Aimant permanent 1
Aimant permanent
Photo d'un aimant lévitant au-dessus d'un supraconducteur.
Un aimant permanent ou aimant dans le
langage courant, est un objet fabriqué dans
un matériau magnétique dur, c’est-à-dire
dont le champ rémanent et l'excitation
coercitive sont grands (voir ci-dessous).
Cela lui donne des propriétés particulières
liées à l'existence du champ magnétique,
comme celle d'exercer une force d'attraction
sur tout matériau ferromagnétique.
Histoire
L'histoire des aimants commence dans
l'Antiquité. En Chine, puis un peu plus tard
en Grèce, les hommes découvrent une pierre
noire, la pierre d'aimant, qui a l'étrange
pouvoir d'attirer le fer. Qui plus est, cette pierre a la capacité de transmettre son pouvoir au fer[1]. Dans l'Antiquité,
Pline l'ancien écrivait : « Il y a auprès du fleuve Indus deux montagnes, dont l'une retient et l'autre repousse toute
espèce de fer (XXXVI, 25); de la sorte, si l'on porte des clous aux souliers, dans l'une on ne peut pas retirer son pied,
dans l'autre on ne peut pas le poser[2]. »
Partout où ces étonnantes propriétés de la magnétite sont remarquées, apparaissait la tentation de l'associer à la
magie : « Une pierre d'aimant placée sous l'oreiller d'une épouse infidèle avait le pouvoir, disait-on, de lui faire
avouer sa faute. La croyance populaire attribuait à l'aimant une telle force qu'un seul fragment suffisait pour guérir
toute sorte de maux et même servir de contraceptif[1]. » Vers l'an Mille, en Chine, la boussole (appelée «‡aiguille du
sud‡»[3]), première application de la propriété d'aimantation, fait son apparition dans la navigation maritime. Cette
boussole ou marinette est constituée d'une aiguille de fer aimantée par contact avec la pierre d'aimant, sera introduit
en Europe environ deux siècles plus tard. Le champ magnétique terrestre à l'origine de l'aimantation de la magnétite
a permis à l'homme muni d'une marinette de mieux se situer dans l'espace et donc de l'explorer. Christophe Colomb,
à l'aide de son compas, peut ainsi filer droit sur « Cipangu »[4]. Samuel Purchas fait remarquer un siècle à peine après
la mort de Colomb que « la pierre d'aimant est la pierre angulaire[5], la semence même d'où nait la découverte. »
William Gilbert, dans son De Magnete (1600), effectue pour la première fois la distinction entre corps électriques (il
introduit ce terme) et magnétiques. Il assimile la Terre à un aimant, note les lois de répulsion et d'attraction des
aimants par leur pôle et l'influence de la chaleur sur le magnétisme du fer. Il donne aussi les premières notions sur
l'électricité, dont une liste des corps électrisables par frottement. Les propriétés d'aimantation sont alors
indissociablement liées à la magnétite. Encore jusqu'à très récemment, un aimant est défini comme « un oxyde
naturel de fer qui attire le fer et quelques métaux[6]. »
La magnétite (Fe3O4) n'est pas le seul composé aimant. Les mêmes propriétés ont été trouvées dans de nombreux
autres composés minéraux. Les applications se sont multipliées. Aujourd'hui, on trouve des aimants dans des
domaines aussi divers que la santé, les moteurs électriques qui sont, de fait, des moteurs magnétiques, les
télécommunications, etc[4].
Le volume de vente d'aimants dans le monde occidental qui dépassait dix milliards de Francs (1,5 milliard d'Euros)
par an en 1994[7]reflète leur importance dans le monde actuel[4].