L’hypnose, un outil médical. Aujourd’hui, l’hypnose est utilisée dans le domaine médical, pour différentes raisons, et de différentes manières. Elle est utilisée comme un outil pour parvenir au soulagement voir à une « guérison » du patient. Elle est aujourd’hui utilisée dans les centres anti-douleur, et cette technique ne cesse d’évoluer. C’est une méthode encore assez méconnue, mais qui acquiert une certaine réputation et qui a connu déjà plusieurs succès. Aujourd’hui, la pratique de l’hypnose est de plus en plus rependue et plus connue par le grand public, en effet environ 90% des gens considère cela comme une méthode thérapeutique plutôt efficace, mais il y a encore des appréhensions, car on considère encore l’hypnose comme un outil mystérieux et inquiétant (4%) d’autres encore voient en l’hypnose une manière de manipuler, un gadget ou autre. Mais les expériences sont là… En quoi l’hypnose peu elle devenir un outil médical ? Notamment pour la douleur ? I. Qu’est-ce que l’hypnose, et comment fonctionne-t-elle dans notre cerveau ? A. Historique de l’hypnose L’hypnose est une chose utilisée très anciennement, mais qui a été étudié que très récemment. L’origine de l’hypnose est ancienne : nous avons des traces de L’hypnose dans d’anciennes civilisations. On peut retracer les origines lointaines de la pratique de l'hypnose chez les guérisseurs chamaniques sur les peintures rupestres préhistoriques. Les Sumériens (-4000) ont décrit sur leurs tablettes des méthodes hypnotiques. Il semblerait que certains bas-reliefs égyptiens décrivent des « passes » réalisées par un « magnétiseur ». Un papyrus trouvé par Georg Ebers contient la phrase « Pose ta main sur la douleur et dis que la douleur s'en aille ». D'autres papyrus (-3000) décrivent des phénomènes d’hypnose. Et il semblerait même que Ramsès II utilisait l’hypnose pour ses soldats. Les Grecs anciens pratiquaient une médecine par les songes dans le sanctuaire d'Épidaure (culte d'Asclépios). Et socrate, accoucheur d’âme utilisait une forme d’hypnose. Le médecin Avicenne au XIe siècle est probablement le premier à expliciter le concept de suggestion et d'autosuggestion tandis que Paracelse au XVIe siècle est un des premiers à mentionner les fluides et la continuité entre le corps et l'esprit1. Il est généralement admis que l'histoire de l'hypnose commence au XVIIIe siècle avec le médecin allemand Franz Anton Mesmer avec le magnétisme animal (terme utilisé à partir de 1773). Mesmer est le premier à vouloir donner une interprétation enfin rationnelle à des phénomènes que l'on peut décrire sous le terme général de « transe » et qui, tels quels, semblent désigner l'irrationnel ou la magie »3. Il postule l'existence d'un fluide magnétique universel dont on peut faire une utilisation thérapeutique. Il commence à faire des séances mais certaines femmes sont prises de crises d’hystérie, convulsion ou évanouissement. Cette théorie sera assez vite écartée pour laisser place à des théories plus modernes qui rejetteront la notion de fluide et concluront que l’imagination est la véritable cause des effets attribués au magnétisme Le marquis de Puységur utilise le magnétisme animal pour soigner les maux de ses sujets, et il découvre la transe somnambulique, durant laquelle, un jeune berger fait des choses étonnantes. Le terme d’hypnose apparaît en 1843 avec le médecin écossais James Braid qui commence à se pencher sur la question. Braid définit l'hypnose comme un « état de sommeil nerveux » dans lequel il est facile de plonger une personne en utilisant l'induction par la fixation sur un objet brillant. Il utilise cette méthode, notamment pour obtenir l'anesthésie lors d'interventions chirurgicales. (On rappellera que l’éther en anesthésie ne sera utilisé pour la première fois aux États-Unis qu'en 1842 et en France qu'en 1847.) En France, c’est vers 1880 que l’hypnose arrive en force grâce à deux professeurs d’université célèbres. Il s’agit du neurologue Jean-Martin CHARCOT à la Salpêtrière et du Docteur Hippolyte BERNHEIM de la clinique médicale de Nancy. Ces deux scientifiques défendent chacun des positions extrêmes concernant l’hypnose, ce qui divisa le monde médical et provoqua la naissance de deux écoles. BERNHEIM définit l’hypnose comme un simple sommeil produit par la « suggestion» et susceptible d’applications thérapeutiques. L’influence provoquée par une idée suggérée est acceptée par le cerveau. Une suggestion peut inhiber une sensation comme la douleur ou aussi produire une émotion agréable permettant de supprimer ainsi des émotions comme l’angoisse, la tristesse ou la colère. La méthode est appelée psychothérapie. Cette reconnaissance de l’hypnose par le professeur BERNHEIM permit aux médecins de pratiquer ouvertement la technique. Par opposition, l’étude menée par CHARCOT tente de démontrer que l’état hypnotique est un état hystérique. Pour CHARCOT, l’hypnose est donc un état physiopathologique, ce qui est faux bien sûr, mais cela donnera une mauvaise réputation à l’hypnose. Plus tard, les concepts de CHARCOT furent donc rejetés, notamment grâce au triomphe de l’école de Nancy de BERNHEIM qui a pu démontrer que la capacité à être traité par l’hypnose était une capacité naturelle. En 1885, Sigmund FREUD effectue un stage chez CHARCOT où il découvre l’hypnose. Il utilise alors cette technique dans ses recherches durant neuf années et établit alors le concept d’inconscient. Il décide d’appliquer une méthode qui parvient à guérir des malades de leurs symptômes en retrouvant, sous hypnose, divers souvenirs traumatiques de leur enfance ou des souvenirs oubliés. Mais il abandonne progressivement cette technique considérant que la « suggestion » et l’hypnose ne fonctionnent pas suffisamment pour fonder un traitement. En 1917, il déclare lors d’une conférence sur l’introduction de la psychanalyse : « je suis en droit de dire que la psychanalyse proprement dite ne date que du jour où l’on a renoncé à avoir recours à l’hypnose ». Mais certaines personnes affirment que FREUD aurait obtenu beaucoup plus de réussites thérapeutiques avec l’hypnose qu’avec la psychanalyse qu’il a développée ensuite. Une forme moderne de l’hypnose est issue des travaux de Milton Hyland ERICKSON (1901-1980), psychiatre américain, qui a passé une partie de sa vie à étudier l’hypnose et son utilisation en psychothérapie. Ses découvertes ont révolutionné la vision moderne de l’hypnose qui est très éloignée de ce que l’on croyait au début du 20èmesiècle. L’hypnose ericksonienne réhabilite l’hypnose abandonnée par Freud et permet des recherches scientifiques, notamment avec l’aide des récentes évolutions en imagerie médicale (IRM, Pet Scan) qui a pu montrer que l’hypnose est bien un état spécifique. Le Dr Milton ERICKSON comprend assez vite que si une grande proportion de la population n’est soi-disant pas hypnotisable, cela est dû à la pauvreté des techniques de communication utilisées. En effet, les techniques d'induction utilisées sont très directives et souvent autoritaires. Les suggestions adressées au sujet sont en quelque sorte des ordres auxquels il est logique qu'il ait envie de s’y opposer. Il prouve ainsi que pratiquement tout le monde est hypnotisable. Il suffit de parler le langage du patient et d’abandonner l’autorité et les suggestions directes pour privilégier la permissivité et les suggestions indirectes. Erickson aime parler par analogies et raconter des histoires avec ou sans processus hypnotique. Ce sont en quelque sorte des métaphores thérapeutiques. C’est un excellent conteur et sa technique s'adapte aussi bien aux patients souffrant de problèmes médicaux, psychosomatiques, psychologiques ou psychiatriques. Il obtient ainsi un nombre de réussites thérapeutiques étonnant. Depuis plusieurs années de nombreuses écoles en France proposent des formations à l'hypnose thérapeutique ou médicale, notamment différents instituts Milton Erickson. Des psychologues, des médecins, des psychothérapeutes se forment à l'hypnose qui fait ainsi petit à petit son entrée dans les hôpitaux. Au CHU de Liège (Belgique), l'hypnose est utilisée pour faire des opérations de chirurgie sans recours à une anesthésie générale. Cependant, cette pratique, comme d'autres techniques thérapeutiques, n'est encadrée d'aucune législation véritable. B. Définitions de l’hypnose. a) Par l’AFEHM (Association Française pour l’Etude de l’Hypnose Médicale) L’hypnose est définie comme « un processus relationnel accompagné par une succession de phénomènes physiologiques, tels qu’une modification du tonus musculaire, une réduction de la perception sensorielle (dissociation), une focalisation de l’attention, dans le but de mettre en relation un individu avec la totalité de son existence et d’en obtenir des changements physiologiques, des changements de comportement et de pensée ». b) Par la commission de la British Medical Association En 1955, l’hypnose est définie comme « un état passager d’attention modifié chez le sujet, état qui peut être produit par une personne et dans lequel divers phénomènes peuvent apparaître spontanément ou en réponse à des stimuli verbaux ou autres. Ces phénomènes comprennent un changement dans la conscience et la mémoire, une susceptibilité accrue à la suggestion et l’apparition chez le sujet de réponses et d’idées qui lui sont familières dans son état d’esprit habituel. En outre, des phénomènes comme l’anesthésie, la paralysie, la rigidité musculaire et des modifications vasomotrices peuvent être dans l’état hypnotique produits ou supprimées. » c) Selon Milton H. Erickson Qui écrira : « L’état d’hypnose est essentiellement un état de concentration mentale, durant lequel les facultés de l’esprit du patient sont tellement accaparées par une seule idée ou par un train de pensées que, pour le moment, il devient mort ou indifférent à toute considération ou influence. » C’est « comme un état de conscience particulier qui privilégie le fonctionnement inconscient par rapport au fonctionnement conscient ». Et qui dira également que : « L’hypnose est un état de conscience dans lequel vous proposez de communiquer au patient des connaissances et des idées et ensuite vous le laisser utiliser ces connaissances et ces idées en fonction de son propre répertoire unique d’apprentissages corporels, ses apprentissages physiologiques ». d) Par le dictionnaire Petit Larousse illustré 2007 Hypnose: n.f. (du grec hupnoûn, endormir) Etat de conscience particulier entre réveil et le sommeil provoquer par la suggestion De ces définitions, on ressort une idée globale qui veut que l’hypnose soit un état dans lequel une personne se perd dans ses pensées et quitte momentanément l’espace dans lequel elle est pour se concentrer sur autre chose. Elle est fixée sur cette nouvelle pensée et oublie la précédente. C’est cette notion qui nous a plus particulièrement intéressées dans l’approche de notre sujet. C. L’hypnose et le cerveau. L’hypnose est donc un état d’être. L’hypnose agit donc directement sur le cerveau. En fait, l’hypnose agit d’une manière spéciale sur ce que l’on peut appeler notre subconscient. Tout d’abord, nous pourrons définir le subconscient comme la carte mémoire de notre cerveau, et le filtre de la conscience: Il enregistre tout, et filtre les informations qu’il juge importante vers notre conscience active et vive, pour que celle-ci nous fasse réagir selon l’information. Cela ne veut pas dire pour autant que notre inconscient n’agit sur nous même que par le biais de notre conscience ! Non ! Notre inconscient continue à agir sur nous même : il répertorie dans notre corps tous les évènements, sans que nous en ayant conscience, et c’est lui que va permettre à travers les souvenirs, de nous créer des réflexes. L’inconscient prend plus ou moins de place dans notre corps selon les personnes, (leur sensibilité par exemple). C’est là que l’hypnose agit. En effet, pouvoir communiquer avec notre inconscient, c’est pouvoir communiquer avec notre propre corps, et donc par lui, le faire agir, et réagir. La place et l’impact du subconscient dans notre cerveau et donc dans notre corps est très importante. En effet comme nous l’avons déjà dit, parce que c’est lui qui est le filtre et enregistre en les répertoriant toutes les informations. Celui-ci permet la bonne marche de notre organisme sans problème, car si toutes les informations n’étaient pas filtrées, notre cerveau ne pourrait pas fonctionner correctement, car notre conscient ne peut traiter que 5 informations à la fois, et que cela prendrait une quantité d’énergie énorme bien supérieure à ce que nous ne pourrions fournir. Il faut savoir que notre cerveau est composé : Le cerveau dit reptilien ou diencéphale, qui assure la régulation de notre vie végétative. C’est le cerveau du milieu intérieur. Le cerveau limbique ou rhinencéphale (cerveau des anciens mammifères). Il reçoit surtout des messages olfactifs. C’est le cerveau de l’affectivité, de l’émotion, de l’apprentissage. Le néocortex, formé de 2 hémisphères et de circonvolutions développant une énorme surface. C’est le cerveau de la conscience : - l’hémisphère gauche est surtout le cerveau du langage, de la logique et de l’abstraction - l’hémisphère droit, plus diffus, est le cerveau de l’intuition, de l’affectivité, de la musique, de l’art. - le lobe frontal est particulièrement développé chez l’homme : c’est le siège des fonctions les plus élaborées : pensée, synthèse, créativité. En quelques fractions de seconde, près de 15 milliards de neurones du cortex peuvent se former. L’activation de tous ces neurones entraine une dépense d’énergie supérieure à celle demandé pour les muscles des sportifs à haut niveau. Aussi, notre cerveau essai-t-il de s’en sortir autrement c’est le rôle du Filtre inconscient, le thalamus. L’hypnose et la mise du conscient et de l’inconscient au même niveau. Selon la théorie de l’hypnose et de l'auto hypnose, le subconscient se souvient de tout, c’est donc le subconscient que l‘on touche pour guérir soigner… La « conscience » c’est la perception. La partie consciente de l’esprit est celle que l’on utilise pour le raisonnement de cause à effet. La conscience perçoit les informations par les sens – vue, odorat, goût, toucher et ouïe – et les utilise pour penser et porter un jugement en se basant sur les événements passés. La complète perception consciente est l’état spirituel prédominant lorsqu’on est éveillé. Dans cet état notre esprit est attentif et utilise la logique pour raisonner, évaluer, apprécier, juger et prendre des décisions. Malheureusement, pour les changements que l’on fait dans sa vie, la conscience intervient souvent. Imaginez votre subconscient comme un casier à tiroirs dans lequel l’histoire personnelle est rangée, et à chaque fois que votre conscience veut porter un jugement, agir ou prendre une décision elle se réfère aux expériences passées en allant les chercher dans ce casier L'hypnose est un état particulier de notre conscience. Un état que nous appelons "Etat Elargi de Conscience" ou encore "Etat Modifié de Conscience". Cet état permet de communiquer directement avec notre cerveau droit. Le cerveau droit est notre cerveau émotionnel, celui qui gère tous les phénomènes inconscients : le battement de notre coeur par exemple, le fonctionnement de nos muscles, nos hormones, les fonctions respiratoires, la digestion, il gère le fonctionnement physiologique de notre corps. Et tout cela fonctionne sans avoir besoin d'y penser un seul instant. Il est aussi un immense réservoir de ressources et d'expériences. Il est comme un disque dur infini, il enregistre les moindres détails durant notre vie. Ainsi nous interprétons ce que nous voyons, entendons ou sentons à chaque instant afin de le mettre en conformité avec notre expérience de la vie, de nos valeurs, de nos croyances. Ainsi, nous ne voyons pas la réalité de la vie mais seulement une interprétation de ce que nous en faisons. Notre cerveau gauche, quant à lui, ne se résume qu'à une seule fonction. C'est le cerveau logique. C'est lui qui fait le "choix". Et ce choix est intimement lié à notre éducation. Cette éducation nous a apporté le langage, la grammaire, les mathématiques, le raisonnement, la logique, en bref ce que nous n'avions pas à notre naissance. En plus de tout cela, notre cerveau droit ou cerveau émotionnel, est capable de tout faire en même temps sans que nous ayons à y penser un seul instant. Ce que ne permet pas notre cerveau logique. Lui, au contraire, fait tout de façon linéaire ; une tâche après l'autre. L’hypnose est un pont, faisant la liaison entre le conscient et l'inconscient. Le conscient, c’est la conscience du moi ici et maintenant, c’est-à-dire les quelques choses que vous êtes en train de faire, les quelques choses auxquelles vous portez attention. L’inconscient, c’est tout le reste, «ce qui n’est pas conscient», conception ericksonienne très large. Ainsi, consciemment, on peut faire 4 ou 5 choses en même temps, au grand maximum. Alors que l’inconscient gère l’activité des sens, la physiologie, les connaissances... L’hypnose établit un lien vers cette richesse intérieure. En hypnose, on s’adresse à l’inconscient, on le questionne et il nous répond. Grace à l’hypnose, cette focalisation interne naît d’un recul, celui du conscient. Le sujet s’occupe moins de l’extérieur, se tourne donc vers l’intérieur. Les stimuli externes perdent de leur importance. Sorti de ce cadre conscient, le sujet change son orientation à la réalité, s’ouvre à de nouvelles ressources, possibilités d’évolutions jusque-là, inconscientes. Des compétences personnelles se développent : créativité, imagination, ressources de changement, accès à des savoirs, connaissances... Les exercices pour induire l’hypnose ont un seul objectif : changer de sensorialité. Le sujet quitte la relation ordinaire que nous avons au quotidien avec les choses et les êtres. Il quitte le contrôle, la raison, la logique, l’analyse, la critique. Il y parvient par la confusion induite par des suggestions. Il trouve une ouverture au corps et une présence intuitive à ce qui l’entoure. Avec quelques variantes, une séance d’hypnose se déroule toujours suivant la même progression : un entretien préalable permet d’instaurer une relation de confiance en faisant le point sur les motifs de consultation, et d’entrer en contact avec l’autre afin de découvrir sa lecture de la réalité. Il s’agit en fait d’identifier les canaux de perception sensoriels (vue, ouïe, odorat, toucher, goût) de la personne, car chacun à un mode de représentation préférentiel, et de se donner, ainsi, les moyens d'une communication adaptée, efficace, permettant de modifier avec lui ce qui dysfonctionne. Ainsi, par exemple, se rappelant un épisode de ski dans les alpes, certains vont construire la représentation de manière visuelle (genre carte postale), d’autres de manière auditive (bruit du vent, de la neige...) et d’autres enfin, de manière kinesthésique (sentir la chaleur du soleil, la fraîcheur de l’air sur le visage, les chutes...) Cette utilisation différente selon l'individu construit le filtre entre lui et la réalité. Les étapes de l’état hypnotique L’hypnose est un processus qui comprend trois étapes qui succèdent à la veille ordinaire : L’induction, la dissociation, et la perception ou veille paradoxale. a) La veille ordinaire Cet état de vigilance correspond aux activités du quotidien. Il est caractérisé par l’exercice de la logique, de la raison, de l’intellect et se nourrit également des informations transmises par les sens (la vue, l’ouïe...). On parle de contrôle. b) L’induction La première phase est l’induction qui permet de quitter l’attention habituelle et d’accéder à un état de rêverie ou d’entrer dans l’imaginaire. En pratique, il est demandé au patient de faire abstraction du monde environnant et de se concentrer sur un élément (sa respiration, ou la fixation d'un point par exemple). En fixant longuement un point situé devant lui le patient va peu à peu ressentir de la fatigue, des troubles de la vue, un flou visuel... Il lui est impossible de regarder longuement un point en gardant une vision claire et définie. En quittant la netteté visuelle, il arrive que le patient passe dans un état bizarre où il semble « absent », avec l’impression d’être ailleurs : l'hypnose débute. c) La dissociation Le patient ressent son corps s’engourdir, il se dissocie progressivement de ses perceptions sensorielles : il entend moins, il voit moins, il ressent moins, il perd la notion du temps et de l’espace. L’exercice de la dissociation le défait de la perception de son corps mais également de ses croyances, et même de ses peurs. d) La perception Autant la dissociation est la phase d’absence où le patient n’est nulle part, autant la perception, ou veille paradoxale est la phase où il est partout. Il n’y a plus de limitations causées par la logique et la raison. La personne est libre d’entrer en relation avec tout son corps et pas seulement l’organe qui souffre par exemple. Cette perception totale, acquise uniquement à l’état hypnotique, permet au patient d’accéder à toutes les possibilités et capacités qu’il n’a plus dans la réalité Pour chaque personne et pour chaque situation, on adapte le type d’hypnose. Ainsi, nous pouvons voir que le rôle de l’hypnose est de nous faire perdre le contact du réel, afin de faire travailler notre subconscient avec notre conscient, afin de pouvoir travailler avec le subconscient et pouvoir faire différentes chose. Soit gérer une maladie, une douleur, une addiction… II. L’utilisation de l’hypnose en médecine A. Plusieurs sortes d’hypnoses , utilisée différemment selon le cas présent. - L'Hypnose traditionnelle, ou Hypnose Classique, la plus ancienne (1841), celle qui est aussi utilisée dans le monde du spectacle, mais qui est avant tout un outil thérapeutique depuis plus d'un siècle. Elle se veut volontairement autoritaire et dirigiste ; les suggestions hypnotiques sont directes et la thérapie va droit au but, sans détour. Cet aspect attire un certain nombre de personnes, impressionnées par le côté spectaculaire de l'influence du thérapeute sur son patient. Comme les autres formes d'Hypnose, cette manière de faire a ses avantages et ses inconvénients. L'Hypnose Classique servira donc essentiellement pour travailler sur le corps (anesthésies) et pour des problèmes dont les racines ne sont pas trop profondes - L'Hypnose Ericksonienne, dévelopée vers 1930. La plus populaire actuellement et, en même temps, la plus mal connue. L'Hypnose Ericksonienne a perfectionné les outils de l'Hypnose Classique pour les rendre invisibles, indirects, subliminaux. Elle peut avoir gardé un aspect dirigiste mais, nouveauté intéressante, elle a donné une nouvelle dimension à l'utilisation des mots, afin de s'adapter à n'importe quel patient - non plus en suggestions directes, comme une sorte de médicament donné à la personne, mais en oeuvrant pour que cette dernière enclenche par elle-même de profonds processus de changement et de guérison. Milton Erickson, maitre incontesté de cette nouvelle approche à qui il a donné son nom, a su utiliser le langage (le fameux "Milton modèle") afin de diriger ses patients vers leur Inconscient en leur laissant une certaine forme "d'autonomie illusoire" (utilisation des présuppositions et double-liens). Le thérapeute ne lâche pas son objectif, mais il y met "les formes", grâce à une communication d'influence très travaillée et précise, pour que son patient aille où il le souhaite : vers la guérison. Nous restons toutefois beaucoup, avec cette forme d'Hypnose, dans un domaine purement médical ou psychiatrique. L'Hypnose Ericksonienne est un outil multiforme, passe-partout, et le plus utilisable en thérapie au quotidien, essentiellement dans le domaine de la santé - La Nouvelle Hypnose, dévelopée dans les années 75 par les successeurs d'Erickson, notamment Daniel Araoz, et enrichie par la PNL (Programmation Neuro-Linguistique). Elle prend logiquement la suite de l'Hypnose Ericksonienne, en modélisant les outils de langage extraordinaire de Milton Erickson, et elle la sublime en lui apportant l'idée d'oeuvrer dans un domaine plus vaste, plus humain que purement médical (Erickson était psychiatre et peu porté sur le Développement Personnel). Toute directivité est volontairement abandonnée dans ce type d'Hypnose : plus de prescription, d'amnésie, de suggestions post-hypnotiques... La douceur est reine. Le patient est installé dans un fauteuil confortable, souvent accompagné d'une musique douce, le thérapeute se fait son "serviteur", usant de métaphores éthérées et évocatrices. Un serviteur qui garde toutefois toujours en tête l'objectif de changement de son patient : le mieux être dans tous les domaines, y compris bien sûr la santé. La Nouvelle Hypnose permet les mêmes soins que l'Hypnose Ericksonienne en apportant une dimension humaine, et prend en compte en plus de la santé, la qualité de vie au quotidien de la personne, la réalisation de ses rêves. - L'Hypnose Humaniste, la plus récente, développée à partir de 2000. Sa particularité fondamentale tient au fait que le thérapeute ne s'adresse plus à l'Inconscient de la personne, mais à sa grande Conscience, que l'on appellera "Conscience Majuscule". Grâce à une technique d'induction hypnotique inversée, il n'y a plus de dissociation "conscientinconscient", comme dans les autres formes d'Hypnose. Au contraire d'un endormissement, le patient expérimente un état d'unification, plus éveillé qu'à l'ordinaire, et ne se sent jamais divisé en lui-même, il reste conscient en permanence (pas de perte de mémoire pendant ou après la séance). Grâce à cette perception élargie de lui-même, il devient possible pour lui de trouver et mettre en place ses solutions. C'est d'ailleurs lui, et non pas le thérapeute, qui intervient durant la thérapie, l'hypnothérapeute n'étant ici qu'un guide et pédagogue. Les sensations, pendant ce type d'expérience et longtemps après, sont particulièrement agréables, légères ; une sérénité durable s'installe, une impression de paix et de compréhension profonde de soi. L'Hypnose Humaniste permet de traiter chaque problème ou situation en Conscience, c'est-àdire par soi-même, guidé par le thérapeute, sans perte de conscience, et en tenant compte du sens de ce qui nous arrive. Les domaines traités sont identiques aux autres formes d'Hypnose, et touche en plus au côté existentiel, voire spirituel, de la vie de la personne (raison de vivre, "mission", deuils, maladies lourdes, etc.).