Etat membre de trouver du soutien sur les marchés financiers ou auprès de ses partenaires
européens en cas de crise. Le tout sans guerre des monnaies fratricide.
• Une zone qui pèse dans la régulation internationale, par exemple dans la régulation
financière, la lutte contre les paradis fiscaux. La voix européenne est entendue, parfois
crainte, dans les enceintes internationales où elle a su s’organiser (essentiellement l’OMC). Il
lui appartient de s’organiser pour peser plus efficacement au FMI, à l’OCDE, au G20, au
Comité de Bâle. Seule, la France n’a aucune chance de peser dans le débat international.
Pourquoi le démantèlement de l’euro n’est pas la solution
• Nos principaux problèmes ne sont pas dus à l’euro. Nous avons la même monnaie que
l’Allemagne et pourtant de bien moins bonnes performances que l’Allemagne à l’exportation.
Le dynamisme de nos dépenses de santé n’est pas dû à l’euro. Notre droit du travail touffu
n’est pas dû à l’euro. Notre politique du logement inefficace n’est pas due à l’euro. Notre
émiettement territorial n’est pas dû à l’euro, etc.
• Ce serait la guerre des monnaies à l’intérieur de l’Europe. Nous avons déjà vécu la
vulnérabilité d’un régime de change fixe (cf. nombreuses crises, dont la crise européenne de
1992-1993). L'idée d'une monnaie commune pour le commerce extérieur et d'une monnaie
nationale est un leurre. Il combine en effet tous les inconvénients de l'euro sans les
avantages. Le seul véritable régime alternatif est le régime de change flottant, comme
aujourd’hui entre l’euro et le dollar. L’artisan du sud-est ne serait plus à l’abri d’une soudaine
dépréciation de 20% de la lire italienne ; le maraîcher du Languedoc ne serait plus à l’abri
d’une soudaine dépréciation de 20% de la peseta espagnole, etc. Il est contradictoire de se
plaindre de la « guerre des monnaies » au niveau mondial et de la souhaiter au sein de
l’Union européenne.
• Les taux d’intérêt augmenteraient en France car les marchés auraient moins confiance dans
la stabilité de la monnaie française.
• Les entreprises françaises devraient s’endetter en monnaie étrangère, et donc supporter le
risque de change. Elles seraient obligées de gérer une trésorerie dans chacune des monnaies
européennes dans lesquelles elles ont une activité.
• A moins de mimer la politique de la BCE (mais alors, à quoi bon revenir au franc), l’inflation
ressurgirait en France, rognant le pouvoir d’achat des plus modestes (lesquels ont peu de
possibilités de s’en protéger)
• Les dettes privées qui devraient être renégociées une par une avec les créanciers (avec une
probable inégalité de traitement entre gros et petits débiteurs). Les procédures judiciaires
pourraient traîner de nombreuses années. La crise monétaire argentine de 2002 n’est
toujours pas réglée à ce jour.
• Les dettes publiques étrangères étant pour la plupart re-libellées unilatéralement dans les
nouvelles monnaies nationales, l’épargnant comme le contribuable français perdraient sur
les prêts consentis aux pays européens dont les monnaies se déprécieraient.
• Un démantèlement de l’euro mettrait en péril le marché unique, lequel serait rapidement
remis en cause par les distorsions réelles ou supposées de concurrence introduites par les
fluctuations monétaires. Pour comprendre les effets du marché unique (et, au-delà, de
l’intégration européenne), on peut comparer l’évolution économique de la Pologne et de
l’Ukraine. En 1991, les deux pays avaient à peu près le même PIB par habitant, en standard