Malgré cette relative performance, le volume des flux entrants reste néanmoins faible,
voire dérisoire, en comparaison avec les flux entrants dans les communautés
économiques régionales (CER) comme l’ASEAN, et le MERCOSUR. Ces derniers ont reçu
respectivement 111,3 et 85,2 milliards USD en 2012. Avec cette réalisation, l’ASEAN et le
MERCOSUR font partie des blocs régionaux les plus dynamiques en matière d’attraction
d’IDE derrière la zone Euro et l’ALENA (respectivement 146,2 milliards USD et 225,
milliards USD en 2012).
L’impact des ACR sur les flux d’IDE dépendrait, entre autres, des caractéristiques des
pays de la zone intégrée, de la nature de l’accord, du type d’IDE et des politiques
économiques implantées dans chaque pays avant et après l’accord (Blomström et Kokko,
1997). En effet, si l’ASEAN et le MERCOSUR sont différents selon la nature de l’accord les
régissant, ils présentent toutefois des caractéristiques communes différentes de celles
de l’UEMOA. L’ASEAN est une zone de libre échange, tandis que le MERCOSUR est une
union douanière comme l’UEMOA. Mais les deux premières CER comptent en leur sein
des pays émergents très dynamiques sur le marché international tels que le Singapour,
le Brésil, l’Argentine ou la Malaisie. De plus, ces pays sont de gros producteurs de pétrole
et autres matières premières (soja, maïs, sucre, riz, jus d’orange, viande bovine, volaille,
etc.) ; ce qui n’est pas le cas de l’UEMOA, qui ne regroupe que de pays à faible revenu et
dont la production de matières est concentrée sur quelques produits (coton, café, etc.).
Cette configuration pourrait expliquer la faiblesse des flux d’IDE vers l’UEMOA.
L’augmentation des IDE par l’intégration régionale est de deux ordres : une au sein de la
zone (IDE intra régional) et l’autre en provenance du reste du monde (IDE extra
régional). On peut s’attendre en ce qui concerne les IDE intra-régionaux, qu’un ACR, se
traduisant par une suppression des barrières aux échanges, conduise à une baisse des
IDE horizontaux. Dans ce cas, la libéralisation commerciale rend les exportations plus
attractives que l’implantation de la firme sur le territoire. Toutefois, l’ACR peut stimuler
les IDE, de nature verticale, entre les pays membres, si les firmes à la recherche de coûts
de production compétitifs, opère une fragmentation du processus de production
(Blomström et Kokko, 1997). Toujours selon ces auteurs, s’agissant des flux d’IDE extra
régional, ils devraient augmenter dans la zone d’intégration, notamment si le niveau
moyen de tarification augmente, conséquence de l’ACR, ou s’il ya des craintes d’une
protection future. Les IDE extra régional vont également augmenter si le volume des IDE
entrants était initialement restreint par la taille limitée des marchés nationaux.
Contrairement aux marchés nationaux, un marché « commun » intégré peut être assez
large pour supporter les coûts fixes pour la création de nouvelles filiales à l'étranger.
Dans le cas de l’UEMOA, 95% des IDE proviennent de l’extérieur. La zone Euro est la
principale source des IDE entrants. Mais depuis 2010, elle est concurrencée par l’Asie,
en l’occurrence la Chine qui investit beaucoup dans de nombreux projets miniers dans la
sous-région. De 57,4% des flux d’IDE en 2007, la part de la zone Euro est passée à
32,9%, pendant que celle de l’Asie a atteint 32,4% contre 10,4 en 2007.