Fiche: 017 Anthonome du fraisier et du framboisier Anthonomus rubi Hbst. Auteurs: A. Stäubli et H. Höhn Anthonome du fraisier Anthonomus rubi Hbst. Description L'adulte est un petit charançon noir, long de 3 à 3,5 mm, facilement reconnaissable au rostre assez long qui prolonge sa tête; ses élytres sont longitudinalement ponctués et recouverts d'une légère pubescence grise. L'oeuf, ovale et blanc translucide, mesure 0,5 x 0,4 mm. La larve, qui mesure 3,5 mm de long à son complet développement, est de couleur blanc crème un peu sale, avec une tête brun clair. Elle se tient arquée ou enroulée. Biologie L'insecte parfait hiverne engourdi, sous des feuilles mortes ou divers débris à la surface du sol. II reprend son activité assez tôt au printemps, dès les premières chaleurs. Au début, il se nourrit aux dépens des feuilles de fraisier, puis, plus tard, également des fleurs. Après l'accouplement, en mai, la femelle pond ses œufs isolément dans les boutons floraux encore fermés du fraisier, du framboisier ou, plus rarement, de la ronce. A l'aide de son rostre, elle perfore tout d'abord les enveloppes florales, y introduit son oeuf, puis sectionne partiellement le pédoncule floral, ce qui stoppe la sève montante. Au bout de 5 à 10 jours, l'oeuf pondu au milieu des étamines donne naissance à une petite larve, qui se nourrit à l'intérieur des boutons. Son développement dure 18 à 22 jours, après quoi elle se métamorphose en chrysalide, puis en insecte parfait. Ce dernier perfore les enveloppes florales desséchées, se nourrit quelque temps de feuillage, mais sans causer de dégâts appréciables, puis, à partir de juillet-août, tombe en dans des cas extrêmes. Contrôles et lutte Dès que les premiers boutons floraux sont visibles et que la température dépasse 18° C, les adultes et les premiers dégâts peuvent être observés. L'intensité de l'attaque est mesurée par le pourcentage de fleurs coupées. Adulte de l’anthonome du fraisier (3 mm) sur une fleur de fraisier. (Photo A. Staub.) Dégât de l’anthonome sur fraisier: pédoncules des fleurs recourbés, boutons floraux desséchés. (Photo A. Staub.) Un seuil unique de tolérance ou de dégâts ne peut pas être fixé, car il dépend de la quantité de fleurs par plant pour chaque variété. Une forte attaque peut avoir un effet positif sur des variétés très florifères, car les fruits restants deviennent plus gros. Au contraire, 5% de boutons floraux coupés peuvent conduire à une perte de récolte sur des variétés à faible floraison. Pour atteindre une bonne récolte, il faut maintenir au minimum 30 à 50 fleurs par plant. La lutte contre ce ravageur est difficile: le problème doit dans la mesure du possible être résolu par le choix de la variété. Si une lutte chimique est nécessaire, des insecticides appropriés peuvent réduire les attaques. Ils doivent être employés au début de la floraison, et cela seulement si le seuil de tolérance choisi en fonction de la variété est dépassé. Attention lors du choix et de l'application de l'insecticide aux abeilles et aux auxiliaires (typhlodromes)! Adultes du ver des framboises (Byturus) sur fleur de framboisier. (Photo M. Kaufmann.) Ver des framboises Byturus tomentosus F. Description L'adulte, dont le corps allongé est recouvert d'une pubescence gris-brun, mesure 4 à 5 mm de long. L'extrémité de ses antennes est en forme de massue. L'oeuf, oblong et de couleur blanc crème brillant, mesure 1,2 x 0,4 mm. La larve, recouverte de poils courts, mesure 6 à 8 mm de long. Elle est de couleur jaune pâle, avec une bande foncée brunâtre sur chaque anneau dorsal. Sa tête est brune et ses 6 pattes thoraciques sont bien développées. Biologie Les insectes parfaits apparaissent peu de temps avant la floraison, en avril-mai, et se nourrissent du pollen de diverses fleurs, surtout de rosacées. Le vol se poursuit au mois de juin et encore en juillet. Après l'accouplement, dès la mi-mai, les femelles pondent dans les fleurs du framboisier en plein épanouissement, ou même sur les jeunes fruits. Chaque femelle peut pondre une centaine d'œufs, ou parfois plus. Les larves s'attaquent d'abord à la base des organes floraux, puis elles creusent dans le réceptacle des galeries profondes. Souvent elles perforent les drupes, les vident de leur contenu et peuvent passer d'un fruit à l'autre. Parvenues à leur complet développement au bout de 5 à 6 semaines, lorsque les framboises parviennent à maturité, elles quittent les fruits pour se métamorphoser dans un cocon au sol, soit parmi des débris organiques, soit dans la terre à 5 cm ou même parfois plus profondément. Les nouveaux adultes demeurent dans les cocons pour passer l'hiver. Dégâts Occasionnellement, les adultes du Byturus peuvent causer des dégâts de nutrition assez importants sur les bourgeons, les boutons floraux et les jeunes feuilles du framboisier. Cependant, les dégâts principaux sont dus aux larves. Les drupes attaquées deviennent brunes et dures, provoquant une déformation des fruits. Les baies endommagées constituent autant de portes d'entrée pour le botrytis. Les variétés d'été sont plus attaquées que celles d'automne. Contrôles et lutte Le vol de ces coléoptères peut être suivi dès le mois d'avril grâce à un piège englué blanc de type Rebell. Les captures permettent de préciser le début du vol et un point critique d'intensité d'attaque. Une lutte est recommandée si on capture plus de 10 individus depuis le début du vol jusqu'au moment de l'intervention. Le danger peut aussi être apprécié par d'autres méthodes: par frappage (seuil: 5-10 adultes par 25 coups) ou par contrôle visuel (seuil: 1 adulte par 100 inflorescences). Dégâts symétriques typiquement dus aux morsures des adultes du Byturus sur jeunes feuilles de framboisier. (Photo H. U. Höpli.) Framboise attaquée par une larve de Byturus. (Photo H. U. Höpli.) La lutte peut être conduite avec un insecticide sélectif ou avec des produits qui agissent aussi contre l'anthonome. L'application s'effectue juste au début de la floraison. Les produits à disposition sont souvent dangereux pour les abeilles, mais permettent en général d'épargner les typhlodromes. II faut éviter des insecticides polyvalents du type pyréthrinoïde, car ils favorisent les acariens jaunes. Larve de Byturus. (Photo M. Kaufmann.) Dégât de l’anthonome sur framboisier: pédoncules des boutons floraux partiellement sectionnés et recourbés. (Photo H. U. Höpli.) Elaboré par Agroscope RAC et FAW Wädenswil. © Copyright: L'utilisation même partielle de ce document n'est possible qu'avec une autorisation écrite de l'Amtra, la RAC ou la FAW et avec l'indication complète de la source d'information.