
LE SECTEUR DE LA CONSTRUCTION EN ALGÉRIE ET LES
FORMES NOUVELLES DE COOPéRATION INTERNATIONALE :
IMPACTS SUR L’EMPLOI ET LA MIGRATION
Mohamed Tayeb KASMI,
Dans une économie en développement, les activités de construction
revêtent une grande importance dans le domaine de l’emploi. L’extension de la
coopération internationale dans ce secteur ne pourrait que contribuer à
augmenter le niveau de l’emploi et, de manière indirecte, freiner l’incitation
à émigrer. Le cas de l’Algérie paraît, à cet égard, significatif, compte tenu
de la place déterminante qu’occupe le secteur de la construction dans
l’économie du pays, de la structure démographique de la population, à dominante
jeune et des fortes tentations d’émigration de certaines catégories de la
population, notamment à destination des pays de la Méditerranée occidentale.
La première partie du document mettra en évidence l’importance et le
poids du secteur du bâtiment et des travaux publics (B.T.P) dans l’économie
algérienne, notamment en termes de croissance et d’emploi. La deuxième sera
consacrée à l’analyse des perspectives d’évolution du marché de la construction
et les effets induits sur l’emploi et les migrations. Enfin, la troisième
présentera quelques propositions d’actions de coopération internationale, mieux
adaptées au développement des activités de construction, susceptibles de
générer des emplois locaux et de réduire, à terme, l’incitation à émigrer.
1. Importance du secteur de la construction dans la dynamique de l’emploi
et de la croissance économique en Algérie
Le secteur du bâtiment et des travaux publics (B.T.P) occupe une place
stratégique dans l’économie algérienne et joue un rôle déterminant dans le
processus de développement. Il exerce, de par sa production et ses
consommations intermédiaires, des effets d’entrainement sur de nombreuses
activités, en amont et en aval du cycle productif (1). Il contribue de ce fait,
à la satisfaction des besoins économiques et sociaux et constitue un vecteur
décisif de croissance et de création d’emplois. Les activités de ce secteur
couvrent l’habitat, qui représente la part dominante du marché, du bâtiment non
résidentiel (éducation, santé, tourisme) et des travaux publics (routes,
barrages, etc.). Le bâtiment, au sens large, qui absorbe 75 pour cent de
l’investissement du B.T.P. est celui qui, de par la nature et les
caractéristiques technico-économiques de son processus de production, utilise
le plus de main-d’oeuvre. Le poids relatif des facteurs travail et capital
s’élève respectivement à 73 et 27 pour cent. Il est, par conséquent, un champ
potentiel privilégié pour la création d’emplois (2).