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réduite afin de privilégier l’association IEC-bêta-bloquants, notamment en cas de problème de
tolérance tensionnelle. A contrario, dans l’insuffisance cardiaque sévère, les posologies de
diurétiques de l’anse devront être progressivement augmentées pour contrôler les symptômes
et dans les formes les plus graves, une association de ces derniers avec un diurétique
thiazidique peut être bénéfique car synergique, sous surveillance biologique stricte.
Les antagonistes des récepteurs de l’aldostérone ont démontré un bénéfice sur la morbi-
mortalité aux deux extrêmes de l’insuffisance cardiaque, dans le post-infarctus du myocarde
compliqué de dysfonction ventriculaire gauche systolique avec l’éplérénone, et au cours de
l’insuffisance cardiaque sévère, en classe III ou IV de la NYHA, avec la spironolactone. Du
fait du risque d’hyperkaliémie que fait courir leur association avec les IEC ou les ARA 2, ils
doivent être réservés aux patients ne présentant pas d’insuffisance rénale sévère, dont la
clairance de la créatininémie est supérieure ou égale à 30 ml/mm. Ils doivent être initiés à
faible posologie (25 mg/jour) et leur dose maximale ne doit pas dépasser 50 mg/jour. Une
surveillance stricte de la kaliémie et de la créatininémie s’impose, notamment au cours des
situations cliniques pouvant générer une hypovolémie et donc une insuffisance rénale aiguë
du fait du risque d’hyperkaliémie .
L’association aux IEC d’un ARA 2 mérite d’être envisagée chez les patients en classe II ou III
demeurant symptomatiques à l’effort, en l’absence d’insuffisance rénale sévère. Leur
utilisation ne se conçoit qu’après optimisation de la posologie d’IEC. Dans cette situation,
l’adjonction d’un ARA 2 aux IEC a démontré son efficacité sur la morbi-mortalité. Il devra
être introduit à faible posologie, puis augmenté progressivement jusqu’à la dose maximale
tolérée au plan tensionnel, sous surveillance stricte de la kaliémie et de la créatininémie. La
triple association bloquant le système rénine-angiotensine, IEC-ARA 2-antagonistes des
récepteurs de l’aldostérone, étant contre-indiquée du fait du risque de l’hyperkaliémie, un
choix devra donc être réalisé entre l’adjonction aux IEC d’un ARA 2 ou d’un anti-
aldostérone. Chez les patients demeurant symptomatiques en classe II, la préférence ira aux
ARA 2 alors que chez les patients les plus sévères en classe IV elle ira aux anti-aldostérones.
Chez les patients en classe III aucune recommandation précise n’est pour l’instant disponible.
La digoxine a vu au fil des années sa place se réduire dans le traitement de l’insuffisance
cardiaque. En effet, si elle est efficace sur les symptômes elle ne réduit pas la mortalité,
pouvant même avoir des effets délétères au cours des cardiopathies ischémiques. Elle est ainsi
réservée aux patients demeurant symptomatiques sous la quadrithérapie, IEC-bêtabloquant-
diurétique proximal-ARA 2 ou anti-aldostérone, en dehors des patients en fibrillation atriale
ou une introduction plus précoce peut s’envisager pour ralentir la fréquence ventriculaire bien