pour les jeunes · sur les jeunes · par des jeunes
Le magazine du PNUE pour les jeunes
Océans et Côtes
De profonds
mystères
Ça s’échauffe La puissance
des océans
Nager
avec les requins Rencontre avec
Ellen MacArthur
Alerte à
la pollution
TUNZA
le Magazine du PNUE
pour les Jeunes
www.ourplanet.com
Programme des Nations Unies pour
l’environnement (PNUE)
PO Box 30552, Nairobi, Kenya
Tél. (254 20) 621 234
Fax (254 20) 623 927
Télex 22068 UNEP KE
www.unep.org
ISSN 1727-8902
Directeur de la publication Eric Falt
Coordination Wondwosen Asnake
Rédacteur en chef Geoffrey Lean
Rédactrice invitée Erin Senff
Coordination à Nairobi Naomi Poulton
Directeur de la diffusion Manyahleshal Kebede
Jeunes rédacteurs Leyla Acaroglu, Australie ; Millicent
Burggraf, Australie ; Ibrahim Ceesay, Gambie ; Sarah et
Kate Charters, Australie ; Yazmin Lucero Cobos Becerra,
Colombie ; Kate de Mattos, Royaume-Uni ; Ding Chen,
Chine ; Gerard G. Dumancas, Philippines ; Oliver Goh,
Singapour ; Tatiane Guimarães, Brésil ; Priyank Gupta,
Inde ; Rosidah Hardiani, Indonésie ; Rahima Indria,
Indonésie ; Lester Louis L. López, Philippines ; Yvonne
Beatrice Masilingi Maingey, Kenya ; George Muchina
Nguri, Kenya ; Tan Jack Young, Singapour ; Reinier A.
Tinapay, Philippines ; Aleksandra Tomkiewicz, Pologne ;
Elizabeth Tubbs, Royaume-Uni ; Uli Wilke, Allemagne
Autres rédacteurs Adrian Chia ; Ron Douglas, City
University, Londres ; Ellen MacArthur ; Rosey Simonds
et David Woollcombe, Peace Child International ;
Mark Spalding, The Nature Conservancy ; Andrew
Thomlinson
Maquette Edward Cooper, Équateur
Traduction Anne Walgenwitz/Ros Schwartz
Translations Ltd
Rédacteur web Graham Barden
Production Banson
Responsable du service Enfance et Jeunesse/Sport
et Environnement du PNUE Theodore Oben
Imprimé au Royaume-Uni
Les opinions exprimées dans le présent magazine ne
reflètent pas nécessairement celles du PNUE ou des
responsables de la publication, et ne constituent pas
une déclaration officielle. Les termes utilisés et la
présentation ne sont en aucune façon l’expression de
l’opinion du PNUE sur la situation juridique d’un pays,
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la délimitation de ses frontières ou limites.
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Le présent magazine est imprimé sur du papier
entièrement fabriqué à partir de déchets recyclés. Les
techniques de blanchiment de papier utilisées sont
sans danger pour l’environnement.
Editorial 3
Ça s’échauffe 4
De profonds mystères 6
Nager avec les requins 7
TUNZA répond à tes questions 8
Un impact formidable 9
Moins pêcher pour mieux pêcher 10
Protection des mers : tout à gagner 11
La puissance des océans 12
Les mers manquent d’air 14
Les touristes se mettent au vert 15
Sur la vague du succès 16
Comment trouver des solutions 16
Liberté totale, opportunités infinies 17
Une grosse responsabilité 18
Visons plus haut ! 19
Mon âme sœur 20
Les autres coraux 21
Comme un poisson dans l’eau 21
Les 7 mers 22
Le PNUE et Bayer, multinationale allemande,
spécialiste de la santé, de l’agrochimie et des
matériaux de hautes performances, se sont
associés pour sensibiliser les jeunes aux
questions environnementales et encourager les
enfants et les adolescents à se prononcer sur
les problèmes mondiaux de l’environnement.
Le PNUE et Bayer, qui collaborent sur des projets
en Asie et dans la zone du Pacifique depuis
presque dix ans, ont passé un nouvel accord de
partenariat en vue d’accélérer l’avancement des
projets en cours, faire profiter d’autres pays
des initiatives fructueuses et développer de
nouveaux programmes pour la jeunesse. Au
nombre de ces projets figurent le magazine
TUNZA, le Concours international de peinture
sur l’environnement pour les jeunes, la désigna-
tion d’un Délégué spécial commun à Bayer et au
PNUE pour la jeunesse et l’environnement,
l’organisation de la Conférence internationale
Tunza du PNUE, la mise en place de réseaux de
la jeunesse pour l’environnement en Asie-
Pacifique, le Forum « Eco-Minds » en Asie-
Pacifique, l’Éco-Forum en Pologne, et un
Concours international de photographie en
Europe de l’Est intitulé « Ecology in Focus »
(Objectif Écologie).
Sommaire
2TUNZA Vol 3 No 4
«Chacun de nous porte dans
ses veines un courant salé
dans lequel le sodium, le potas-
sium et le calcium s’associent
dans des proportions pratique-
ment identiques à celles de l’eau
de mer. C’est ce qui nous reste
du jour où, il y a des millions
d’années, un de nos ancêtres
lointains, ayant évolué du stade
monocellulaire au stade pluri-
cellulaire, se dota d’un système
de circulation primaire dont le
fluide était simplement l’eau
de mer. »
Rachel Carson
A. Pignone/PNUE/Topham
PNUE/Topham
Océans et Côtes 3
Comment se fait-il que notre planète
s’appelle la Terre ? Elle devrait
plutôt s’appeler la Mer, parce que
c’est l’eau – avec tous ses bienfaits – qui
distingue notre planète des autres sphères
arides du système solaire. Les océans cou-
vrent 72 % de sa surface. Toutes les formes
de vie, y compris nos propres ancêtres, sont
issues de la mer, et aucune espèce terrestre
ne pourrait survivre sans la pluie apportée
par la mer. Les océans continuent à réguler le
climat de notre planète solitaire et à faire
d’elle une oasis isolée dans l’immensité
noire et désertique de l’espace.
L’humanité exploite depuis toujours ces
océans nourriciers. Elle les traite comme une
source apparemment inépuisable d’aliments
et n’hésite pas à y déverser inlassablement
ses déchets. L’océan tolère ces abus depuis
des générations. Mais aujourd’hui, notre
génération commence à assumer la respon-
sabilité de la santé de notre planète. Nous
sommes arrivés à la limite de ce que nous
pouvons lui infliger. Et nous dépassons
parfois les bornes. La plupart des pêches du
monde sont exploitées à pleine capacité ou
surexploitées. Et la pollution – notamment
celle du dioxyde de carbone qui provoque le
réchauffement mondial – menace maintenant
toute la vie des océans.
L’attitude irresponsable et égoïste, qui
nous a amenés à baptiser la planète du nom
de la partie relativement modeste que nous
occupons, procède de la même logique que
l’état d’esprit qui nous a conduits à dépouiller
les océans et tous les systèmes de maintien
de la vie. Il va falloir que notre génération
s’attaque au problème si nous voulons sauver
nos mers, et avec elles la planète tout entière.
Ce n’est pas une tâche facile, mais en cas de
doute, pensons au liquide qui circule dans
nos veines. Car, comme le faisait remarquer
Rachel Carson, une des grandes fondatrices
du mouvement écologique, notre sang com-
porte pratiquement la même composition
de sels que l’eau de mer dont nos ancêtres
sont issus.
E
d
i
t
o
r
i
a
l
4TUNZA Vol 3 No 4
Ayons une pensée pour les habitants des
îles Carteret, de petits atolls situés au
large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée
dans le Pacifique Sud. Ils sont contraints
d’abandonner leur patrie à l’océan.
Depuis vingt ans, ils essaient déses-
pérément mais en vain d’empêcher la mer
qui les entoure de gommer leurs îles de la
carte. Ils ont bâti des murs pour se protéger
des eaux mais chaque année, les vagues
s’abattent sur leurs terres, emportant leurs
habitations, détruisant leurs cultures et
salinisant leur eau potable.
Aujourd’hui, l’océan menace de les
noyer. Dans deux ans, il ne restera plus
personne sur les atolls. Tous les habitants
se seront réfugiés sur Bougainville, une
proche île montagneuse.
Les 2 000 habitants des îles sont la
première goutte de ce qui deviendra bientôt
un fleuve de réfugiés à travers le monde.
Car partout, le réchauffement de la planète
fait progressivement monter le niveau des
mers.
Jusqu’ici, le phénomène résulte princi-
palement du réchauffement de l’immensité
de l’océan, dont l’expansion est similaire à
celle d’un rail de chemin de fer quand il
fait chaud. Mais progressivement, l’eau des
glaciers et des calottes glaciaires qui fon-
dent est en train d’accélérer le processus.
Les scientifiques les plus optimistes
prévoient une hausse du niveau de la mer
de 30 à 40 centimètres au cours de ce
siècle, mais ce chiffre pourrait atteindre
1 mètre. Cela n’a l’air de rien, mais une telle
hausse suffirait à rendre de nombreuses
nations inhabitables – comme les Maldives
et Tuvalu – et à inonder des régions entières
de pays situés à basse altitude comme le
Bangladesh, faisant ainsi des millions de
personnes déplacées.
Et si le réchauffement mondial se pour-
suit et qu’il fait fondre la calotte glaciaire, la
hausse sera encore plus catastrophique.
La fonte de la calotte glaciaire du Groenland
augmenterait le niveau de la mer de
7 mètres et celle de lAntarctique occidental
de 5 mètres supplémentaires. Le long du
littoral, des villes et des terres du monde
entier disparaîtraient de la carte, avec des
conséquences inimaginables.
Le réchauffement mondial a déjà de
terribles répercussions sur la vie de la
mer et des oiseaux.
Durant l’été 2005, le minuscule plancton
qui constitue la base de la chaîne ali-
mentaire dans le Pacifique au large des
côtes nord-ouest de lAmérique n’est pas
apparu, avec pour conséquence une chute
record des populations de poissons et
d’oiseaux.
Un phénomène similaire s’est produit
ces dernières années au large de la côte
nord de la Grande-Bretagne, des eaux plus
chaudes ayant détourné le plancton à des
centaines de kilomètres plus au nord.
Pour certains scientifiques, ce sont les
signes de l’impact permanent qu’a le
changement climatique sur la santé des
océans. De nouvelles études effectuées par
l’Université d’Amsterdam suggèrent que si
le réchauffement se poursuit, il perturbera
et détruira le plancton dans le monde
entier.
Et les récifs coralliens, qui sont les
habitats les plus riches des océans, sont en
train de blanchir et de mourir dans les mers
qui se réchauffent.
QUAND LA MER MONTE
DES PROBLEMES DE SANTE
Le corail qui souffre d’un blanchissement modéré
peut retrouver sa couleur naturelle si les tempé-
ratures redeviennent normales assez rapidement :
l’algue dont il est tributaire peut alors recoloniser
ses tissus.
Photo : P. Kobeh/Still Pictures
Si les températures restent élevées, le blan-
chissement devient fatal : l’algue dont le corail a
besoin pour survivre meurt, et le corail finit lui
aussi par dépérir. D’autres algues commencent
alors à tapisser le « squelette » du corail mort.
Photo : Secret Sea Visions/Still Pictures
Situé en bordure de mer, le Bangladesh est un
pays particulièrement concerné par la hausse du
niveau des mers.
Photo : J. Descloitres/MODIS RRT/NASA GSFC
B. Hatcher/A. Naseer/Dalhousie Univ.
Océans et Côtes 5
Les ouragans sont alimentés par les mers
chaudes, et leur force et leur nombre sont
en augmentation. L’année 2005 a connu la
pire saison atlantique depuis le début de
la météorologie. Elle a commencé plus tôt
et s’est terminée plus tard, et les ouragans
et tempêtes ont été plus nombreux que
jamais. La saison a d’ailleurs produit trois
des six ouragans les plus forts jamais
enregistrés aux Etats-Unis. Katrina, par
exemple, a inondé la Nouvelle-Orléans,
provoquant d’immenses dégâts
Les scientifiques ne sont pas tous
d’accord quant à la responsabilité du ré-
chauffement mondial. Si de récentes études
indiquent que celui-ci intensifie les ouragans,
il n’est pas certain qu’il les rende plus
nombreux. Par contre, on considère géné-
ralement que s’il se poursuit, la situation ne
fera qu’empirer.
Malgré le réchauffement climatique, les
changements intervenant au niveau des
courants océaniques pourraient refroidir con-
sidérablement certaines parties du monde.
En hiver, le Gulf Stream, qui transporte
des eaux chaudes des Caraïbes à travers
lAtlantique, contribue autant que le soleil à
réchauffer l’Europe occidentale. Sans lui, une
des régions les plus peuplées du monde se
retrouverait avec le même climat que le glacial
Labrador du Canada. Les sociétés et les éco-
nomies d’Europe occidentale ne survivraient
pas sous ces conditions.
Ce système océanique est impulsé par
les eaux salées de lArctique alors qu’elles
s’enfoncent profondément dans l’océan, où
elles forment un vaste courant qui se dirige
vers le sud. Là, les eaux chaudes de surface
se substituent à celles de lArctique pour
s’écouler vers le nord. Mais d’importantes
quantités d’eau douce résultant de la fonte
des glaces au nord empêchent l’eau salée
de s’enfoncer et le courant commence à s’af-
faiblir. Fin 2005, les scientifiques ont indiqué
qu’il s’était affaibli d’environ 30 %.
Et, pire encore, le dioxyde de carbone
principal responsable du réchauffement
mondial – risque de modifier la composition
chimique des océans comme il ne l’a pas fait
depuis 20 millions d’années.
Les océans absorbent la moitié de tous
les gaz émis par l’humanité, et ils continueront
à le faire. Ce processus produit de l’acide
carbonique dilué, qui freine la capacité des
coraux, des crustacés, des mollusques et
d’une partie du plancton à former leur struc-
ture ou leur coquille dures. Comme l’acidité
continue à augmenter, il est à craindre que les
récifs de corail, les crustacés et mollusques et
le plancton mourront, ce qui aurait d’énormes
répercussions sur la vie des océans.
LE GULF STREAM
UN GAZ TOXIQUE
Ça s’échauffe
Une image de la calotte glaciaire du Groenland
montre qu’elle diminue d’épaisseur au niveau
des côtes (zones bleues). Ce phénomène est pro-
bablement lié à une fonte plus importante des
glaces mais s’explique aussi par un mouvement
plus rapide des glaciers vers la mer.
Photo : NASA GSFC SVS
Les routes et chemins de fer du Labrador, au
Canada, sont conçus pour supporter des tem-
pératures extrêmement basses.
Photo : M. Lamarre/Still Pictures
L’œil de la tempête : l’ouragan Elena. Cette tempête
a conduit à l’évacuation de près d’un million de
personnes vivant sur le littoral entre Tampa, en
Floride et la Nouvelle-Orléans, Louisiane. Les vents
ont atteint une vitesse de 195 kilomètres par heure.
Photo : NASA/Still Pictures
Ce village de pêcheurs du Honduras a été détruit
par l’ouragan Mitch en 1998. LAmérique centrale
connaît souvent de très violentes tempêtes.
Photo : N. Dickinson/Still Pictures
Les Florida Keys vues de l’espace : on remarque
les importantes structures formées par les
coraux.
Photo : NASA GSFC SVS/LANDSAT
Quand on ajoute du dioxyde de carbone dans
l’océan, c’est comme si l’on gazéifiait de l’eau plate
pour faire du soda.
Photo : B. Mims/PNUE/Topham
AVIS DE TEMPETE
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