2. LES MECANISMES Equilibres DU CLIMAT & Variabilités Climatiques BGC & Climat Chimie & Climat Bilan d'énergie Le Soleil peut être considéré comme un « corps noir » à 5780 K dont le rayonnement suit : - la loi de Stefan : js = σ Ts4 ( = 6.33x107 Wm-2 ) ( js en W m-2, Ts en K, σ = 5.67x10-8 W m-2 K-4 ) - la loi de Wien : λs = b / Ts ( = 0.5 nm : bleu-vert ) ( λs en m, Ts en K, b = 2.897x10-3 m K-1 ) - Le Soleil a un rayon rs = 695 000 km, la Terre est à dt = 150 000 000 km du Soleil, elle reçoit donc: jt = js rs2 /dt2 = 1370 W m-2 - 31% sont réfléchis, 1 hémisphère éclairé (235 W m-2) loi de Stefan : Tt = 255 K ( -18°C !!!) loi de Wien : λt = 11.6 µm (infrarouge) - le rayonnement infrarouge émis par la Terre est absorbé par l'atmosphère (60% H2O, 26% CO2, 8% O3, ... ), puis rayonné vers la surface et vers l'espace : jt = 390 W m-2, Tt = 288 K ( +15°C ) convection Bilan d'eau L'importance climatique de l'eau vient de la structure particulière de sa molécule, caractérisée par un fort moment dipolaire, permettant l'établissement de « liaisons hydrogène » entre atomes H et O. Par rapport aux molécules voisines (CH4, NH3, H2S, ...), ces liaisons donnent à l'eau une densité liquide plus grande et une densité solide relativement plus faible, de fortes capacité calorifique et chaleurs latente de vaporisation et de fusion, une tension de surface élevée, un spectre d'absorption très large dans l'infrarouge et les micro-ondes, une bonne conductivité électrique, ... AUSSI : - L'eau liquide absorbe efficacement l'énergie du rayonnement solaire ; L'évaporation de l'eau liquide, les flux de vapeur d'eau, la condensation (liquide ou glace) transportent efficacement l'énergie ; - - Les hydrométéores d'eau liquide et de glace forment nuages et précipitations; - - Les calottes glaciaires et les banquises interagissent avec l'atmosphère et le rayonnement solaire ; - La vapeur d'eau est le principal « gaz à effet de serre » (+21 K ; CO2 : +7 K ; O3 : +2 K, ...) - L'eau est un excellent solvant qui dissout (et transporte) des composés minéraux et organiques. Le cycle hydrologique est contrôlé par : - le rayonnement solaire qui contrôle l'évaporation, - par le vent qui transporte l'humidité, - par le refroidissement qui entraîne la condensation, - par la gravité qui entraîne les précipitations vers la surface, et entraîne le ruissellement Globalement : - les océans perdent plus d'eau par évaporation qu'ils n'en reçoivent par les précipitations ; - les continents gagnent plus d'eau par précipitations qu'ils n'en perdent par évapo-transpiration ; (+ eaux du sol, biomasse, glaces de mer et de terre) La quantification du cycle hydrologique est difficile : - Réservoirs : les eaux souterraines et l'humidité des sols sont mal connus ; - Flux : les précipitations et les débits sont connus localement, mais incertains à l'échelle globale ; l'évaporation océanique et l'évapo-transpiration continentale sont mal connues . Précipitations vs. Évaporation P>E E>P E>P P>E Bilan de constituants Bilan de quantité de mouvement : circulation atmosphérique Caractéristiques de la circulation atmosphérique : - Zone de Convergence Inter-Tropicale (ZCIT, vents d'est) : intense activité convective (branche ↑ de la « cellule de Hadley »), déplacement méridien avec les moussons, génération de cyclones en fin d'été ; - Anticyclones Sub-Tropicaux (déserts) : branche ↓ de la « cellule de Hadley », pluies très faibles ; - Latitudes Moyennes (vents d'ouest) : perturbations tourbillonnaires baroclines à l'interface entre l'air tropical et l'air polaire, branche ↑ de la « cellule de Ferrel » ; - Régions Polaires : branche ↓ de la « cellule de Ferrel » (refroidissement radiatif de surface), couverture nuageuse quasi-permanente. Bilan de quantité de mouvement : circulation océanique circulation de surface circulation globale circulation de moyenne échelle Caractéristiques de la circulation océanique : - Les courants océaniques participent au transport de chaleur de l'équateur vers les pôles (sauf Atlantique Sud). - L'inertie thermique de l'océan contrôle en grande partie les échelles de temps de la variabilité climatique. - L'océan est couplé à l'atmosphère par les flux de chaleur (sensible et latente) et les précipitations, à la cryosphère et aux continents par les flux d'eau douce. - L'océan présente une stratification thermique avec : une couche mélangée à T≥10°C (qq 100 m), la thermocline à 4≤T≤10°C (jusqu'à 1000 m), les eaux profondes à T<4°C. - La densité (∝ ∝ T & S) est un traceur des masses d'eau, caractéristique des conditions de surface. - Circulation due aux vents [qq semaines] dans la couche mélangée est surtout horizontale, elle produit avec Coriolis et Ekman les courants géostrophiques des « gyres » associées à des anomalies de hauteur ; - Circulations de moyenne échelle [qq jours] : tourbillons cycloniques et anticycloniques (50-200 km) contribuent au transport et au mélange de chaleur, salinité, quantité de mouvement; impact sur la circulation TH. - Circulations dues aux variations de densité [100 ans] : échanges couche mélangée – eaux profondes par advection méridienne et mélange au niveau de la thermocline ; [1000 ans] Circulation thermohaline globale : Gulf Stream → Eau Profonde Nord Atlantique → Courant Circumpolaire Antarctique → Upwellings Indien et Pacifique → Atlantique Sud Conditions aux limites (1) : interactions surface continentale - atmosphère - Interactions surface – atmosphère : ● ● ● ● Flux radiatif (IR + VIS), chaleur (sensible + latente), quantité de mouvement, C,N,S,P, ... modulés par les caractéristiques de surface (albédo, rugosité, humidité du sol) et par les conditions atmosphériques (rayonnement, température, humidité, vent). Importance de la « mémoire » des situations passées. L'humidité de surface et la végétation ont un fort impact sur la distribution des précipitations. La très grande variabilité spatiale (<1 km) des sols et des couverts ne peut pas être parfaitement prise en compte. - Impact anthropique : ● ● changements directs : agriculture, déforestation, aménagement ; changements indirects : changement climatique et CO2 atmosphérique Conditions aux limites (2) : interactions océan - glace - atmosphère ● GLACE CONTINENTALE : - neige saisonnière : modifie le bilan d'énergie, d'eau et de qt de mvt par des changements d'albédo, de rugosité, de conductivité thermique, de stockage ou libération d'eau. ●- permafrost ou pergélisol (surface continentale gelée en profondeur pendant au moins 2 saisons): couvre la quasitotalité de la toundra. La couche superficielle fond en été, réagit alors très activement avec l'atmosphère et de façon complexe avec les couches sous-jacentes gelées plus « lentes ». ● ● Effet du changement climatique : impact radiatif de la libération de gaz à effet de serre (CH4, CO2, ... ), changement du couvert végétal avec impact sur les bilans d'eau et d'énergie. ● CALOTTES GLACIAIRES : - le temps caractéristique d'évolution des calottes polaires est très lent (qq 1000 ans), leur conférant une très grande inertie climatique difficile à prendre en compte avec les phénomènes plus rapides de l'atmosphère et de l'océan ; - l'évolution des calottes (âge, croissance / fonte, transport) ont un fort impact global sur le niveau de la mer, et localement sur la salinité qui contrôle la circulation thermohaline ; - la dynamique des calottes est différente selon qu'elle est est « ancrée » ou non à un substrat rocheux émergent; le mouvement de la glace est généralement lent (qq 10 – qq 100 m par an), mais des processus mal connus (conditions inférieure ou latérales) peuvent l'accélérer, produisant éventuellement des « débacles massives » aux conséquences climatiques majeures. ● GLACE DE MER (banquise) : - elle ne couvre que 5% environ de la surface de la Terre, mais elle joue un rôle très important pour le climat par l'impact sur le bilan thermique (albédo, blocage des échanges atmosphèreocéan) et la salinité (augmente quand la glace se forme, diminue quand elle fond) avec des conséquences sur la circulation thermohaline ; - l'évolution de la glace de mer dépend des conditions thermodynamiques (température, humidité, apport de neige, interactions avec atmosphère et océan, âge et caractéristiques physiques, ... ) et dynamiques (forçages par le vent et les courants, apport des glaciers, advection interbassins, topographie, Coriolis, dynamique interne, ... ) - Arctique : banquise soumise à l'influence des différents bassins océaniques et des apports fluviaux. Antarctique : influence prépondérante de la calotte continentale.