L’information binaire ISN
2L’octet :
la seule manière de manipuler des informations un tant soit peu complexes à l’aide de bits est
d’agréger ensemble ces derniers. De fait, c’est exactement ainsi que procède
un processeur, qui ne manipule les
bits QUE regroupés ensemble, par paquets de longueur fixe.
De manière très imagée, il serait donc pertinent de dire que les ordinateurs avalent leurs données binaires par
"bouchées" de taille toujours identique. Il s’agit d’ailleurs d’une caractéristique si essentielle pour un type donné de
processeur qu’elle participe à la définition de son architecture.
De fait, la métaphore plut tellement aux pionniers de l’informatique que ceux-ci décidèrent d’appeler "bouchée" -
ou "morsure" - (en anglais "bite") le n-uplet de bits constituant l’unité de traitement de leurs puces savantes.
Tout cela était charmant, mais il s’avéra rapidement que, même pour un ingénieur américain, le duo de termes
"bit" - "bite" prêtait légèrement à confusion. Le plus littéraire d’entre eux émit alors l’hypothèse de remplacer le "i"
par un "y" : le byte était né !
Or, à l’aube des années 80, à l’heure où la micro-informatique commençait à devenir
grand
moyen public, les
ordinateurs à la mode mâchaient leurs données par bouchées de huit bits. En arrivant en francophonie, le "byte"
fut donc élégamment traduit en octet,pour qualifier un 8-uplet.
Combien de valeurs différentes est-il possible de coder avec un seul octet ?
28= 256
Le léger problème est qu’en gagnant de la puissance, les processeurs aiguisèrent également leur appétit et furent
conçus pour avaler des bouchées toujours plus grandes. S’appuyant sur la définition historique du "byte", il eût été
logique que la taille du byte augmentât avec ces évolutions successives. Oui mais voilà ! Quelques années avaient
suffi à faire de l’égalité "1byte = 8 bits" le "E = mc2" de l’informaticien du dimanche.
Tant pis pour la définition originelle du byte ! D’unité évolutive définissant le nombre de bits d’une unité de
traitement des processeurs, le byte se vit ainsi figé pour l’éternité égal à huit bits, nouvel étalon universel pour
définir la taille des fichiers binaires.
Libérez d’ores et déjà une zone très accessible de votre cerveau pour y graver cette égalité fondamentale :
1byte (unité B) = 1 octet (unité o) = 8 bits (unité b)
La communauté internationale dans son ensemble utilise le nom de « byte » plutôt que le terme « octet » qui est
francophone.
super-unités de l’octet (byte prefixes) :
Pendant longtemps, on nous a appris que 1 kilo-octet valait 1024 octets, or
depuis décembre 1998, l’organisme international IEC a normalisé ce système : Un Kilo-octet (Ko) = 1 000 octets
Mais c’était sans compter sur le manque d’harmonie entre les différents acteurs de l’industrie du secteur. En effet, alors que les fabricants
de mémoire continuent d’exprimer la capacité de leurs barrettes en unités binaires (1 Go = 1.024 Mo), les fabricants de disques durs ou
de réseaux de communication ont, eux, décidé d’adopter la définition historiquement décimale des super-unités (pour laquelle 1 Go
= 1.000 Mo). Situation kafkaïenne lorsque l’on sait qu’un disque dur stocke pourtant des fichiers dont la taille est exprimée, elle, en
super-unités binaires !
Du coup, cette organisation a défini le kilobinaire(kibi) avec tous les préfixes habituels
un kibibit = 128 octets puisqu’un kibibit vaut 1.024 bits (kibi = préfixe binaire) et que 1 octet = 8 bits,
on retrouve donc bien 1 kibibit = 128 octets.
Nous avions laissé nos processeurs avaler leurs données par bouchées de huit bits, c’est-à-dire d’octets. En l’espace de quelque vingt
années, pourtant, les processeurs augmentèrent la taille de ces bouchées à 16, puis 32 et jusqu’à 64 bits pour les processeurs actuels.
Ainsi, un mot défini le nombre de bits qu’un processeur manipule en une seule fois. Il est d’ailleurs assez fréquent de trouver l’expression
"mot machine" afin d’insister sur l’aspect purement technologique du terme.
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