LE PALAZZETTO BRU ZANE présente
Hervé (1825-1892)
Les Chevaliers de la Table ronde
Opéra bouffe en 3 actes
Paroles de Henri Chivot & Alfred Duru
Musique de Louis-Auguste-Florimond dit Hervé (1825-1892)
Représenté pour la première fois le 2 mars 1872 sur le Théâtre des Folies-Dramatiques à Paris
Compagnie Les Brigands
Création novembre 2015
Orchestration Thibault Perrine
Direction Musicale Christophe Grapperon
Mise en scène Pierre-André Weitz
Production déléguée : Palazzetto Bru Zane - Centre de musique romantique française
Production exécutive : Compagnie Les Brigands
Avec l’aide d’ARCADI Ile-de-France / Dispositifs d’accompagnements
nouvelle production 2015
version pour douze chanteurs et douze instrumentistes
Orchestration Thibault Perrine
Direction Musicale Christophe Grapperon
Mise en scène Pierre-André Weitz
Costumes et scénographie Pierre-André Weitz
Lumières Bertrand Killy
Distribution en cours
Mélusine soprano
Angélique, la fille du duc soprano
Totoche, la duchesse mezzo-soprano
Fleur-de-Neige soprano
Cazilda mezzo-soprano
Roland ténor
Merlin baryton
Médor ténor
Rodomont, le duc ténor
Sacripant, sénéchal baryton
Amadis des Gaules ténor
Lancelot du Lac baryton
Désireux de défendre tous les répertoires du XIXe siècle français, le Palazzetto Bru Zane Centre de musique
romantique française s’attèle à la revalorisation du répertoire lyrique léger de l’opérette et de l’opéra-comique. En
s’appuyant sur des compositeurs d’une inventivité exceptionnelle, comme Lecocq, Hervé, Offenbach, Terrasse et
Messager, il s’est engagé dans un cycle de productions scéniques destinées à une large diffusion.
Après la redécouverte d’Ali-Baba, opéra-comique de Charles Lecocq recréé en mai 2014 à l’Opéra-Comique dans
une mise en scène d’Arnaud Meunier, le Palazzetto Bru Zane entend explorer le genre bouffon.
Convaincu par l’aptitude de cette compagnie à ressusciter l’esprit si particulier de ce répertoire, il fait appel à la
Compagnie Les Brigands, dont musiciens et chanteurs ont fait revivre des partitions souvent difficiles à reconstituer
et mal jugées par la musicologie.
Pour l’automne 2015, ils proposent une nouvelle production de l’opéra bouffe d’Hervé, Les Chevaliers de la Table
ronde. Écrites pour des théâtres de petite ou moyenne taille, les opérettes du « compositeur toqué » furent créées
par des troupes d’acteurs-chanteurs particulièrement à l’aise dans le domaine du théâtre parlé et de la pantomime.
Les Chevaliers de la Table ronde
Les Chevaliers de la Table Ronde est en 1867 * la première des grandes opérettes du « compositeur toqué » -
comme on le surnomme en référence à son œuvre de jeunesse - avec laquelle il inaugure le cycle de ses quatre
chefs-d’œuvre (suivront L’Œil crevé, Chilpéric et Le Petit Faust).
L’ouvrage narre moins les aventures connues de Lancelot ou Merlin qu’il n’utilise un monde imaginaire coloré
d’allusions aux fééries du Moyen Âge. La présence luxueuse d’un nombre important de personnages secondaires
(en particulier quatre chevaliers au caractère ridicule) permet à Hervé d’imaginer un spectacle ambitieux propre à
rivaliser avec certaines productions de l’Opéra-Comique. Au détail près que la scène des Bouffes-Parisiens, plus
exigüe, devait conférer à l’ensemble un coup d’œil plus chaotique propre à faire ressortir le grotesque de certains
tableaux.
La musique des Chevaliers de la Table ronde reflète toutes les recherches de simplicité et d’efficacité que l’auteur
à ce moment de sa carrière maîtrise parfaitement. On y rencontre les quatre éléments privilégiés du comique en
musique : la parodie (celle des genres sérieux ou de la musique étrangère), l’énergie rythmique, la virtuosité
décalée et la mélodie populaire. L’action – déplacée aux temps chevaleresques d’une Histoire de France que le XIXe
siècle vénère confie aux dames un poids particulier : Mélusine, Totoche et Angélique se partagent la vedette en
caricaturant les caractères prétendument féminins que sont l’amour, la jalousie, la cupidité et la sensualité. De leur
côté, Rodomont, Roland et Merlin donnent du courage une image bien émoussée.
(*) dans sa première version refondue en 1872.
Hervé
Louis-Auguste-Florimond Ronger dit Hervé est un compositeur, auteur dramatique, acteur, chanteur, metteur en
scène et directeur de troupe français, en 1825 à Houdain. Il fut le rival - et néanmoins ami d’Offenbach.
Orphelin de père à dix ans, Florimond Ronger s’installe à Paris où il devient choriste à l’église Saint-Roch. Élève du
compositeur Daniel-François-Esprit Auber au Conservatoire, avant d’être nommé organiste de Bicêtre puis de Saint-
Eustache en 1845, il subvient à ses besoins en tant que pianiste et acteur de complément au théâtre, sous le
pseudonyme d’Hervé, comme le fera, quelques années plus tard, le personnage de Célestin-Floridor de son
opérette Mam’zelle Nitouche (1883).
Avec le fantaisiste Joseph Kelm, il compose en 1847 une pochade, Don Quichotte et Sancho Pança, considérée
comme la première « opérette ». Chef d’orchestre de l’Odéon puis du Théâtre du Palais-Royal, il ouvre en 1854 un
café-concert dans une petite salle du boulevard du Temple qu’il baptise Folies-Concertantes puis Folies-Nouvelles
et il présente des opérettes à deux personnages de sa composition (Le Compositeur toqué, La Fine Fleur de
l’Andalousie, Un drame en 1779...) aux côtés de Kelm, mais aussi l’une des premières œuvres d’Offenbach :
Oyayaye ou la Reine des îles (1855). Il cède la salle en 1859 à la comédienne Virginie Déjazet qui la rebaptise de
son nom. Grand voyageur, il se produit en province comme chanteur avant de se réinstaller à Paris (Offenbach
ayant obtenu entre temps l’assouplissement des règles qui régissent les pièces musicales), où il prend la direction
musicale des Délassements-Comiques. En 1867, il prend la direction des Folies-Dramatiques pour y créer ses
quatre grandes opérettes. En 1878, il tient le rôle de Jupiter dans une reprise d’Orphée aux enfers sous la direction
d’Offenbach lui-même puis débute le cycle qu’il compose pour Anna Judic, l’étoile du théâtre des Variétés : La
Femme à papa (1879), La Roussotte (1881), Lili (1882) et enfin Mam’zelle Nitouche (1883). En 1886, Hervé quitte
Paris pour Londres il se produit régulièrement depuis 1870. De 1887 à 1889, il compose une série de ballets
pour l’Empire Theatre. Il rentre en France en 1892 où il donne une ultime Bacchanale peu de temps avant sa mort,
le 3 novembre 1892.
La rencontre d’Hervé et… Richard Wagner
« C’était à Paris chez un Allemand nommé Albert Beckmann, bibliothécaire du prince Louis-Napoléon, et, de plus,
vaguement journaliste, vaguement correspondant des théâtres germaniques, vaguement agent diplomatique
secret, et officiellement secrétaire de l’obligeant banquier Erlanger dont le cœur généreux s’exerçait sans relâche à
protéger, à tirer d’embarras quelques artistes.
Donc chez Albert Beckmann se trouvaient invités ce soir-là : Neftzer, qui fut le fondateur du journal Le Temps,
Dréolle, un chroniqueur de la presse bordelaise qui s’était fixé à Paris, Gaspérini, le critique musical, long comme
un jour sans pain, violent et sectaire, qui ne manquait pas une occasion de manifester sa ferveur pour la religion
wagnérienne en train de se fonder, et le grand Richard Wagner, sombre, hargneux, digérant mal l’accueil injuste et
discourtois de Tannhäuser à l’Opéra. Au cours du dîner, Wagner et Hervé, que la maîtresse de maison avait placés
l’un à côté de l’autre, étaient entrés en sympathie.
- J’écris mes livrets moi-même, lui avait dit Richard Wagner, car je n’ai trouvé personne qui puisse comprendre
mon esthétique : une œuvre dramatique vivante, où l’action ne soit pas un imbroglio, mais le développement d’un
caractère, d’une passion.
- Et moi aussi, répliqua Hervé, je procède comme vous : je fais mes livrets moi-même, mais pour des raisons
différentes de celles que vous invoquez.
Et Hervé de développer à son interlocuteur, qui y prenait un intérêt marqué, ses théories sur la dose nécessaire
d’insanité d’un livret d’opérette, dose qui devait, d’après lui, émaner du même cerveau que la musique, et aussi
ses idées sur la prosodie spéciale du genre que bien peu de librettistes étaient à même de connaître et de mettre
en pratique.
À la fin du dîner, Hervé et Wagner étaient devenus les meilleurs amis du monde ; partis de points de vue tout
différents, de prémisses tout opposées, ils avaient abouti à des conclusions semblables.
Au moment du café, on continua à échanger des vues sur l’art, on fuma, on but. Hervé se mit au piano. Ce fut sur le
clavier le défilé de ces musiques abracadabrantes, Le Hussard persécuté, La Fine Fleur de l’Andalousie, peut-être
même des esquisses de L’Œil crevé, d’autres encore, qui firent les frais de la soirée. Hervé, qui était timide, s’était
enhardi parce qu’il avait trouvé le plus sympathique des auditoires : mieux encore, Richard Wagner riait,
s’esclaffait.
Et lorsque, rentré dans son pays, l’auteur de Lohengrin, interrogé sur ce qu’il pensait de la musique française,
répondit : « Un musicien français m’a étonné, charmé, subjugué : ce musicien c’est Hervé », il ne fit que rendre
l’hommage du souvenir à ce compositeur qui lui avait, chez le journaliste Albert Beckmann, fait passer de si joyeux
moments. »
d’après Louis Schneider, Hervé, Charles Lecocq
coll. « Les Maîtres de l’opérette française », librairie académique Perrin et Cie, 1924, p. 51-52.
Les Brigands
En 2000, Loïc Boissier ouvre avec le pianiste Nicolas Ducloux la partition de Barbe-Bleue d’Offenbach et propose à
quinze de ses collègues du Chœur des Musiciens du Louvre d’en monter une version légère sur la Scène Nationale
de Montbéliard. Benjamin Lévy dirige et Stephan Druet met en scène. L’équipe s’organise en 2001 pour faire
tourner ce spectacle en France notamment sur les Scènes Nationales de Saint-Quentin-en-Yvelines, La Rochelle et
Martigues. Elle s’intitule Les Brigands du nom d’un ouvrage d’Offenbach.
S’affirme dès lors le goût pour des pièces méconnues du compositeur!: ce sera en 2002, avec le soutien de la
fondation France Télécom, Geneviève de Brabant et une première série de représentations à Paris à l’Athénée
Théâtre Louis-Jouvet, puis en 2003, Le Docteur Ox et une première captation audiovisuelle (une heure de
programme pour ARTE et un DVD récompensé d’un Diapason d’or).
En 2004, le choix se porte sur une partition au titre insolite : Ta Bouche. Cet ouvrage de 1922 offre un format idéal
pour le Théâtre de l’Athénée il est donné pendant un mois entier avec grand succès. Au printemps 2005, ce
spectacle jouit d’une nomination aux Molières, reçoit le prix SPEDIDAM du meilleur spectacle musical, il est repris
durant dix semaines au Théâtre de la Madeleine à Paris puis en tournée. Il fait l’objet d’une captation pour le DVD
et France 2.
La compagnie s’entiche dès lors du parolier Albert Willemetz et propose en novembre 2005 à La Rochelle Toi c’est
Moi, une comédie musicale de Moïses Simons (nomination en 2006 aux Molières). Toi c’est Moi est donnée en
tournée jusqu’en décembre 2006 et fait l’objet d’un enregistrement discographique (label tourbillon). La
S.A.D.M.P. de Louis Beydts et Chonchette de Claude Terrasse sont donnés en août 2006 à Montreuil-sur-Mer et
repris à Paris en décembre.
En 2007, la compagnie adapte d’une part Les Brigands d’Offenbach pour quinze chanteurs et quinze musiciens
puis monte Arsène Lupin banquier, une opérette policière de 1930 avec le soutien d’ARCADI. La mise en scène est
confiée à Philippe Labonne et la direction musicale à Christophe Grapperon.
De 2008 à 2011, la compagnie collabore pour quatre productions avec le Théâtre musical de Besançon. La Cour du
roi Pétaud de Léo Delibes est donnée à l’issue d’une résidence à La Rochelle en octobre 2008. Au Temps des
Croisades de Claude Terrasse est monté avec les 26000 couverts, compagnie de théâtre de rue basée à Dijon. La
mise en scène de Phi-Phi de Henri Christiné est confiée à Johanny Bert, désormais directeur du C.D.N. de
Montluçon. Enfin, Pierre Guillois met en scène La Botte secrète de Claude Terrasse ainsi qu’une revue anniversaire
en 2011.
En 2012 puis 2013, les Brigands reviennent à Offenbach : le diptyque d’opéras bouffe en un acte (Croquefer &
Tulipatan) mis en scène par Jean-Philippe Salério est donné plus de 60 fois et notamment au Festival de Spoleto
(Italie) ; La Grande-Duchesse (mise en scène de Philippe Béziat) est en tournée depuis novembre 2013. Elle sera
donnée 32 fois durant la saison 2014/2015.
Depuis 2012, Les Brigands sont associés au Centre des Bords de Marne au Perreux.
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