maladie mentale pour inclure des formes plus mineures de déviation de la personnalité. En gros et
malgré les progrès des 50 dernières années, les systèmes standards de classification sont basées sur
les concepts de Kraepelin et de Bleuler (troubles mentaux organiques, troubles affectifs et
schizophrénie) et de Freud (névroses et troubles de personnalité).
La base du DSM se retrouve dans cette histoire. La classification adoptée par APA (American
Medico-Psychological Association) en 1935 concerne surtout les pathologies chroniques de
patients institutionnalisés.
La WHO (World Health Organization) introduit en 1948, dans la 6° révision de l'ICD (International
Classification of Diseases) la classification des troubles mentaux. En effet, après la deuxième guerre
mondial, on voit un intérêt des militaires pour la psychiatrie. Le soldat atteint de trouble mental ne
serait pas opérationnel. On subsidie les courants de recherche, plusieurs systèmes de classification
apparaissent. L'ICD est toujours utilisé actuellement. Les psychiatres américains avaient participé à
son élaboration mais ils sont insatisfaits du résultat.
Stengel (psychiatre britannique) propose une classification dans laquelle les diagnostics seraient
décrits de manière opérationnelle sans référence étiologique.
En 1951, la US Public Health veut trouver une alternative à l'ICD-6 pour une usage aux USA. Cela
aboutit à la publication en 1952 de la première version de ce système, la DSM I (Diagnostic and
Statistical manual of Mental Disorders). Il est issu du système de classification développé par les
vétérans dans la suite de la 2° guerre mondiale. On veut obtenir un consensus de tous les courants.
Le DSM II paraît en 1968. A ce moment-là, il existe des désaccords entre européens et américains
sur la définition de la schizophrénie (très large chez les américains). Les désaccords aboutissent à
des différences de prévalence jusqu’au DSM III.
En 1972, on assiste à la publication dans Archives of General Psychiatry de «diagnostic criteria for
use in psychiatric research» où on propose pour la première fois des critères d'inclusion et
d'exclusion pour les 15 troubles qui selon les auteurs ont une validité empirique.
En 1972, également, Spitzer et Fleich publient un article qui passe en revue les études de fiabilité
des diagnostics psychiatriques. Ils concluent que la fiabilité est pauvre. Il y a un développement des
RDC (Research Diagnostic Criteria ) et des interviews semi structurées pour évaluer ces critères.
Ces deux éléments ont permis la publication du DSM III en 1980 et du DSMIII-R en 1987. C'est la
base de ce qui existe maintenant. Le DSM III est a-théorique, on ne connaît pas l’étiologie des
troubles mentaux. Les maladies mentales sont regroupées sur base de caractéristiques cliniques
communes.
Dans le DSM III, on utilise de façon révolutionnaire des critères d'inclusion et d'exclusion ainsi
qu'une évaluation multi-axiale. Les névroses sont supprimées et divisées en névrose d’angoisse,
trouble panique et trouble anxieux généralisé. Pour la première fois dans une classification, on a la
définition d’un trouble mental. C'est un sujet sensible car il y a des implications sociales et
politiques. Quand on n'était pas d'accord avec le régime, on était considéré comme fou. Donc, c'est
important de définir ce qu'est un trouble mental. On sépare aussi la dépression sur base d'étude
pharmacologique car ce ne sont pas les mêmes médicaments qui soignent les troubles anxieux et la
dépression même si maintenant, on utilise les mêmes antidépresseurs.
Le DSM IV est publié en 1994. Les révisions tiennent compte des recherches. On a une
convergence entre la CIM-10 (Classification Internationale des Maladies de l’OMS (ICD:
International Classification of Diseases) et le DSM IV. Le DSM est considéré comme une branche
spécifique de la classification des maladies. Dans le DSM IV, on essaie de recourir moins à des
consensus d’experts et plus à la littérature scientifique. On a une élimination de la distinction entre
troubles organiques et troubles psychologiques.
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