associés à la simplification exagérée. Nous sous-estimons trop souvent la complexité de la psychologie cognitive pour tenter d’obtenir une description élégante, claire ou parcimonieuse. Il ne faut jamais sacrifier le sens dans la déconstruction de la complexité. Remerciements Je remercie Janet Bull de l’AAMC d'avoir recommandé cet article.