la construction de la tour de la liberte sur le site du ground zero a

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ECOLE DES MINES DE DOUAI
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
GUICHARD Julie
LECOMTE Agnès
LA CONSTRUCTION DE LA TOUR DE LA LIBERTE
SUR LE SITE DU GROUND ZERO
A MANHATTAN
Promotion 2010
Année scolaire 2006-2007
2
3
TABLE DES MATIERES
Table des matières
3
Résumé
5
Mots matières
5
Abstract
7
Key words
7
Introduction
9
I – Le processus de sélection
11
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Reconstruire ?
Le cahier des charges
Le processus de sélection
Le choix final
Le Memory Foundations en chiffres
L’étape suivante
II – Les projets de reconstruction
1. Projet Meier, Holl, Gwathmey, Eisenman
1.1. Description du projet
1.2. L'
avis de Rick Bell
2. Projet Foster & Partners
2.1. Objectifs du projet
2.2. Description du projet
2.3. Etapes de la construction
2.4. L'
avis de Rick Bell
3. Projet Peterson / Littenberg
3.1. Description du projet
3.2. L'
avis de Rick Bell
4. Projet Skidmore Owings Merrill (SOM)
4.1. Objectifs du projet
4.2. Description du projet
4.3. Etapes de la construction
4.4. L'
avis de Rick Bell
5. Projet United Architects
5.1. Description du projet
5.2. Etapes de la construction
5.3. L'
avis de Rick Bell
6. Projet THINK
6.1. Objectifs du projet
6.2. Description du projet
6.3. Etapes de la construction
6.4. L'
avis de Rick Bell
6.5. Réalisation du projet
7. Projet Studio Daniel Libeskind
12
13
14
16
17
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21
23
23
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47
47
48
49
50
50
52
4
7.1. Objectifs du projet
7.2. Etapes de la construction
7.3. L'
avis de Rick Bell
III – Les remaniements et le projet définitif
1. Remaniements du projet Libeskind
1.1. Chronologie
1.2. Objectifs du remaniement de septembre 2003
2. La Freedom Tower
2.1. Chronologie
2.2. Caractéristiques de la Freedom Tower
2.2.1. Composition
2.2.2. Design
2.2.3. Structure
2.2.4. Sécurité
2.2.5. Aspects environnementaux
2.2.6. Délais de construction
3. Les autres tours du projet
52
56
56
59
60
60
61
65
66
66
67
67
69
70
70
71
71
Conclusion
73
Références bibliographiques
75
5
RESUME
La reconstruction du World Trade Center s'
est révélée être un chemin long et
laborieux. Après l'
effondrement des Tours Jumelles, la question de reconstruire ou pas sur le
site a été vivement discutée : Reconstruire les tours à l'
identique ? Recréer un pôle financier
? En faire un pôle culturel et commémoratif ? Autant de questions sur lesquelles les familles
des victimes ont clairement exprimé leur volonté : aucun bâtiment à l'
emplacement exact des
anciennes tours et nécessité d'
un mémorial en souvenir des victimes.
C'
est ainsi qu'
en 2002, suite à un appel d'
offres lancé par la Lower Manhattan
Development Corporation, sept projets sont présentés aux New Yorkais, répondant à un
cahier des charges, basé essentiellement sur les attentes de la population. Tous proposent
un parc commémoratif en hommage aux victimes, plusieurs espaces de bureaux, des
commerces et des aménagements culturels. Une première étape a dégagé deux projets,
Think et Studios Daniel Libeskind, pour la sélection finale. En février 2003, c'
est finalement le
projet Libeskind qui est désigné pour sa portée symbolique et son concept innovant.
Le projet n'
est pourtant pas définitivement adopté, il est remanié à maintes reprises :
la construction des tours sont confiées à des architectes de renom et David Childs hérite du
design de la Freedom Tower, symbole de ce nouveau World Trade Center. En juin 2005, le
projet est enfin validé. La fin des travaux est prévue d'
ici 2013.
MOTS MATIERES
- Tour de la Liberté
- Reconstruction du World Trade Center
- LMDC
- Autorités Portuaires de New York et du New Jersey
- Fondations de la Mémoire
- Mémorial du 11 Septembre
- Daniel Libeskind
- David Childs
6
7
ABSTRACT
The World Trade Center rebuilding has been a long and laborious way. After the Twin
Towers collapsed, people wondered if that was a good idea to rebuild on Ground Zero, and
what should has been built on ? The same Twin Towers ? A business pole ? A cultural pole ?
The families of the victims rejected a rebuilding on the footprints of the World Trade Center ;
and asked for a memorial as a tribute for the ones who died in the attacks.
So, in 2002, Lower Manhattan Development Corporation invited bids for the
reconstruction of the World Trade Centr site, and seven projects were submitted at New
Yorkers, corresponding to population expectations. All projects offered a memorial site, lots
of office spaces, retail and cultural settings. After a first step, two projects - Think and Studios
Daniel Libeskind - were choosen for the last selection. It was finally the Libeskind project
which was choosen in 2003 February for its symbolic view and its innovative concept.
But, the project has not been adopted for good yet, it has been revised many times.
Towers construction was entrusted with other famous architects and David Childs is choosen
to redesign the Freedom Tower, symbol of this new World Trade Center. In June 2005, the
project is finally validated. The end of works is scheduled for 2013.
KEY WORDS
- Freedom Tower
- World Trade Center rebuilding
- LMDC
- Port Authority of New York and of New Jersey
- Memory Foundations
- 11 September Memorial
- Daniel Libeskind
- David Childs
8
9
INTRODUCTION
Le 11 septembre 2001, un terrible attentat a marqué les esprits américains à jamais.
La nation outre-Atlantique a été touchée en plein cœur, humainement, psychologiquement et
géographiquement. En quelques heures à peine, la super-puissance mondiale a perdu son
invulnérabilité et une partie de son identité en voyant s’effondrer un de ses emblèmes, un
symbole de New York, New York cœur des Etats Unis ; causant la perte de milliers de vies
humaines : le World Trade Center n’était plus.
Près de six ans après le drame, l’Amérique se relève petit à petit et offre un espoir de
reconstruction à ses citoyens : d’ici à 2013 s’élèvera, à la place des Twin Towers anéanties,
un nouveau World Trade Center dont le cœur de projet est un édifice majestueux : la
Freedom Tower.
Mais depuis la tragédie, et avant de voir se dresser à nouveau la majesté des Etats
Unis d’Amérique dans l’horizon de Lower Manhattan, de nombreuses étapes ont été, sont et
seront encore nécessaires. De la question de reconstruire ou non sur le site de Ground Zero
au choix d’un projet architectural pour “l’après World Trade Center”, en passant par les
redéfinitions de ce dernier, moult débats ont animé ce processus de renaissance, entraînant
d’inévitables retards dans la reconstruction du site.
Ainsi, dans une première partie, nous traiterons des conflits rencontrés au cours de
l’élaboration de ce projet ; du cahier des charges imposé par la Lower Manhattan
Development Corporation et la Port Authority, les deux compagnies en charge de la
reconstruction ; et du processus de sélection du concept architectural prévu pour combler le
vide de Ground Zero.
Ensuite, dans une deuxième partie, nous développerons chacun des sept projets de
reconstruction proposés au lendemain du 11 Septembre.
Et enfin, nous détaillerons dans une troisième partie le projet sélectionné et les
remaniements qu’il a subit pour aboutir à sa version finale, pour laquelle les travaux ont
commencé en 2004.
10
11
PARTIE UNE
LE PROCESSUS DE SELECTION
[1] [2] [3]
12
Le 11 septembre 2001, les deux plus hautes tours du monde, les Twin Towers de
Manhattan, sont définitivement rayées de la surface terrestre, marquant au fer rouge le cœur
de toute une nation. Une nation qui vient de perdre des milliers de vies humaines en voyant
s’effondrer un des symboles de sa puissance. L’identité même des Etats Unis d’Amérique
est à reconstruire.
1. RECONSTRUIRE ?
Au lendemain des attentats, il y avait ceux qui ne voulaient pas reconstruire et laisser
le trou béant de Ground Zero tel quel, et ceux qui voulaient combler le vide et reconstruire
pour voir à nouveau s’élever de gigantesques buildings, comme pour lancer un défi aux
terroristes. Dans ces derniers, on pouvait compter George Pataki, le gouverneur républicain
de l’Etat de New York, poussé par le gouvernement américain, pressé de prouver sa
détermination à ne pas se laisser abattre, et par le président, George W. Bush, qui devait
préparer son électorat à l’invasion de l’Irak. Ou encore Larry Silverstein, le promoteur
immobilier qui, le mois précédent le drame, avait reconduit son contrat de location du World
Trade Center pour les 99 prochaines années avec la Port Autority of New York & New
Jersey*, propriétaire du site, à qui il devait verser un loyer annuel colossal.
Cette polémique engageait de nombreux acteurs, que ce soit les politiciens, les
promoteur et bailleur, les familles des victimes,… aussi différents les uns des autres que les
questions qu’ils entraînent : éthique, politique, financière,… Certes, réhabiliter le quartier de
Lower Manhattan, c’était rendre hommage aux victimes tout en réaffirmant les valeurs de
l’Amérique, mais l’enjeu et l’ampleur du projet, sans oublier son coût, ont compliqué le
processus. L’idée même d’une reconstruction à l’emplacement des Twin Towers prêtait à
discorde. Certaines familles de victimes, refusant d’effacer la cicatrice, ont d’ailleurs engagé
une action pour reporter les travaux. Mais sans succès, car si les détails du projets étaient
l’objets de désaccords, il y avait une volonté unanime de refaire du quartier sud de
Manhattan un nouveau pôle mondial. La reconstruction représentait l’opportunité de
redynamiser ce secteur, d'
où le vaste programme de réaménagement autour de Ground
Zero, et le choix d'
y réinstaller des activités économiques. Bien sûr, la décision d’un projet
articulé autour d’un espace commémoratif en hommage aux 2823 disparus a très
rapidement été adoptée, en réponse à une volonté des familles des victimes.
En 2005, la situation était tellement bloquée que le milliardaire Donald Trump a
même suggéré la reconstruction des Twin Towers à l’identique, en plus solide cependant.
Mais cette idée n’a pas été relevée, car pour beaucoup, le World Trade Center n’était pas
une réussite, et ce, dès son ouverture. Commencé dans les années 1960, achevé en 1972,
son concept était déjà obsolète sur le plan de l’urbanisme et de l’architecture. Ses deux
grandes tours, coupées de la ville par une esplanade déserte, tranchaient avec l’architecture
du début du 20ème siècle des vieux bâtiments alentours.
Par ailleurs, le cahier des charges imposait aux cabinets d’architectes de réserver
aux bureaux, aux commerces, aux hôtels et aux restaurants la même surface qu’avant les
attentats. Or l’ancien World Trade Center offrait près d’un million de mètres carrés (100 Ha)
aux bureaux, et avec le manque de tonus de l’économie, il lui a fallu trois décennies pour
devenir rentable. La finance ne créant à l’heure actuelle que des emplois confiés à des
centres d’appels et des centres informatiques délocalisés, et nombre d’entreprises ayant
déjà migré vers l’Uptown bien avant le 11 Septembre, la question se posait de la nécessité
effective d’un tel espace supplémentaire de bureaux pour le quartier de Wall Street.
13
Côté budget, le détenteur du bail, Larry Silverstein, et le propriétaire du terrain, la Port
Authority (PA) étaient en désaccord sur le partage des frais de reconstruction, ce qui a
bloqué la situation pendant près d’une année, jusqu’en avril 2006.
Mais le débat le plus important a été celui entre l’architecte du projet sélectionné,
Daniel Libeskind, et le promoteur immobilier, Larry Silverstein, qui entraîna d’innombrables
révisions du plan de reconstruction, et donc des retards conséquents dans les travaux.
Finalement, dix mois après le 11 Septembre, sept projets pour définir “l’après World
Trade Center” voient le jour, tous proposant un monument en hommage aux victimes des
Twin Towers, plusieurs immeubles de bureaux ainsi qu’une grande station de métro.
2. LE CAHIER DES CHARGES
Le 16 juillet 2002, sept projets susceptibles d’être retenus pour la reconstruction du
site du World Trade Center ont été présentés par la Lower Manhattan Development
Corporation* (LMDC) et la Port Authority of New York & New Jersey (PA). Ces deux sociétés
sont, d’une part, celle en charge de dresser les plans et de coordonner la reconstruction et la
renaissance du site et d’autre part, l’organisation gouvernementale gérée par l’Etat de New
York et le New Jersey qui dirige la plupart des infrastructures de la ville de New York, dont
celle-ci, dont elle est propriétaire du site.
Le challenge que devaient relever les sept concepts en lice, outre celui technique
d’un projet d’une telle ampleur, était de faire de ce trou béant de sept hectares un endroit où
l’on rend hommage à la mémoire des disparus et où l’on célèbre la vie. Les différents
cabinets d’architectes étaient chargés de créer un design visionnaire, fermement enraciné
dans les complexités que présente le site du World Trade Center et en adéquation avec le
programme défini à partir des commentaires de la population réunis pendant des mois. Ce
programme demandait, entre autres, un emplacement approprié pour un mémorial, une
nouvelle ligne d’horizon mise en valeur s’élevant dans Lower Manhattan, un meilleur réseau
de liaisons avec la ville et une série d’équipements sur le site même.
Pour satisfaire au mieux les attentes des citoyens de New York, la LMDC a lancé, en
décembre 2002, Plans in Progress (Projets en Cours), une des plus ambitieuse campagne
jamais entreprise. Un effort intense pour engager le public dans le processus de choix,
ajouté à une exposition des plans des différents projets au Winter Garden, ayant accueilli
100 000 visiteurs et généré plus de 8 000 commentaires ; la présentation des concepts sur
Internet, ayant attiré 8 millions d’internautes ; un documentaire des cabinets d’architectes
décrivant leur projet avec leurs propres mots ; deux meetings publics projetés simultanément
dans les cinq circonscriptions de New York et à Long Island, et un autre, indépendant au
New Jersey.
Chaque design a été évalué selon une série de critères qualitatifs et quantitatifs, en
tenant compte du rapport complet des commentaires du public. L’importante analyse de
faisabilité a été conduite par la LMDC et la PA, travaillant de près avec le New York State
Department of Transportation (pour faire le point sur l’impact de chaque proposition sur le
couloir de la Wall Street Route 9A) et Stanton Eckstut, président de Ehrenkrantz, Eckstut &
Kuhn Architects (conseiller sur les problèmes de conception et de développement). Sept
autres sous-consultants ont apporté des analyses indépendantes sur des aspects
spécifiques pour chaque projet. En effet, Hamilton Rabinowitz & Alschuler (HR&A) se sont
penchés sur le potentiel marketing des bureaux commerciaux , des boutiques et la
constructibilité de ces espaces dans les limites des conditions du marché ; Sam Schwartz &
14
Compagny, sur les déplacements des véhicules et des piétons sur et autour du site ; Allee
King Rosen & Fleming (AKRF) et The Louis Berger Group, sur les impacts
environnementaux ; Turner Construction & Federman Construction (FD+CC), sur l’analyse
des coûts pour les investissements publics, incluant les caractéristiques propres à chaque
projet ; Muser Rutledge, sur les aspects de la construction, notamment les fondations et la
stabilisation des murs ; et Vollmer Associates, sur les coûts et l’impact sur le trafic dans le
couloir de West Street.
La LMDC, la PA et leurs consultants se sont basés, entre autres, sur les critères
qualitatifs et quantitatifs suivants, prenant en compte le compte-rendu des remarques des
citoyens :
-
L’emplacement du Mémorial : En quoi ce projet offre-t-il un emplacement approprié
pour le Mémorial ?
Le cahier des charges : Est-ce qu’il répond aux exigences du cahier des charges ?
La répartition des rues et des parcelles : Les plans établis proposent-ils une
disposition pratique des rues, des bâtiments et des espaces verts ?
La réponse de la population : Comment le public réagit-il au concept ?
La vision du maire : Est-ce en concordance avec la vision du maire pour Lower
Manhattan ?
La connectivité avec les alentours : Est-ce que le concept est en interaction avec son
environnement ?
L’échelonnement : Permet-il un développement progressif de l’infrastructure à
posteriori ?
Le développement privé : Offre-t-il un environnement attractif pour les compagnies
privées ?
Les problèmes sans solution : Y a-t-il des problèmes qui n’ont pas d’issue ?
Les problèmes résolubles : Et ceux qui en ont, sont-ils significatifs ?
Le coût : Quel est l’estimation des coûts des investissements publics pour les
éléments du projet ?
Les équipes de la LMDC et de la PA étaient présentes à une série d’audiences
publiques tenues à New York et au New Jersey, et ont examiné en détail les milliers de
commentaires de la population, sollicités au travers de la campagne Plans in Progress.
Le 4 février 2003, la LMDC et la PA ont annoncé que deux projets pour « l’après
World Trade Center » étaient sélectionnés pour la phase finale : le Memory Foundations du
Studio Daniel Libeskind et le World Cultural Center de l’équipe THINK, menée par Shigeru
Ban, Frederic Schwartz, Ken Smith et Rafael Viñoly.
3. LE PROCESSUS DE SELECTION
A la suite de l’annonce du 4 février, la LMDC et la PA ont travaillé en étroite
collaboration avec les deux cabinets pour développer davantage les projets et résoudre les
problèmes spécifiques à chaque concept. Les deux équipes ont étudié les différentes tâches
suivantes :
-
La définition du Memorial Site :
La LMDC allait lancer un concours d’architecture au printemps 2003 pour dessiner le
mémorial, et bien que les deux cabinets aient reçu l’instruction de ne pas proposer de plan
pour ce dernier, ils étaient chargés de suggérer un contexte l’incluant comme pièce
15
maîtresse de leur design. La disposition devait créer un secteur distinct pour le mémorial de
telle sorte que les projets en compétition pour son élaboration aient accès à un contexte
dégagé et tri-dimensionnel. L’équipe de la LMDC responsable de ce programme a participé
aux réunions avec les architectes pour s’assurer que leurs propositions pour l’emplacement
du dit-mémorial était cohérentes avec la mission annoncée.
-
La coordination des projets avec le réseau de transports proposé :
Au cours de l’année précédente, la PA a étudié les besoins relatifs aux transports sur le site
du World Trade Center et a dressé une liste des attentes : une plate-forme PATH (réseau
ferroviaire des transports urbains de New York) étendue ; un grand point d’arrivée ; de
meilleures connections entre la plate-forme PATH et les lignes de métro ; un important
réseau de voies piétonnes relié jusqu’aux emplacements hors du site ; une sécurité assurée
pour les véhicules ; des parkings pour les bus et les voitures ; et un service pour les
camions. Elle a développé une proposition de concept satisfaisant les exigences concernant
les transports. Les cabinets d’architectes ont examiné sa compatibilité avec leur projet, d’où
survenaient des discordances, et ils ont chacun proposé des modifications dans les plans de
la PA et/ou dans les leurs. Les architectes ont travaillé avec la LMDC et la PA pour préserver
l’intégrité de leur projet original et de leurs idées centrales, tout en assurant la compatibilité
avec l’infrastructure des transports exigée.
-
Le potentiel marketing des espaces et des bureaux commerciaux :
Les espaces commerciaux présents sur le site du World Trade Center devaient rejoindre les
besoins actuels de développement des bureaux et des boutiques tout en restant assez
flexibles pour s’adapter aux futurs changements et préférences. Les équipes d’architectes
ont ajusté certains aspects de leurs bâtiments commerciaux pour améliorer leur potentiel
marketing, en appui sur une demande actuelle et anticipée. En collaboration avec les
consultants de la LMDC et de la PA, elles ont passé en revue les besoins du marché
concernant la superficie des étages, la taille générale des buildings, la taille de leur partie
centrale relativement aux ascenseurs et aux sorties de secours, la qualité des espaces
commerciaux, et leur potentiel marketing. Ces réajustements n’ont ni compromis les designs
originaux, ni affecté les plans du site mémorial et culturel proposés, ni aucune des idées
majeures de chaque projet.
La LMDC et la PA ont également travaillé avec chaque équipe pour aborder les
problèmes spécifiques de leur concept. En ce qui concerne le Studio Daniel Libeskind, une
attention particulière a été apporté à :
-
La stabilisation des murs de la “cuvette” du World Trade Center :
Une des idées maîtresses de la conception du Studio Daniel Libeskind repose sur les
portions visibles des anciennes fondations de ciment qui retenaient les eaux d’Hudson River,
protégeant la cuvette du World Trade Center. Avant la destruction de ce dernier, le mur de
ciment était étayé par des étages horizontaux de plusieurs niveaux en sous-sol. Ces étages
ayant été détruits, les murs ont donc dû être stabilisés temporairement grâce à des
contreforts (la même méthode utilisée pour construire le mur). Cependant, le mur de ciment
est conçu pour être soutenu par des éléments de structure latéraux à l’intérieur de la cuvette.
Les contreforts, solution temporaire, devront donc être finalement remplacés par une forme
de structure à l’intérieur de cet espace.
Le mur deviendrait une structure instable s’il était laissé dans son état actuel, complètement
exposé, et finirait par présenter un danger pour la sécurité en restant sans support. L’idée de
laisser les portions de l’ancien mur de fondations exposées pour montrer sa résistance ne
serait donc réalisables que si des formes de structures latérales étaient rajoutées pour
16
soutenir la stabilité du mur et assurer sa solidité. En plus de la nécessité d’une structure
stable, l’exposition de mur aux conditions météorologiques accélèrerait sa détérioration, à
cause des fuites, du gel, etc… Le Studio Daniel Libeskind a donc développé deux solutions
en réponse à ces problèmes, résolvant à la fois le besoin d’une stabilité de structure et celui
de maintenir et de renforcer la solidité du mur. Ces solutions gardent l’intégrité de leur idée
maîtresse : exposer ces parties de mur comme un symbole de la résistance et du pouvoir
persistant de la démocratie américaine. Le cabinet a affiné sa conception pour s’assurer que
le mur resterait structurellement en bon état pour les générations à venir. Il serait à la fois
important en tant que symbole , et un élément de structure efficace et sûr pour retenir
Hudson River.
-
La continuité de la voie piétonne de Church Street :
Faire revivre et améliorer la vie urbaine de Lower Manhattan était un objectif majeur pour la
LMDC et la PA. Les résidents, les travailleurs et les visiteurs devaient se trouver face à un
panorama urbain attractif et dynamique, imaginé pour créer les meilleurs aménagements
commerciaux possibles, pour un Lower Manhattan revitalisé et dynamique. Un plan urbain
réussi imposait pour ses façades de rues un mélange entre des espaces commerciaux ou de
services et des espaces ouverts au public ; mais l’organisation de ces éléments devait être
considérée très attentivement. La solution proposée pour la Church Street par le Studio
Daniel Libeskind était atypique, néanmoins elle présentait un design excitant et innovant qui
permettait de faire de Church Street un couloir majeur de Lower Manhattan.
4. LE CHOIX FINAL
Finalement, sur les projets retenus à la suite du concours, c'
est le gouverneur de New
York, George Pataki qui fit pencher le jury, divisé, en faveur du plan de l’architecte Daniel
Libeskind ; car c’était celui qui portait le plus de considérations symboliques et patriotiques,
voulues par l’administration républicaine de G.W Bush.
C’est ainsi, le 27 février 2003, la LMDC et la PA ont eu le plaisir de se joindre à la
Ville et à l’Etat de New York pour annoncer que le projet Memory Foundations, développé
par le Studio Daniel Libeskind, avait été sélectionné comme le projet de reconstruction du
site du World Trade Center. Les plans de cet immense projet immobilier seront cependant
révisés et modifiés à de nombreuses reprises.
Le design du Memory Foundations concilie les attentes contradictoires de préserver
le site et de redessiner une nouvelle ligne d’horizon. Il est imaginatif et inspirant, rend
honneur aux victimes tout en célèbrant la victoire de la vie, et signale la renaissance de
Lower Manhattan et de son icône : son horizon.
Le concept conservera et révèlera les murs en ciment de la “cuvette” du World Trade
Center comme un symbole et une incarnation physique du ressort de la démocratie et de la
liberté américaines à résister aux attentats du 11 Septembre 2001. Un Memorial Garden
sera créé 30 pieds (presque 10 mètres) plus bas, comme une cour protégée à l’intérieur de
la ville. Tandis que cette “cuvette” contiendra de multiples niveaux pour fournir la stabilité
structurale nécessaire sur le long terme pour le mur de ciment, il sera possible sur le côté
ouest du site de descendre de 70 pieds (plus de 20 mètres) pour observer ces fameux
vestiges des anciennes fondations, du sol jusqu’au niveau de la rue. Le mur conservé,
associé aux empreintes des Twin Towers, créeront un large site flexible de 4,7 acres
(presque 2 hectares) pour le mémorial.
17
Un Interpretative Museum siègera au centre du site, et sera aussi une des entrées du
parc commémoratif. De nouveaux aménagements culturels et un centre des arts du
spectacle seront situés autour de ce dernier. Au niveau de la rue, Memory Foundations
créera un lieu public vivant en restaurant les rues de Greenwich et de Fulton en une rue
continue bordée de boutiques et de restaurants – l’essence même des grandes rues de
Manhattan.
A l’angle de Fulton Street et de West Street, un building isolé, avec une antenne à
son sommet, s’élèvera à 1 776 pieds (plus de 540 mètres) dans les airs – une taille
symbolique, en référence à la date de la Déclaration d’Indépendance Américaine, le 4 juillet
1776, pour ce qui sera l’un des plus hauts buildings du monde. Il créera une nouvelle ligne
d’horizon élancée qui réaffirmera la majesté de Lower Manhattan comme le cœur de New
York.
Deux grands espaces constitueront les accès au site. A l’est, le Wedge of Light (Coin
de Lumière) créera, le long de Fulton Street depuis le cimetière St. Paul jusqu’à l’entrée de
l’Interpretative Museum, une galerie où aucune ombre ne tombera le 11 septembre de
chaque année entre 8h46, heure à laquelle la première tour a été percutée, et 10h28, quand
la seconde s’est effondrée. A l’ouest, le couloir de Fulton s’ouvrira sur le Park of Heroes, un
autre espace vert majeur.
Un schéma de planification progressive, remarquable par sa flexibilité, assure que le
développement des alentours pourra se faire ultérieurement, en fonction de la demande
commerciale et financière. De nouveaux logements seront aussi proposés au sud de Liberty
Street pour aider à l’accroissement de ce voisinage résidentiel naissant.
5. LE MEMORY FOUNDATIONS EN CHIFFRES
-
Le parc commémoratif Memorial Garden :
Superficie : 195 700 SF (Square Feet), i.e. 4,5 acres (presque 2 hectares).
Profondeur : environ 30 pieds (presque 10 mètres) sous le niveau du sol, incluant les deux
empreintes des tours.
Un mémorial situé à même les roches du sol, à environ 70 pieds (plus de 20 mètres) de
profondeur.
Un nouveau mur de soutènement pour Liberty Street, au sud du Memorial Garden, de 358
pieds (presque 110 mètres) de long et de 29 (presque 9 mètres) de haut.
Une façade nord (Garden Wall) en verre translucide bordant la limite nord de l’empreinte de
la tour nord, de 214 pieds (plus de 65 mètres) de long et de 34 (plus de 10 mètres) de haut.
-
Le développement commercial :
Première option :
Superficie totale :
10,05 millions SF (93,5 Ha) pour les bureaux
Dont : 8,38 millions SF (78 Ha) sur le site
1,67 millions SF (15,5 Ha) hors du site
880 000 SF (8,2 Ha) pour les espaces commerciaux sur le site
Dont : 400 000 SF (3,7 Ha) dans les étages
480 000 SF (4,5 Ha) en sous-sols
18
60 000 SF (0,56 Ha) pour les espaces commerciaux hors du site
Tour n° 1 (avec l’antenne à 1 776 pieds) :
2,60 millions SF (24,2 Ha) en bureaux
70 étages, de surface au sol de 30 000 à 40 000 SF (0,28 à 0,37 Ha)
70 000 SF (0,65 Ha) en boutiques
45 000 SF (0,42 Ha) de surface pour le Centre des Arts du Spectacle (2 000 places)
Tour n° 2 :
2,05 millions SF (19,1 Ha) en bureaux
65 étages, de surface au sol de 24 000 à 34 000 SF (0,23 à 0,33 Ha)
60 000 SF (0,56 Ha) en boutiques
560 000 SF (5,2 Ha) pour l’hôtel (20 étages, 1 000 chambres)
Tour n° 3 :
2,00 millions SF (18,6 Ha) en bureaux
60 étages, de surface au sol de 25 000 à 55 000 SF (0,23 à 0,51 Ha)
135 000 SF (1,26 Ha) en boutiques
Tour n° 4 :
1,73 millions SF (16,1 Ha) en bureaux
55 étages, de surface au sol de 25 000 à 54 000 SF (0,23 à 0,51 Ha)
132 000 SF (1,23 Ha) en boutiques
Tour n° 5 :
1,67 millions SF (15,5 Ha) en bureaux
50 étages, de surface au sol de 30 000 à 42 000 SF (0,33 à 0,39 Ha)
60 000 SF (0,56 Ha) en boutiques
Bâtiments culturels :
280 000 à 380 000 SF (2,6 à 3,5 Ha) en musées et espaces culturels
Deuxième option :
Superficie totale :
10,00 millions SF (93 Ha) pour les bureaux sur le site
880 000 SF (8,2 Ha) pour les espaces commerciaux sur le site
Dont : 400 000 SF (3,7 Ha) dans les étages
480 000 SF (4,5 Ha) en sous-sols
Tour n° 1 (avec l’antenne à 1 776 pieds) :
2,60 millions SF (24,2 Ha) en bureaux
70 étages, de surface au sol de 30 000 à 40 000 SF (0,28 à 0,37 Ha)
70 000 SF (0,65 Ha) en boutiques
45 000 SF (0,42 Ha) de surface pour le Centre des Arts du Spectacle (2 000 places)
Tour n° 2 :
2,50 millions SF (23,3 Ha) en bureaux
70 étages, de surface au sol de 27 500 à 39 000 SF (0,26 à 0,37 Ha)
60 000 SF (0,56 Ha) en boutiques
360 000 SF (3,3 Ha) pour l’hôtel (20 « étages ou suites », 800 chambres)
Tour n° 3 :
2,60 millions SF (24,2 Ha) en bureaux
19
65 étages, de surface au sol de 28 000 à 55 000 SF (0,26 à 0,51 Ha)
135 000 SF (1,26 Ha) en boutiques
Tour n° 4 :
2,30 millions SF (21,4 Ha) en bureaux
60 étages, de surface au sol de 26 000 à 54 000 SF (0,23 à 0,51 Ha)
132 000 SF (1,23 Ha) en boutiques
Tour n° 5 en dehors du site :
1,00 millions SF (9,3 Ha) en habitations
50 étages, de surface au sol de 30 000 SF (0,28 Ha)
Bâtiments culturels :
280 000 à 380 000 SF (2,6 à 3,5 Ha) en musées et espaces culturels
6. L'ETAPE SUIVANTE
La LMDC et la PA ont alors travaillé avec l’équipe choisie, le Studio Daniel Libeskind,
pour développer davantage les détails de leurs plans, en particulier ceux de la phase une de
l’infrastructure des transports souterrains. C’était une phase critique qui allait déterminer le
développement futur dans et en dehors du site – le mémorial, les rues, les parcs et les
aménagements publics. Ce sont ces aspects du développement qui généreront la réaction
du marché privé, signalant que Lower Manhattan a récupéré des évènements du 11
Septembre. Les architectes devaient aussi fournir des directions concernant le revêtement
des buildings, pour le développement des futurs commerces et bureaux.
Pour s’assurer que la construction future du site soit effectuée en concordance avec
les plans du concept sélectionné et avec les standards établis pour l’Innovative Design
Study, les parties prenantes ont décidé de mettre en place des directives. Par exemple, elles
vérifieraient que les bâtiments du site respectent les conditions de sécurité et les capacités
d’accueil. De telles mesures confirmeront les principes d’excellence, de sécurité et d’accueil
du complexe.
La LMDC et la PA ont, dans le même temps, continué à recevoir les commentaires du
public sur le projet, de manière générale et en tant que partie du bilan environnemental qui
allait commencer au printemps 2003.
20
21
PARTIE DEUX
LES PROJETS DE RECONSTRUCTION
[4] [4] [6] [7] [8] [9]
22
Dès les premières semaines qui ont suivi l’attentat, le débat sur la reconstruction du
site a mobilisé de nombreux acteurs unanimes. La reconstruction représentait l’opportunité
de redynamiser tout le sud de Manhattan, d'
où le vaste programme de réaménagement
autour de Ground Zero, et le choix d'
y réinstaller des activités économiques. Très
rapidement, les associations de familles des victimes imposeront leur volonté d’un projet
articulé autour d’un espace commémoratif en hommage aux 2823 disparus.
Aussi, 10 mois après le 11 septembre 2001, à la suite d'
un concours public, la ville de
New York a dévoilé des projets susceptibles d’être sélectionnés pour se dresser sur le site
du World Trade Center, détruit lors des attentats.
Les New Yorkais furent invités à donner leurs avis lors de forums publics ou sur le
site de la LMDC. Les projets furent jugés ridicules par rapport aux Twin Towers. La LMDC
présenta sept nouveaux projets, dont l'
ambition n'
était plus d'
avoir la plus haute tour du
monde, en vue de sélectionner deux projets en septembre, puis un ultime en décembre, qui
pourrait rassembler plusieurs propositions des sept plans initiaux.
Ainsi, Daniel Libeskind propose le projet le plus symbolique et le plus sensible, aussi
bien du point de vue du souvenir que de l'
aménagement public.
Norman Foster est le plus impressionnants par l'
ampleur du monument proposé:
deux tours qui fusionnent en une point, à l'
image de tours existantes à New York.
Think reprend le concept de tours jumelles, qui diffèrent uniquement par leur structure
ouverte, il est le projet le moins innovant.
Les architectes réputés Meier, Holl, Gwathmey et Eisenman, abandonnent le concept
très américain de gratte-ciel pour proposer un concept plus européen.
United Architect imagine un bloc de tours conformes aux exigences New Yorkaises.
Skidmore Owings Merrill conçoit un ensemble de tours de mêmes hauteurs, mais qui
diffèrent par la taille.
Petterson &Littenberg ont repris le concept d'
un temple New Yorkais. Ils proposent de
le placer entre deux tours jumelles et ainsi d'
éviter leur confrontation, comme ce fut le cas
avec les deux précédentes constructions.
Les projets retrouvent tout de même beaucoup de points communs.
23
1. PROJET MEIER, HOLL, GWATHMEY, EISENMAN
1.1. Description du projet
Richard Maier a conçu un projet novateur pour la ville de New York sur le site du
World Trade Center. En effet, plutôt que de créer un espace restreint comme le sont les
places urbaines les plus récentes, il a voulu étendre cet espace public et le tourner vers le
reste de la ville et le Monde.
Memorial Square serait constitué de bâtiments écologiques qui s'
élèveraient à 1,111
pied, qui reconstitueraient l'
horizon de Manhattan par leur géométrie parfaite flamboyant de
verre. Au niveau du sol ces bâtiments formeraient une rangée unique de passages
cérémonieux menant à l'
emplacement. Ces espaces de recueillement s'
ouvriraient sur
Memorial Square, un endroit qui accueillerait les activités quotidiennes tout en permettant
des moments de contemplation et de silence.
24
À l'
ouest, deux bassins d'
eau réfléchissants grâce à leur fond en verre délimiteraient
les empreintes des anciennes tours du World Trade Center. Sous ces bassins, se situeraient
des emplacements pour les salles commémoratives qui seraient donc éclairées par la
lumière du jour. Les bassins donneraient sur deux lignes d'
arbres, plantées pour marquer les
ombres des tours telles qu'
elles étaient avant qu’elles ne s’écroulent.
A proximité les nouveaux équipements culturels proposés inclueraient un musée
(Memorial Museum), une bibliothèque (Freedom Library), un théâtre, une salle de concert et
un opéra, qui délimiteraient le site.
Memorial Square innoverait par son potentiel d'
emplacements commémoratifs
multiples. Ceux-ci seraient le lieu d'
une concurrence internationale.
Considérant les presque 2.800 personnes qui sont mortes à cet endroit et les autres
milliers qui ont été marqués physiquement et moralement par l'
horreur du 11 Septembre, il a
été jugé qu'
il ne serait pas nécessaire de contenir ou diviser l'
emplacement, mais au
contraire de l'
augmenter en s'
étendant aux rues environnantes.
25
Une série de "doigts" représenterait cette idée, rappelant que l'
impact de l'
évènement
s'
est répercuté bien au-delà du territoire américain. Dans le même temps, ils faciliteraient les
liaisons entre la Memorial Square, le front de mer, le NYC Transit Center et Lower
Manhattan. Les "doigts" composés de pavés en pierre seraient également des points de
référence visuel et acoustique.
L'
essence du site, située à l'
arrière plan, apparaîtrait dans la composition des
bâtiments, qui occuperaient seulement 27% de l'
emplacement, laissant les douze acres
restantes à développer en tant qu'
espace public. Les deux bâtiments, composés de cinq
sections verticales, reliés ensemble par des planchers horizontaux, seraient une nouvelle
typologie dans la tradition de la conception innovatrice de gratte-ciel. Par leur architecture
abstraite, les bâtiments suggèreraient une vision de présence et d'
absence, encourageant la
réflexion et l'
imagination.
Les extrémités en encorbellement s'
étendraient vers l'
extérieur, comme les "doigts"
qui à l'
arrière-plan, se dirigeraient vers la ville. Atteignant presque le coin nord-est de
l'
emplacement, elles ressembleraient aux doigts entrelacés de mains protectrices.
26
Une architecture empreinte de dignité n’est pas envisageable mais absolument
nécessaire. Dans l'
espoir qu'
un évènement aussi tragique puisse engendrer une opportunité
d'
ode à la vie, Memorial Square serait un lieu de mémoire vivante, une enceinte sacrée où le
souvenir de ceux qu'
on a perdus règnerait et où le renouveau serait célébré.
Peter Eiseman déclare que le projet n'
est pas excentrique, et qu'
il fait preuve de
sobriété, que son sérieux et sa dignité le rendrait plus durable.
1.2. L'avis de Rick Bell
Rick Bell est le Directeur Général du groupe new-yorkais, l'
Institut Américain des
Architectes : « Les plans imaginés par ce groupe sont peut-être les plus radicaux dans le
désir exprimé de créer un nouveau bâtiment " typologique ". Les tours sont décrites comme
"féminines" de ce fait elles ne sont pas des points phalliques. Mais les formes soulignent
plutôt la connexion,la continuité et le vide...
Le projet remémore également la perte des tours du World Trade Center par des
lieux commémoratifs projetés dans l’ombre des anciennes tours: au delà du fleuve sur des
piliers de doigts avec des arbres, sur une berge flottante, des "doigts" partant vers l'
extérieur
du site dans diverses directions. »
27
28
2. PROJET FOSTER & PARTNERS
2.1. Objectifs du projet
La reconstruction du site du World Trade Center est le plan urbain, le défi
architectural le plus important de notre temps. Il s'
agit de guérison, de réparation et de
renaissance. Il s'
agit d'
un devoir de commémorer ceux qui sont morts, matérialisé par un
mémorial solennel et respectueux. Il s'
agit d'
un devoir de régénérer l'
essence de la ville.
Surtout, il s'
agit de symboliser la renaissance de New York pour démontrer au monde la
détermination, la résolution, la force et la foi en l'
avenir de tout ceux qui se sont consacrés à
la liberté.
2.2. Description du projet
29
Les empreintes des deux tours détruites seraient des emplacements pour le concours
international sur le thème du mémorial. Des murs monumentaux, en acier et en pierre,
créeraient un sanctuaire dédié au souvenir et au recueillement. Il n'
y aurait que le ciel visible
de ces endroits tranquilles- aucun arbre ni building. Les alentours du mémorial seraient le
nouveau World Square, un immense parc vert.
Le nouveau World Trade Center pourrait être un catalyseur du renouveau de Lower
Manhattan. Le modèle des rues avoisinantes, qui a été supprimé dans les années 60,
pourrait être réparé et rénové. La rue de Fulton et la rue de Greenwich seraient prolongées.
Liberty Street redeviendrait une rue commerçante dynamique. Au lieu d'
une place sans
végétation, il y aurait des rues à l'
échelle humaine pleines de magasins, de restaurants, de
cinémas et de bars pour faire vivre le quartier vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Les raccordements avec les quartiers plus éloignés seraient effectués en intégrant le
système des transports en commun de New York. Sous terre, il y aurait un nouveau centre
multi-transport, reliant Lower Manhattan à des équipements centralisés qui existent dans le
Midtown. Ce nouveau passage dans Manhattan serait représenté par une verrière.
30
La célébration de l'
esprit positif de New York se traduirait par une unique tour: la plus
sûre, la plus grande et la plus grande du monde. C'
est une responsabilité énorme parce que
la sécurité humaine doit être primordiale. Juste après le 11 septembre Foster and Partners a
chargé un expert multidisciplinaire d'
entreprendre une étude appronfondie de la sécurité des
gratte-ciels. Leurs résultats ont donné des directives dans la conception de cette nouvelle
structure.
La tour cristalline à la base triangulaire symboliserait l'
harmonie, la sagesse, la
pureté, l'
unité et la force. La fusion des deux moitiés de la tour en trois endroits différents,
créerait des plateformes publiques d'
observation, des expositions, des cafés et d'
autres
agréments. Ces passerelles seraient également un avantage en matière de sûreté; elles
constitueraient des sorties de secours immédiates d'
une tour à l'
autre. La tour serait
décomposée en différentes ailes, comme un village, chacune avec son propre accueil.
Des espaces garnis d'
arbres, tels des parcs dans le ciel, épureraient l'
air qui ventile le
bâtiment. Une façade dernier cri, à plusieurs revêtements, permettrait de récupérer jusqu’à
80%des énergies gaspillées comme la climatisation. Les coins du bâtiment permettraient aux
funiculaires de transporter le public verticalement vers le haut du bâtiment.
31
Les plans satisferaient les besoins de souvenir, de réconciliation et de Renaissance.
Le mémorial serait un rappel durable de la valeur de la vie humaine. Le nouveau gratte-ciel
représenterait une croyance en la meilleure qualité de vie possible et des nouvelles tours
respectant les attentes sociales et environnementales, symboliseraient l'
engagement de
New-York dans un avenir meilleur.
2. 3. Etapes de la construction
2.4. L'avis de Rick Bell
« Le plan Foster, en de nombreux points, est l'
opposé de celui de Liebskind. Il a deux
grandes tours qui ont été décrites comme "jointes à la taille". Elles se rejoignent à deux
endroits alors qu'
elles s'
élèvent. Deux ou plutôt trois endroits, dont un que Forman a appelé
le "baiser". Et un, beaucoup plus près du sol, au niveau de la hanche.
Les tours elles-mêmes sont intéressantes géométriquement, basées sur des triangles.
Norman Foster, quand il était jeune, travaillait pour Buckminster Fuller, qui concevait les
dômes géodésiques, incluant le United States Pavillion présenté à l'
Exposition Universelle de
Montréal.
En ce qui concerne les empreintes du World Trade Center il y a une volonté très
forte ; elles sont entourées de nouveaux murs qui s’élèvent au dessus de l’emplacement.
Ainsi quand on les voit de dessous, on ne voit pas les bâtiments adjacents. La prise en
compte de l'
environnement se traduit par des jardins dans le ciel, des jardins à plusieurs
niveaux qui apportent de la lumière et oxygènent les bureaux situés dans les tours. »
32
33
3. PROJET PETERSON / LITTENBERG
3.1. Description du projet
Ce plan crée un nouveau quartier de la ville avec de nombreux endroits et
possibilités. Il offre un espace commémoratif pour coexister avec la nouvelle et excitante vie
de la ville.
Au coeur de la zone se trouverait un jardin public, le New York Garden, dont la forme
et la géométrie seraient conduites par les empreintes des tours du World Trade Center. Ce
jardin serait muré, tranquille et contemplatif, un lieu d'
allégorie, de souvenir historique, de
symbolisme et de repos. Dans le jardin et à d'
autres endroits du quartier, il y aurait des
emplacements pour la commémoration internationale.
L'
élaboration de la structure urbaine permettrait une variété de lieux, une circulation à
travers le site et fournirait un mémorial tranquille et agréable.
34
Le jardin servirait de cour intérieure à toute la ville, il serait un endroit de refuge. Il
serait le nouveau cœur de la ville de New-York, le commencement d'
une nouvelle ère
publique, posant le principe de la future redynamisation de tout Lower Manhattan. Il
s'
étendrait jusqu'
au bord des rues et serait situé derrière les blocs adjacents. Les zones
piétonnes et les escaliers passeraient le seuil du mur du jardin. Les axes Nord/Sud
connecteraient Tribeca au sud de Liberty Street. Dey et Cortland Streets, situées à l'
est et à
l'
ouest, deviendraient des zones piétonnes qui descendraient jusqu'
au jardin et
continueraient de l'
autre côté.
Le jardin contiendrait un amphithéâtre ouvert sur l'
empreinte de la tour nord du WTC
avec 2.797 sièges, un pour chaque victime de la tragédie. Il serait entouré par un mur aux
dimensions des tours du World Trade Center. Ce serait un espace publique formidable qui
honorerait les personnes aimées, qui ont disparu. Sous le théâtre, on trouverait le musée en
mémoire des évènements du 11 Septembre. A la place de la tour sud, on trouverait un
bassin d'
eau.
Sur la nouvelle Greenwich Place, une gare permettrait la transition jusqu'
aux
banlieues, l'
arrivée du réseau ferroviaire de la PATH, et une gare routière en sous-sol, tout
cela sans nuire à la beauté du site.
35
A chaque extrémité du jardin, on trouverait une paire de tours contenant des bureaux,
placés dans la même configuration que le WTC*. Les nouvelles tours auraient des atriums
en verre tous les 10 étages, où des salles communes et des centres de conférence seraient
situés. La structure serait renforcée tous les 10 étages et des escaliers de secours se
trouveraient à la périphérie.
St Paul'
Square, un nouveau jardin public entourerait les tours; il s'
agirait d'
une
extensionde l'
historique St Paul'
s Chapel. Dans le centre, on trouverait une nouvelle tour
dotée d'
une cloche, un campanile pour donner une nouvelle identité civile au quartier et
compléter St Paul'
s Chapel. A la base du campanile, se trouverait l'
entrée nord du centre de
transport souterrain. Le parc serait situé à la sortie nord de Greenwich Place, une nouvelle et
prestigieuse rue commerçante qui remonterait au nord de Liberty Street à Versey Street.
Aux abords à l'
est du site, sur Church Street, deux tours jumelles de 1400 pieds de
hauteur se situeraient de chaque côté de Terminal Tower, la partie émergente de la gare,
abritant un hôtel. Les tours seraient occupées par des hôtels, des logements, et équipées de
balises lumineuses pour éclairer le quartier.
36
Le Memorial Boulevard, s'
étendrait du WTC vers le sud, par une rue piétonne
centrale. A chaque extrémité du boulevard, se situeraient un mémorial identique, formant un
cercle: l'
un à la sortie de Liberty Street, l'
un sur Battery Place, de telle sorte qu'
ils puissent
être vus de plusieurs bâtiments de la ville.
Formant un cercle à l'
extérieur du jardin et de l'
amphithéâtre, on trouverait les autres
éléments qui composent cette nouvelle partie de la ville: un ensemble riche de rues, de
boulevards, de places, de tours, de parcs et de jardins qui constitueraient ensemble un
nouveau royaume agréable, celui qui pourrait guérir la ville et attirer les structures urbaines
dans tout Lower Manhattan.
3.2. L'avis de Rick Bell
Ils ont présenté un concept très cohérent, tout à fait en accord avec les attentes de la
ville de New-York, qui a débouché sur quelques espaces véritablement remarquables.
Les jardins qui ont créé une ligne de mouvement au-delà du site, d'
une façon très
épurée sont du plus bel effet pour Lower Manhattan, si bien que ce genre d'
infrastructure,
attribue divers usages au building.
C'
est-à-dire, des reculs qui permettraient des jardins et des terrasses à mi-hauteur
avec différents usages du bâtiment au dessus et au dessous.
Ils ont proposé une promenade sur West Street précédemment. Et les problèmes
concernant les connections urbaines ont été particulièrement bien traitées. Une "terminal
tower" a aussi été envisagée derrière la station PATH. Leur conception a été, comme il l'
était
demandé, inspirée par les plans requis, plutôt que par la forme architecturale.
37
4. PROJET SKIDMORE OWINGS MERRILL (SOM)
4.1. Objectifs du projet
La proposition est de reconnecter la ville en créant une grille dense de structures
verticales qui soutiennent les multiples niveaux d'
espaces publics et culturels. La vision est
une de celle qui va au-delà de l'
habitude historique de construire haut uniquement dans le
but d'
optimiser les ressources limitées du terrain. C'
est une de celles qui construit pour
multiplier la capacité d'
accueil du grand public.
4.2. Description du projet
La proposition comprendrait 16 acres, surface qui serait triplée par les 16 acres de
jardins dans le ciel à différents niveaux et les 16 acres d'
espaces culturels. Il s'
agirait d'
une
"ville verticale" où déambuleraient New-Yorkais, gens de la banlieue et visiteurs.
38
Le futur de la ville doit apporter des solutions substantives pour densifier l'
espace:
l'
espace public, l'
espace culturel et la dynamique du commerce qui renforcerait ressources et
besoins.Dans le projet proposé, les icônes visibles seraient les stries de l'
espace, plus que
les structures commerciales. L'
idée principale est que l'
architecture mette en valeur les
espaces publics et culturels.
Tous les bâtiments seraient conçus pour le bien-être public: chacun serait amélioré
du point de vue des panoramas, de la circulation interne, de la luminosité, et chercherait à
diminuer les désagréments dus au vent et au bruit.
Au fur et à mesure de la demande, des buildings émergeraient de tout le site. Un
réseau de jardins dans le ciel, de musées, et de bibliothèques serait lié par des ponts, et des
terrasses extérieures pénétreraient à l'
intérieur de tout le site.
La première étape de la reconstruction serait de faire de la seule partie tranquille du
site, un permanent Memorial Park. Une nouvelle station de transit créerait un espace très
ensoleillé entre Greenwich et Church Streets.
Memorial Park
Station de transit
Un bassin réfléchissant, avec des ponts qui traverseraient les empreintes des Tours
Jumelles, apporterait de la lumière à la station située en dessous. La nuit, l'
eau deviendrait
une surface lumineuse, révélant la station en profondeur.
Bassin réfléchissant
Vue de nuit
Le projet irait au delà des échanges habituels: à terre égal, commerce égal. Il
renverrait à notre préoccupation de la qualité de l'
environnement. Et il donnerait
alternativement à Lower Manhattan une plus grande surface consacrée à l'
activité culturelle
que tous les espaces culturels cumulés de la ville. Ceci serait fait avec la plus grande
efficacité, autant d'
un point de vue économique qu'
environnemental. Les espaces verts
répartis sur les différents niveaux favoriseraient naturellement l'
émission d'
oxygène plutôt
que de CO2. Le programme dans l'
ensemble, à l'
image de son dispositif pour l'
eau, serait
indépendant, aussi bien en réutilisant les ressources précieuses en eau qu'
en fonctionnant
en échangeur de chaleur. En diminuant les coûts énergétiques le projet s'
inscrirait dans la
"durabilité" et contribuerait à la puissance de la ville. C'
est un enjeu de l'
avenir, et rien n'
a
jamais vraiment été réalisé à cette échelle jusqu'
à présent.
39
Au dernier niveau se situerait un plateau horizontal élevé au-dessus de l'
horizon. Ce
serait un vrai espace qui se prolongerait à l'
horizontale plutôt qu'
à la verticale et s'
imposerait
comme un symbole, à tous les quartiers environnants, au delà des confins de la ville. Le haut
des tours formerait donc une collection de jardins publics dans le ciel, avec un panorama sur
toutes les régions alentours. Sur ce plateau vertical, les bâtiments seraient à la fois un
espace public pour la contemplation et l'
observation, et comme un transmetteur et un
récepteur interactifs pour la communication, l'
information et les medias. Ils répondraient à
nos plus récents impératifs technologiques et économiques en matière de production
continue de réseaux économiques, culturels et environnementaux à toutes échelles, locale et
nationale.
En tant que tel, le projet est présenté comme la conception de nouveaux horizons,
établis pour élever la société au-delà des ruines de la tragédie.
4.3. Etapes de la construction
40
4.4. L'avis de Rick Bell
« L'
aménagement de Skidmore crée un groupe de tours flottant et se reflétant au
dessus d'
une étendue d'
eau. Les tours évoquent des pierres tombales dans un certain sens,
mais à la manière d'
un monument du souvenir, selon Peter Eisenman à Berlin. Et le plan
crée une zone spéciale, sur les 16 acres qui composent le site.
Skidmore Owings et équipe de Merrill ont reçu la collaboration de trois artistes. Les
lignes des édifices sont très harmonieuses, mais quelque peu difficiles à interpréter, vues
d'
une certaine distance. C'
est un projet mélant le concret et le néant. Il est trop tôt pour dire
si ce à quoi ressemblera le sol quand il se transformera en eau, sera formidable ou
terrifiant.»
41
5. PROJET UNITED ARCHITECTS
5.1. Description du projet
Le site s'
avèrerait être un monument entièrement dédié à la tragédie du World Trade
Center du 11 Septembre 2001.
Il se composerait d'
une série de cinq bâtiments reliés ensemble, qui créeraient une
cathédrale. Cela donnerait l'
impression de clôturer le site de 16 acres. Une vaste place et un
parc public entoureraient l'
emplacement des anciennes tours dans le but de protéger le site.
Un mémorial vivant retracerait le passé du bâtiment et évoquerait le futur en même temps.
42
Le visiteur descendrait 75 pieds dans un passage souterrain en spirale et lèverait les
yeux vers le ciel pour regarder les empreintes du World Trade Center. C'
est une façon de les
préserver. Ainsi, plutôt que de regarder vers le bas, le mémorial inviterait les visiteurs à
regarder vers le haut pour se souvenir. Un mémorial placé sur la première tour permettrait à
des visiteurs d'
accomplir le pèlerinage, en regardant vers le bas les terres "sacrées", où tant
de héros ont perdu la vie.
Au-dessus de la terre, cinq bâtiments futuristes se toucheraient, fusionneraient, et
créeraient un voile cristallin qui entourerait et protègerait l'
espace sacré du mémorial. Là,
d'
immenses voûtes domineraient la place et des espaces publics pouvant s'
étendre, seraient
disponibles pour optimiser le flux des visiteurs et pour indiquer un sens de visite.
43
Cette stratégie de développement serait au service des résidants voisins et des
touristes. Elle reflèterait la société urbaine riche qui a évolué à Manhattan au cours des 30
dernières années. Les tours unies occuperaient plus de 10.5 millions de pieds carrés en un
simple bâtiment contigu à construire par étapes, la plus haute tour mesurant 1620 pieds,
représentant environ 112 étages.
Le regroupement des cinq tours prévoirait un espace commercial et public unique.
Par exemple, à 800 pieds dans les airs, approximativement au soixantième étage, une "ville
dans le ciel" sur plusieurs niveaux, relierait les tours à des jardins, des centres éducatifs,
commerciaux ou sportifs, des cafés, un centre de diffusion et une salle de conférence. La
perspective de très grands étages, connectés entre les tours, inviterait de nouveaux services
publics de taille importante, tandis que de larges étages contigus pourraient attirer des
entreprises en provenance des banlieues de Lower Manhattan.
44
Dans tous les complexes, des jardins verticaux suspendus dans le ciel, seraient
arrangés tous les cinq étages, améliorant l'
environnement de travail et permettant de ce fait
un maximum de soleil, d'
énergie renouvelable. La vue serait aussi nettement plus agréable.
Ce bâtiment unique, construit en cinq étapes, ne serait pas seulement le bâtiment le
plus grand du monde, il serait également l'
un des plus sûrs. Les bureaux financiers
enlaceraient des noyaux centraux avec des ascenseurs et des escaliers. Chacune des tours
en pente contiendrait de multiples escaliers indépendants, reliés tous les 30 étages par des
secteurs de refuge. En chaque endroit de la tour, il y aurait différents chemins pour évacuer
les personnes, ils auraient l'
option de descendre, et de rejoindre "horizontalement" la tour
adjacente. La place ouverte, avec les champs de vision dégagés dans chaque direction,
favoriserait également la sûreté en offrant la capacité d'
avoir une vue d'
ensemble du site à
tout moment.
45
Le nouveau World Trade Center est conçu autour des personnes. Chaque secteur a
été imaginé pour refléter les chemins que les personnes prennent et les choses qu'
elles font.
La surface du site permettrait aux piétons de circuler librement, dans toutes les directions.
Greenwich Street connecterait Tribeca à Lower Manhattan par ce site. Des rues chargées
d'
histoire (Cortlandt, Dey, Fulton 60 Street) complèteraient la vue et relieraient la ville au
fleuve.
La station de train souterraine proposée serait conçue pour favoriser la circulation
des piétons, éviter les engorgements et pour fournir un éventail de raccordements aux rues,
à la place et au mémorial. Un espace civique relatant cinq ans d'
histoire importante, serait
situé au même niveau souterrain que le mémorial, regroupant l'
infrastructure publique
commémorative.
5.2. Etapes de la construction
46
5.3. L'avis de Rick Bell
« Ce projet est le plus ambitieux d'
un certain côté: une ville verticale dans le ciel,
constituée de tours reliées entre elles, formant un croissant. Il est décrit comme créant une
sorte de cathédrale dans le vide.
C'
est l'
un des projets qui pourrait être qualifié de mégastructure, un bâtiment à
l'
image de la grandeur de l'
emplacement, qui s'
est également donné du mal pour maintenir
les liaisons visuelles aux rues adjacentes, de sorte que les larges murs du bâtiment ne
recoupent pas la vue de ces rues. »
47
6. PROJET THINK
6.1. Objectifs du projet
L'
obligation morale de reconstruire Ground Zero n'
est pas simplement comment se
rappeler, de la meilleure des manières, ceux qui ont péri dans cette tragédie, mais comment
faire de leur mémoire l'
inspiration à un meilleur futur. Les enjeux des plans du site sont aussi
bien locaux que mondiaux; la conception devrait donc respecter les conditions spécifiques
de la ville mais avoir également une perspective qui pourrait dépasser ses limites.
Ground Zero devrait ressortir de cette tragédie comme le premier vrai Centre du
Monde, comme un endroit où les gens peuvent se réunir pour célébrer la diversité culturelle
dans la paix et dans l'
union créative. Trouver l'
équilibre approprié entre les deux principaux
objectifs du projet - Souvenir et Reconstruction -dépend de la mesure où l'
investissement
dans l'
infrastructure publique contribue au renouvellement de Manhattan.
Il faut un plan qui puisse inspirer à nouveau la ville aux idéaux de la diversité, de la
démocratie, et de l'
optimisme, ces idéaux qui ont fait de New York le centre du monde en
matière d'
échanges, non seulement de marchandises et de services, mais aussi d'
échanges
culturels et créatifs.
48
6.2. Description du projet
Le World Trade Center renaîtrait comme le World Cultural Center. Deux structures
ouvertes en treillis, construites au-dessus et autour des empreintes des Tours Jumelles,
sans les toucher pour autant, créeraient un "emplacement" pour le développement des tours
de la culture. A travers ces structures montantes, des bâtiments distinctifs conçus par
différents architectes seraient mis en phase pour accomplir un programme d'
équipements
culturels innovateurs :
- le mémorial (des empreintes des deux tours jusqu'
au dessus de la plateforme la
plus élevée au monde), qui pourront accueillir 8.500.000 visiteurs par an,
- le musée commémoratif du 9/11,
- un centre artistique, constitué d'
une salle de concert de 3OOO sièges et d'
un théâtre
de 15OO places assises,
- un centre de conférence international, d'
une capacité d'
accueil de 5000 personnes,
- un amphithéâtre ouvert,
- une école et une bibliothèque, pouvant accueillir 1500 personnes,
- autant de plateformes et d'
aménagements publics pour favoriser l'
éducation des
Arts et des Sciences.
Les tours émergeraient de grandes piscines en verre reflétant, qui apporteraient la
lumière naturelle aux commerces et au hall de transport. Deux turbines à grande échelle
utiliseraient le vent pour actionner les ascenseurs du centre qui transporterait 8.5 millions de
visiteurs par année. Le centre de transport occuperait l'
espace mémorable situé entre les
tours. Les commerces sont situés au niveau du hall des transports et de la rue pour
améliorer le service des habitants. Huit building indépendants avec des bureaux et un hôtel
situé sur le périmètre du site complèteraient le programme entier , conforme à la demande
du marché.
49
6.3. Etapes de la construction
Phase 1
Phase 3
Phase 2
Phase 4
50
Les surfaces occupées par les différents élèments seraient les suivantes:
- 8.500.000 sf pour les bureaux (répartis dans 8 bâtiments),
- 1.000.000 sf pour les boutiques,
- 120.000 sf pour le centre de transport
- 820.000 sf pour les aménagements culturels
- 660.000 sf pour l'
hôtel
Soit une surface totale de: 11.100.000 sf.
Le World Cultural Center couvre une surface de plein air (avec les places et les jardins) de
14.3 acres.
6.4. L'avis de Rick Bell
« Think est très ambitieux. Il crée deux tours qui définiraient une "ville verticale de
culture," dans une structure ouverte occupée par des équipements culturels tels que des
salles de concert, des musées, des galeries et des studios d'
artistes. Les studios rappellent
ceux du World Trade Center.
Les structures, à l'
image de l'
armature en acier de la Tour Eiffel, définissent l'
horizon
sans l'
encombrer de bureaux. Elles seraient plus hautes que les Tours Jumelles et
marqueraient les endroits où les avions se sont scratchés. Il s'
agit d'
un mémorial dans le
ciel,d'
une manière originale. Des plateformes d'
observations seraient placées au sommet.
Les turbines à vent créeraient de l'
énergie pour les ascenseurs. Les rampes
extérieures très intéressantes garantissent la sécurité d'
une évacuation spontanée et
visuelle. »
6.5. Réalisation du projet
51
52
7. PROJET LIBESKIND
7.1. Objectifs du projet
« Je suis arrivé à New York en bateau, j’étais adolescent, un immigrant, et comme
des millions d’autres avant moi, mon premier regard a été pour la Statue de la Liberté et pour
l’impressionnante ligne d’horizon de Manhattan. Je n’oublierai jamais cette vision et sa
signification, se rappelle Daniel Libeskind. Ce projet est à propos de tout cela. »
Quand il a commencé ce projet, au tout début, les New Yorkais étaient partagés entre
laisser le trou béant qui constituait alors le site du World Trade Center ou le combler
complètement et reconstruire par dessus. L’architecte a lui même passé un long moment à
méditer dessus : rendre hommage aux victimes qui ont perdu la vie au cours du terrible
drame qui s’est produit sur ce site, tout en gardant un espoir pour le futur, semblait un
dilemme impossible à résoudre. Il a tenté de trouver une solution qui rejoindrait ces deux
points de vue à priori contradictoires en une unité inattendue. « C’est pourquoi je suis allé
voir le site, j’y ai passé du temps, à regarder les gens déambuler autour, à ressentir leur
puissance et à écouter leurs voix. Et ce projet, c’est ce que j’ai vu, entendu et ressenti là
bas. »
Les grands murs de ciment sont les vestiges les plus dramatiques de ces attentats,
un prodige technique, construits sur les bases rocheuses du site et conçus pour retenir les
eaux de l’Hudson River. Ces fondations ont résisté à l’inimaginable choc de l’effondrement
des Twin Towers et se dressent aujourd’hui avec l’éloquence même de la Constitution
Américaine, revendiquant la durabilité de la Démocratie et la valeur de la vie individuelle
53
« Nous devions être capables de pénétrer ce lieu sacré, tout en créant un espace de
méditation, calme et spirituel. Nous avions besoin de continuer le voyage plus bas, environ
70 pieds (plus de 20 mètres) au cœur de Ground Zero, sur les fondations rocheuses ; une
procession pondérée à travers les profondes empreintes indélébiles des Twin Towers »,
explique l’équipe d’architectes.
Cependant, les fondations du World Trade Center ne racontent pas seulement
l’histoire d’une tragédie, mais mettent aussi en avant la dimension de la vie. En effet, les
trains de la PATH continuent encore à traverser ce terrain, comme avant, joignant le passé
au futur. Bien sûr, il fallait un musée comme épicentre du Ground Zero, un musée pour
retracer les évènements, un lieu de mémoire et d’espoir. Il deviendrait l’entrée du Ground
Zero, toujours accessible, nous conduisant dans un espace de réflexion, de méditation, un
endroit pour le mémorial lui-même. Un mémorial qui sera le résultat d’un concours
d’architecture international.
54
Ceux qui sont morts ici sont devenus des héros. Pour commémorer ces vies perdues,
Daniel Libeskind voudrait créer deux grandes places publiques, le Park of Heroes et le
Wedge of Light. Tous les 11 septembre, entre 8h46, quand le premier avion a percuté la
première tour, et 10h28, quand la seconde tour s’est effondrée, le soleil y brillerait sans
aucune ombre, en hommage perpétuel à l’altruisme et au courage.
Chacun s’est rendu sur le site, plus de 4 millions d’Américains, marchant autour,
scrutant du regard les murs de construction, essayant de comprendre cette immensité
tragique. Le Studio Daniel Libeskind a donc imaginé un passage aérien, surélevé, un chemin
de promenade entourant le site du mémorial, où chacun pourrait observer non seulement le
Ground Zero, mais aussi la renaissance de la vie.
L’architecture sensationnelle de la nouvelle gare de Lower Manhattan et du hall
faisant la jonction avec les trains de la PATH, le métro connexe, les hôtels, un centre des
arts du spectacle, les tours de bureaux, les centres commerciaux souterrains, les boutiques
dans les rues, les restaurants, les cafés,… affirmeraient un New York dense et exultant.
55
Le ciel New Yorkais accueillerait à nouveau un immense building, telle une flèche le
transperçant, haute de 1 776 pieds (près de 540 mètres), les “Jardins du Monde” (Gardens
of the World). Pourquoi jardins ? Parce qu’ils sont une constante affirmation de la vie. Un
gratte-ciel qui s’élèverait au-dessus de ses prédécesseurs, réaffirmant la prééminence de la
liberté et de la beauté, restituant son sommet spirituel à la ville, créant une icône qui
raconterait la vitalité américaine face au danger et son optimisme suite à la tragédie.
« La victoire de la vie ».
56
7.2. Etapes de la construction
7.3. L'avis de Rick Bell
« Le projet de Daniel Libeskind était caractérisé, avant tout, par la conservation de la
"cuvette" ouverte, au niveau courant, c'
est à dire 70 pieds plus bas que le niveau du sol, où
les fondations sont bordées par les murs des anciennes tours jumelles, qui retiennent encore
le fleuve , et agit comme une sorte de frontière pour la partie ouest de Greenwich Street.
Le projet intègre ces éléments comme une partie même du mémorial. A côté du musée se
situe un très haut monument, haut de 1776 pieds. Cette tour est plutôt fine et contient des
jardins
dans
le
ciel.
Une gare est située sur Wedge of Light Place, une grande place est illuminée par les
rayons du soleil, chaque 11 Septembre, à l'
heure où le premier avion s'
est scratché jusqu'
à
ce que les tours s'
effondrent. C'
est un design vraiment innovant et plein d'
âme. »
57
58
59
PARTIE TROIS
LES REMANIEMENTS ET LE PROJET DEFINITIF
[10] [11] [12]
60
1. REMANIEMENTS DU PROJET LIBESKIND
Daniel Libeskind a gagné le concours : son projet est sélectionné en février 2003 et
sera révisé plusieurs fois. Appelé "Memories Fondations", le plan de Daniel Libeskind est un
ensemble composé de cinq tours de taille croissante qui s'
élancent dans le ciel et dont
l’alignement a été calculé pour permettre aux rayons du soleil d'
illuminer, chaque 11
septembre, les fondations des anciennes Tours Jumelles, laissées apparentes.
Symbole central du projet, la Freedom Tower (tour de la liberté), sera une des plus
hautes tours au monde et fera exactement 1776 pieds de haut (référence à 1776, date de la
Déclaration
d'
indépendance
des
Etats-Unis).
La gare intermodale de transports, conçue par l’architecte Calatrava, sera construite
par Port Authority, le mausolée à la mémoire des victimes sera confié à Michael Arad et le
centre culturel à l’architecte Gehry (le lobby des Familles des Victimes ayant fait avorter le
projet d'
un centre d'
art qui aurait porté ombrage à son propre mémorial).
Mais les plans étaient trop ambitieux et ont dû être révisés à de multiples reprises, et
il restait à dévoiler les projets des autres architectes pour les tours 2, 3, 4 et 5 (ce qui sera
fait à l’occasion du 5° anniversaire de la tragédie).
1.1. Chronologie
Déjà en 2003, le plan général de Daniel Libeskind, pour Ground Zero, sélectionné en
février, a été remanié en septembre avec pour condition une nouvelle révision du projet. Si
l'
idée d'
une Tour de la Liberté (Freedom Tower) est toujours d'
actualité, ce n'
est pas celle
dessinée par Daniel Libeskind car c'
est finalement la Tour de la Liberté dessinée par
l'
architecte David Childs qui a été retenue en juin 2005.
C'
est aussi le cas du Mémorial de Michael Arad et Peter Walker, choisi en janvier
2004, dont les plans ont été changés en juin 2006, à la demande de Port Authority, pour en
61
réduire la taille et le coût (permettant une économie de 285 millions de dollars sur une
facture qui atteignait 1 milliard de dollars).
Le complexe culturel de Gehry a été choisi en octobre 2004.
En mai 2005, un projet du milliardaire Donald Trump a été écarté (il proposait de
reconstruire à l’identique les anciennes tours jumelles en plus solides).
Pour compliquer encore la situation, un désaccord entre Larry Silverstein et Port
Autority (sur le partage des frais de reconstruction) a bloqué le projet pendant un an, mais un
accord trouvé en avril 2006 a permis au chantier de reprendre.
1.2. Objectifs du remaniement de septembre 2003
Le plan revisité a pour objectifs de :
- conserver et améliorer la vision du studio du site du WTC
- fournir un emplacement vaste et respectueux pour l'
espace commémoratif
- réduire la densité globale du site et éliminer les problèmes fonctionnels de l'
espace
souterrain
- améliorer les bâtiments commerciaux et les voies de circulation publique
- permettre un programme d'
espaces commerciaux et de boutiques satisfaisants
- éliminer l'
impact de la circulation des véhicules sur le mémorial
- développer la sécurité vis-à-vis des camions en dehors du site, sous les espaces
verts publics
- fournir plus d'
espace public, un site possible pour St Nicholas Church et d'
autres
usages potentiels.
Les principes directeurs sont de :
- créer un lien entre le devoir moral d'un mémorial et une vie urbaine renaissante :
Une ville animée vivante, imprimée du souvenir du 11 Septembre; un nouveau
voisinage tissé à travers les alentours; un passage sur Hudson River; une infrastructure de
transit reconstruit et agrandie; de nouveaux espaces culturels, commerciaux et de bureaux
générés.
62
- paramétrer un nouveau voisinage :
Des tours disposées en spirale, qui mettent en valeur la statue de la liberté; un
nouveau voisinage accessible, viable et intégré dans le paysage alentour; lancer le World
Financial Center; créer une nouvelle identité pour Lower Manhattan; créer un spectre pour
de nouveaux espaces publiques.
- relier Greenwich et Fulton Streets :
Greenwich Street fournit une connection Nord/Sud à travers Tribeca, le site du WTC,
South of Liberty jusque Battery Park. Fulton Street fournit une connection East/West
d'
Huston jusque East River; créer un centre culturel à l'
angle de Greenwich et Fulton;
Cortlandt Galleria fournit un secteur piétonier; WTC PATH Terminal fournit un passage de
transit; des halls souterrains fournissent un accès aux boutiques et au centre de transport.
- faire de Wedge of Light Plaza un passage jusqu'au site du WTC :
Une Wedge of Light Plaza créée dans une géométrie symbolique, programée et
fonctionnelle; un passage de la September 11 Place menant au mémorial; un connection
culturelle au coin de Fulton-Greenwich; définit la géométrie du PATH Terminal et fournit une
place civile à l'
entrée; élargir la connection Est/Ouest de Fulton dans un espace civil qui relie
le Financial District au Winter Garden.
63
- célébrer l'animation des rues et des espaces verts :
De nouvelles rues crées pour éclaircir le bloc de bâtiments; fournir un accès aux
nouveaux espaces verts; proposer une nouvelle perspective urbaine, apporter de nouveaux
usages culturels et commerciaux; fournir un hall de transport aux endroits clés; Wedge of
Light Plaza est un nouvel espace public majeur; Park of Heroes relie le site du World Trade
Center, le World Financial Center et West Street; la September 11 Place fournit un passage
jusqu'
au mémorial; Liberty Park fait l'
intermédiaire jusqu'
à l'
espace commémoratif et procure
un espace publique adjacent à Liberty Street; le mémorial est totalement accessible au
public, tout en permettant un recueillement intime.
- définir le parc commémoratif et les bâtiments culturels par les portions restantes du mur de
fondation de l'ancien WTC :
Faire des améliorations du plan du site, basé sur le design du mémorial; mémorial
encastré à 30 pieds au dessous du niveau de la rue et à 70 pieds en ce concerne les
anciens murs de fondation; les murs de fondation sont visibles pour montrer leur héroïque
64
résistance aux attaques; les bâtiments culturels sont essentiels à la définition du mémorial et
permettent le développement des rues actives; les chutes d'
eau le long de Greenwich Street
en tant que barrière acoustique.
- restaurer la ligne d'horizon avec un grand et dramatique nouveau symbole pour New York,
la Freedom Tower :
Le haut de la tour en spirale domine le site et son
l'
emplacement des murs de fondation des anciennes tours
connection Est/Ouest à travers le paysage urbain d'
East River
symbolique de 1776 pieds; la spirale marque le coin ouest
d'
habitation publique.
contexte immédiat; marque
dans l'
horizon; promeut la
à Hudson; atteint la hauteur
du site et les programmes
65
2. LA FREEDOM TOWER
66
2.1. Chronologie
Depuis le choix en 2003 du projet de Libeskind, les plans ont subi de nombreux
changements. Le design de la tour initiale dessinée par Daniel Libeskind a été rejeté en août
2005. En effet, seulement 25 pieds séparaient la tour de West Street et la NYPD s'
inquiétant
concernant d'
éventuels camions piégés qui pourraient exploser au pied de la tour. Le
gouverneur Pataki donna aux architectes et aux ingénieurs un peu plus de 8 semaines pour
redessiner la tour entière et la déplacer plus près de West Street. Ainsi, tout ce que David
Child a eu à faire, c'
est d'
éloigner un gratte-ciel haut de 1776 pieds de la rue majeure la plus
proche, de reconfigurer sa forme et les plans du sol, de conserver l'
esprit du projet retenu, et
de le faire vite.
Déjà à la veille du 5ème anniversaire des attentats, des progrès se faisaient enfin
sentir dans la reconstruction. En avril 2006 les bulldozers s’attaquent aux fondations de la
Tour de la Liberté dessinée par l'
architecte David Childs. En mai 2006, est inauguré le 7
WTC, un immeuble en verre de 52 étages, construit sur les fondations d'
une tour tombée le
11 septembre 2001 (après les tours jumelles). Le 17 août 2006 débute le chantier du
mémorial de l’architecte Michael Arad (retardé pendant des mois pour raison budgétaire).
Et le jeudi 7 septembre 2006, le visage du futur World Trade Center s'
est encore
précisé avec l'
annonce faite au 7 WTC (premier immeuble du site à avoir été livré),
concrétisant le plan général de Daniel Libeskind. En effet, le cinquième anniversaire des
attentats du 11 septembre a été l'
occasion pour le gouverneur de l'
Etat de New-York
(George Pataki), en présence du maire de New-York (Michael Bloomberg), de dévoiler les
projets de trois des architectes chargés de la conception de trois nouvelles tours du site,
donnant un aperçu global du futur "Lower Manhattan".
Après Libeskind, Childs et Arad, le site bénéficie donc de l'
apport d’autres architectes
de renom : Rogers, Foster, Gehry et Calatrava. Les Britanniques Norman Foster et Richard
Rogers et le japonais Fumihiko Maki étaient chargés de concevoir chacun une des tours qui
seront construites autour du mémorial de Michael Arad. Le Canadien Franck Gehry a conçu
le centre culturel et le Catalan Santiago Calatrava la gare des transports en commun.
L'
ensemble, évalué à 11 milliards de dollars, devrait être achevé en 2011.
2.2. Caractéristiques de la Freedom Tower
La Freedom Tower est située au coin Nord-Ouest des 16 acres du site du World
Trade Center, bordée par Versey Street, West Street, Washington Street et Fulton Street.
67
2.2.1 Composition
Le projet de la Freedom Tower est un espace composé d'
espaces de bureaux,
d’espaces d'
agréments, de plateformes d'
observation, de restaurants de renommée, et
d’antennes de diffusion de la MTVA, le tout supporté à la fois au dessus et au dessous par
une infrastructure mécanique pour le bâtiment et ses espaces publics environnants. Un
accès à la PATH, au réseau ferroviaire souterrain ainsi qu'
au World Financial Center sont
également prévus.
Le programme est organisé comme s'
en suit: l'
augmentation du niveau de la place,
un hall public émerge par une série d'
étages mécaniques; cela forme une base du building
de 200 pieds de hauteur. Soixante-neuf étages de bureaux élèvent la base de la construction
de 1120 pieds. Deux étages sont occupés par la MTVA; des restaurants, des plateformes
d'
observation et un parapet en verre culminent à respectivement 1362 et 1368 pieds,
hauteurs des Tours Jumelles originales. Une antenne supportée par une structure câblée
complète les 1776 pieds.
2.2.2. Design
La Freedom Tower redessine l'
horizon de New-York, réaffirme la prééminence de
Lower Manhattan comme centre d'
affaires et établit une nouvelle icône civile pour notre
68
pays. C'
est une référence architecturale mémorable pour la ville et la nation; un building à la
forme simple et épurée rappellera la fraîcheur et l'
intemporalité de ce design. Dans la lignée
de la traditionnelle ingénuité américaine en matière de construction de hauts édifices, la
solution choisie et un mélange innovateur d'
architecture, de structure, de design urbain, de
sécurité et de durabilité.
La tour s'
élève d'
une base simple, robuste et en profondeur: un cube de 200 pieds
sur 200, de la même dimension que les empreintes des tours du WTC. De généreux
espaces ouverts, remplis d'
arbres, d'
eau et d'
endroits de répit qui égaient les rues
environnantes, relient la tour avec les alentours et permet des points de vue et des accès au
mémorial. Des entrées des quatre cotés du bâtiment relient ce dernier aux quartiers
environnants: à la plateforme d'
observation pour West Street, au restaurant pour Washington
Place, et aux bureaux pour Fulton et Vesey Street. Même en incorporant des systèmes de
sécurité renforcés, l'
édifice reste ouvert et accessible.
Une surface métallique miroitante recouvre la base de la tour et donne une
dynamique fluidité dans la forme, dont l'
apparence reflétera les changements de luminosité,
de temps et de saison.
Tandis que la tour s'
élève de sa base cubique, ses bords carrés sont biseautés,
transformant le carré en huit grands triangles isocèles s'
élevant dans le ciel. Au milieu, la
tour prend la forme d'
un parfait octogone dans le plan, puis culmine en un parapet en verre
(à 1362 et 1368 pieds), dont le plan est un carré en rotation de 45° par rapport à la base. Un
pylône contenant une antenne de la MTVA, dont le design a été élaboré par une
collaboration d'
architectes, d'
artistes, de designers de génie, d'
ingénieurs, et sécurisée par
un système de câble, s'
élève d'
un support en forme d'
anneau, de la même manière que la
torche de la Statue de la Liberté, jusqu'
à la hauteur de 1776 pieds (541 mètres) qui fait
référence à l'
année de l'
indépendance des Etats-Unis.
69
2.2.3. Structure
La robuste structure en acier, consistant en des poutres et des colonnes reliées par
une combinaison de boulons et de soudures, résiste aux forces latérales, même si les
éléments de la charpente sont légèrement déformés. Associés avec un mur au cœur de
béton, la charpente apporte de la rigidité à la structure du building tout entier tandis que
l'
intérieur creux des colonnes permet un maximum de flexibilité.
70
2.2.4. Sécurité
Pour satisfaire les exigences de sécurité, la distance séparant la tour de West Street
a été augmentée de 25 pieds pour une moyenne de 90 pieds. La base cubique de la
Freedom Tower est revêtue de matériaux lumineux - peut-être un mélange d'
Inox et de titane
– qui est à la fois miroitant, réflecteur de lumière et résistant aux explosions.
L'
édifice comprend un système de sécurité avancé, qui dépasse les équipements du
New York City Building Code et qui va conduire au développement des nouvelles
conformités pour la construction des building. En plus de la répétition de la structure et d'
une
extrême résistivité au feu, le bâtiment est doté de filtres chimique et biologique dans le
système d'
alimentation d'
air. Pour garantir une capacité maximale à évacuer et à combattre
le feu, des escaliers pressurisés extra larges, des blocs lumineux de secours et une
protection en béton pour chaque extincteur et tuyau de montée d'
urgence sont fournis, en
plus des nombreuses sorties, des escaliers de secours débouchant dans chaque rue
adjacente et de la sortie immédiate des escaliers dans la rue. Tout le système de sécurité du
building - escaliers, communications, tuyaux, extincteurs, ascenseurs - sont noyés au cœur
d'
un mur épais de 3 pieds dans la plupart des endroits.
Cet édifice a été conçu pour faciliter la réplique aux états d'
urgence, avec un escalier
réservé pour l'
usage des pompiers. Un ascenseur situé au cœur du building est ainsi protégé
si bien qu'
il dessert chaque étage de l'
immeuble. De plus, des zones de refuge sont situées
à chaque étage.
De plus, le bas de la tour, en béton armé et en métal, est conçu pour résister aux
camions piégés.
2.2.5. Aspects environnementaux
La Freedom Tower utilise les nouvelles technologies et méthodes pour maximiser le
bon fonctionnement et minimiser les pertes d'
énergie et la pollution. L'
équipe est en
collaboration avec les leaders en matière de technologie et d'
environnement à travers le
monde pour tirer les avantages de la nouvelle génération de sources d'
énergie innovantes,
récupérables aussi bien à l'
intérieur qu'
à l'
extérieur du site telles que le fuel ou le vent.
La Freedom Tower a été construite selon le World Trade Center Sustainable Design
Guidelines et ils sont sans précédent dans leur domaine et leur profondeur. Après
consultation des groupes environnementaux leaders et des avocats de la société, ces
directives pour le développement commercial du World Trade Center sont en accord avec
les standards des autres immeubles de bureaux. Ils appellent à une innovation tranchante en
matière de qualité d'
air, d'
efficacité énergétique, d'
énergie solaire, de récupération des eaux,
de conservation des matériaux et de propreté de la construction.
Dans le but d'
acquérir un modèle de classe mondiale en matière d'
efficacité
énergétique et de considérations environnementales, la Freedom Tower inclura: une
technologie de conservation de l'
énergie de pointe pour réduire la demande en énergie; une
meilleure utilisation de la lumière du jour à l'
intérieur due à une technologie de verre ultra
clair peut préserver de l'
énergie; une amélioration de la qualité de l'
air intérieur due à la
ventilation de l'
air extérieur et l'
utilisation de matériaux sans composés toxiques; la
conservation de l'
eau due à la réutilisation des eaux de pluie par le refroidissement et
l'
irrigation; la réduction du trafic automobile par la proximité des transports en commun et la
prévision d'
aménagements pour les cyclistes; la réduction des déchets à travers le recyclage
des débris de construction et l'
utilisation de matériaux recyclables pour la construction; un air
plus pur dans la communauté du à l'
usage de filtres et de carburants particuliers pour les
71
véhicules de construction. De plus, un espace de 5000 pieds considéré comme exemplaire
va être construit pour montrer les technologies de construction de la Freedom Tower et les
philosophies qui optimisent la conservation d'
énergie et l'
amélioration de la qualité de vie
pour les travailleurs dans le building.
2.2.6. Délais de construction
Le commencement des travaux est prévu pour le premier trimestre 2006. Il est prévu
que l'
acier qui compose le bâtiment puisse être visible en 2007, et une fin des travaux pour
2009. Le building pourrait être occupé dès 2010.
3. LES AUTRES TOURS DU PROJET
Les nouvelles tours formeront, avec la Tour de la Liberté, un mouvement de descente
en spirale vers le Mémorial imaginé par Arad. En effet tous les bâtiments sont tournés vers le
Mémorial, élément central du site, et leur disposition permettra d'
obtenir un ensoleillement
des emplacements des deux anciennes tours, laissés libres de toute construction. Tous les
11 septembre, aux heures exactes des deux attentats et de l'
effondrement des tours, le soleil
illuminera l'
emplacement des deux tours détruites.
Le site du nouveau World Trade Center, entouré des futurs bâtiments, sera planté
d’arbre et aux emplacements des deux anciennes tours jumelles seront amménagés deux
immenses trous avec deux bassins, sur lesquels seront inscrits les noms des victimes et
d’où sortiront eau et lumière.
A quelques pas de la place du Mémorial, une nouvelle station centrale de transports
remplacera la gare provisoire, construite au lendemain des attentats. Dessinée par
l'
architecte Santiago Calatrava et commencée en 2005, la nouvelle gare sera gérée par Port
Authority.
Redessinant l'
horizon de Manhattan et signées de grands noms de l'
architecture, les
trois nouvelles tours feront partie des plus hauts gratte-ciel de New York, mais aucune
n'
égalera les 541 mètres de la Tour de la Liberté de David Childs. Ces trois tours seront
72
construites autour du mémorial et de la Tour de la Liberté et formeront, avec la station
centrale de transports dessinée par Santiago Calatrava, le côté Est du futur World Trade
Center. Elles devraient être achevées en 2012.
La Tour 2 (200 Greenwich Street), conçue par Norman Foster est la plus
remarquable. Ses 382 m de haut pour 78 étages rappellent l'
esprit de Manhattan depuis son
origine et sa façade de verre semble glisser vers le Mémorial. En effet, constituée de quatre
éléments, son sommet est en forme de diamant dont les facettes orientent l’œil vers le
mémorial.
La Tour 3 (175 Greenwich Street), imaginée par Richard Rogers est un bâtiment de
352 m de haut pour 71 étages (la plupart consacrés à des espaces de bureaux) dont le hall,
haut de 3 étages, ouvre sur le Mémorial.
Tour 2
Tour 3
La Tour 4 (150 Greenwich Street), oeuvre de Fumihiko Maki est la plus minimaliste.
La plus petite tour du World Trade Center (288 m de haut pour 61 étages) ressemble à un
miroir dans lequel se reflète le Mémorial.
La Tour 7 fût le dernier building du World Trade Center à tomber le 11 Septembre
2001, après avoir brûlé toute la journée; aujourd'
hui il est le premier à être reconstruit. Les
fondations ont été commencées en Mai 2002, et la tour a été achevée en Octobre 2004.
Tour 4
Tour 7
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CONCLUSION
A l’aube du sixième anniversaire des attentats du 11 Septembre, le nouveau site du
World Trade Center prend forme peu à peu ; et pierre après pierre, les New Yorkais voient
se dresser les murs d’un imposant complexe qui verra le jour en 2013, articulé autour d’un
parc commémoratif en hommage aux victimes du drame et d’un majestueux building, la
Freedom Tower, symbolique de la résistance de la démocratie et de la liberté américaines.
Après de nombreux remaniements, ce projet est finalement le fruit d’une étroite
collaboration entre les organismes responsables de la reconstruction du site : la LMDC et la
PA, les autorités new yorkaises, les cabinets d’architectes, les New Yorkais et les
associations des familles des victimes. Un design qui était à la base celui d’un seul
architecte, Daniel Libeskind, et qui s’est enrichi de quelques uns des meilleurs éléments des
projets initialement proposés ; l’architecte David Childs, quant à lui, s’est vu chargé de
revisiter les plans de la Freedom Tower.
Ce résultat, obtenu grâce à un travail de longue haleine, est à l’image de l’unité
américaine : l'
interaction réussie des compétences. On note d'
ailleurs parmi elles, celle d'
être
capable d'
anticiper et de prévoir la possibilité d'
un aménagement immobilier progressif : la
disposition des bâtiments est en effet imaginée de façon à pouvoir répondre dans le futur à
une éventuelle demande des compagnies privées et à développer le quartier des affaires.
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Sites Internet
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http://www.renewnyc.com/plan_des_dev/wtc_site/new_design_plans/Sept_2003_refined_de
sign.asp
Personne contactée
Mr. Dara McQuillan
Marketing & Communications Director
Silverstein Properties, Inc.
7 World Trade Center
New York, NY 10007
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