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RAPPORT ANNUEL
2014
>
éditorial
2014,
une année intense sur
les sujets de la
météorologie
et du climat
Météo-France, en tant qu’opérateur national de la
météorologie et du climat, se doit de fournir des
services adaptés aux besoins de ses différents clients
: pouvoirs publics, aéronautique, entreprises, grand
public. Dans un contexte en forte évolution, que ce
soit au plan technologique (sciences de l’atmosphère
et technologies de l’information) ou institutionnel
(intégration croissante au niveau européen),
l’établissement s’est mobilisé en 2014 autour de dix
chantiers d’avenir, pour renforcer l’attention portée
aux clients, développer la valeur ajoutée des services
rendus, valoriser son savoir-faire et son image, et
adapter ses modes de fonctionnement.
Parallèlement, Météo-France a continué d’investir
significativement pour renouveler et renforcer ses
infrastructures de base, qui sont le socle incontournable
de sa production : stations d’observation, réseau
de radars hydrométéorologiques, mais aussi
supercalculateurs dont la puissance a été multipliée
par 12. De même, l’effort qui a été consacré à la
recherche sur les sciences de l’atmosphère, dont la
qualité a été saluée par une évaluation rigoureuse
et indépendante, a permis à Météo-France de
tenir sa place aux premiers rangs des services
météorologiques et climatiques mondiaux.
Tous ces efforts nourrissent l’amélioration des
services opérationnels, aux premiers rangs desquels
la vigilance météorologique. Avec un nombre
exceptionnel d’épisodes de vigilance rouge, l’année
2014 peut être qualifiée de hors norme pour MétéoFrance, ses partenaires mais également les Français
et plus particulièrement les personnes habitant
<
>
dans le Sud-Est qui ont été éprouvées par une série
d’épisodes de pluies intenses. Je veux ici saluer
l’engagement sans faille des équipes de MétéoFrance, qui ont été mobilisées 24h/24 aux côtés
des services de l’État pour assurer la protection des
personnes et des biens et veiller à accompagner ces
épisodes critiques et dans certains cas douloureux
pour les populations durement touchées.
Si ces épisodes ne portent pas en eux-mêmes
la signature du dérèglement climatique, il n’en
demeure pas moins que 2014 figure au premier
rang des années les plus chaudes depuis 1900 en
France mais également à l’échelle mondiale. En
France, le climat change et continuera de changer
au cours du siècle. Les chercheurs de MétéoFrance, associés notamment à ceux de l’Institut
Pierre-Simon Laplace, ont réalisé des simulations
jusqu’à la fin du siècle. Il ressort de leur Rapport,
présenté à la Ministre du Développement durable
à l’automne dernier, une augmentation à l’horizon
2100 des périodes de sécheresse mais également
un renforcement des précipitations extrêmes sur une
large partie du territoire.
Météo-France reste très impliqué dans les travaux
du GIEC et certains de ses chercheurs sont auteurs
des derniers rapports parus en 2014, qui confirment
l’influence de l’homme sur le climat et la nécessité
d’agir vite. 2015 est une année emblématique pour
le climat, les scientifiques qui l’étudient, la France
qui va accueillir la Conférence internationale sur le
climat, les équipes de Météo-France mais aussi
pour chaque citoyen. Le dérèglement climatique,
la nécessité d’agir sont l’affaire de tous. MétéoFrance a à cœur d’accompagner cette démarche
en apportant toujours davantage d’innovation dans
ses recherches, ses prévisions mais également la
diffusion et le partage de ses informations.
Jean-Marc LACAVE
SOMMAIRE
Repères
• Météo-France en bref // page 4
• Chiffres clés // page 5
1. Au service de tous nos clients
•
•
•
•
•
1.1
1.2
1.3
1.4
1.5
Soutenir l’état pour assurer la sécurité des populations et prévenir les risques // page 8
Répondre aux besoins des forces armées // page 11
Aéronautique : relever les défis de demain // page 12
Offrir des services aux acteurs économiques // page 18
Accompagner chaque citoyen // page 23
2. Répondre aux enjeux climatiques
•
•
•
•
•
2.1
2.2
2.3
2.4
2.5
Enrichir les bases climatiques avec des données anciennes // page 27
Reconstituer le climat passé pour étudier la variabilité du climat // page 28
Produire de nouveaux diagnostics climatiques et caractériser les extrêmes // page 29
élaborer des services climatiques et contribuer à l’adaptation // page 30
Modéliser le climat de demain // page 33
3. Prévision météorologique : des progrès constants
• 3.1 De nouveaux systèmes de prévision opérationnels // page 37
• 3.2 Un effort de recherche continu // page 41
4. Développer les infrastructures nationales :
SYSTÈMES D’INFORMATION ET OBSERVATION
• 4.1 Systèmes d’information // page 46
• 4.2 Observation // page 49
5. Un centre de recherche dédié à la météorologie et au climat
•
•
•
•
5.1
5.2
5.3
5.4
De la prévision météorologique à l’étude du changement climatique // page 51
Instrumentation innovante et campagnes de mesure // page 51
Des recherches dédiées à la neige // page 53
Mieux connaître l’atmosphère pour les besoins de l’aéronautique // page 54
6. Renforcer les coopérations internationales
• 6.1 Météo-France acteur de la météorologie mondiale // page 55
• 6.2 Coopération en Europe et dans le monde // page 56
7. Un établissement en mouvement
•
•
•
•
•
7.1
7.2
7.3
7.4
7.5
Gestion administrative et financière // page 58
Ressources humaines // page 62
Formation // page 63
éco-responsabilité // page 65
Le renouvellement de la certification ISO 9001 // page 66
Annexes
•
•
•
•
Glossaire // page 67
Organigramme // page 69
Conseil d’administration // page 70
Comité scientifique consultatif // page 71
<
>
4
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
Repères
MÉTÉO-FRANCE
EN BREF
Service météorologique et climatologique national, Météo-France a plusieurs missions majeures :
le développement et la maintenance d’un réseau
d’observation, la collecte et le traitement de données climatologiques, la prévision du temps, l’élaboration de projections climatiques et enfin la recherche et la formation sur les différents domaines
de la météorologie et du climat.
Un des atouts de l’établissement est de couvrir
l’intégralité des champs : de l’opérationnel à la recherche, à toutes les échelles de temps (de la prévision du temps dans l’heure qui vient aux projections climatiques sur plusieurs siècles) et d’espace
(de la prévision globale jusqu’à la prévision à maille
fine). Ainsi, les utilisateurs finaux de services dans
le domaine de la météorologie et du climat bénéficient directement des avancées de la science.
Météo-France exerce ses missions au service
de trois grands types de clients
• les clients institutionnels en charge de la sécurité
des personnes et des biens, Défense...
• le secteur aéronautique
•
les professionnels de divers secteurs économiques (énergie, collectivités, BTP, etc.), sans
oublier le grand public.
L’établissement est en charge de la sécurité
météorologique des personnes et des biens. Cette
mission se traduit notamment par l’élaboration
d’une carte de vigilance météorologique signalant
les phénomènes dangereux, leurs conséquences
et les précautions à prendre pour se protéger.
Météo-France contribue également à la gestion de
risques naturels (gestion des risques d’inondation
et de sécheresse) mais aussi de risques
sanitaires et technologiques (surveillance de la
qualité de l’air, pollens, prévision de la dispersion
de pollutions accidentelles – chimiques ou
nucléaires – dans l’atmosphère ou à la surface de
la mer…). Cette mission impose une surveillance
permanente 24 heures sur 24 de l’atmosphère,
de l’océan et du manteau neigeux. Météo-France
apporte enfin une assistance opérationnelle aux
forces armées, que ce soit sur le territoire national
ou sur les théâtres d’opérations à l’étranger.
Dans le domaine aéronautique, Météo-France est
le prestataire exclusif de l’assistance météorologique pour la navigation dans l’espace aérien sous
juridiction française, dans le cadre du Ciel unique
européen (CUE).
L’établissement propose également des produits
et des services au grand public sur des supports
multiples (Internet, applications mobiles, sites dédiés mais également via les médias), ainsi qu’aux
professionnels. Ces services concernent l’ensemble des secteurs professionnels pour lesquels
une information météorologique adaptée est un
outil indispensable d’aide à la décision.
Ces missions et activités sont soutenues par une
politique de recherche et d’innovation ambitieuse.
En coordination avec leurs partenaires français
et internationaux, les équipes de recherche de
Météo-France travaillent notamment à développer
les futurs outils de la prévision numérique du
temps, à réduire les incertitudes sur les scénarios
climatiques et à favoriser le développement d’un
système intégré entre météorologie et climat.
Enfin, au plan international, l’établissement est
un des services météorologiques de référence.
Météo-France est un des rares acteurs à développer et exploiter un modèle de prévision numérique
5
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
global. En outre, ses chercheurs apportent une
contribution reconnue à la recherche sur le climat
et le changement climatique, notamment dans le
cadre des travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (GIEC). L’établissement
joue enfin un rôle significatif au sein des principaux
organismes de coopération météorologique :
salariés
120
articles publiés
dans des revues
à comité
de lecture
58
épisodes
de vigilance
météorologique
(orange ou rouge)
1
>
l’Organisation météorologique mondiale (OMM),
le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT), l’opérateur des satellites météorologiques européens
(EUMETSAT) et le réseau européen des services
météorologiques (EUMETNET).
Chiffres clés 2014
3331
<
Petaflops de
puissance de
calcul crête
2400
salariés ont
suivi au moins
une formation
6
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
>
1.
Au service
de tous nos clients
1.1
Soutenir l’état pour assurer la sécurité
des populations et prévenir les risques
La principale mission de Météo-France est d’assurer la sécurité des personnes et des biens. À ce titre,
l’établissement apporte son soutien aux services en charge de la sécurité civile, de la prévention des
risques majeurs et de la sûreté nucléaire, ainsi qu’aux services responsables de la gestion des risques
sanitaires et environnementaux. Météo-France consacre la majeure partie de son budget à améliorer
son appui à la prévention, l’anticipation et la gestion des risques météorologiques et climatiques.
UN DISPOSITIF
D’AVERTISSEMENTS
MÉTÉOROLOGIQUES ENRICHI
département de Saint-Pierre-et-Miquelon à l’automne 2014. L’ensemble du territoire national est
désormais couvert par cette procédure.
L’année 2014 a été marquée par un enrichissement de la présentation de la vigilance météorologique : l’aléa justifiant le placement en jaune de
chaque département est désormais indiqué. En
cohérence avec cette amélioration, on pourra de
la même manière afficher l‘ensemble des aléas nécessitant la couleur orange ou rouge.
Météo-France a par ailleurs poursuivi le développement du service d’Avertissement des pluies intenses à l’échelle des communes (APIC) mis en
œuvre en 2012. Grâce à l’amélioration de la couverture du territoire par le réseau de radars météorologiques, 3 000 communes de plus qu’en 2013
peuvent bénéficier de ce service. Au total, 87 %
des communes métropolitaines peuvent s’y abonner. Actuellement, on compte près de 6 000 communes abonnées. Dans certains départements,
notamment ceux du pourtour méditerranéen,
au moins un tiers des communes couvertes par
le service sont abonnées. Le chiffre atteint 63 %
pour les communes varoises.
En parallèle, Météo-France propose un tableau
synthétique permettant de visualiser, pour chaque
département, les aléas le concernant ainsi que
leur niveau d’intensité (jaune, orange ou rouge).
D’autre part, la procédure de vigilance continue de
s’étendre avec l’ouverture de la vigilance pour le
7
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
BILAN VIGILANCE 2014
10 %
58
Taux de fausses
alarmes à l’échelle
départementale
3,3 %
Nombre d’épisodes
Taux de non
de vigilance orange
détection à l’échelle
ou rouge
départementale
92 %
2014
Notoriété de la
carte de vigilance
météorologique
91 %
Taux d’anticipation
≥ 3 heures à l’échelle
départementale
(source CREDOC 2014)
À l’instar de 2013, 2014 a été une année hors norme
pour Météo-France et ses partenaires. En effet, la vigilance rouge a été activée huit fois, un record. Les trois
premières ont concerné la Bretagne et étaient associées
aux épisodes de crues consécutifs aux tempêtes de janvier et février. Les cinq derniers épisodes qui ont eu lieu
au cours de la période du 29 septembre au 30 novembre
ont, quant à eux, intéressé le pourtour méditerranéen.
Au cours de l’année, 58 épisodes de vigilance orange ou
rouge, dont 10 pour des risques de vague-submersion
ont été déclenchés. Avec 48 épisodes de vigilance
orange ou rouge hors vague-submersion, 2014 se place
dans la moyenne constatée depuis 2002. En revanche, le
nombre de jours de vigilance de niveau orange ou rouge
(113 en 2014) dépasse largement la moyenne de 89 jours.
Sur ce critère, 2014 se classe ainsi au 3e rang des années
depuis 2002. Les douze épisodes pluvio-orageux intenses
qui se sont produits entre le 15 septembre et le 2 décembre
ont été particulièrement dévastateurs et meurtriers.
En 2014,
113 jours de
vigilance orange
ou rouge
>
8
Rapport Annuel 2014
BILAN DE L’ANNÉE
OUTRE-MER
La Réunion a connu 21 épisodes de vigilance en
2014 – principalement pour des épisodes orageux
– un chiffre plus faible qu’en 2013. Les épisodes
marquants sont liés au passage du cyclone tropical
Bejisa, début janvier, qui a nécessité le placement
de l’île en alerte rouge. À cette occasion, les premiers bulletins de vigilance renforcée ont été produits pour le vent et la houle.
À Mayotte, 2014 a été très pluvieuse et plus active
que 2013, avec 12 épisodes de vigilance. L’île a été
placée en alerte orange cyclonique, fin mars, lors
du passage du cyclone tropical très intense Hellen.
Tout comme 2013, 2014 a été une année peu
fournie en événements intenses aux Antilles et en
Guyane. Cette dernière n’a vu qu’un seul épisode
orange pour fortes pluies, en début d’année. Les
Îles du Nord ont été placées en vigilance rouge au
passage du cyclone Gonzalo en octobre, et deux
fois en orange pour de fortes pluies/orages. La
Guadeloupe a connu un seul épisode orange suite
RETOUR SOMMAIRE
<
>
à Gonzalo. En Martinique, on note deux épisodes
orange, dont un lié au passage à proximité de l’île
de la tempête tropicale Bertha, le 1er août, et l’autre
à un épisode de fortes pluies les 8 et 9 novembre.
En Polynésie française, on recense 17 épisodes
de vigilance orange pour l’année, dont 13 pour de
fortes pluies. Aucun phénomène cyclonique n’a affecté le territoire en 2014.
On dénombre six épisodes de vigilance orange
pour la Nouvelle-Calédonie, principalement pour
de fortes précipitations. Lors de l’épisode des 3
et 4 février, on a notamment observé, sur la région
centre de la Grande Terre, de 180 à 250 mm de
précipitations en 6 heures. Seuls deux phénomènes
cycloniques ont concerné directement la NouvelleCalédonie. Si Edna (5 février) a peu impacté l’île,
June (18 janvier) a apporté de fortes précipitations,
provoquant inondations et crues éclairs.
Enfin, depuis le lancement de la vigilance le 1er novembre, l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon n’a
été placé qu’une seule fois en vigilance orange pour
« vent violent ».
Dégâts liés à une tempête tropicale. © Météo-France, Bruno Marty
9
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
UNE CONTRIBUTION
IMPORTANTE AU NOUVEAU
DISPOSITIF « CATNAT ACCÉLÉRÉ »
La contribution de Météo-France au dispositif
« Catastrophe naturelle » (CatNat) a été particulièrement importante en 2014, année marquée
par de nombreux événements météorologiques
intenses. Des dossiers d’expertise ont été réalisés sur plus de 2 300 communes en France, soit
1,5 fois plus que les années précédentes. Ces
rapports ont principalement concerné les inondations ayant frappé la Bretagne et le Sud-Ouest en
janvier, l’Aquitaine en juillet, les régions méditerranéennes et toute la façade est à l’automne.
Cette contribution a aussi été renforcée dans le
cadre du nouveau dispositif « CatNat accéléré »
décidé en Conseil des ministres du 19 mars 2014
et appliqué à plusieurs reprises durant l’été et l’automne pour les évènements climatiques majeurs
pour lesquels l’État s’est engagé à accélérer la reconnaissance des communes les plus fortement
touchées. Un rapport météorologique rédigé à
chaud à l’issue de l’événement permet d’identifier
la zone la plus touchée par les pluies anormales
dont la durée de retour dépasse largement 10 ans
et de communiquer toutes les valeurs pluviométriques mesurées attestant ce dépassement aux
différents pas de temps de 1 à 48 heures. De nouveaux modes opératoires et outils internes sont
en cours de conception pour accompagner cette
évolution réglementaire, impactant significativement l’activité des services de Météo-France en
gestion de crise.
Inondation consécutive aux forts orages du 29 septembre 2014
à Montpellier. © Infoclimat, obichel.
10 ANS DE CONTRIBUTION
AU SYSTÈME DE PRÉVISION DE
LA QUALITÉ DE L’AIR
2014 a vu les 10 ans du système national de prévision de la qualité de l’air PREV’AIR, mis en œuvre
par l’Institut national de l’environnement industriel
et des risques (INERIS), le ministère du Développement durable, Météo-France et le Centre national
de la recherche scientifique/Institut Pierre-Simon
Laplace (CNRS/IPSL).
Afin d’appuyer l’activité opérationnelle des AASQA
(Associations agréées de surveillance de la qualité
de l’air), Météo-France fournit les sorties de modèles
et les données observées nécessaires à leur mission
de surveillance de la qualité de l’air, complétées par
un bulletin de prévision météorologique spécifique
et l’assistance d’un prévisionniste en cas d’épisode
de pollution. Ces dispositions ont été, en particulier,
mises en application lors de l’épisode de pollution
atmosphérique sévère par les particules ayant affecté plusieurs régions françaises en mars 2014.
10
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
LE MODÈLE
DE DÉRIVE EN MER MOTHY
ACTIVÉ 601 FOIS
Grâce à son modèle de dérive en mer MOTHY (Modèle océanique de transports d’hydrocarbures),
Météo-France peut simuler la dérive des nappes
de polluants ou d’objets à la surface de la mer et
ainsi assister les autorités responsables de la lutte
contre les pollutions accidentelles mais aussi les
opérations de recherche et de sauvetage en mer.
<
>
Au 19 novembre 2014, MOTHY a été activé
601 fois par le Centre national de prévision,
dont 119 fois pour des dérives de polluants,
notamment lors de la tempête Ulla avec la perte de
517 conteneurs par le porte-conteneurs Svendborg
au large d’Ouessant, et également lors de
l’arrivage de boulettes d’hydrocarbures sur le
littoral atlantique en février, afin de déterminer
l’origine de la pollution.
DES COLLABORATIONS RENFORCÉES
DANS LE DOMAINE DE LA SANTÉ
Météo-France a renforcé ses partenariats en signant de nouvelles conventions avec l’InVS (Institut de veille
sanitaire) et le RNSA (Réseau national de surveillance aérobiologique). L’objectif est de diffuser plus largement
une information sur les risques liés aux pollens, à l’usage des médecins et des personnes souffrant d’allergie
pollinique. Une prévision de date de début de pollinisation pour le bouleau et les graminées est fournie au
RNSA, qui peut alors alerter les personnes allergiques.
Enfin, la convention entre Météo-France et la direction générale de la santé a permis de répondre aux besoins du secteur de la santé devant l’augmentation des risques de développement des maladies à vecteurs
comme le chikungunya, particulièrement dans les départements d’outre-mer. Météo-France a en effet mis à
sa disposition l’ensemble des données météorologiques propres à suivre le développement des moustiques
tigres qui propagent la maladie.
LA GESTION DU RISQUE INONDATION
ET DE LA RESSOURCE EN EAU
Météo-France a une mission d’appui à la gestion du risque
d’inondation en fournissant à l’ensemble du réseau SPC/SCHAPI
(Services de prévision des crues/Service central hydrométéorologique d’appui à la prévision des inondations) une assistance météorologique, en particulier dans le domaine des précipitations.
En outre, l’établissement a la responsabilité opérationnelle du
SPC Méditerranée Est.
Le forum radar organisé en collaboration avec la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) sur le site toulousain de
Météo-France, le 27 mars 2014, a été l’occasion d’échanges très
fructueux entre les acteurs de l’hydrologie et ceux de la mesure
de la pluie. Les améliorations apportées à la connaissance de la
lame d’eau ont été saluées par les participants.
11
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
>
1.2
RÉPONDRE AUX BESOINS DES FORCES ARMÉES
Météo-France assure l’appui météorologique au ministère de la Défense. Les besoins de ce dernier
en matière de météorologie concernent essentiellement les forces armées et la Direction générale de
l’armement (DGA). Leur satisfaction est inscrite dans le décret fondateur de l’établissement (décret n° 93861 du 18 juin 1993 modifié), complété spécifiquement pour les armées par l’arrêté du 8 septembre 1998.
Mai 2013, une tempête de sable s’abat sur le SGTIA (Sous-groupement tactique interarmées) des militaires de la Brigade Serval au Mali.
© EMA/Armée de Terre
UN NOUVEAU
POSTE DE TRAVAIL
POUR LES
PRÉVISIONNISTES
DES ARMÉES
Architecturé autour des logiciels de Météo-France, SYNPA
(Synergie next pour les armées)
sera en 2015 le nouveau poste
de travail interarmées des prévisionnistes militaires. En juin
2014, une première version a
été livrée au Centre interarmées
de soutien météorologique et
océanographique aux forces de
Toulouse. Elle a permis aux armées d’entamer tous les essais
nécessaires à l’homologation
des logiciels et au bon fonctionnement de l’architecture
centralisée qu’elles utiliseront
comme Météo-France, pour
l’ensemble des sites militaires
de métropole. En effet, outre la
nouveauté des outils logiciels,
le point fort du projet réside
dans l’utilisation du système
d’information des armées pour
héberger les serveurs nécessaires, recevoir les données
de Météo-France, les traiter
et diffuser les divers produits
demandés par les stations
militaires.
12
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
UNE FORMATION INITIALE
MUTUALISÉE POUR LES
MÉTÉOROLOGISTES MILITAIRES
ET TECHNICIENS SUPÉRIEURS DE
MÉTÉO-FRANCE
GEODE4D, FUTUR OUTIL DES
ARMÉES POUR LA
REPRÉSENTATION DE
L’ENVIRONNEMENT
GÉOPHYSIQUE
C’est en 2013 qu’a débuté la réforme interne aux
armées visant à unifier, en 2014, les différents cursus
de formation initiale jusqu’alors spécifiques à chaque
armée, pour aboutir à une formation unique interarmées des sous-officiers météorologistes. Dès lors,
a pu s’engager simultanément une réflexion sur la
mutualisation de ces formations avec celle des techniciens de Météo-France. La formation a été mise en
place à la rentrée scolaire de 2014. Ainsi, pendant
trois trimestres, élèves civils et militaires suivront le
même cursus. Au cours d’un quatrième trimestre, les
parcours divergeront, avec des approfondissements
spécifiques à chacun. Cette formation, conforme
aux exigences communes de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et de l’Organisation
de l’aviation civile internationale (OACI) relatives à la
formation des prévisionnistes délivrant des services
à l’aéronautique, sera sanctionnée par le diplôme de
technicien des métiers de la météorologie.
Le projet GEODE4D de la Direction générale de
l’armement (DGA) a pour ambition de doter les
forces armées, à l’horizon 2018-2020, d’un outil unique de représentation et d’analyse dans les
domaines de la géographie, de l’hydrologie, de
l’océanographie et de la météorologie.
Dans le cadre de son soutien aux activités de la
DGA, Météo-France, aux côtés du Service hydrographique et océanographique de la marine
(SHOM) et de l’Institut national de l’information
géographique et forestière (IGN), a assuré, en
2014, une assistance à la maîtrise d’ouvrage du
projet pour les études d’ingénierie système préalables à l’appel d’offre d’un marché de réalisation.
1.3 AÉRONAUTIQUE : RELEVER LES DÉFIS DE DEMAIN
Prestataire certifié et désigné par l’administration
au titre du « Ciel unique européen » (CUE),
Météo-France est chargé de rendre le service
météorologique à la navigation aérienne dans
l’espace aérien français.
homologues européens ;
• faire bénéficier les usagers aéronautiques d’un
service à la pointe de l’innovation, en conduisant
un ambitieux programme de recherche en météorologique aéronautique.
L’établissement consacre à cette mission essentielle environ le quart de ses moyens, avec trois
objectifs majeurs :
• rester certifié et maitriser les coûts, tout en préservant la qualité du service rendu ;
• placer pleinement l’action de l’établissement
dans le contexte européen, en coopérant avec ses
Centre météorologique de Roissy © Météo-France, Pascal Taburet
13
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
1.3.1
MÉTÉO-FRANCE,
PRESTATAIRE DE
SERVICE DANS
L’ESPACE AÉRIEN
FRANÇAIS
Météo-France a suivi très attentivement, en lien avec la Direction générale de l’aviation civile
(DGAC) et le ministère en charge
des transports, les discussions
du Parlement européen et du
Conseil des États membres sur
les évolutions proposées par la
Commission européenne (CE)
pour actualiser les textes créant
le ciel unique européen, dans le
paquet règlementaire dit « paquet CUE2+ ».
Suite aux travaux du groupe
aviation mis en place par la présidence italienne en juillet, l’article du règlement CUE actuel,
qui permet à chaque état de
désigner le prestataire de services météorologiques à la navigation aérienne sur une base
exclusive sans mise en concurrence, a été réintroduit dans la
proposition CUE2+. Le texte
ainsi modifié a été approuvé par
le Conseil des États membres
le 3 décembre.
L’établissement a mis en œuvre,
dans le cadre de la campagne
d’évaluation annuelle de ses
personnels, un dispositif spécifique d’évaluation des compétences des 384 agents qui
concourent aux prestations
pour l’aéronautique, répondant
ainsi aux exigences émises
par l’OMM. Cette démarche
s’appuie en outre sur une
plateforme
d’autoformation
créée par l’École nationale de
la météorologie. Cet outil est
considéré par la Direction de
la sécurité de l’aviation civile
(DSAC) comme un point fort
du dispositif.
En tant que prestataire de services à la navigation aérienne,
Météo-France doit assurer la
conformité des services rendus
et le maintien de sa certification CUE. Dans ce contexte, la
DSAC assure un suivi continu
de cette certification en réalisant des revues documentaires
et des audits annuels sur site.
Elle a ainsi audité cette année la
division de prévision aéronautique du Centre national de prévision ainsi que les Directions
interrégionales Île-de-FranceCentre et Sud-Est. Le Centre
d’avis de cendres volcaniques
(VAAC) de Toulouse, dont la
responsabilité a été confiée à la
France par l’OACI, a également
été audité. Les auditeurs ont
souligné la très forte implication des équipes aéronautiques
du Centre national de prévision
au sein des instances internationales relatives aux cendres
volcaniques et la très bonne
coordination avec le VAAC de
Londres.
À l’issue de ces audits, la
DSAC a confirmé la qualité du
travail et la conformité de l’établissement aux règlements du
CUE.
<
>
14
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
UNE VERSION
MOBILE DU SITE
AEROWEB est le site Internet dédié de
Météo-France permettant aux usagers
aéronautiques de préparer leur vol. Très
apprécié par les utilisateurs, ce site est
consulté par plus de 50 000 visiteurs
différents chaque mois. Soucieux de
mieux répondre aux attentes de ces
usagers, l’établissement a développé une version de ce site, dédiée à la
consultation sur mobile. Lancé en décembre 2014, ce site propose la plupart des données d’AEROWEB et une
fonctionnalité « panier » qui permet à
l’utilisateur d’accéder rapidement à la
liste des paramètres météorologiques
qui l’intéressent.
1.3.2
LES SERVICES D’AÉRODROMES
• LES ÉVOLUTIONS EN MATIÈRE D’ORGANISATION
Météo-France a poursuivi en 2014 le regroupement des unités en charge du service météorologique sur
les plateformes aéroportuaires, avec la mise en œuvre de Centres de rattachement aéronautique (CRA)
rendant le service pour plusieurs plateformes.
• LE DÉVELOPPEMENT DES SYSTèMES D’OBSERVATION SUR LES
PLATEFORMES À ENJEUX
Météo-France souhaite renforcer les moyens d’observation sur les grandes plateformes aéroportuaires afin
d’améliorer le service rendu pour la détection et le suivi des phénomènes dangereux dans les phases d’approche, d’atterrissage et de décollage des aéronefs. L’aéroport de Nice a ainsi été le premier à être équipé
d’un radar météorologique Doppler qui permet aux prévisionnistes d’appréhender au plus près la nature et
l’importance des précipitations, ainsi que les phénomènes de turbulence et de cisaillement à l’approche et
à l’intérieur des orages. Un deuxième radar de même nature sera déployé à Paris-Charles-de-Gaulle début
2015. Les radars seront complétés par des lidars Doppler afin d’améliorer la mesure du vent en dehors
des zones de précipitations.
15
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
>
• L’AMÉLIORATION DE
L’OBSERVATION À SAINT-PIERREET-MIQUELON
À Saint-Pierre, Météo-France a remplacé
les transmissomètres par des diffusomètres
permettant le calcul de la Portée optique météo
(POM). Les conditions climatiques particulières
de l’archipel (vent et neige, sels marins…) ayant
mis en défaut le capteur initial, un diffusomètre
de type différent a été installé en test en octobre
2013. La rude période hivernale et les brouillards
du printemps 2014 ont permis de juger des
capacités de ce capteur à fournir des valeurs
de POM vraisemblables et de sa solidité dans
des conditions d’utilisation difficiles (embruns,
salage de la piste). Si la robustesse et le bon
fonctionnement du capteur sont confirmés par les
études menées durant l’hiver 2014-2015, MétéoFrance équipera cet aéroport en 2015 de deux
autres diffusomètres du même type.
• L’INTÉGRATION DES DONNÉES
FOUDRE DANS LES MESSAGES
D’OBSERVATION AUTOMATIQUE
L’observation automatique a été mise en place
depuis de nombreuses années aux Antilles et en
Guyane. Depuis le 14 janvier 2014, l’utilisation des
données du réseau foudre THOR (Thunderstorm
Occurrence) du Centre spatial de Guyane (CSG)
permet désormais la signalisation des orages
dans les messages d’observation automatique
de l’aérodrome de Cayenne-Rochambeau. Les
données foudre étant disponibles sur les Antilles,
la signalisation des orages sera incluse dans les
observations automatiques des aérodromes de
Martinique et Guadeloupe en 2015.
Image radar avec superposition des impacts de foudre détectés
par le réseau du Centre spatial de Guyane.
1.3.3
SERVICE « EN ROUTE » :
VERS UN SUIVI 3D DES CELLULES
CONVECTIVES
À partir des informations issues des radars météorologiques, l’outil ASPOC (Application de suivi et
prévision des orages pour le contrôle aérien) permet
au contrôle aérien d’assurer un suivi des cellules
convectives ainsi que leur anticipation à 30 minutes
d’échéance. Ceci permet d’analyser les phénomènes météorologiques en cours et d’anticiper leurs
éventuelles répercussions sur le trafic aérien.
Suite à une demande de la Direction des services de
la navigation aérienne (DSNA), Météo-France a fait
évoluer son application afin de fournir, à partir des
données satellite, la meilleure estimation possible du
sommet des cellules orageuses.
Après une première expérimentation d’ASPOC-3D
en 2013 sur le poste de travail du chef de salle, une
nouvelle expérimentation s’est déroulée entre juillet
et novembre 2014, sur le poste de travail du contrôleur dans 3 centres de contrôle en route. Elle vise
16
Rapport Annuel 2014
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<
>
d’une part à valider l’interface homme-machine
proposée, et d’autre part à évaluer la pertinence
de l’information fournie par ASPOC-3D sur l’élévation verticale des cellules en la comparant
avec les estimations faites à bord par les équipages. Dassault, Airbus et la DGA apportent
leur concours à cette expérimentation dans le
cadre de vols d’essai. Une étude statistique est
également réalisée par la DSNA afin d’analyser
a posteriori les trajectoires d’avion en regard des
informations fournies par ASPOC-3D.
Le bilan de l’expérimentation permettra de déterminer si ASPOC-3D peut être installé sur les
postes des chefs de salle en remplacement de
l’application ASPOC actuelle, et le cas échéant
sur les postes des contrôleurs.
1.3.4
Exemple de fond de carte ASPOC-3D
LA R&D AVEC
LE PROGRAMME SESAR
L’évolution du service aéronautique se construit
dans le contexte du programme SESAR
(Single European Sky Air traffic management
Research) coordonné par l’Union européenne et
Eurocontrol. L’objectif majeur est de développer
progressivement, d’ici 2020, un système de gestion
du trafic aérien capable d’accroître la sécurité
d’un facteur 10, de réduire de 10 % l’impact
environnemental de chaque vol, de tripler le
nombre de vols contrôlés et de diviser par deux ses
coûts unitaires. Cela suppose d’innover en matière
de services météorologiques dédiés à l’aviation.
Les objectifs pour les services météorologiques
européens sont ainsi les suivants : développer
ensemble des « services météo » sans couture
aux frontières, harmonisés, standardisés, interopérables par l’ensemble des utilisateurs (compagnies aériennes, services à la navigation et opérateurs d’aéroport) disponibles en temps réel au sol
et en vol, intégrant une information quantitative sur
l’incertitude des prévisions pour supporter les nouveaux systèmes d’aide à la décision probabilistes.
Sans attendre le déploiement de nouveaux
services, l’initiative SESAR soutient des projets
de démonstration pour en mesurer dès à présent
l’acceptabilité par les utilisateurs.
17
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Rapport Annuel 2014
TOPMET :
DES SERVICES MÉTÉO
DE NOUVELLE
GÉNÉRATION POUR
OPTIMISER LA
TRAJECTOIRE DES
AVIONS
Météo-France étudie, depuis
fin 2013, avec ses partenaires
européens, l’utilisation d’une
nouvelle génération de services
météorologiques dédiés à l’aviation. Grâce à ces derniers, les
pilotes, les régulateurs de vols
et les contrôleurs aériens partageront une vision globale de la
situation observée sur la plupart
des phénomènes météorologiques susceptibles de perturber le vol (orages, convections,
givrage, turbulences, vents…)
avec des prévisions sur un horizon de 6 à 12 heures. Les pilotes pourront ainsi mieux les
anticiper, les contourner et optimiser leur trajectoire, du décollage à l’atterrissage.
Ces nouveaux services ont
été testés dans des conditions
réelles de vol en juillet et en
août 2014 dans le cadre du
programme SESAR et de
son projet de démonstration
TOPMET. Ont collaboré au
projet : Thales (coordinateur
du projet), Brussels Airlines,
la DSNA et trois membres
d’EUMETNET (Météo-France,
DWD et MET Office). Les
tests ont permis de valider un
nouveau process de prise de
décision, de sélectionner les
données météorologiques les
plus pertinentes et d’évaluer
<
>
les bénéfices de l’utilisation de
tels systèmes à échelle opérationnelle (meilleure prévision des
temps de vols et des heures
d’arrivée, sécurité et confort
supplémentaire pour l’équipage
et les passagers, bénéfices
économiques et environnementaux…).
Un nouveau programme SESAR,
baptisé TOPLINK, prendra le relais en 2015, impliquant un panel
plus large de partenaires institutionnels et industriels (Thales,
Airbus, Aéroport de Paris, DSNA,
Croatia Control, Austro Control,
Air France, Brussels Airlines, Air
Corsica, Météo-France, Finnish
Meteorological Institute et DWD).
L’objectif sera d’approfondir la
mise au point du concept et
d’accélérer son déploiement,
notamment grâce à une communication par satellite rendant
possible une connectivité continue et permanente entre le sol et
le poste de pilotage.
Interface visuelle de données météorologiques dans le cockpit du pilote. © TOPMET 2014
18
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
1.4
OFFRIR DES SERVICES AUX ACTEURS éCONOMIQUES
Météo-France, outre sa mission de service public, délivre nombre de services et prestations dans le
champ concurrentiel à destination du grand public et des différents secteurs économiques.
Le cœur de l’activité commerciale est le soutien de l’activité économique et la fourniture de prestations
d’aide à la décision pour les entreprises, pratiquement toutes « météo-sensibles », mais avec des
degrés divers d’exposition. Au-delà des grands secteurs particulièrement exposés à l’impact des
conditions météorologiques, tels que l’énergie, les transports ou le monde de l’agriculture, MétéoFrance développe son offre sur le marché de la météorologie pour de nouveau bénéficiaires (industrie,
collectivités, assurances) et de nouveaux secteurs (assainissement en milieu urbain, off-shore,
etc). Afin de proposer une palette innovante de services, l’établissement s’appuie désormais tout
particulièrement sur un réseau de prévisionnistes dédiés au conseil, experts de l’appui décisionnel
vis-à-vis de l’incertitude météorologique, dans une logique d’optimisation des coûts et d’amélioration
du service rendu aux clients finaux.
LES RECETTES
COMMERCIALES EN 2014
UNE OFFRE ADAPTéE
AU SECTEUR DE L’OFFSHORE
Les recettes commerciales de l’établissement
s’établissent pour cette année à 31,497 M€, dont
plus de 60 % proviennent du secteur des professionnels.
Le secteur de l’offshore présente pour les années à venir un vrai potentiel de développement, nourri par la découverte constante de
nouveaux champs pétroliers et le développement de l’activité connexe de l’offshore éolien.
Dans un contexte économique délicat marqué par
une croissance atone et soumis à une pression
concurrentielle croissante, les recettes professionnelles, légèrement inférieures à 20 M€, se sont
maintenues à un niveau proche de celui de l’année
2013. Maintenir cette position de leader français
sur le marché de la météorologique implique en
particulier le développement d’offres sur de nouveaux secteurs émergents ou le développement à
l’international, symbolisé en 2014 par l’assistance
réalisée pour le tournoi de Wimbledon.
Les recettes sur les services en ligne (Internet, mobile, kiosque téléphonique) s’établissent à 12,2 M€
et connaissent une érosion marquée.
Début 2012, la reprise de l’activité de la société Météomer avait permis à Météo-France
et sa filiale Meteo France International de se
positionner sur le marché très concurrencé de
l’offshore pétrolier. 2014 a été marquée par
le positionnement d’une offre mature dans ce
secteur. Au travers de nombreuses assistances réalisées dans le golfe de Guinée, le centre
Météo-France de Brest a acquis une expertise
solide en la matière. L’établissement capitalise
en particulier sur ses compétences dans le domaine de la météorologie marine, de la météorologie tropicale et de la mesure en milieu marin
(bouée, houlographe, courantomètre…).
19
Rapport Annuel 2014
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<
>
DES SERVICES
POUR LA GESTION DES RéSEAUX
D’ASSAINISSEMENT
En 2013, SAFEGE et Météo-France ont développé en partenariat un système de prévision tendancielle spécifiquement adapté à la gestion des
réseaux d’assainissement. Ce système, nommé
PREVIL’EAU, permet de fournir en continu des
prévisions à 24 heures d’échéance sur les déversements attendus, les taux de sollicitation hydrauliques des ouvrages (postes de pompage,
bassins de stockage, stations de traitement…) et
les risques de débordement associés.
Cette offre se décline en deux niveaux de services, avec ou sans modélisation du réseau d’assainissement. L’année 2014 a vu la signature de
11 nouveaux contrats, permettant également à
Météo-France de proposer ses offres à de grands
acteurs de l’assainissement tels que la Lyonnaise
des Eaux et Véolia.
© DR
DES ASSISTANCES
SPORTIVES EN TENNIS
ET SPORTS MéCANIQUES
Météo-France a apporté son concours au tournoi
de Wimbledon. Le radar mobile installé à Londres
par les prévisionnistes de l’établissement a permis de fournir une assistance en prévision immédiate, aux côtés du UK Met Office.
L’équipe sports de Météo-France a également
assisté Toyota Motorsport dans les 8 courses du
Championnat du monde, dont les 24 heures du
Mans. Le constructeur japonais a remporté cette
année un titre de champion du monde d’endurance et le titre pilotes.
Exemple de gestion pendant le tournoi de Wimbledon.
Le 28 juin 2014, le bulletin de 12 h 25 indique que des
précipitations sont attendues dans les 4 minutes.
20
Rapport Annuel 2014
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<
>
LE DéVELOPPEMENT DE LA PRéVISION CONSEIL
Le travail de refonte des produits en matière de « prévision conseil » mené en 2013 a abouti au lancement
début 2014 du bulletin de suivi des risques météorologiques, Météo surveillance bulletin. Ce produit combine prévision et commentaires spécifiques à la problématique du client. Ces derniers sont rédigés par un
prévisionniste-conseil qui « croise » ainsi l’information météorologique avec la vulnérabilité du client.
Le lancement de ce nouveau produit avait deux objectifs : remplacer certains bulletins et les productions
spécifiques pour les clients du secteur routier et capter de nouveaux clients d’envergure nationale. Ces
objectifs ont été largement tenus puisque toutes les productions existantes ont été reprises et plusieurs
clients nationaux ont souscrit à cette prestation. Outre la fourniture de ces bulletins, les contrats incluent
la possibilité pour le client d’appeler un prévisionniste ou d’être contacté de manière proactive. Fin 2014,
environ 250 bulletins de ce type sont élaborés chaque jour pour 200 clients.
21
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
LA VIE DES FILIALES
En complément de ses activités commerciales propres, Météo-France est partie prenante de quatre
filiales qui valorisent son savoir-faire dans des domaines divers.
MÉTÉORAGE
MFI
Le développement de l’activité de cette filiale
spécialisée dans la détection de la foudre et la
génération de services de prévention, en France
et dans d’autres pays européens, s’est poursuivi,
conformément aux prévisions.
Filiale spécialisée dans l’activité d’ingénierie de
services météorologiques, Meteo France International (MFI) a poursuivi la réalisation de son grand
projet indonésien avec une phase active de déploiement de ses systèmes sur site, à ce stade
principalement au siège de l’Agence météorologique et climatique à Jakarta. MFI a également
initié la mise en œuvre de sa stratégie en matière
de projets applicatifs en se voyant confier la mise
en place de deux Centres climatiques régionaux,
le premier en Indonésie, à Jakarta, destiné à
l’Asie du Sud-Est, et le second couvrant l’Afrique
australe et basé à Gaborone, au Botswana. Les
missions de ces centres s’inscrivent dans le
Cadre mondial pour les services climatiques mis
en place par l’OMM en 2012.
Le secteur des assurances, utilisateur traditionnel
des services de Météorage à des fins de contrôle,
est devenu client de services de prévention du
risque foudre pour ses assurés, en complément à
d’autres risques météorologiques. Le service météorologique national néerlandais, qui était précédemment opérateur d’un réseau de détection
foudre devenu obsolète, a attribué à Météorage,
suite à appel d’offres, le marché de fourniture de
données foudre.
Le réseau de détection de Météorage a fait l’objet
d’une montée de niveau afin de garantir aux utilisateurs les meilleures performances techniques
disponibles, en particulier la précision de localisation des impacts avec une médiane désormais
inférieure à 200 m.
Des services d’alerte foudre ont été mis en place
pour des clients outre-mer et internationaux, utilisant le réseau mondial longue distance GLD 360
de la société finlandaise Vaisala.
Enfin, dans le cadre du grand projet indonésien
de Meteo France InternationaI, un réseau de détection foudre couvrant l’île de Java a été installé
et les futurs utilisateurs formés.
MFI a aussi remporté et déployé un centre de
production de services et d’alertes météorologiques à Madagascar, financé par la Banque
mondiale. Le chiffre d’affaires 2014 est en ligne
avec celui de 2013, alors que l’activité R&D reste
très soutenue autour de 12 % du chiffre d’affaire
annuel, avec notamment la poursuite de l’implication de MFI aux cotés de Météo-France sur le
programme SYNOPSIS.
22
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
Predict Services
Météo France Régie
Predict Services, filiale de Météo-France en
partenariat avec les sociétés BRL (compagnie
d’aménagement du Bas-Rhône et du Languedoc)
et Astrium, a connu en 2014 une activité
croissante. Le monde de l’assurance a en effet
poursuivi son développement de l’usage des
prestations de Predict afin de limiter l’impact
des sinistres liés aux inondations. Deux grands
assureurs ont étendu le déploiement du service
Wiki Predict à plus de la moitié des communes
françaises. Deux nouveaux acteurs importants du
secteur ont en outre mis en place des contrats
pour abonner leurs clients professionnels à un
service de Predict, dont l’un en partenariat avec
Météo-France afin de couvrir d’autres risques
météorologiques.
Météo France Régie, filiale à 100 % de MétéoFrance, assure pour son compte la gestion des
espaces publicitaires du site Internet meteofrance.
com et des applications éditées par l’établissement
pour les smartphones et tablettes.
L’assistance à la gestion de crise a été particulièrement intense, avec 139 jours d’activation
du dispositif de surveillance active 24 heures sur
24, en lien avec les épisodes météorologiques
violents de janvier-février, puis de juin-juillet pour
les orages d’été, et enfin du 15 septembre à fin
novembre pour la dizaine d’épisodes méditerranéens.
Afin de remplacer le système d’information géographique originel devenu obsolète, Predict a mis
au point et déployé un outil propre, spécifiquement adapté à ses besoins, Predict Observer. La
plateforme Wiki Predict a également évolué et se
décline en applications sur smartphone.
La préparation de l’extension future de l’activité à
l’international s’est poursuivie activement.
L’activité de la société s’est déroulée comme pour
l’exercice précédent dans un contexte de marché
publicitaire morose. 2014 a par ailleurs été
marquée par le développement des ventes dites
programmatiques, c’est-à-dire faites et servies
par des plateformes automatisées de vente et
d’achat d’espaces publicitaires sur lesquelles
se rencontrent les demandeurs d’espaces et les
offreurs (sites supports éditeurs, réseaux, régies).
Un adexchange permet d’automatiser presque
totalement les phases de négociations et d’achat
et donc de réduire les coûts de fonctionnement
du marché. Le chiffre d’affaires généré par Météo
France Régie est en retrait par rapport à celui
de l’année précédente. Toutefois, grâce à une
démarche volontariste de réduction des charges,
le résultat de la société est demeuré positif.
23
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Rapport Annuel 2014
<
>
1.5
ACCOMPAGNER CHAQUE CITOYEN
La météorologie et l’étude du climat suscitent des interrogations et des attentes de plus en plus
nombreuses que ce soit de la part des pouvoirs publics, des entreprises ou des citoyens. MétéoFrance accompagne cette demande sociétale en diffusant des données météorologiques et des
connaissances via plusieurs canaux : supports digitaux fixes et mobiles, relations avec les médias ou
encore en allant à la rencontre des différents publics lors d’évènements, de conférences...
UNE PRéSENCE
DIGITALE RENFORCéE
Suite à la refonte de son portail Internet en novembre 2013, Météo-France a poursuivi son action pour élargir son offre digitale à destination
du citoyen. Outre les prévisions météorologiques,
l’établissement a renforcé sa stratégie éditoriale
en proposant de nombreux contenus en lien avec
l’actualité météorologique et climatique, notamment lors de phénomènes remarquables tels que
les tempêtes du début d’année ou les épisodes
de pluies intenses dans le Sud-Est cet automne.
2014 a aussi été une année particulière, marquée
par la commémoration de deux épisodes majeurs de notre histoire contemporaine : le débarquement de juin 1944 et le début de la Grande
Guerre, qui a vu l’émergence de la météorologie
contemporaine. L’établissement a souhaité faire
partager au plus grand nombre la richesse de
son fonds documentaire quant au rôle, à l’usage
de la météorologie et à l’état de l’art à l’époque.
En parallèle, Météo-France a renforcé sa présence
sur les réseaux sociaux. Ouvert en décembre
2013, le compte Twitter @meteofrance comptait
fin 2014 près de 10 000 abonnés, ce qui en fait le
compte leader en métropole sur l’info météo. Les
mobinautes ont également la possibilité de suivre
en temps réel les vigilances orange et rouge en
s’abonnant à @VigiMétéoFrance. L’établissement a aussi investi d’autres réseaux sociaux
(Google+, Youtube et Pinterest) dans l’objectif
de développer l’interactivité avec les citoyens sur
la météorologie et le climat. Ces efforts seront
poursuivis en 2015, année au cours de laquelle
la France accueillera, à Paris, la 21e Conférence
des parties de la Convention-cadre des Nations
unies sur les changements climatiques (COP21).
24
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Rapport Annuel 2014
<
Le digital en
chiffres
Plus de
568 millions
de visites sur
le portail
internet
Plus de
310 millions
de visites sur
les applications
et site mobiles
Une bibliothèque créée en 1878
La bibliothèque de Météo-France, créée en
1878, met à disposition du public, et notamment des étudiants et chercheurs, plus de
25 000 ouvrages scientifiques (livres, mémoires,
rapports…) et près de 7 000 titres de publications en série nationales ou internationales. La
majorité du catalogue est accessible en ligne.
Le fonds ancien est particulièrement riche :
380 livres du XVe au XVIIIe siècle (dont 1 incunable), 2400 livres du XIXe siècle et un
ensemble de périodiques français et étrangers remontant à la fin du XVIIIe, comme les
Observations et mémoires sur la physique
(1775) ou au XIXe comme les Comptes-rendus
de l’Académie des Sciences (1835), l’Annuaire
météorologique de la France (1849) et la
Monthly Weather Review (1874).
Au-delà des contenus proposés aux internautes, ce fonds a été cette année également
mis à l’honneur dans le cadre de l’exposition
« La Tête dans les nuages » organisée par le
Musée de la Poste. Celle-ci proposait de découvrir l’histoire du nuage, comme objet d’étude
scientifique depuis le XIXe siècle, ainsi que les
œuvres de cinq artistes contemporains sur les
nuages, leur évanescence et leur poésie.
>
25
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Rapport Annuel 2014
DES
PARTENARIATS
MULTIPLES AVEC LES
MéDIAS
Les médias constituent un
maillon décisif dans la chaîne
de diffusion des informations
et connaissances produites
par Météo-France. L’établissement entretient avec eux
des relations étroites, que
ce soit dans le cadre de ses
activités de communication
avec près de 2 000 interviews
ou en tant que prestataire de
services. Météo-France développe et commercialise des
productions adaptées à tous
types de médias (journaux,
radios, télévisions, sites Internet fixe et mobile). 2014 a
été marquée par le renouvellement de nombreux contrats
– TF1, Radio France, Canal+,
NextRadioTV (RMC, BFM),
RTL, Europe1 – et le déploiement des lots remportés par
Météo-France lors de l’appel d’offre France Télévisions
(France 3 régions, France Ô,
Outre-mer 1ère).
Les principaux quotidiens régionaux (Ouest France, La
Montagne Centre France,
<
>
Sud Ouest, Nice-matin, La
Provence, Corse-matin, Varmatin, les Journaux du Midi)
ont également renouvelé leur
confiance à l’établissement.
Météo-France a par ailleurs
remporté l’appel d’offre pour
l’alimentation du portail Internet et des applications mobile
Orange.
Enfin, cette année a permis de
développer l’activité du pôle
international avec les nouveaux contrats de son partenaire Keywall pour TV5 Monde
ainsi que les télévisions locales belges.
RENCONTRER ET DéBATTRE AVEC LES CITOYENS
Tout au long de l’année, les équipes de Météo-France, à Paris et en régions, se sont mobilisées pour
aller à la rencontre du public, du curieux au passionné en passant par le chef d’entreprise ou l’élu : lors
des forums Météo et Climat, Science et Recherche ou de Futur en Seine à Paris, à l’occasion du Forum
Libération à Rennes, lors du salon Pollutec à Lyon, au salon de la Montagne à Grenoble…
À la Météopole, cœur scientifique et technique de l’établissement à Toulouse, l’année a également
été riche : présentation aux médias des nouveaux supercalculateurs, rencontres régionales Météo
Jeunes, Fête de la science, participation à la Novella et à Futurapolis… Quelques 23 000 personnes
ont en outre été accueillies au Centre international de conférences. Plusieurs sessions d’envergure
y ont, cette année encore, été organisées : du 12 au 16 mai, la conférence internationale pour les
20 ans du projet MOZAIC/IAGOS (mesures en continu de la composition de l’atmosphère par des
avions commerciaux) ; du 20 au 24 octobre, les conférences européennes conjointes SPECS et
EUPORIAS sur la prévision saisonnière…
26
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
DES ACTIONS NOMBREUSES
AVEC LA SPHèRE éDUCATIVE
DéVELOPPER L’ACCèS
AUX DONNéES PUBLIQUES
Initié en 2009, le projet « L’école météo » a été suivi par 12 académies au cours de l’année scolaire
2013-2014, soit plus de 200 classes du primaire.
Au printemps, des restitutions pédagogiques ont
été organisées à Brest, Mâcon, Paris et Lyon.
Fin 2013, Météo-France a procédé à la refonte
complète de son portail d’accès aux données publiques : donneespubliques.meteofrance.fr. L’objectif était d’offrir aux abonnés un accès plus direct
et convivial aux différents jeux de données, à leur
description, ainsi qu’à l’outil d’extraction en ligne.
En 2014, le nombre de pages vues sur le site a
progressé de 44 %, avec 1,7 millions de pages
vues. Le nombre de visiteurs a lui aussi connu une
hausse de 15 %.
La documentation produite dans le cadre de ce
projet a encore été enrichie. Le travail initié avec
l’Institut français des formateurs risques majeurs
et protection de l’environnement (IFFO-RME) autour des risques liés aux inondations a notamment
permis de constituer une séquence complète
insérée dans le livret thématique Eau dans l’air.
De son côté, le projet « Météo à l’école », mené
en partenariat avec Sciences à l’école, a poursuivi son développement : 15 nouveaux établissements scolaires ont été équipés de stations
météo et leurs enseignants formés à l’École nationale de la météorologie.
En cohérence avec ces chiffres, le nombre de sollicitations de prestations offline a, quant à lui, diminué de 6 % par rapport à 2013 ainsi que les demandes de support via la hotline dédiée.
Parallèlement au développement de son site,
Météo-France contribue à la plateforme de diffusion
de données publiques du gouvernement data.
gouv.fr. En 2014, vingt jeux de données publiques
gratuites y ont été mis à disposition.
DES FORMATIONS
POUR LES ENSEIGNANTS
La première formation du projet « Météo et
Climat, un tremplin pour l’enseignement des
sciences », financé dans le cadre du programme
Investissements d’avenir, a eu lieu à Toulouse
en avril 2014 auprès d’un panel d’enseignants
et de formateurs de l’Éducation nationale. Coorganisée avec l’École normale supérieure
de Lyon, elle a permis de développer deux
premières thématiques : « Instruments et
mesures, incertitudes » et « Évolutions à courte
et moyenne échéance de l‘atmosphère et de
l’océan ». Les cours et ateliers ont été filmés
afin de constituer des modules de formation à
distance pour la suite du projet.
27
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
>
2.
Répondre aux
enjeux climatiques
La connaissance et la compréhension des variations climatiques passées constituent le socle
indispensable pour appréhender l’évolution future du climat. Météo-France contribue à faire
progresser cette connaissance, notamment au travers d’actions de sauvegarde et de valorisation
de données anciennes et à caractériser le climat présent et les événements extrêmes (canicule,
sécheresse, vague de froid, tempête…). Au-delà, les climatologues de l’établissement travaillent
à préciser l’évolution future du climat et les impacts associés, en particulier en développant
un modèle global de climat et des déclinaisons régionales. Ces efforts s’inscrivent dans
une démarche de développement de services climatiques qui sont plus que jamais un enjeu
majeur pour répondre aux besoins des politiques d’adaptation au changement climatique.
2.1
Enrichir les bases
climatiques
avec des données
anciennes
Relevé d’observations de l’école normale de Mende,
en septembre 1913. © Météo-France
Météo-France a poursuivi en 2014 son travail de consolidation du patrimoine climatologique, aux Archives nationales et dans l’ensemble de ses centres. Pour comprendre la variabilité du climat, il est indispensable de
disposer de longues séries d’observations météorologiques de qualité. Les archives des écoles normales,
une source précieuse d’information en la matière, ont
fait l’objet d’un important travail de valorisation cette
année. En février 1865, obligation avait été faite aux directeurs des écoles primaires d’organiser des travaux
météorologiques quotidiens. Un réseau d’observations
avait alors été mis en place dans les écoles normales.
28
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
Les données consignées par ces observateurs sont très utiles pour reconstruire de longues séries centenaires
de référence de pressions et de températures quotidiennes. Conservée dans le fonds de la météorologie aux
Archives nationales de Fontainebleau, la collection rassemble les relevés de cent-huit écoles normales jusqu’en
1937 et fait l’objet d’un travail d’inventaire, de numérisation et de récupération des données. En 2014, les observations de huit longues séries d’écoles normales ont été saisies, sur l’ensemble de la période 1865-1937.
2.2
RECONSTITUER LE CLIMAT PASSÉ POUR
ÉTUDIER LA VARIABILITÉ DU CLIMAT
L’utilisation de longues séries de données pour analyser l’évolution du climat suppose un travail préalable d’homogénéisation. Les conditions de mesure
évoluent en effet au cours de temps (déplacement
des postes climatologiques, changements d’observateurs ou de capteurs, évolution de l’instrumentation, automatisation…) et ces modifications
peuvent causer des ruptures d’homogénéité dans
les séries de données. Or, ces dernières peuvent
être du même ordre de grandeur que le signal climatique que l’on cherche à caractériser. L’homogénéisation consiste alors à utiliser des méthodes
statistiques pour détecter et corriger ces ruptures
afin de ne conserver que le signal climatique.
L’année 2013 avait permis de finaliser un nouveau
jeu de séries homogénéisées mensuelles de températures depuis les années 1950 jusqu’à nos jours,
comportant 228 séries de température minimale et
251 séries de température maximale couvrant tout
le territoire métropolitain, avec une qualité et une
densité inégalées. Ces séries de référence ont été
utilisées en 2014 pour consolider le diagnostic de
l’évolution des températures en France métropolitaine sur cette période. Les études montrent que le
réchauffement moyen annuel sur la France atteint
environ 0,3 °C par décennie sur la période 19592009. Cette valeur est nettement plus élevée que
la tendance générale constatée sur le XXe siècle
(+0.1 °C), ce qui reflète une accélération du phénomène depuis les années 1970. Les travaux
indiquent que le réchauffement sur la période 19592009 est principalement dû à l’augmentation des
températures au printemps et en été.
Parallèlement, le travail d’homogénéisation des
séries de précipitations s’est poursuivi et achevé
fin 2014. On dispose désormais d’environ 10 séries mensuelles homogénéisées par département,
permettant de représenter la variabilité spatiale des
précipitations : une densité qui permettra d’étudier
les évolutions du climat à une échelle adaptée aux
études d’impact.
Évolution (en °C par décennie) de la température moyenne
calculée à partir des séries homogénéisées
sur la période 1959-2009.
29
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
>
2.3
PRODUIRE DE NOUVEAUX DIAGNOSTICS CLIMATIQUES
ET CARACTÉRISER LES EXTRÊMES
Les outils de caractérisation en temps réel de l’état global du système climatique planétaire ont été
renforcés. Une série de diagnostics a été développée pour aider les climatologues à identifier l’origine
des aléas climatiques qui affectent nos territoires, et ce à différentes échelles spatiales et temporelles.
RELIER LA
CIRCULATION
GÉNÉRALE AU
CLIMAT LOCAL
Un premier jeu d’indicateurs,
permettant de faire le lien
entre la circulation générale
et le climat local, a été expérimenté dans le cadre du suivi
climatique quotidien et pour
l’analyse des évènements extrêmes. Il a notamment permis
de comparer le contexte climatique particulier de l’hiver 2014
à l’origine d’une succession de
tempêtes sur le nord-ouest de
la France avec celui des autres
hivers tempétueux des précédentes décennies et de qualifier
le caractère exceptionnel de
cette saison.
CARACTÉRISER
L’ENNEIGEMENT ET
LES TEMPÊTES EN
MÉTROPOLE
D’autres indicateurs climatiques ont été développés en
2014 à partir des produits de la
modélisation numérique. Ainsi,
le modèle d’évolution du manteau neigeux développé par le
Centre d’étude de la neige de
Météo-France est utilisé pour
construire des indicateurs de
caractérisation spatiale et de
qualification temporelle pour
le suivi quotidien et saisonnier
de l’enneigement. Reposant
sur une climatologie de simulation d’enneigement de plus de
50 ans, ils ont ainsi permis
de définir le caractère exceptionnel de l’enneigement dans
les Alpes du Sud en février.
L’année climatique passée a
été particulièrement éprouvante
sur le front des tempêtes, notamment pour le littoral breton. Pour mieux faire face aux
conséquences de ces événements extrêmes, il faut pouvoir
les caractériser au moment où
ils se produisent. En 2014, les
climatologues de Météo-France
ont commencé à élaborer une
méthode originale de caractérisation des tempêtes en temps
réel. Cette dernière s’appuie
sur un jeu de données à haute
résolution
spatio-temporelle
(1 heure, 2,5 km) combinant les
observations anémométriques
et les données du modèle
météorologique AROME. Sur
la base d’analyse des rafales
maximales horaires sur la métropole, ce nouvel outil permet
d’identifier non seulement les
zones touchées par une tempête mais aussi le début et la fin
d’un événement donné et fournit un indice de sévérité proportionnel à la force destructrice
de l’aléa. En rejouant plus de
140 tempêtes rencontrées depuis 1980, les climatologues de
Météo-France ont pu comparer
et classer les évènements majeurs des trois dernières décennies tels que Xynthia en 2010
mais aussi Lothar et Martin en
1999 ou encore la tempête
majeure de 1987 en Bretagne.
Cette action, complétée par
une documentation détaillée
d’une centaine de tempêtes
historiques depuis le début
du XVIIIe siècle en France, alimentera un futur site Internet
consacré aux tempêtes en
2015.
30
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
>
QUALIFIER LES PLUIES EXTRÊMES OUTRE-MER
La connaissance des conditions climatiques extrêmes sur les départements d’outre-mer sera bientôt plus complète grâce à l’extension du
site Internet « Pluies-extrêmes » aux Antilles, à la Guyane, la Réunion
et Mayotte. Ces 4 nouveaux sites, dont la réalisation est soutenue par
la Direction générale de la prévention des risques, ont été développés
en 2014 et seront ouverts en 2015. Ils mettront à disposition du public
toute l’information disponible sur les évènements pluvieux rencontrés
sur ces territoires depuis 1958, sous forme de cartographie interactive.
Les cartes seront complétées par des statistiques sur la climatologie et
la typologie des pluies tropicales intenses à l’échelle locale.
2.4
ÉLABORER DES SERVICES CLIMATIQUES
ET CONTRIBUER À L’ADAPTATION
Les actions menées par Météo-France en climatologie visent à qualifier au mieux le climat passé, présent
et les scénarios futurs. L’adaptation au changement climatique doit intégrer une gestion du risque et des
opportunités à des horizons allant de quelques mois à plusieurs décennies.
DES PRÉVISIONS À 3 MOIS DU DÉBIT DES RIVIÈRES
Météo-France a poursuivi en 2014 ses efforts pour
délivrer des informations utiles aux décideurs pour
le trimestre à venir. Ainsi, les prévisions saisonnières de débit des rivières peuvent contribuer,
entre autres, à l’optimisation de la production
hydro-électrique, de la fourniture d’eau potable en
période d’étiage ou d’eau pour l’irrigation. Un prototype de service climatique visant le domaine de
la ressource en eau a été développé par l’établissement dans le cadre du projet EUPORIAS (European Provision Of Regional Impacts Assessments
on Seasonal and decadal timescales), financé
par la Commission européenne. Les organismes
gestionnaires de la ressource en eau des bassins
Adour-Garonne (SMEAG) et Seine (EPTB Seine
Grands Lacs), partenaires de ce projet, testent
l’impact des produits proposés dans leurs processus de décision. Cette évaluation permettra de
mettre en place une fourniture opérationnelle de
ce type de service climatique, d’abord à l’échelle
nationale, puis potentiellement à l’échelle européenne.
31
Rapport Annuel 2014
ENRICHISSEMENT
DU PORTAIL DRIAS
Le portail DRIAS-les futurs du climat, désormais
disponible en anglais, a poursuivi cette année
sa montée en puissance. Une nouvelle rubrique
consacrée aux impacts du changement climatique
est venue enrichir l’offre disponible. Elle intègre les
résultats du projet ClimSec portant sur l’évolution
des sécheresses, pour lesquelles deux nouveaux
indices sont désormais disponibles : SPI (Standardized Precipitation Index) et SSWI (Standardized
Soil Wet Index).
Enfin, le portail a été mis à jour pour tenir compte
des nouveaux scénarios de référence pour la
France au XXIe siècle utilisés dans le cadre du 4e
rapport de la « mission Jouzel ». DRIAS permet
dorénavant d’accéder aux nouvelles projections
climatiques basées sur les scénarios RCP (Representative Concentration Pathways) pour le territoire
métropolitain mais également pour l’outre-mer.
RETOUR SOMMAIRE
<
>
ACCOMPAGNER
LES OBSERVATOIRES
DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
En s’appuyant sur son réseau territorial, MétéoFrance a par ailleurs renforcé sa présence aux
côtés des Observatoires, qu’ils soient nationaux
(ONERC), régionaux ou thématiques, en fournissant
des indicateurs climatiques passés et futurs.
La Direction interrégionale Centre-Est de MétéoFrance est, par exemple, intervenue auprès de
la DREAL, dans le cadre de la mise en place de
l’Observatoire régional des effets du changement
climatique (ORECC) Rhône-Alpes, en réalisant un travail
d’accompagnement sur l’élaboration d’indicateurs
climatiques propres à cette région ou dérivés des
indicateurs nationaux publiés par l’ONERC. La
Direction interrégionale Sud-Ouest a, quant à elle,
poursuivi son partenariat avec la Chambre d’agriculture
Poitou Charentes pour l’Observatoire régional sur
l’agriculture et le changement climatique (ORACLE).
FORMATION
ET GOUVERNANCE
AUTOUR
DES SERVICES
CLIMATIQUES
La formation constitue également un volet important des services climatiques. Comme les
années précédentes, le centre Météo-France de
Toulouse a accueilli un stage de l’Organisation
météorologique mondiale (OMM) « Climatology,
foundation for Climates Services », auquel des
scientifiques de 18 pays ont pris part.
Le portail DRIAS permet désormais d’accéder aux simulations
régionales réalisées pour la métropole et l’outre-mer en utilisant
les derniers scénarios de référence du GIEC.
Météo-France a enfin été très présent sur le sujet de la gouvernance des services climatiques,
tant au niveau national avec le pilotage du
groupe de travail Climat de l’Alliance pour l’environnement (AllEnvi) qu’au niveau international
avec la participation à la deuxième réunion du
Conseil intergouvernemental des services climatiques (IBCS-2).
32
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
LE PROJET PRECLIDE
UN SERVICE DE
CONSULTANCE ET
D’ÉTUDES DU CLIMAT
Météo-France fournit à ses clients un service de consultance et d’études dans le
domaine du climat, qui s’appuie sur un
bureau d’études national et des antennes
régionales.
Ces prestations permettent aux clients
de l’établissement d’améliorer la prise en
compte des risques climatiques dans leur
activité de production. Elles leur permettent
aussi d’anticiper sur des questions de dimensionnement de leurs infrastructures.
Les domaines de l’énergie, de l’assurance
et de l’agriculture sont les plus représentés.
En 2014, des études ont été réalisées sur :
• la détermination du gisement éolien
offshore le long des côtes françaises ;
• la prévision saisonnière appliquée à un
modèle de croissance du blé en partenariat avec Arvalis-Institut du Végétal ;
• la recherche de tempêtes extrêmes pouvant intervenir sur les côtes bretonnes ;
• la spatialisation d’un indicateur du besoin de chauffage en Corse ;
• la définition de méthodes pour l’évaluation des aléas climatiques susceptibles
d’affecter des structures industrielles ;
• l’analyse du risque de black-out
électrique sur la base de simulations
climatiques longue durée.
Ces travaux, qui font intervenir des experts de Météo-France dans différents
domaines techniques, offrent aussi des
opportunités de faire progresser les méthodes et produits mis au point par l’établissement.
Depuis déjà quelques années, Météo-France a produit
une réanalyse hydrométéorologique de 1958 à nos
jours. Cette dernière a notamment été utilisée dans
le cadre du projet ClimSec, traitant du lien climatique
avec les sècheresses des sols.
Mais le développement des recherches sur la prévisibilité aux échéances décennales implique aujourd’hui
de disposer d’informations passées précises sur des
périodes les plus longues possibles.
Dans le cadre du projet PRECLIDE (Projet prévisibilité climatique décennale), financé par la Fondation
BNP Paribas, une nouvelle méthode mixant descente
d’échelle statistique et utilisation des observations passées a été mise au point pour produire une réanalyse
de surface, portant sur les paramètres températures et
précipitations, avec une maille de 8 km sur la France
sur l’ensemble du XXe siècle. En aval de ces données
atmosphériques, ont également été produites des
données d’impact sur l’humidité des sols et les débits
des rivières. L’exploitation de cette réanalyse a d’ores
et déjà permis de mieux comprendre la variabilité décennale des périodes sèches sur notre territoire et
trouvera de nouveaux terrains d’applications dans les
prochaines années.
Cartographie AROME de la densité de puissance moyenne du vent
à 100 m sur 10 ans (en Watt/m2), sur mer et îles. Les données représentées sur cette carte ont été fournies à la DGEC dans le cadre de
la recherche de nouveaux sites d’exploitation offshore.
33
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Rapport Annuel 2014
<
>
2.5
MODÉLISER LE CLIMAT
DE DEMAIN
La connaissance et la compréhension des évolutions du climat sont d’un intérêt majeur pour nos sociétés.
L’établissement développe un modèle global de climat et des versions régionales dont les résultats
permettent d’apporter une importante contribution aux rapports d’expertise du GIEC et à l’élaboration
des scénarios climatiques futurs à l’échelle de la France.
LE 4E VOLUME DU RAPPORT DE LA « MISSION JOUZEL »
Ce 4e volume présente les
scénarios
de
changement
climatique en France jusqu’en
2100. Il a été rédigé par
des scientifiques de MétéoFrance, en collaboration avec
d’autres équipes en France
(CEA, CNRS, UVSQ et UPMC
regroupées au sein de l’IPSL,
CERFACS), dans le cadre d’une
mission confiée à Jean Jouzel
par le ministère en charge du
développement durable. Ce
rapport propose notamment
une analyse des projections
climatiques effectuées à partir
du modèle ALADIN-Climat, tant
pour la France métropolitaine
que pour plusieurs régions
d’outre-mer. Les principales
conclusions de ce rapport font
notamment ressortir que le réchauffement simulé pour la
France métropolitaine au cours
des cinquante prochaines années est du même ordre de
grandeur que celui observé au
cours du XXe siècle. Selon les
différents scénarios d’émission
de gaz à effet de serre, il apparaît aussi que le réchauffement
d’ici à la fin du XXIe varie dans
un facteur 1 à 4 et que, pour
les événements extrêmes, les
changements les plus marqués
concernent les vagues de chaleur et les sécheresses.
SIMULATIONS RÉGIONALES
Les ensembles de simulations Euro-CORDEX et
Med-CORDEX, centrées respectivement sur l’Europe et la mer Méditerranée, ont été finalisés et
mis à disposition des partenaires des projets associés, donnant lieu aux premières publications
scientifiques. Parmi celles-ci, une étude conduite
par les chercheurs de Météo-France analyse la
variabilité du bilan thermique en Méditerranée
et permet d’approfondir l’évaluation du modèle
couplé du système climatique régional CNRMRCSM (Regional Climate System Model).
Une première simulation continue de 6 mois sur le
sud-est de la France a été réalisée avec AROME à
2,5 km de résolution. Ses résultats laissent entrevoir les progrès qui pourront être accomplis dans
la simulation des épisodes de pluies diluviennes et
de leur évolution aux échelles climatiques.
34
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
>
SIMULATIONS GLOBALES
ET DÉVELOPPEMENT DU MODÈLE DE CLIMAT
Au cours de l’année, de nouvelles études ont été
conduites à partir de l’ensemble de simulations
CMIP5 (Coupled Model Intercomparison Project)
concernant notamment la question de l’augmentation future de la variabilité inter-journalière
et diurne de la température estivale en Europe.
Les premières études menées à Météo-France
sur les mécanismes pouvant être à l’origine du
ralentissement récent du réchauffement climatique global ont fait ressortir le rôle de la variabilité de la circulation océanique dans le Pacifique tropical et de la banquise Antarctique.
2014 a aussi été une année de transition vers la
mise en place du modèle couplé global CNRMCM6 qui sera utilisé dans le prochain exercice
international CMIP6, avec la définition de la
composante atmosphérique (nouvelle physique
et résolution verticale fortement augmentée)
et le test de la prise en compte de nouveaux
couplages. Parmi ceux-ci, une nouvelle version
du module de surface SURFEX, incluant une
nouvelle représentation de la neige et du bilan
thermique du sol, permet de reproduire de façon
détaillée le pergélisol dans les conditions du
climat actuel (figure ci-dessous), rendant possible
la réalisation d’études des effets du changement
climatique sur sa fonte.
Dans le domaine de la détection et de l’attribution du
changement climatique, les climatologues de MétéoFrance ont publié cette année un premier article sur
la prise en compte de l’incertitude de modélisation
dans la méthode de calcul. Ils ont aussi publié les
résultats d’une étude inédite de détection d’un signal
anthropique dans les changements de productivité
primaire de l’océan global.
En biologie marine toujours, une étude de prévisibilité, conduite en collaboration avec l’IPSL, a montré
pour la première fois que les variations d’origine naturelle de la production primaire du phytoplancton
pourraient être prévues plusieurs années à l’avance
dans le Pacifique équatorial.
En outre, des études menées dans le cadre du projet
européen SPECS (Seasonal-to-decadal climate
Prediction for the improvement of European Climate
Services) ont permis de mettre en évidence une
amélioration des scores de prévision saisonnière par
une meilleure prise en compte des états initiaux du sol.
Étendue des types de pergélisol (sols gelés
en permanence) observée (a) et simulée par
le modèle SURFEX (b) contraint par des données météorologiques sur la période 19792012 à 50 km de résolution. Les couleurs de
la figure (b) représentent les épaisseurs de la
couche dite « active », c’est-à-dire la couche
située sur le pergélisol et soumise chaque
année à la fonte et au gel.
35
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
PRISE EN COMPTE
DES PARTICULES DANS LES
MODÈLES DE CLIMAT
La participation de Météo-France à l’exercice international d’inter-comparaison
de modèles CCMI (Chemistry Climate
Model Initiative) a connu une avancée
importante, avec la mise à disposition
de l’ensemble des simulations couplées
chimie-climat de référence dans la base
de données du projet. De plus, un développement important a été réalisé avec
l’introduction d’une représentation interactive des particules d’aérosols dans la
composante atmosphérique du modèle
global et par les premiers essais de prise
en compte d’une version élaborée de la
chimie troposphérique dans ce modèle.
Les aérosols, qu’ils soient d’origine naturelle ou anthropique, ont aussi été considérés pour la première fois dans le modèle climatique régional CNRM-RCSM
couvrant le domaine méditerranéen. Les
simulations réalisées à partir de ce modèle ont notamment permis de démontrer
le rôle joué par la diminution de la concentration des aérosols sulfatés, depuis une
trentaine d’années, dans l’accroissement
de la quantité d’énergie solaire reçue par
la surface terrestre et dans l’accentuation
du réchauffement associée.
Évolution moyenne du rayonnement solaire reçu en surface
(W/m²/décennie) entre 1980 et 2012, simulée en incluant (b) ou
non (a) la diminution des aérosols sulfatés (épaisseur optique en
isolignes noires) et observée (points colorés, réseau GEBA).
© Météo-France, Pierre Nabat
>
36
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
3.
PRÉVISION
MÉTÉOROLOGIQUE :
DES PROGRÈS CONSTANTS
La prévision météorologique est au cœur des
missions opérationnelles de Météo-France.
Elle est essentielle pour assurer la sécurité des
personnes et des biens. Elle couvre la prévision
de l’atmosphère, de l’océan superficiel et du
manteau neigeux et s’appuie sur les avancées
des recherches conduites par l’établissement
dans ce domaine.
épisodes de fortes pluies dans le Sud-Est, le
Sud-Ouest, et en Bretagne de nouveau, ainsi
que de vagues et de submersion littorale sur les
côtes atlantiques et bretonnes jusqu’au mois de
mars. Le printemps et l’été ont eux été marqués
pas des épisodes d’orages violents. Puis, à
l’automne, a suivi un nombre particulièrement
élevé d’épisodes méditerranéens sur le Sud-Est.
L’année 2013 avait été marquée par un
nombre record d’épisodes météorologiques
remarquables en métropole et outre-mer. Après
la tempête Dirk qui a touché la Bretagne fin 2013
avec des précipitations exceptionnelles générant
des crues importantes, les intempéries se sont
poursuivies sur le Nord-Ouest pendant plusieurs
jours début janvier 2014. Le début de l’année a
ensuite été particulièrement agité avec plusieurs
Les progrès réguliers réalisés par l’établissement
dans la réduction des erreurs de prévision
permettent de progresser dans l’anticipation de
ces phénomènes et d’apporter de précieuses
informations aux pouvoirs publics et aux citoyens.
Ils bénéficient également à l’ensemble des
entreprises dont l’activité dépend directement
ou indirectement de la météorologie, grâce à des
services sur mesure adaptés à leurs besoins.
Salle de prévision du centre
météorologique de Bordeaux.
© Météo-France,
Pascal Taburet
37
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
>
3.1
DE NOUVEAUX SYSTÈMES
DE PRÉVISION OPÉRATIONNELS
LA CHAÎNE NUMÉRIQUE
DE PRÉVISION
TRANSFÉRÉE SUR LE NOUVEAU
SUPERCALCULATEUR
La chaîne opérationnelle de prévision numérique
du temps a été transférée du supercalculateur
NEC-SX9 vers les nouvelles machines Bull, environ douze fois plus puissantes. En attendant le déploiement d’une version plus performante en 2015,
évoquée plus loin, le modèle AROME a permis de
simuler avec une grande justesse les évènements
extrêmes qui se sont succédé sur le Sud-Est de la
France au cours de la fin de l’été et de l’automne.
Quant à ARPEGE, la version opérationnelle depuis 2013 et transférée sur le Bull en 2014 utilise
deux fois plus d’observations qu’avant 2013 en
prenant en compte des données mesurées par
des sondeurs spatiaux récents. Son processus
d’assimilation de données a bénéficié d’une évolution majeure, l’extraction de l’ensemble d’assimilation AEARP et l’utilisation d’une information
sur la structure spatiale des incertitudes : une
première scientifique. Cette version a fourni une
très bonne prévision des phénomènes de l’hiver
2013-2014.
Comparaison des précipitations cumulées de 18 à 21 h UTC le 6/10/2014 sur le sud de la France. Le panneau de gauche correspond
à la lame d’eau observée ANTILOPE, mêlant observations des pluviomètres et des radars, et celui de droite la lame d’eau prévue par
le modèle AROME de 0 h UTC. Les différentes isolignes correspondent à 0.1, 1, 3, 5, 7, 10, 15, 20 (jaune), 30, 50, 70 (rouge), 100 et
150 mm. On peut noter le très bon accord de la lame d’eau simulée par AROME avec la lame d’eau observée ANTILOPE pour ce cas
de vigilance orange sur l’Hérault.
38
Rapport Annuel 2014
VERS UN NOUVEAU SYSTÈME
DE PRÉVISION DES SURCOTES
Estimer au mieux la variabilité des niveaux d’eau
est un enjeu important pour la performance de la
vigilance « vagues-submersion », mise en place en
2011 suite à la tempête Xynthia. Pour améliorer les
capacités de prévision en matière de submersions
marines, une « prévision d’ensemble » de surcotes
a été développée dans le cadre d’un projet avec
le Service hydrographique et océanographique
de la marine (SHOM). Elle utilise le modèle
de prévision d’ensemble ARPEGE qui fournit
plusieurs scénarios d’évolution de l’atmosphère
et notamment des paramètres vent et pression,
RETOUR SOMMAIRE
<
>
qui sont ici utilisés comme forçage atmosphérique
pour le modèle de surcote. Les sorties des
simulations concernent une cinquantaine de
sites en Atlantique et Méditerranée. Pour chacun
d’eux, une interface homme-machine permet
de visualiser les résultats obtenus sous forme
de séries temporelles et de cartes. Cellesci permettent de visualiser pour chaque site le
risque de dépassement du niveau de hauteur
d’eau des plus hautes mers astronomiques. Ce
nouvel outil permettra au prévisionniste d’estimer
l’incertitude en analysant les valeurs de surcote
prévues selon les différents scénarios de la
prévision d’ensemble. Ce système devrait être
opérationnel en 2015.
Tempête le 6 janvier 2014 sur les côtes
du Finistère nord. © Philippe Dos
Graphe temporel de prévision d’ensemble de surcotes pour Le Conquet
lors de la tempête Petra du 4 février
2014. Utilisation de la prévision d’ensemble ARPEGE comme forçage. L’observation de la surcote est indiquée
par la courbe en trait continu rouge. La
prévision d’ensemble de surcotes est
affichée sous forme de « boîtes à moustaches » qui permettent de visualiser
facilement les probabilités de dépasser
certains niveaux de surcote.
39
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
UN MODÈLE
DE PRÉVISION DES
VAGUES PLUS
PERFORMANT
Le système de prévision de
vagues
de
Météo-France
résulte d’échanges croisés
avec le CEPMMT, enrichi
ces dernières années par les
collaborations étroites avec
l’IFREMER et le SHOM. En
2014, l’état initial de la mer,
nécessaire aux prévisions, a été
obtenu, pour la première fois,
en assimilant en opérationnel
les
hauteurs
de
vagues
fournies par les trois altimètres
embarqués sur les satellites
Jason-2, Saral et Cryosat-2.
Fort de cette évolution, ce
système se situe parmi les
modèles de vagues les plus
précis au monde, d’après une
évaluation de l’OMM et de la
Commission océanographique
internationale de l’UNESCO.
Par ailleurs, des améliorations
ont été apportées au modèle
dans le cadre du projet européen MyWave auquel participe
Météo-France et dont le but
est de faire progresser la qualité des prévisions de vagues.
Elles sont de plusieurs types :
une bathymétrie plus précise,
une meilleure prise en compte
des îles, un nouveau schéma
de propagation, une amélioration de la physique des vagues et une meilleure prise en
PRÉVISION DE LA HAUTEUR ET
DU TYPE DE NEIGE SUR LES
ROUTES ET LES PISTES
D’AÉROPORT
Fin 2013, un système de prévision de hauteur et
de type de neige sur les routes a été déployé pour
perfectionner le service pour le secteur routier. Il
est fondé sur un modèle numérique spécialisé
qui simule avec précision le comportement d’une
couche de neige déposée sur une chaussée.
Jusqu’à présent, la prévision était effectuée
à partir du paramètre « potentiel de neige »,
reposant uniquement sur la prévision d’intensité
de précipitations neigeuses et de température de
l’air. Grâce à l’utilisation d’un modèle numérique
qui rend compte de certains processus de
transformation de la neige au sol (fonte, présence
et percolation d’eau liquide...), le système
prévoit mieux désormais la hauteur et le type
de neige sur les routes. Il a été testé au cours
de l’hiver 2014-2015 par des prévisionnistes et
des exploitants routiers, avant d’être généralisé.
<
>
compte des non-linéarités. La
validation du nouveau modèle
avec les données altimétriques
a montré une amélioration globale de la prévision de hauteur
significative des vagues de
5 %. Dès 2015, ce modèle servira à forcer des modèles côtiers, aptes à reproduire la physique complexe des vagues en
eau très peu profonde.
Pour des besoins similaires, une chaîne de prévision d’état de surface des pistes d’aéroport a
été développée. Elle permettra de qualifier l’état
de surface de la piste : sec, humide, mouillé,
gelé, verglacé, neige sèche, neige humide. Cette
chaîne a été testée au cours de l’hiver 2014-2015
par Aéroports de Paris et le Centre météorologique de Roissy-Charles-de-Gaulle. L’objectif à
terme est de déployer ce système sur toutes les
plateformes aéroportuaires.
Épisode neigeux. © Météo-France, Pascal Taburet
40
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
DÉVELOPPEMENT
DE LA PRÉVISION D’ENSEMBLE
À PETITE ÉCHELLE
Météo-France développe un nouveau système
de prévision d’ensemble basé sur le modèle
AROME qui permettra de mieux appréhender la probabilité de développement de phénomènes d’échelle fine, à courte échéance.
Les premières expérimentations ont eu lieu en
2014.
Un système de diagnostic de l’activité orageuse
adapté à la prévision d’ensemble AROME a
tout d’abord été mis au point pour améliorer la prévision probabiliste des phénomènes
convectifs à évolution rapide. Celui-ci intègre
plusieurs paramètres sensibles à la convection, comme l’humidité, la convergence des
vents en basse couche ou encore le gradient
vertical de température. Les premières validations ont montré sur certains cas une amélioration en matière de localisation ou d’intensité
par rapport aux réflectivités radar prévues par
le modèle. Des diagnostics de phénomènes hivernaux tels que la pluie, la bruine verglaçante
ou la neige liée à certains types de nuages ont
aussi été mis au point sur ce nouveau système
de prévision d’ensemble.
En complément, des méthodes de visualisation de ces résultats permettant de synthétiser
l’information ont été élaborées. Des probabilités (de cumuls de pluie, de réflectivités...) calculées non plus en un point mais sur un domaine autour de ce point ont été utilisées afin
d’obtenir une distribution spatiale des probabilités plus réaliste. Cette méthode, dite « des
voisins », améliore la prévision en matière de
localisation et d’intensité des zones orageuses
intenses par rapport au modèle déterministe
seul, qui fait émerger des zones trop limitées
ou mal positionnées. Une visualisation synthétique et plus informative de la variabilité de l’ensemble a été développée, afin de faciliter son
utilisation à échelle fine par les prévisionnistes.
Réflectivités radar observées pour le 27/07/2013 à 18 h locales
(en haut) comparées aux réflectivités simulées par le modèle
AROME (au milieu) et à l’indice de convection (en bas). Les valeurs de l’indice supérieures à 12 peuvent correspondre à des
zones de convection intense. On voit sur ces figures l’apport
de l’indice par rapport aux réflectivités prévues sur le quart sudouest de la France.
41
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
3.2
UN EFFORT DE RECHERCHE
CONTINU
Météo-France mène des recherches afin d’améliorer ses systèmes et la performance de ses prévisions.
Ces travaux intègrent les recherches sur les phénomènes météorologiques, mais ils ont aussi leur
propre dimension scientifique.
DES PROGRÈS
REMARQUABLES ACCOMPLIS
DEPUIS 25 ANS
La fin de l’année 2013 et le début de l’année 2014
ont vu se succéder une série de tempêtes, qui ont
provoqué des inondations, notamment en Bretagne, et
malmené les ouvrages côtiers de la façade Atlantique.
Grâce aux évolutions des systèmes numériques
de prévision, et en particulier de la chaîne mondiale
ARPEGE, ces épisodes ont été bien anticipés. Les
progrès accomplis en la matière sont considérables,
en regard par exemple de ce qu’il avait été possible
de prévoir lors de l’hiver 1989-1990, qui avait présenté
des conditions météorologiques assez semblables.
Les évaluations des prévisions auxquelles MétéoFrance procède de façon continue montrent l’intérêt
de disposer de davantage d’observations et de tirer
parti, entre autres, de sondeurs hyperspectraux
infrarouges. Le nombre et la variété des observations
de satellites assimilées dans les modèles de prévision
numérique du temps ARPEGE, AROME et ALADIN
pour l’outre-mer ont ainsi augmenté continuellement
dans le passé : prise en compte de nouvelles données
de IASI (Interféromètre atmosphérique de sondage
infrarouge) et CrIS (Cross-track Infrared Sounder),
ajout des données du sondeur atmosphérique du
profil d’humidité par radiométrie micro-ondes SAPHIR,
instrument embarqué sur le satellite franco-indien
Megha-Tropiques, radiances infrarouges des satellites
géostationnaires dans les océans Indien et Pacifique.
42
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
>
Ces progrès récompensent aussi
huit années de travaux pionniers
sur l’association entre assimilation
variationnelle
quadridimensionnelle et utilisation conjointe d’un
ensemble pour expliciter les incertitudes qui sont nécessaires à la
détermination du temps qu’il fait,
point de départ des prévisions.
Pression de sommet de nuages déterminée
à partir de IASI, au cours de la phase de développement du cyclone Bejisa dans l’océan
Indien, le 28 décembre 2013 à 06 h UTC,
sur le domaine ALADIN-Réunion. Échelle de
couleur en hPa.
DES SOLUTIONS INNOVANTES
POUR LE CALCUL PARALLÈLE
Le nouveau calculateur Bull n’utilise pas la technologie « vectorielle »,
il se caractérise par une architecture scalaire parallèle. L’évolution
des codes d’assimilation de données et de prévision nécessaire avait
été préparée depuis 2010. Les performances des codes opérationnels dépendent désormais de leur capacité à effectuer en parallèle
un grand nombre de calculs. Cette dernière a encore été accrue
en cours d’année avec la mise en place, en environnement opérationnel, d’un « serveur d’entrées/sorties ». Il permet aux écritures
sur disque de se dérouler à l’arrière-plan, sans interrompre le calcul
de la prévision. Si des solutions de ce type sont envisagées dans
des services étrangers confrontés aux difficultés de parallélisation de
leurs codes, les ingénieurs de Météo-France sont parmi les premiers
à avoir mis en œuvre cette solution dans un cadre opérationnel.
VERS DES ÉVOLUTIONS
MAJEURES DES MODÈLES
DE PRÉVISION NUMÉRIQUE
DU TEMPS
La
préparation
des
futures
versions
opérationnelles des systèmes de prévision
numérique du temps AROME et ARPEGE
s’est poursuivie. Ces versions, conçues pour
le nouveau calculateur, fonctionnent depuis
l’automne 2014 en parallèle des « anciennes »
toujours opérationnelles. Elles devraient les
remplacer au cours du premier trimestre 2015.
Elles incluent, pour l’échelle convective, un
doublement de la résolution d’AROME (1,3 km
au lieu de 2,5 km), avec 90 niveaux verticaux,
le plus près du sol n’étant qu’à 5 m au lieu de
10 m. Le vent et les précipitations sous les forts
systèmes orageux devraient gagner en réalisme
grâce à une méthode numérique améliorée.
Cette version utilise également une nouvelle
orographie déduite d’une base de données plus
43
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
récente, et de nouveaux réglages
de la représentation des ondes
rapides (ondes sonores et autres) qui
permettent de limiter l’augmentation
de coût induite par la résolution plus
fine.
La définition de l’assimilation de
données de ce modèle progresse
aussi considérablement. AROME
s’appuiera désormais sur un cycle
d’assimilation
beaucoup
plus
continu dans le temps, basé sur
24 analyses quotidiennes au lieu
de 8. Ceci permettra d’utiliser trois
fois plus de données récurrentes,
comme les données des radars,
alors que la densité spatiale d’autres
observations, comme celles fournies
par les satellites, est accrue.
L’application mondiale ARPEGE voit
sa résolution passer de 60 à 40 km
dans le Pacifique et à 7,5 km sur la
métropole, sa résolution verticale
de 70 à 105 niveaux. Cela améliore
la
précision
des
anticipations
d’événements intenses. La prévision
d’ensemble mondiale PEARP, basée
sur ARPEGE, connaîtra également
des améliorations de résolution
spatiale et d’autres qui sont en cours
de mise au point.
Autre amélioration majeure d’ARPEGE :
l’augmentation de la taille de
l’ensemble d’assimilation de 6 à
25 membres. Cette évolution s’inscrit dans la ligne des recherches
sur la prise en compte de l’incertitude en assimilation de données.
Augmenter la taille de l’ensemble
donne accès à des informations
d’incertitude à des échelles plus
fines, par exemple dans le temps,
donc mieux ajustées à la situation météorologique du moment.
Précipitations cumulées en 24h (en mm) pour la journée du 29 novembre 2014 :
analyse ANTILOPE (au milieu), prévisions ARPEGE à 72h d’échéance avec les
configurations opérationnelle (en haut) et par la nouvelle version, prévue pour
l’opérationnel début 2015 (en bas).
44
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
Portées horizontales des corrélations d’erreur de prévision du vent vers 300 hPa (9,2 km d’altitude, plages de couleurs en km),
estimées pour le 15 novembre 2013 à 06 h UTC (a) et 12 h UTC (b). La portée d’une fonction locale de corrélation est une mesure de
son extension spatiale.
D’autres évolutions se profilent déjà pour le plus
long terme. Un nouvel algorithme d’assimilation
de données (écrit en langage objet) basé sur des
ensembles de grande taille, est en cours d’élaboration. Des travaux de recherche ont fourni un
cadre théorique aux estimations de structures
spatiales des incertitudes et à leur localisation
dans l’espace, nécessaires à ces nouvelles approches de l’assimilation.
En ce qui concerne l’évolution des architectures
de calcul de pointe, plusieurs éventualités sont
envisagées. Ainsi, pour le cas où la parallélisa-
tion de l’actuel noyau dynamique (traitement des
ondes sonores et autres) deviendrait insuffisante
aux futures résolutions d’AROME, des algorithmes alternatifs sont d’ores et déjà examinés.
Toujours pour préparer l’avenir d’AROME, des
expériences allant de 500 m jusqu’à 50 m de résolution horizontale sont en cours sur une zone
de montagne. Il s’agit d’examiner en détails l’interaction entre l’écoulement de l’air et les pentes
du relief, qui sont un point délicat des modèles
fins. Enfin, des travaux sont en cours pour tenter
de progresser en prévision du brouillard grâce à
une résolution 3D très poussée près du sol.
45
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
4.
DÉVELOPPER LES
INFRASTRUCTURES
NATIONALES :
SYSTEMES D’INFORMATION
ET OBSERVATION
Cette année encore, les infrastructures lourdes
de l’établissement dans le domaine des
systèmes d’information et de l’observation
météorologique ont connu des évolutions
importantes, afin de prendre en compte les
évolutions de la technique et des besoins.
Outre les faits les plus marquants présentés cidessous, d’autres réalisations méritent d’être
signalées. Dans le domaine de l’observation,
2014 a vu la poursuite d’opérations importantes :
automatisation du réseau de radiosondages,
déploiement de capteurs détectant la neige en
plaine pour aborder l’hiver 2014-2015 avec un
réseau opérationnel sur le territoire ; installation
à Nice du premier radar dédié aux conditions
météorologiques affectant l’aéroport et sa zone
d’approche (un deuxième système étant prévu
à Roissy-Charles-de-Gaulle en 2015). Toujours
dans le domaine aéronautique, les essais
préalables au choix des lidars destinés au futur
réseau de détection des cendres volcaniques
ont été menés.
À la frontière entre systèmes d’information et
d’observation, la concentration des données
des stations terrestres, via la plateforme
PACOME, a été repensée, avec à la clef une
efficacité et une fiabilité accrues. Enfin, une
action d’envergure a été lancée pour maîtriser
et améliorer, pour les productions sensibles
de l’établissement (mosaïques et lames d’eau
radar…), le niveau de continuité de service des
systèmes.
46
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
4.1
SYSTèMEs D’INFORMATION
UN NOUVEAU SYSTÈME DE CALCUL
INTENSIF TOTALEMENT
OPÉRATIONNEL
Le supercalculateur est un élément central du système
d’information de Météo-France. Pour assurer un
service en continu, 24 heures sur 24, l’établissement
scinde sa configuration de calcul intensif en deux
systèmes quasi identiques. Le premier est dédié aux
activités opérationnelles de l’établissement. Le second
accueille les activités de recherche, mais peut prendre
le relais de la production opérationnelle en cas de
défaillance du premier.
Le premier trimestre 2014 a été marqué par l’arrêt
des anciens supercalculateurs NEC et le transfert de
la chaîne de prévision opérationnelle sur la nouvelle
machine Bull du Centre national de calcul de MétéoFrance. La puissance de calcul est maintenant
12 fois supérieure à la puissance du système
précédent. Les équipes de recherche de Météo-France
ont pu préparer et valider la future version de la chaîne
de prévision numérique haute résolution qui entrera en
fonctionnement opérationnel début 2015.
Le supercalculateur Bull – un saut technologique pour Météo-France.
© Météo-France, Cristophe Ciais
L’Espace Clément Ader qui héberge un des supercalculateurs de Météo-France. © Météo-France, Christophe Ciais
47
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
DES CAPACITÉS DE
STOCKAGE DE
DONNÉES ACCRUES
Pour faire face aux nouveaux
volumes de données issues de
ces nouveaux calculateurs, il
était nécessaire de procéder au
renouvellement du système de
stockage de l’établissement.
Météo-France a lancé en 2013
une procédure de dialogue
compétitif pour acquérir un
nouveau système de stockage
de données capable de
supporter un volume de l’ordre
de 180 Po (180 millions de
gigaoctets, 180 millions de
milliards d’octets) à l’horizon
2018. Le nouveau système de
stockage a été choisi en juillet
2014.
C’est l’offre de la société Bull
qui a été retenue. Le nouveau
système a été livré et mis en
service en septembre 2014. Il
sera pleinement opérationnel
et ouvert aux utilisateurs en
janvier 2015.
Les 16 Po de données stockées
dans le système de stockage
actuel seront alors transférés
VERS UN NOUVEL OUTIL
DU PRÉVISIONNISTE
L’outil de travail des prévisionnistes est en
cours de refonte avec le projet SYNOPSIS.
Ce nouveau système a vocation à remplacer
progressivement, d’ici 2016, tous les postes
de travail de la génération précédente, et en
particulier l’application système SYNERGIE.
Ce nouvel outil du prévisionniste utilise des
technologies beaucoup plus standardisées et
modulaires, donc beaucoup plus interopérables.
<
>
vers le nouveau système. Les
capacités de stockage de ce
nouveau système augmenteront
ensuite progressivement chaque
année entre 2014 et 2018, pour
atteindre finalement 180 Po. Les
besoins en la matière seront en
effet en forte croissance pendant
cette période : entre 2015 et
2016, la configuration de calcul
intensif sera renforcée par la
mise en œuvre de la phase 2
du contrat avec le fournisseur,
qui verra la puissance de calcul
réelle multipliée environ par
3 par rapport à la situation
actuelle.
Il facilitera l’utilisation des nouvelles générations
de modèles de prévision numérique et l’expertise
par les prévisionnistes d’un volume de données
sans cesse accrue.
Le déploiement opérationnel de SYNOPSIS a
débuté en juillet 2014 et s’est poursuivi tout
au long du second semestre. L’opération a
nécessité l’augmentation de la bande passante
réseau de tous les centres de métropole de
Météo-France, interconnectés par un réseau
dédié aux activités opérationnelles.
FACILITER L’ACCÈS À L’INFORMATION
MÉTÉOROLOGIQUE
L’année 2014 a également été un jalon important dans l’accès à l’information météorologique, pour les utilisateurs externes à l’établissement. Une première version d’un portail d’accès à des données
météorologiques respectant les standards préconisés par la directive
européenne INSPIRE (Infrastructure for Spatial Information in the European Community), qui prescrit des modalités d’accès aux données
publiques à caractère « géographique » – dont les données météorologiques – a été mise en place. Ce portail est interfacé avec le
système SYNOPSIS et offrira progressivement un accès standardisé
aux données publiques de Météo-France.
48
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
Le fonctionnement du centre mondial du système d’information de l’Organisation météorologique mondiale, opéré par Météo-France, a été consolidé en 2014 avec la mise en place des liaisons avec les autres
centres mondiaux répartis sur la planète et des premières fonctionnalités de secours en partenariat avec
le Met Office britannique.
2014 a également vu le début d’un projet de refonte des bases de données centrales dans lesquelles sont
stockées toutes les données nécessaires au fonctionnement de la chaîne de prévision opérationnelle, au
travail des prévisionnistes et aux utilisateurs externes à l’établissement.
4.2
OBSERVATION
UNE NOUVELLE STATION
AUTOMATIQUE DE SURFACE
Météo-France exploite et maintient un important
réseau de plus de 1 000 stations automatiques de
mesure de surface, en métropole et en outre-mer,
permettant de connaître en temps réel – au minimum toutes les heures – le « temps qu’il fait ».
Depuis 2011, l’établissement travaille avec
l’industriel Sterela à la mise au point d’une
station automatique nouvelle génération : la
station MERCURY. Ce développement permettra
de renouveler le parc actuel et de faire face aux
extensions programmées du réseau, notamment
dans le cadre de la convention entre MétéoFrance et la Direction générale de la prévention
des risques (DGPR).
L’année 2014 a permis de franchir d’importantes
étapes préalables au déploiement généralisé de
ces nouvelles stations. Après avoir validé plusieurs
prototypes, Météo-France a mis en service un
réseau pilote de 16 stations dans des contextes
variés : sites isolés, sites outre-mer, sites
aéronautiques, navires, bouées, montagne… La
station MERCURY a en effet vocation à répondre
à l’ensemble des besoins de l’établissement
en matière d’observation de surface in situ. Elle
permettra d’uniformiser les configurations, de
réduire la diversité des stocks de maintenance,
réduisant ainsi les coûts d’exploitation.
La maturité du système et la qualité du réseau pilote
ont permis de lancer une première commande
de 153 stations, qui seront intégrées dans le
réseau opérationnel à partir du second semestre
2015. La recherche de terrains et la réalisation
d’infrastructures d’accueil sont en cours dans les
directions interrégionales de Météo-France.
Le parc instrumenté de la Météopole avec un capteur neige.
© Météo-France
49
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
>
uNE APPLICATION STRATÉGIQUE POUR LA MAINTENANCE DES
SYSTÈMES D’OBSERVATION
Météo-France s’est doté d’un nouvel outil de Gestion de la maintenance assistée par ordinateur
(GMAO) pour assurer le suivi des systèmes d’observation et de leur maintenance.
La GMAO est un dispositif essentiel à la maîtrise de
la qualité des données et produits d’observation.
Au-delà de l’optimisation du pilotage global de la
maintenance, le nouveau logiciel permet également
de valoriser l’expérience terrain des agents, de
contribuer à une harmonisation des méthodes de
travail et d’assurer une logistique rationalisée des
équipements (plus de 70 000). De plus, la GMAO
constitue la base de données de référence pour
réaliser l’inventaire des matériels d’observation
indispensable à la certification des comptes de
Météo-France.
Cette solution innovante facilite tout particulièrement la planification de la maintenance préventive
de l’ensemble des sites de mesures, concourant
ainsi à la limitation du nombre de pannes.
DE NOUVEAUX RADARS POUR LE
SUIVI DES PHÉNOMÈNES
MÉTÉOROLOGIQUES ET
HYDROLOGIQUES
Dans le cadre de la convention avec la DGPR, Météo-France
a poursuivi son effort de renouvellement et d’extension
du réseau de radars météorologiques métropolitains afin
d’améliorer la prévision des crues. Les radars de Falaise
et Bordeaux ont été remplacés par des radars polarimétriques. Ces radars de nouvelle génération apportent une
amélioration sensible de la qualité des mesures de précipitations et de vent et permettent d’identifier la nature des
précipitations (pluie, neige, grêle ...).
Météo-France a également installé un radar au Moucherotte, un sommet de 1 901 m d’altitude dominant l’agglomération grenobloise. Ce nouveau radar améliorera le suivi
des phénomènes météorologiques et hydrologiques de
l’Isère. Il sera opérationnel en 2015.
Le radar du Moucherotte. © Météo-France
SUIVI EN TEMPS RéEL DES PRÉCIPITATIONS :
DES AMÉLIORATIONS NOTABLES GRÂCE À LA NOUVELLE VERSION
D’ANTILOPE
Le produit de fusion ANTILOPE (Analyse par spatialisation horaire des précipitations) produit une analyse
horaire des précipitations, en temps réel, conjuguant les données des radars et les pluviomètres. La nouvelle
version, mise en service début 2014, permet, grâce à une amélioration de son algorithme de calcul, une
meilleure représentation des lames d’eau au bénéfice des usagers.
50
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
>
5.
UN CENTRE DE
RECHERCHE DÉDIÉ
À LA MÉTÉOROLOGIE
ET AU CLIMAT
Le Centre national de recherches météorologiques de Météo-France (CNRM) coordonne et soutient les
activités de recherche de l’établissement.
Les objectifs du
CNRM sont de faire
progresser :
• les instruments de mesure et les méthodes
d’observation ;
•
la compréhension des processus physiques qui gouvernent l’environnement ;
• la prévision à courte échéance du temps,
de la qualité de l’air, de l’état des surfaces
continentales, de l’océan superficiel et du
manteau neigeux ;
•
la prévision des anomalies climatiques à
l’horizon de la saison et de la décennie ;
• les scénarios de changement climatique à
la fin du XXIe siècle et les impacts associés.
Organisé en unités de recherche ou de service,
le CNRM compte environ 300 agents titulaires
ou contractuels et 50 doctorants sur les sites de
Toulouse, Grenoble et Brest. Ses productions se
composent de publications scientifiques (120 articles publiés dans des revues à comité de lecture en 2014), de bases de données observées
(lors de campagnes de terrain) ou simulées (par
des modèles numériques) et de codes numériques. Il contribue également à l’enseignement
(écoles d’ingénieurs et masters) et à la diffusion
des connaissances scientifiques vers des publics
généralistes ou professionnels. Il dispose d’une
cellule spécialisée pour le transfert d’expertise.
Les unités de recherche, en cotutelle avec le Centre
national de la recherche scientifique (CNRS) et les
universités, sont évaluées tous les cinq ans par
le Haut conseil pour l’évaluation de la recherche
et de l’enseignement supérieur (HCERES), anciennement AERES. Le LACy (Laboratoire de l’atmosphère et des cyclones, la Réunion) a ainsi été
51
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
évalué très favorablement au début de 2014. Le
GAME (Groupe d’étude de l’atmosphère météorologique, Toulouse et Grenoble) a été évalué à la fin
de 2014 ; le rapport correspondant sera publié au
premier semestre 2015.
Le CNRM entretient des collaborations étroites
avec le CNRS, le Centre national d’études spatiales
<
>
(CNES), les universités de Toulouse, Grenoble, Brest,
la Réunion, et l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL) à
Paris. Il contribue aux travaux de l’Alliance nationale
de recherche pour l’environnement (AllEnvi) et aux
comités de programmes de l’Agence nationale de
la recherche (ANR). Il reçoit également des financements de la Commission européenne dans le cadre
des programmes H2020 et Copernicus.
5.1
DE LA PRÉVISION MÉTÉOROLOGIQUE
À L’ÉTUDE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Le GAME, qui a pour deuxième
tutelle le CNRS, est la principale unité de recherche. Il est le
maître d’œuvre des systèmes de
prévision numérique du temps
ARPEGE et AROME (voir chapitre 3), qu’il codéveloppe avec
le Centre européen de prévisions météorologiques à moyen
terme et dix-neuf pays européens ou méditerranéens dans
le cadre des consortia ALADIN
et HIRLAM. Ces systèmes sont
classés parmi les meilleurs du
monde pour la qualité de leurs
prévisions. En 2014, les chercheurs du GAME ont présenté
de nombreuses communications à la Conférence de Montréal sur les progrès de la prévision du temps, organisée sous
l’égide de l’Organisation météorologique mondiale.
travaux du Groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), notamment en publiant régulièrement
des scénarios climatiques
pour le XXI e siècle, qui sont
utilisés par des chercheurs du
monde entier pour évaluer les
impacts et les incertitudes du
changement climatique (voir
chapitre 2).
Concernant le climat, le GAME
contribue
activement
aux
5.2
INSTRUMENTATION INNOVANTE
ET CAMPAGNES DE MESURE
Les autres résultats du GAME ont surtout trait au
développement d’une instrumentation innovante
pour observer les processus en toutes conditions,
à la conduite des campagnes de mesures et à l’exploitation de ces campagnes pour faire progresser
les modèles numériques du temps et du climat.
L’étude du brouillard a, par exemple, progressé
grâce à un dispositif instrumental permettant
de couvrir la totalité du spectre de la taille
des gouttelettes d’eau et leurs interactions
avec les aérosols, déployé pendant plusieurs
hivers successifs dans le cadre du projet
PREVIBOSS (en collaboration avec l’IPSL).
Pour observer l’atmosphère plus loin du sol, de
52
Rapport Annuel 2014
nouvelles techniques d’observation sont développées, notamment les drones à voilure fixe, équipés
de capteurs atmosphériques miniaturisés, et les lidars Doppler capables de mesurer la turbulence.
RETOUR SOMMAIRE
<
>
de la campagne de mesure AMMA (Analyses multidisciplinaires de la mousson africaine) de 2006.
Un ouvrage à destination des prévisionnistes est
en cours de rédaction. Il sera utilisé dans plusieurs
pays d’Afrique.
Dans le domaine du climat urbain, de nouvelles
campagnes de mesures ont été conduites pour
documenter les liens entre le climat ressenti et les
choix d’urbanisme. Le modèle TEB (Town Energy
Budget) est mondialement utilisé pour calculer la
température dans les rues et le bilan énergétique à
l’échelle des quartiers.
L’analyse des résultats de la campagne HYMEX
(pluies intenses en Méditerranée, 2012) permet de
valider la représentation des mécanismes de précipitations dans le modèle AROME et d’améliorer
son couplage avec la surface océanique et avec les
modèles de prévision de crues rapides. Ces études
permettront également de mieux représenter la formation des eaux profondes de Méditerranée lors
des épisodes de mistral, avec un impact sur la prévision du climat futur dans cette région.
Le suivi en temps réel de chaque saison de mousson africaine se poursuit en collaboration avec des
prévisionnistes africains et constitue une retombée
Drone autopiloté équipé par le CNRM de capteurs
météorologiques. © Météo-France, Christophe Ciais.
FOCUS SUR LE CENTRE DE MÉTÉOROLOGIE MARINE
Le Centre de météorologie marine (CMM) de Brest est chargé de la mise en œuvre et de l’amélioration
permanente des systèmes de mesures à la mer, indispensables pour maintenir le niveau de qualité de
la prévision météorologique sur les zones côtières. Il opère des bouées ancrées au large des côtes
françaises de l’Atlantique (en coopération avec le Met Office UK), en Méditerranée et au large des
Antilles. Les sites de Méditerranée sont inclus dans le Service d’observation pour la recherche en
environnement « MOOSE », soutenu par le ministère de la Recherche. Le CMM déploie également
des bouées dérivantes sur les océans Atlantique, Arctique et Indien, notamment pour mesurer la
pression de surface qu’aucun autre système ne peut mesurer dans ces zones. Il contribue enfin à
l’équipement des navires commerciaux en stations de mesure automatiques. Le CMM coordonne le
programme européen E-SURFMAR au sein duquel collaborent les services météorologiques européens
pour améliorer l’observation météorologique en mer. Il soutient également la communauté scientifique
océanographique en déployant des bouées mesurant la température et la salinité de surface des
océans, permettant de calibrer et valider les mesures par satellites.
53
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
5.3
DES RECHERCHES
DEDIÉES À LA NEIGE
Le Centre d’études de la neige (CEN) de Grenoble
conduit des recherches pour améliorer la prévision du
risque d’avalanche, la prévision des crues de fonte nivale et l’évaluation des impacts du changement climatique en montagne.
En 2014, le CEN a commencé à évaluer un nouveau
système de simulation du manteau neigeux alpin en
forçant le modèle de neige Crocus avec le modèle
AROME à résolution 2,5 km et 500 m. Il a évalué l’utilisation des données satellite MODIS pour déterminer
la limite d’extension de la neige et certaines caractéristiques comme la taille optique des grains.
En 2014, des travaux du CEN, mettant en évidence
le rôle des poussières émises par les forêts nordcanadiennes dans la diminution de plus en plus précoce
de l’albédo du Groenland, ont fait l’objet d’une publication dans la revue Nature. Ils montrent notamment que ce
phénomène pourrait constituer un nouveau mécanisme
de rétroaction accélérant le réchauffement climatique.
Évolution de l’albédo vue par les satellites depuis 2003 pour
les points élevés (supérieurs à 2 000 m d’altitude) de la
calotte groenlandaise. Depuis 2008-2009, on observe une
baisse de l’albédo. Au cours de l’été, celle-ci est attribuée
au grossissement des grains et à l’élévation de température.
Au printemps, ces travaux ont montré qu’elle est également
due à une plus forte concentration en impuretés absorbantes
dans la neige de surface (d’après Dumont et al., 2014).
Évolution de l’indice d’impureté de la neige : carte de l’anomalie de l’indice d’impureté moyennée sur la période mai-juin (l’anomalie est calculée
par rapport à la moyenne pour 2003-2013) [d’après Dumont et al., 2014]. On distingue très nettement une anomalie positive à partir de 2009.
54
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
>
5.4
MIEUX CONNAÎTRE L’ATMOSPHÈRE
POUR LES BESOINS DE L’AÉRONAUTIQUE
L’activité de SAFIRE, le Service
des avions français instrumentés pour la recherche en environnement, a été soutenue. De
janvier à mars, la campagne
HAIC-HIWC s’est déroulée en
Australie. Cette campagne, financée par la Commission européenne, l’EASA (European
Aviation Security Agency) et la
FAA (Federal Aviation Adminsitration des USA), visait à caractériser les conditions givrantes
présentant des dangers particuliers pour l’aviation, suite à
l’accident d’un vol Air France
en 2010. Les acteurs majeurs
du monde aéronautique (Airbus,
Boeing, la NASA) ont participé à
cette opération. Les mesures réalisées seront utilisées pour définir une nouvelle réglementation.
La troisième partie de la campagne TC2, visant à caractériser
les conditions de formation des
trainées de condensation des
jets, a eu lieu en septembre, ainsi que diverses campagnes plus
courtes.
SAFIRE a également conduit
deux campagnes de mesures
qui tendent à évaluer la composition de l’atmosphère en Méditerranée (aérosols et composants
chimiques d’origine naturelle ou
industrielle), pour les besoins du
programme MISTRALS.
L’unité mixte de service SAFIRE (Météo-France, CNRS, CNES) est basée sur l’aéroport de Francazal
et opère trois avions au service de la communauté scientifique européenne. Elle fait partie du réseau
EUFAR (European Fleet for Airborne Research), qui regroupe 18 avions de 24 opérateurs européens,
et est coordonnée par le CNRM.
L’avion instrumenté ATR42 de SAFIRE. © Météo-France, Pascal Taburet
55
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
>
6.
RENFORCER
LES COOPÉRATIONS
INTERNATIONALES
La coopération internationale est essentielle en météorologie, sur le plan opérationnel et en matière
de recherche et de développement. Météo-France y prend toute sa part, à la fois au niveau mondial en
participant activement aux activités de l’Organisation météorologique mondiale et au niveau
européen au sein des divers organismes qui assurent la mutualisation et la coordination des moyens
à l’échelle continentale.
6.1
MÉTÉO-FRANCE ACTEUR
DE LA MÉTEOROLOGIE MONDIALE
La coopération internationale
est organisée au niveau mondial sous l’égide de l’Organisation météorologique mondiale
(OMM). Parmi les sujets à fort
enjeu figurent le changement climatique et les systèmes d’alerte
précoce. Météo-France apporte
son concours à la mise en place
et au fonctionnement de plusieurs
« Centres climatiques régionaux »,
mandatés par l’OMM pour synthétiser au mieux les diverses
informations de prévision saisonnière disponibles et les mettre à
disposition des communautés
utilisatrices. En matière d’alerte,
l’établissement est présent notamment via ses directions interrégionales outre-mer.
Sur le plan technique, MétéoFrance est un des acteurs
principaux du développement du
système d’information de l’OMM,
le WIS, qui vise à l’interopérabilité
et à l’ouverture des systèmes
de communication de données
météorologiques. La première
réunion du groupe de travail sur le
rôle et les fonctions des « Global
Information System Centres »
(GISC) au sein de ce système
s’est tenue à Toulouse en février
2014, avec la participation des
GISC du Japon, de l’Allemagne,
des États-Unis, de la Chine, du
Royaume-Uni, du Maroc, de la
Corée, de l’Australie, de la Russie,
de l’Inde, du Brésil et de la France.
56
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
La France est l’un des
quinze pays centralisant
et mettant à disposition
les informations
météorologiques.
6.2
COOPÉRATION EN EUROPE
ET DANS LE MONDE
En 2014, Météo-France a affirmé son rôle au sein
des institutions qui structurent la coopération au
niveau européen, à savoir :
• le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT), leader mondial
en prévision numérique à moyenne échéance ;
• l’organisation européenne pour les satellites météorologiques (EUMETSAT) qui a en charge la définition et la mise en œuvre du système d’observation satellitaire mutualisé au plan européen ;
• le groupement d’intérêt économique EUMETNET,
qui rassemble les services météorologiques européens pour conduire en commun certaines activités,
notamment en matière de systèmes d’observations.
LE PROGRAMME COPERNICUS
L’année a été marquée par la préparation et la
conclusion d’accords relatifs à plusieurs services
de Copernicus, programme de la Commission
européenne pour l’établissement d’une capacité
européenne d’observation de la terre.
Certains d’entre eux intéressent particulièrement la météorologie : le service changement
climatique (Climate Change Service), délégué
au CEPMMT (lui-même chargé de sous-traiter
environ les deux tiers de l’activité) ; le service
de surveillance de l’atmosphère (Atmosphere
Monitoring Service, successeur du programme
MACC), également avec le CEPMMT ; le service surveillance marine (Marine Monitoring Service, successeur de MyOcean), avec
Mercator Océan et enfin le développement et
les opérations d’une partie de la composante
spatiale du programme (capteurs Sentinelle-4
et 5 embarqués sur des satellites d’EUMETSAT,
satellites Jason-3 et Sentinelle-6), confiés à
EUMETSAT.
57
Rapport Annuel 2014
Ces accords de délégation, qui couvrent la période
2015-2020, marquent une étape significative
dans la répartition des rôles entre les échelons
nationaux et communautaires pour la météorologie
européenne.
ORGANISER DES SERVICES
AU NIVEAU EUROPÉEN
Concernant la coordination des services météorologiques européens, assurée par le groupement
EUMETNET (hors prévision numérique à moyenne
échéance confiée au CEPMMT et météorologie
satellitaire confiée à EUMETSAT), des réflexions
ont été entamées pour définir la stratégie à adopter dans des domaines tels que la fourniture de
services paneuropéens pour l’aéronautique et
pour la sécurité, ainsi que sur les questions de
politique de données et de propriété intellectuelle
des acquis du groupement. Les membres du
groupement ont par ailleurs validé la nomination
d’éric Petermann, de Météo-France, comme nouveau directeur exécutif d’EUMETNET à compter
du 1er janvier 2015.
RETOUR SOMMAIRE
<
>
DES RELATIONS PRIVILÉGIÉES
AVEC DES SERVICES
MÉTÉOROLOGIQUES DANS LE
MONDE ENTIER
Météo-France entretient des relations suivies
avec de nombreux services météorologiques
nationaux, non seulement en Europe mais aussi
dans d’autres régions du monde. Elles se concrétisent par des collaborations dans des projets de
développement, par exemple en modélisation numérique (projet ALADIN), ou bien par des actions
conjointes pour le développement des moyens,
ressources et compétences. L’École nationale de
la météorologie accueille ainsi pour des stages de
formation continue des météorologues du monde
entier, dans pratiquement tous les domaines
dévolus à un service météorologique. En 2014,
douze ressortissants étrangers ont par exemple
bénéficié du stage « Techniques et organisation
de la prévision à Météo-France », au cours duquel un panorama des activités du domaine de la
prévision météorologique et des méthodes utilisées par les prévisionnistes de Météo-France leur
a été présenté.
Image composée des données issues de satellites géostationnaires et défilants, le 18/09/2014 à 12 h 00 UTC : sur cette image,
plusieurs phénomènes tropicaux sont visibles. © Météo-France/CMS
58
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
7.
Un établissement
en mouvement
7.1
GESTION ADMINISTRATIVE
ET FINANCIÈRE
UNE POLITIQUE IMMOBILIèRE ACTIVE ORIENTÉE VERS LES
OPÉRATIONS DE SAUVEGARDE, LE DÉVELOPPEMENT D’UNE DÉMARCHE
VOLONTARISTE SUR LE PLAN ENVIRONNEMENTAL ET L’OPTIMISATION
DU PATRIMOINE
Au-delà des opérations courantes d’amélioration
du patrimoine, l’année 2014 a vu aboutir plusieurs
opérations immobilières emblématiques pour
l’établissement.
L’espace Clément Ader, bâtiment pionnier
du futur campus Montaudran Aérospace,
regroupant laboratoires de recherche et platesformes techniques, accueille désormais de façon
opérationnelle un des deux supercalculateurs de
Météo-France.
Par ailleurs l’opération de transfert du siège de
Météo-France s’est achevée en novembre 2014
avec la livraison du second bâtiment du site de
Saint-Mandé. L’établissement dispose ainsi sur ce
site de bâtiments neufs répondant à ses besoins
et aux nouvelles normes environnementales.
Parallèlement, Météo-France continue de
rationnaliser les quelques 140 sites qu’il occupe
en métropole et outre-mer afin de répondre
aux objectifs d’optimisation des moyens de
l’État et de réduction des dépenses publiques.
La réorganisation territoriale va entraîner sur la
période 2012-2017 une réduction significative du
nombre de sites. Météo-France est actuellement
à mi-parcours en termes de cessions de biens.
46 procédures de remises ont été engagées dont
26 auprès de France Domaine et 17 auprès de tiers
propriétaires, le solde étant des biens propres.
59
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
Second bâtiment du site de Saint-Mandé, accueillant les bureaux de Météo-France et de l’IGN.
© Météo-France, Pascal Taburet
UNE ORGANISATION DES FONCTIONS ADMINISTRATIVES ET
FINANCIÈRES EN CONSTANTE ADAPTATION
Pour faire face à la technicité des systèmes
financiers et à l’exigence des procédures d’audits,
de certifications des comptes et de certification
qualité, les fonctions support de Météo-France
sont engagées dans une démarche d’amélioration
continue et de professionnalisation toujours plus
grande. Répondre aux enjeux de performance
et de productivité nécessite une adaptation de
l’organisation. Celle-ci se traduit, par exemple, par
la mutualisation de certaines fonctions, qui s’est
poursuivie en 2014 sur le site de Toulouse.
Par ailleurs, le décret de novembre 2012 relatif à la
gestion budgétaire et comptable publique prévoit
la mise en place d’une comptabilité budgétaire,
distincte de la comptabilité générale, applicable
dès le 1er janvier 2016. L’introduction de la
comptabilité budgétaire poursuit deux objectifs :
améliorer le pilotage des organismes et des finances
publiques et aligner les cadres budgétaires de
l’État et des organismes pour faciliter l’évaluation
de la mise en œuvre des politiques publiques.
Météo-France se prépare à gérer ses opérations
en autorisations d’engagement et en crédits de
paiement en respectant les échéances imposées.
Les actions de sensibilisations menées en 2014
seront complétées par des actions de formation
en 2015 et la mise en place d’une nouvelle version
du système d’information pour répondre aux
nouvelles exigences.
60
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
>
DES PERSPECTIVES POUR 2015-2017 DANS LA DROITE LIGNE DU
CONTRAT D’OBJECTIFS ET DE PERFORMANCE 2012-2016
L’exercice budgétaire 2014 a été marqué par une
forte tension budgétaire avec une baisse sensible
des ressources dont dispose l’établissement
(subvention pour charges de service public en
baisse de plus de 12 M€, baisse des recettes
commerciales…). Les principales opérations planifiées ont toutefois pu être menées à bien. Par
ailleurs, à l’issue de cet exercice, les finances de
Météo-France restent solides avec un fonds de
roulement s’élevant à 38,1 M€ (soit un montant
correspondant à environ 36 jours de fonctionnement).
Pour le triennal 2015-2017, les perspectives retenues s’inscrivent d’ailleurs toujours dans la ligne
fixée par le Contrat d’objectifs et de performance
conclu avec l’État qui fait référence aux missions
de sécurité et de service public de Météo-France.
Les investissements prendront en compte la rénovation et l’extension des réseaux d’observation
(systèmes sol et radars en particulier) ainsi que
les opérations indispensables au fonctionnement
du supercalculateur (renouvellement des équipements de stockage, mise à niveau des infrastructures réseaux du Centre national de calcul).
Évolution des dépenses
hors frais de personnel (en millions d’euros).
Fonctionnement courant
Investissement
EUMETSAT
140
120
39,26
100
33,50
29,17
33,50
42,21
21,44
18,91
35,61
80
31,73
18,60
28,55
12,86
60
40
60,40
56,23
57,94
54,36
54,06
54,97
2009
2010
2011
2012
2013
2014
20
0
Compte
financier
61
<
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
Évolution et répartition des ressources
de l’établissement par origine (en millions d’euros).
Subvention de l’Etat
Autres produits
Subvention EUMETSAT
Prestations de services et vente de produits
Redevances aéronautiques
Financements extérieurs
400
10,13
16,74
7,53
7,46
5,65
350
4,85
39,98
38,56
35,86
87,25
85,55
85,55
31,46
41,51
39,98
300
85,55
85,23
83,23
250
7,47
6,72
8,55
7,84
200
30,70
37,06
4,21
7,28
30,70
39,41
33,21
27,21
150
100
184,30
191,66
197,35
204,33
211,35
199,23
2009
2010
2011
2012
2013
2014
50
0
Compte
financier
>
62
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
>
7.2
LES RESSOURCES HUMAINES
EFFECTIFS ET RÉPARTION DES AGENTS DE L’ÉTABLISSEMeNT
PAR CATÉGORIE D’EMPLOI (PERSONNES PHYSIQUES) FIN 2014
Cadres supérieurs
35
138
173
Ingénieurs et chercheurs
285
658
943
Techniciens supérieurs
345
1322
1667
Administratifs
et ouvriers d’État
300
248
548
Total
965
2366
3331
Météo-France a préparé en
2014 son premier bilan de
diversité professionnelle, répondant ainsi au protocole
d’accord relatif à l’égalité
hommes-femmes, à la place
des seniors au sein de l’établissement et à celle des personnes en situation de handicap. Ce rapport dresse un état
des lieux très détaillé et permet de mesurer précisément
les efforts qui doivent encore
être entrepris dans le but de
faire de la mixité et de l’égalité professionnelle une réalité.
Afin de répondre aux besoins
d’évolution de l’établissement,
des outils d’accompagnement
ont été mis en place. Après une
phase d’expérimentation en
2013, Météo-France a instauré
un cadre général définissant les
conditions du télétravail et un
cadre dérogatoire destiné aux
agents touchés par une des fermetures d’unité lors des restructurations territoriales.
Une nouvelle instance a été créée
avec le Conseil de la formation
permanente, qui garantira un pilotage et une concertation des
programmes de développement
des compétences au niveau
national.
L’établissement a par ailleurs
poursuivi l’accompagnement
individualisé des agents concernés par les restructurations
territoriales.
Enfin, l’année a été marquée par
les premières évaluations des
compétences aéronautiques,
désormais obligatoires au regard
des réglementations internationales (voir chapitre 1).
63
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
>
7.3
FORMATION
L’ÉCOLE NATIONALE
DE LA MÉTÉOROLOGIE EN BREF
L’École nationale de la météorologie (ENM) est une école
d’ingénieurs, membre de la Conférence des grandes
écoles, de l’Institut national polytechnique (INP) de Toulouse et du réseau des écoles supérieures du développement durable.
Elle accueille chaque année environ 150 étudiants en formation initiale (en cycle ingénieur, technicien, master ou
mastère spécialisé).
L’ENM coordonne en parallèle la formation permanente
de tout le personnel de Météo-France, dont 40 % s’effectue directement dans ses murs. Elle propose également
au public intéressé par la météorologie et les sciences du
climat une série de stages qui vont de la sensibilisation
scientifique à la maîtrise opérationnelle.
UNE NOUVELLE FORMATION EN ÉCO-INGÉNIERIE
Un nouveau mastère spécialisé en éco-ingénierie
a ouvert ses portes à l’ENM à la rentrée 2014. Il
s’agit d’une formation de l’INP de Toulouse, dont
l’ENM assure la direction des études. Elle associe
les sept écoles de l’institut autour des sept thématiques qui composent la formation : climat, science
du vivant, agronomie, énergie, chimie, agriculture,
biodiversité.
Le programme, d’une durée d’un an, vise à donner les méthodes et les outils pour conduire efficacement des projets interdisciplinaires relatifs à
la transition environnementale, écologique et énergétique, en réponse à une demande toujours plus
forte de la société, et des entreprises en particulier, sur ces thématiques.
Le mastère est ouvert aux étudiants de niveau
bac+5 et aux professionnels expérimentés. Douze
participants ont été accueillis en septembre 2014
à l’ENM pour cette première session.
64
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
<
>
UN NOUVEAU DIPLÔME :
TECHNICIEN DES MÉTIERS
DE LA MÉTÉO
DES RESSOURCES
PÉDAGOGIQUES MISES
EN VALEUR
La formation des techniciens supérieurs de la
météorologie, dont le corps regroupe plus de
la moitié du personnel de l’établissement, a été
refondue pour la rentrée 2014. La spécialité exploitation a été mutualisée cette année avec la
formation des sous-officiers des trois armées
spécialisés en météorologie.
OCTOPUS (Outil de consultation et de traitement
de ressources pédagogiques à usage scientifique), nouvelle bibliothèque en ligne des ressources pédagogiques de l’ENM, a été ouverte
à l’automne 2014. Cet outil, basé sur l’applicatif Nuxéo, rassemble tous les manuels, notes
de cours et supports d’enseignement utilisés à
l’ENM. Il propose également une série d’enregistrement de conférences et de supports interactifs, et un espace de travail collaboratif.
Cette refonte s’est attachée, en parallèle de la
rationalisation des enseignements, à renforcer
les aspects liés à l’océanographie et à la submersion marine¸ à introduire dans la formation les
sciences du climat, et le changement climatique
en particulier, ainsi que les nouvelles exigences
internationales dans le domaine de la prévision
aéronautique.
UNE OFFRE DE
FORMATION
CONTINUE
RENOUVELÉE ET
PLUS ACCESSIBLE
Tout en maintenant une offre de
formation continue de bon niveau, l’établissement s’est engagé dans une évolution des modalités d’organisation afin d’en
faciliter l’accès, notamment par
le recours accru à la formation
d’intervenants locaux qui animent des sessions en régions
et l’utilisation de la formation à
distance.
Des actions entreprises en 2013
ont été poursuivies, notamment
le dernier volet des formations
aux métiers de la climatologie
« COCLICO » pour la métropole et
le lancement du volet outre-mer
Associé à l’école numérique de MétéoFrance, plateforme interactive d’enseignement,
OCTOPUS complète le dispositif des outils
numériques de l’ENM, support d’une formation
efficace et ouverte aux nouvelles pédagogies.
qui se poursuivra en 2015.
Le réseau de formateurs au
nouvel outil des prévisionnistes
SYNOPSIS, constitué fin 2013, a
permis de mener en 2014 environ 180 sessions de formations
des utilisateurs dans toutes les
régions métropolitaines.
L’année 2014 a vu également
l’achèvement du projet triennal
de formation des cadres aux
risques psychosociaux. Le bilan
de ces formations est très positif,
tant en matière de participation
(plus de 450 cadres formés) que
de qualité de la formation.
Au total, les actions de formation
permanente réalisées en 2014
ont permis à 2 400 salariés, soit
72 % de l’effectif, de suivre au
moins une formation. La durée
de formation par agent atteint en
moyenne cette année 4,57 jours.
Une consolidation de l’organisation de la formation permanente
a été engagée, avec la constitution du Conseil de la formation
permanente et la rédaction d’un
plan de formation biannuel 20152016, proposé en amont de la
procédure budgétaire 2015. Un
appel d’offre a été lancé en fin
d’année pour la mise en œuvre
d’une formation pour le management qui devrait débuter en
2015 et concerner environ 450
cadres sur 3 ans.
65
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
7.4
ÉCO-RESPONSABILITÉ
L’objet même des missions de Météo-France
en fait directement un acteur du développement
durable. L’établissement est en effet fortement
investi dans le domaine de l’étude du climat et
du changement climatique et, plus largement,
des sciences de l’environnement. Ses prévisions météorologiques contribuent, pour divers
secteurs économiques qui les utilisent (énergie,
agriculture, transport routier, navigation aérienne...), à une gestion plus respectueuse de
l’environnement. Météo-France réalise également des prévisions intéressant directement la
qualité de l’environnement (qualité de l’air, dispersion de polluants dans l’atmosphère en cas
d’accident industriel).
Mais, au-delà de son champ d’activité, l’établissement a souhaité inscrire une démarche
d’éco-responsabilité dans son fonctionnement
au quotidien. Cette démarche d’amélioration
continue, engagée dès 2004, cohérente avec
les directives adressées par l’État à ses services, s’attache notamment aux déplacements,
au parc automobile, à l’empreinte énergétique
du bâti, au bilan des émissions de gaz à effet
de serre...
Cette politique d’éco-responsabilité de MétéoFrance a été formalisée en avril 2013 à travers
un « Plan administration exemplaire » (PAE),
dans la continuité naturelle des actions déjà
engagées précédemment. Ce PAE constitue
le cadre principal qui guide les actions
au quotidien et témoigne de l’importance
qu’accorde l’établissement à la préservation de
l’environnement.
En 2014, Météo-France a engagé une démarche
lui permettant d’atteindre un niveau équivalent
à la certification environnementale ISO 14001,
en intégrant des exigences déclinant les
engagements dans le domaine de l’écoresponsabilité, en complément des exigences
préexistantes dans le domaine de la qualité et
pour lesquelles Météo-France est certifié ISO
9001. L’applicabilité de cette démarche a été
testée fin 2014 sur deux grands services, en
perspective d’une généralisation en 2015.
Les efforts consentis en matière de réduction
des émissions de gaz à effet de serre liées aux
consommations d’énergie et aux déplacements
professionnels illustrent également la volonté
de Météo-France de tenir ses engagements.
À titre d’exemple, une action d’importance a
été menée afin de rendre le parc de véhicules
plus vertueux en matière d’émission de CO 2, en
cohérence avec la législation en vigueur sur le
sujet. Cette démarche a permis de réduire les
émissions de CO 2 correspondantes de plus de
25 % depuis 2009. À cela vient s’ajouter une
forte utilisation de la visioconférence ou de la
web conférence, limitant ainsi les besoins de déplacements aériens.
66
Rapport Annuel 2014
7.5
LE RENOUVELLEMENT
DE LA CERTIFICATION
ISO 9001 DE MÉTÉO-FRANCE
Le système de management de la qualité est au
cœur du fonctionnement de l’établissement. Il
répond à un triple objectif : assurer au mieux
l’écoute des clients et partenaires, améliorer en
continu les services à leur bénéfice et mesurer
l’atteinte des objectifs. Au-delà de la certification
et de son maintien, l’objectif est de renforcer
continuellement la culture et les pratiques de
Météo-France vers les bénéficiaires, de placer le
client au centre des préoccupations pour accomplir
les missions de la façon la plus efficace possible. Ces
principes généraux sont formalisés et déclinés dans
une documentation qualité, qui encadre les modes
de fonctionnement des différents services, et dont la
mise en œuvre fait l’objet d’une certification ISO 9001.
Certifié depuis 2006, Météo-France s’était vu
attribué la certification ISO 9001 version 2008 pour
la dernière fois début 2012, pour une durée de trois
ans. Dans le cadre de cette certification, des audits
annuels de suivi sont mis en œuvre.
Météo-France s’est attaché, en 2014, à donner
suite aux constats et recommandations formulés
par l’auditeur externe fin 2013 à l’issue de la seconde campagne d’audits de suivi. Par ailleurs,
l’établissement s’est soumis à une nouvelle campagne d’audits externes afin de renouveler cette
certification ISO 9001. Ces derniers se sont déroulés avec succès et ont permis à Météo-France
d’obtenir de nouveau cette certification le 30 janvier
2015.
Au-delà de la mise en œuvre de son système qualité,
Météo-France le fait évoluer de façon continue, afin
de le simplifier autant que possible, conformément
à son contrat d’objectif.
RETOUR SOMMAIRE
<
>
67
Rapport Annuel 2014
RETOUR SOMMAIRE
<
>
annexes
Glossaire des sigles,
acronymes et abréviations
AEARP : Assimilation d’ensemble associée au
modèle ARPEGE
DREAL : Direction régionale de l’environnement, de
l’aménagement et du logement
ALADIN : Modèle d’aire limitée, adaptation
dynamique, développement international ;
ALADIN est aussi un consortium de collaboration
scientifique dans le domaine
de la modélisation de l’atmosphère
DRIAS : D onner accès aux scénarios climatiques
régionalisés français pour l’impact et l’adaptation de
nos sociétés et environnements
ANTILOPE : Analyse par spatialisation horaire des
précipitations
AROME : Application de la recherche à l’opérationnel
à méso-échelle (modèle de prévision
numérique à haute résolution de Météo-France)
ARPEGE : Action de recherche petite échelle grande
échelle (modèle de prévision numérique
à grande échelle de Météo-France)
CEN : Centre d’études de la neige de Météo-France
CEPMMT : Centre européen pour les prévisions
météorologiques à moyen terme
CERFACS : Centre européen de recherche et de
formation avancée en calcul scientifique
CMIP : Coupled Model Intercomparison Project
DSAC : Direction de la sécurité de l’aviation civile
DSNA : Direction des services de la navigation
aérienne
DWD : Service météorologique national allemand
ENM : École nationale de la météorologie
EPTB : Établissement public territorial de bassin
E-SURFMAR : Programme d’observation marine de
surface d’EUMETNET
EUMETNET : European Meteorological Network
EUMETSAT : European organization for the
exploitation of Meteorological Satellites
EUPORIAS : E uropean Provision Of Regional Impacts
Assessments on Seasonal and decadal
timescales
CNES : Centre national d’études spatiales
EURO-CORDEX : European - Coordinated Regional
climate Downscale Experiment
CNRM : Centre national de recherches
météorologiques
GAME : Groupe d’étude de l’atmosphère
météorologique
CNRS : Centre national de la recherche scientifique
GEODE4D : P rogramme permettant de produire et
gérer des données géographiques
et environnementales
CREDOC : Centre de recherche pour l’étude et
l’observation des conditions de vie
CROCUS : Modèle de simulation numérique du
manteau neigeux développé par Météo-France
CUE : Ciel unique européen
DGA : Direction générale de l’armement
DGEC : Direction générale de l’énergie et du climat
DGPR : Direction générale de la prévention des
risques
GIEC : Groupe intergouvernemental d’experts sur
l’évolution du climat
HAIC/HIWC : High Altitude Ice Crystal/High Ice
Water Content
HIRLAM : H igh Resolution Limited Area Model ;
HIRLAM est aussi un consortium de collaboration
scientifique dans le domaine de la modélisation de
l’atmosphère
68
Rapport Annuel 2014
HYMEX : Hydrological cycle in the Mediterranean
Experiment
IAGOS : Integration of routine Aircraft measurements
into a Global Observing System
IASI : Interféromètre atmosphérique de sondage
infrarouge
IBCS : Intergovernmental Board on Climate Services
IFREMER : Institut français de recherche pour
l’exploitation de la mer
IPSL : Institut Pierre-Simon Laplace
IRD : Institut de recherche pour le développement
ISBA : Interactions sol-biosphère-atmosphère
LATMOS : Laboratoire atmosphères, milieux,
observations spatiales
LEGOS : Laboratoire d’études en géophysique et
océanographie spatiales
LISA : Laboratoire interuniversitaire des systèmes
atmosphériques
LTHE : Laboratoire d’étude des transferts en
hydrologie et environnement
MED-CORDEX : Mediterranean - Coordinated
Regional climate Downscale Experiment
MEDDE : Ministère de l’Énergie, du Développement
durable et de l’Écologie
MENESR : Ministère de l’Éducation nationale, de
l’Enseignement supérieur et de la Recherche
MET OFFICE : Service météorologique national
britannique
MISTRALS : Mediterranean Integrated Studies at
Regional And Local Scales
MODIS : Moderate-Resolution Imaging
Spectroradiometer
MOOSE : Mediterranean Ocean Observing System on
Environment
MOZAIC : Measurement of Ozone by Airbus In
service aircraft
NASA : National Aeronautics and Space
Administration
OACI : Organisation de l’aviation civile internationale
RETOUR SOMMAIRE
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OMM : Organisation météorologique mondiale
ONERC : Observatoire national sur les effets du
réchauffement climatique
PACOME : Plate-forme d’acquisition et de collecte
d’observations météorologiques étendues
PEARP : Prévision d’ensemble ARPEGE
PREVIBOSS : P révisibilité à courte échéance de la
variabilité de la visibilité dans le cycle de vie
du brouillard à partir de données d’observation sol et
satellite
RCSM : Regional Climate System Model
SAFEGE : Société anonyme française d’étude de
gestion et d’entreprises
SAPHIR : Sondeur atmosphérique du profil
d’humidité intertropicale par radiomètre
SESAR : Single European Sky Air traffic management
Research
SHOM : Service hydrographique et océanographique
de la marine
SMEAG : Syndicat mixte d’études et d’aménagement
de la Garonne
SPC : Services de prévision des crues
SPECS : S easonal-to-decadal climate Prediction for
the improvement of European Climate Services
SURFEX : Surface externalisée
SYNERGIE : S ystème numérisé d’exploitation
rationnelle et de gestion interactive et évolutive
des informations météorologiques pour le
prévisionniste
SYNOPSIS : Système numérique orienté prévision,
conseil et expertise
SYNPA : SYNERGIE-Next pour les armées
UPMC : Université Pierre et Marie Curie
UVSQ : Université de Versailles Saint-Quentin-enYvelines
VAAC : Volcanic Ash Advisory Centres
WIS : WMO Information System
WMO : World Meteorological Organization (OMM en
français)
69
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RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
Organigramme de Météo-France au 1er mars 2015
PRÉSIDENT-DIRECTEUR-GÉNÉRAL
Jean-Marc Lacave
DIRECTEUR
GÉNÉRAL ADJOINT
DIRECTEUR
GÉNÉRAL ADJOINT
Alain Soulan
Olivier Gupta
7 INTERRÉGIONS
EN MÉTROPOLE
• ÎLE-DE-FRANCECENTRE
Marie-Geneviève Renaudin
• NORD
Claudine Bourhis
• NORD-EST
Yves Grégoris
• CENTRE-EST
Dominique Landais
• SUD-EST
Françoise Marche
STRATÉGIE
Christophe
Maocec
SECRÉTARIAT
GÉNÉRAL
Christophe
Maocec (PI)
COMMUNICATION
Marie-Ange
Folacci
RESSOURCES
HUMAINES
Yve
Ferry-Delétang
• SUD-OUEST
Gwenaëlle Hello
• OUEST
Muriel Gavoret
4 INTERRÉGIONS
en OUTRE-MER
SYSTÈMES
D’OBSERVATIONS
ET
D’INFORMATION
Emmanuel Legrand
PRÉVISION
ET
CLIMATOLOGIE
François
Lalaurette
CENTRE
DE
TOULOUSE
Monique
Ciccione
ÉCOLE
NATIONALE
DE LA
MÉTÉOROLOGIE
Jean-Marc Bonnet
COMMERCE
Emmanuel
Cloppet
NUMÉRIQUE ET
MÉDIAS
Claude Gaillard
RECHERCHE
Philippe
Bougeault
QUALITÉ
Joël
Poitevin
• ANTILLES-GUYANE
Victorine Pérarnaud
• LA RÉUNION
David Goutx
• POLYNÉSIE FRANÇAISE
Yann Guillou
• NOUVELLE-CALÉDONIE
Philippe Frayssinet
>
70
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
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Conseil d’administration de Météo-France au 1er janvier 2015
(Les représentants sont cités selon l’ordre du décret n° 93-861 du 18 juin 1993
portant création de l’établissement public Météo-France)
Représentants de l’État
(titulaires)
eprésentants de l’État
R
(suppléants)
Nommés sur proposition
du ministre en charge de(s) :
Général de division aérienne
Emmanuel De ROMEMONT
Colonel Philippe ARNAUD
La défense
M. Georges-André MORIN
Mme Rosine TRAVERS
L’agriculture
M. Yoann BARBESOL
M. ou Mme X.
Le budget
M. Philippe PUJES
M. Marc BELLOEIL
La recherche
Mme Patricia BLANC
M. Marc JACQUET
L’environnement
M. ou Mme X.
M. Philippe LEMOING-SURZUR
L’intérieur et des départements et
territoires d’outre-mer
M. Maurice GEORGES
M. Jean-Luc LE LIBOUX
Transports
M. Jean-Paul ALBERTINI
M. Laurent TAPADINHAS
Transports
Personnalités qualifiées
Fonctions
Organismes
M. Jean-Marc LACAVE
Président-directeur général
Météo-France
M. Nicolas BOULOUIS
Vice-président du Conseil,
Conseiller
Conseil d’État
Mme Catherine JUDE
Directrice du contrôle
des opérations
Air France
M. ou Mme X.
-
-
Représentants du personnel de Météo-France
(titulaires)
Représentants du personnel de Météo-France
(suppléants)
M. Lionel ALTHUSER
M. Vincent DAVAL
M. Serge TABOULOT
M. Jean-Luc CAMILLERI
M. Cédric BIRIEN
M. Frédéric PERIN
M. José CHEVALIER
Mme Christine BERNE
Mme Cécile GUYON
M. Ludovic MAGNOULOUX
M. Antoine LASSERRE-BIGORRY
M. Gilbert GUYOMARC’H
Participants au conseil
d’administration
Fonctions
Organismes
M. Jean GANIAGE
Contrôleur financier
MEDDE
Mme Claire JOLY
Agent comptable principal
(par intérim)
Météo-France
M. Olivier GUPTA
Directeur général adjoint
Météo-France
M. Alain SOULAN
Directeur général adjoint
Météo-France
M. Christophe MAOCEC
Directeur de la stratégie
Météo-France
Mme Cécile ARCADE
Secrétaire générale
Météo-France
71
RETOUR SOMMAIRE
Rapport Annuel 2014
Comité scientifique consultatif
au 1er janvier 2015
Personnalités Choisies
Organismes
Mme Anny CAZENAVE (présidente)
LEGOS
M. Jean-Dominique CREUTIN
LTHE
Mme Danièle HAUSER
LATMOS
M. Andrew LORENC
UK Met Office
M. Gilles BERGAMETTI
LISA
M. Jean-Pascal van YPERSELE
Université catholique de Louvain
Personnalités designées par les organismes
Organismes
Mme Isabelle BENEZETH
MEDDE
M. Jean-Marie FLAUD
MENESR
M. Pierre HUGUET
DGA
M. Serge JANICOT
IRD
M. Philippe VEYRE
CNES
M. Frédéric HOURDIN
CNRS
M. Yves BRUNET
INRA
Mme Fabienne GAILLARD
IFREMER
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© Météo-France 2015
Dépôt légal avril 2015
ISSN : 1166-732X
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Coordination éditoriale : Direction de la communication
Conception graphique : Agence SBBA
Imprimé sur du papier écologique
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