Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene Faculté des Sciences de la Terre, de la Géographie et de l’Aménagement du Territoire Département de Géophysique Les dunes littorales de la baie de Jijel : Origine, mise en place, et impacts des activités humaines Présenté par : Mr. KERMANI Saci Résumé : Les dunes littorales de la baie de Jijel sont localisées sur la côte est algérienne entre le méridien de la ville de Jijel et Cap Bougarouni. L’analyse des minéraux lourds a indiqué la prédominance des minéraux opaques (16-65%) associée à des proportions variables de muscovite, chlorite, disthène, sillimanite, biotite, pyroxène, amphibole, grenat, épidote, zircon, tourmaline et rutile. L’étude de cortège des minéraux argileux dans les fractions détritiques de la côte jijelienne montre la présence de : kaolinite, illite, chlorite et smectite, avec des proportions variables. Ces analyses minéralogiques ont révélés plusieurs sources de sables provenant principalement des différentes formations géologiques, des formations métamorphiques cristallophylliennes du socle kabyle, les roches magmatiques, et d'autres roches sédimentaires observées dans les bassins versants (O. Mencha, O. Djen Djen, O. Nil et O. El Kébir). L’analyse des tendances de mise en place directionnelles et les analyses exoscopiques des grains de quartz au MEB indiquent un transport terrestre des sables. L’analyse de la tendance en surface de la taille moyenne du grain, a révélé, également, une tendance statistiquement significative de la taille des grains qui deviennent plus fins vers l'intérieur des terres (les dunes). Les sables du cordon dunaire ancien reposent directement sur le substratum marneux Mio-Pliocène dans certains endroits du secteur Ouest, elles surmontent les formations du socle kabyle dans le secteur Est et dans les vallées des différents oueds (Nil, Mencha, Djen-djen) cette formation de dunes anciennes repose sur les alluvions des oueds. La datation des grains de quartz des dunes littorales de la côte jijelienne montre que ne se sont pas déposées entièrement durant l’Holocène. Au contraire, elles (dunes anciennes) ont été largement mises en place au cours de la fin du Pléistocène. La combinaison des différents résultats obtenus (cinématique du trait de côte, bilan du budget sédimentaire de la côte, les impacts des activités humaines sur la côte et la modélisation des paramètres naturels (houles, vents et courants)) a révélé que la côte jijelienne a subi une accélération considérable du phénomène d’érosion, continue d’une année à l’autre, qui a touché les composantes géomorphologiques sensibles, telles que les ensembles dunaires et les parties supérieures des plages. Les effets de cette action humaine ont provoqué une morpho-dynamique rapide, notable et imprévue de la côte étudiée.