IMPORTANCE DES CONDITIONS CLIMATIQUES DANS
L'APPLICATION DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES
Dr K. HOUMY(1)
1. INTRODUCTION
Lors d'un traitement phytosanitaire, un fait
dominànt caractérise l'organisation du chantier "on ne
traite pas quand on veut, mais ... quand on peut"
[FlandÎlf, 1983]. En effet, les décisions prises pour
réaliser un traitement d~ns de bonnes conditions, sont
très influencées par les conditions climatiques.
Contrairement aux réglages du matériel de traitement
et la formulation du pesticide utilisée, les conditions
climatiques échappent au contrôle humain.
L'utilisateur doit subir le temps et s'efforcer de limiter
son i.ntervention aux heures pendant lesquelles les
conditions climatiques sont favorables.
L'importance des facteurs météorologiques se
fait de plus en plus sentir ces dernières années avec
les tendances actllelles des traitements phytosanitaires
qui s'orientent vers la réduction du volume à l'hectare.
Cette réduction s'accompagne d'une utilisation de
moyens de pulvérisation permettant d'obtenir des fines
gouttelettes très sensibles aux aléas climatiqries.
L'objectif de cet article est de montrer l'effe~
des conditions climatiques sur le déroulement d'un
traitement phytosanitaire ainsi que les mesures à
prendre pour diminuer cet effet dans le but
d'améliorer la précision d'un traitement et de
minimiser les pertes des pesticides.::
2. EFFET DES FACTEURS-METEORO-
LOGIQUES SUR J;"APULVERISATION
Quand on réalise un· traitement. phytosanitaire,
la proportion des quantités de pesticides qui atteind la
cible est fortement influencée par les facteurs
météorologiques et plùs particulièrement le
microclimat local. Parmi ces facteurs, on cite
principalement la température, le vent, l'humidite
relative, la stabilité de l'air, la pluie et la rosée.
2.1. LA TEMPERATURE
La température est parmi les facteurs
météorologiques les plus importants qui affecte la
pulvérisation. Une température élevée est un facteur
d'évaporation des gouttes non négligeable d'autant
plus que l'air est sec et la pulvérisation est fine. En
effet, les gouttelettes les plus fines sont sensibles à
l'évaporation quelle que soit leur nature. Cependant,
une bouillie en phase acqueuse .sera plus sensible à
cette évaporation qu'une bouillie en phase huileuse.
Plusieurs études ont été menées sur les
problèmes d'évaporation des gouttelettes en fonction
de la température et de l'humidité relative [Amsden,
1962-;---Cout1s_et al., 1968 ; Johstone, 1971]. Des
exemples de résultats donnant la durée de vie et 12
distance de chute en fonction des dimensions des
gouttelettes, la température et l'humidité relative sont
donnés au tableau 1. Ainsi, àpartir de ce tableau, on
constate que, pour certains cas, la gouttelette peut
s'évaporer avant même d'arriver au niveau de la cible.
Dans le cas où la température est de 30°C et
l'humidité relative est de 50%, les gouttelettes de
50 /ffil de diamètre s'évaporent avant qu'elles
n'arrivent à la cible (sachant que la distance de chute
est de 0.15 m, inférieure à la distance séparant les
buses de la cible dans un pulvérisateur classique).
Il y a lieu de signaler également que les basses
températures rendent certaines matières actives
inopérantes. En effet, en dessous de 8°C, la végétation
vit au ralenti et devient beaucoup moins réceptive aux
effets des traitements.
(l}Departement de Machinisme Agricole, Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II
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