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L’offre globale de formation doit permettre de couvrir localement l’ensemble des besoins des
économies ultramarines et assurer aux jeunes la qualification nécessaire pour accéder plus facilement
à un emploi, en Outre-mer ou ailleurs » (Thomas Degos). Les conseils régionaux allouent des moyens
importants à la formation professionnelle et l’État apporte également sa contribution à travers les
dispositifs de mobilité (passeport-mobilité formation professionnelle et passeport-mobilité études)
gérés avec l’Agence de l’Outre-mer pour la mobilité (LADOM) et dans le cadre du Service militaire
adapté (SMA). « Avec l’initiative "Emploi des jeunes" mise en œuvre par l’Union européenne (UE),
les territoires d’Outre-mer bénéficieront de 70 millions d’euros supplémentaires » (Mathieu
Lefebvre).
En outre, les Contrats de Haute Qualité Éducative créent pour chaque académie « trois priorités sur
lesquelles les ministères de l’Education nationale et des Outre-mer entendent faire évoluer
durablement le paysage éducatif ultramarin : la réussite pour tous (avec une réduction des écarts avec
l’Hexagone), la valorisation des démarches d’excellence et l’expérimentation de dispositifs
innovants » (Thomas Degos).
Cependant, la jeunesse la plus diplômée a tendance à fuir les Outre-mer pour s’installer dans
l’Hexagone ou à l’étranger. « Réfléchir à la possibilité de faire revenir cette jeunesse après
expérience, soit physiquement, soit par l’investissement, est une réponse possible pour remédier en
partie aux inégalités des Outre-mer » (Sophie Elizéon, Déléguée Interministérielle pour l’égalité des
chances des français des Outremers).
Favoriser la création d’emplois
Les exonérations de cotisations sociales participent à l’inclusion sociale des jeunes et des salariés sans
diplôme, à l’employabilité des publics fragiles (parce qu’elles sont centrées sur les bas salaires) et à la
création et au développement d’entreprises, notamment des TPE-PME. Le Pacte de responsabilité et
de solidarité a vocation à s’appliquer Outre-mer de façon adaptée et complémentaire avec les
dispositifs déjà existants. Entre 350 et 400 millions d’euros pour les entreprises s’ajouteront aux
320 millions d’euros d’allégements déjà accordés au titre du crédit d’impôts pour la compétitivité et
l’emploi (CICE). Cela entraînera des allégements de fiscalité, des allégements supplémentaires du coût
du travail avec un CICE en Outre-mer à 7,5 % en 2015 et 9 % en 2016 (Thomas Degos).
Développer le microcrédit
« Le microcrédit agit sur la réduction des inégalités en donnant leur chance à ceux qui n’en ont pas
d’autre » (Matthieu Barrier). Il permet à des personnes qui ne parviennent pas à trouver un emploi de
créer leur propre activité. Il agit également sur la réduction du travail informel. Tous ces emplois sont
des créations de richesse, du moins des sorties de l’informel vers le formel, ainsi qu’une participation
concrète à l’économie locale. Les activités accompagnées par l’ADIE ont un taux de pérennité de
l’ordre de 60 % sur trois ans, et 60 % des bénéficiaires sont des femmes. Il est essentiel de trouver des
solutions de micro-assurance et de mobiliser les banques sur cette thématique.
Lutter pour le pouvoir d’achat et contre la vie chère
« La nécessité de soutenir la demande passe par la lutte contre la
vie chère » (Thomas Degos). La loi sur la régulation économique
(LRE) a amorcé un travail de rééquilibrage des marchés ultramarins
avec un renforcement de la concurrence. Le bouclier qualité prix
(BQP) qui concerne un panier d’une centaine de produits a permis
« une baisse des prix moyenne de 10 % en 2013 et de 12 % en
2014 » (Mathieu Lefebvre). D’autres mesures de la LRE renforcent
les pouvoirs de surveillance de l’État sur les marchés de gros, sur le
fret maritime, sur la téléphonie, sur les tarifs bancaires ou sur les
carburants.
Les ménages et salariés ultramarins bénéficieront également des
mesures prévues dans le cadre du Pacte de responsabilité :
« diminution des charges salariales permettant d’augmenter le