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Né à Arras
Adam de la Halle
(Adam le Bossu, dit)
(entre 1240 et 1250 - entre 1285 et
1289)
Le précurseur de l'opéra comique
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Sa vie
Adam de la Halle est né à Arras entre 1240 et 1250. On le surnommait « le bossu » mais il
conteste cette appellation : « On m'apele bochu, mais je ne le sui mie... » écrit-il dans l'une de ses
œuvres. On pense que ce surnom pourrait en fait évoquer un esprit rusé et habile à critiquer. Il se
fait connaître d'abord comme poète et participe activement à la vie littéraire de la riche ville d'Arras
qui est à cette époque un lieu de fêtes, de tournois, de musiques et de jeux. En 1272 il concourt au
« Puy d'Arras », ancêtre des sociétés littéraires. Dans ses œuvres il dresse de sa ville natale un
tableau satirique ce qui va lui attirer un grand nombre d'adversaires. Pris dans une affaire de
fraude fiscale il se réfugie à Douai puis part (peut-être) étudier à Paris. Vers 1280 il entre comme
poète et musicien au service du fastueux Robert II d'Artois, neveu de Saint-Louis, qu'il
accompagne en Italie, puis de Charles d'Anjou, roi de Naples. C'est là qu'Adam de la Halle va
mourir, peut-être en 1288.
Son œuvre
Les deux œuvres les plus célèbres d'Adam de la Halle sont le Jeu de Robin et Marion (1275 ou
1283) et le Jeu de la Feuillée (1276) mais il laisse aussi plus d'une centaine de pièces courtes qui
montrent une réelle virtuosité musicale notamment dans la polyphonie. A la jointure de l'art des
trouvères et de l'ars nova*, son apport est inestimable : il inaugure réellement le théâtre et la
musique profanes.
* Ars nova : courant de la musique médiévale (polyphonie) qui couvre une grande partie du XIVème
siècle
Une écoute : extrait du Jeu de Robin et Marion
On ne sait pas précisément où et quand fut créée cette œuvre : à Arras en 1275 ou à Naples en
1283. C'est l'extension de la pastourelle, un genre littéraire très en vogue au Moyen Age qui met
en scène une bergère et un chevalier. Elle alterne passages parlés et chansons ; sa nouveauté
vient de ce que la musique fait partie intégrante de l'intrigue. C'est la première ébauche de ce qui
deviendra l'opéra comique. L’extrait choisi est un chant en 2 parties. La première partie est
dansante et gaie. Après une introduction instrumentale jouée par les cordes un homme chante une
mélodie qui est reprise par un groupe. Un passage instrumental suit avec des émergences
(interventions vocales parlées et chantées). La deuxième partie est calme et paraît plus triste.
C'est un dialogue entre un homme et une femme qu'accompagne une petite formation
instrumentale (cordes et percussions).