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les jours qui ébranlèrent le monde - création 2017
LE THÉÂTRE,LABORATOIRE D'UNE RÉVOLUTION
Le témoignage du journaliste américain John Reed, Les 10 jours qui
ébranlèrent le monde, est notre matériau de départ. Notre projet est de
donner au spectateur un accès aux tempêtes qui s'agitaient sous le
crâne de chacun ; lui donner à entrevoir les questions que chacun se
posait ; le mettre face aux indignations et aux convictions des uns et
des autres. Dans le laboratoire que permet la scène théâtrale, nous
cherchons à saisir aussi bien les transformations moléculaires qui se
sont faites dans les individus, que les changements d'état. Le théâtre
permet de s'attacher au plus près de l'humain, de donner à ressentir
sa psychéet le voir dans son environnement.
Une écriture au plateau nourrie par l'analyse-action
Alimentées en amont par un apport historique dense, les répétitions sont un
temps d’écriture qui s’actualise à mesure. A partir de recherches et d'études
au plateau, en prenant comme matériau des témoignages d'époque, nous
allons dessiner des situations et des personnages imaginaires ou ayant
existé. Un travail avec une dramaturge d'origine russe enrichit la recherche
de même que celui avec un scénographe, faisant notamment des
propositions autour des images du temps. Des discussions avec des
historiens et des militants politiques de différents horizons permettent
également de recouper les problématiques rencontrées avec celles du temps
présent.
Une réalitérecomposée
Le récit est menéde manière asyndétique. Les tableaux existent de manière
indépendante ou constituent un tout, qui, comme un kaléidoscope, permet
d'appréhender l'octobre 1917. C'est une vision synoptique de la Révolution
russe à travers de multiples détails qui la composent, que nous proposons.
La seule véritéque nous recherchons est celle des humains qui composaient
cette période et la seule réalitéque nous allons restituer est celle de
l'enchaînement politique ayant amenéà cette révolution. Nous nous sentons
libre d'adapter, synthétiser ou transposer. Saisir les humains dans leur
réalitén'empêche pas de jouer du décalage. Ni vraiment 1917, ni non plus
clairement ailleurs, nous allons en fait créer notre réalité.
Une scène brut et épurée
Scénographiquement deux scènes métalliques mobiles permettront de
recomposer l'espace à volonté. Costumes et accessoires ne seront présents
que dans la mesure oùils sont des signes indispensables.
Un dispositif quadrangulaire placera les acteurs au centre des spectateurs.
Ce dispositif favorise la proximité. Il offre aussi l'intérêt de vivre
différemment le spectacle suivant sa place.