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Comportements alimentaires et perceptions de l'alimentation
en Guadeloupe en 2010
(Enquête réalisée sur le modèle du Baromètre Santé Nutrition 2008
de l’institut national de la prévention et d’éducation pour la santé, Inpes)
Consommations alimentaires en Guadeloupe
Les pratiques et consommations alimentaires ont connu au cours des dernières décennies des mutations profondes, conco-
mitantes des évolutions des habitudes de vie et des technologies. L’alimentation a gagné en diversité et le fait le plus mar-
quant aura été le développement des plats préparés et de la restauration rapide. Au quotidien, notre alimentation est
dépendante de multiples facteurs eux-mêmes largement dépendants de la génération et de la catégorie socio-profession-
nelle. L’acte alimentaire est soumis à des contraintes économiques, organisationnelles, voire sanitaires mais comporte tou-
jours une dimension de plaisir et de relation sociale. Selon la période de l’année, le jour de la semaine, l’heure, le contexte
et la commensalité, la composition de nos repas, la préparation des aliments et la façon de les consommer varient consi-
dérablement.
Les boissons alcoolisées occupent une place à part dans l’alimentation, et particulièrement en tant que déterminant sani-
taire, par la gravité des conséquences liées à une consommation excessive. À l’instar des aliments, cette consommation a
fortement évolué au cours des dernières décennies, qu’il s’agisse des quantités consommées, du type de boissons ou de
leur qualité. Si les alcools restent ancrés dans nos modes de vie, la pression culturelle et sociétale a évolué devant la prise
de conscience du risque, de sorte que la modération, voire l’abstinence sont socialement largement acceptées. Cependant,
les consommations à risque demeurent à un niveau très préoccupant, tout en ayant changé dans leur nature : en regard
d’une diminution de la consommation régulière s’installent au premier plan des conduites d’alcoolisation aiguës dont les
déterminismes culturels, géographiques et sociaux ne sont plus les mêmes. Compte tenu du délai d’installation des patho-
logies spécifiquement liées à l’alcool, la seule prise en compte des indicateurs de morbidité et mortalité ne fournit qu’une
observation rétrospective des comportements.
Pour orienter et évaluer les politiques de prévention, une connaissance fine des pratiques alimentaires est particulièrement
intéressante, y compris au plan régional. En effet, bien qu’une tendance à la standardisation se soit affirmée ces dernières
années, les évolutions des modes d’alimentation n’ont pas gommé une dimension traditionnelle liée aux cultures et, de ce
fait, génératrice de disparités entre pays et à l’intérieur des pays.
Sous le titre générique « consommations alimentaires » sont abordés, dans ce dossier thématique, les aspects nutri-
tionnels à travers l’analyse de la consommation des groupes alimentaires (fruits et légumes, féculents, produits laitiers,
viande, poisson, œufs, produits sucrés, gras et/ou salés) ainsi que les consommations de boissons alcoolisées. À partir
des prises alimentaires déclarées de la veille, ce document décrit de façon détaillée, par type d’aliments, les comporte-
ments alimentaires des Guadeloupéens en analysant les différences d’ordre socio-économique ou générationnel. Les ré-
sultats sont confrontés aux repères du Programme national nutrition santé (PNNS) de façon à situer la région en matière
de comportements alimentaires à risque. Un sous-chapitre particulier est consacré aux boissons alcoolisées. Dans les
limites des informations recueillies, qui ne permettent d’évaluer ni la chronicité ni la répétition des comportements, des
indications sont apportées quant au dépassement des repères de consommation préconisés.
Introduction ................................................1
Fruits et légumes .........................................2
Féculents ....................................................3
Produits laitiers ...........................................5
Viande, poisson, œuf ....................................6
Diversité alimentaire ....................................8
Connaissances et suivi des repères PNNS.......8
Produits gras et salés ...................................8
Produits sucrés............................................9
Boissons alcoolisées...................................11
Plats préparés et produits bio......................13
Alimentation locale ....................................13
Méthodologie.............................................14
Synthèse...................................................15
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Ni fruit, ni légume la veille de l’enquête : près d’un tiers
des 18-34 ans et près d’un quart des hommes
Le plus souvent, les habitants de la région Guadeloupe âgés
de 18 à 75 ans ont consommé une ou deux fois des fruits et
légumes la veille de l’enquête (49,3 %). Ils sont 18,5 % à
n’avoir mangé ni fruits, ni légumes la veille de l’enquête. Près
du tiers des habitants âgés de 18 à 34 ans et environ un quart
de la population masculine (Fig. 1 et Fig. 2).
Seuls 6,9 % des habitants ont une consommation proche du
repère du PNNS, ils en ont mangé au moins cinq fois la veille
de l’enquête. La probabilité de respecter le repère PNNS aug-
mente avec l’âge. Les jeunes adultes (18-34 ans) sont 0,3 %
à avoir suivi le repère de consommation, les personnes âgées
de 55 à 75 ans sont 10,3 % (Fig 1).
En Guadeloupe, on compte moins de consommateurs de fruits
que de consommateurs de légumes : 54,6 % de la population
a consommé des fruits la veille de l’enquête et 70,7 % des
légumes.
Près de 80 % de « petits consommateurs » de fruits,
près de deux tiers de « petits consommateurs » de
légumes
Dans la région, 45,4 % des habitants n’ont pas consommé de
fruits la veille de l’enquête et 31,8 % en ont consommé une
seule fois. Avec un niveau de consommation de moins de deux
fruits la veille de l’enquête, plus de trois quarts des habitants
peuvent donc être qualifiés de petits consommateurs de fruits.
En ce qui concerne les légumes, 29,3 % de la population n’en
a pas mangé et 36,7 % en a mangé une seule fois. Ce sont
donc les deux tiers des individus qui peuvent être considérés
comme des petits consommateurs de légumes.
La probabilité d’être un petit consommateur de fruits ou de lé-
gumes diminue avec l’âge. Elle est plus élevée parmi les per-
sonnes n’ayant aucun diplôme par rapport à celles ayant au
moins un niveau bac + 2. Les hommes sont plus fréquemment
que les femmes des petits consommateurs de légumes (Fig 2).
Fruits et légumes
Comportements alimentaires et perceptions de l'alimentation en Guadeloupe en 2010
Repères PNNS et indicateurs
Le Programme national nutrition santé recommande de manger au moins 5 fruits et légumes par jour :
- à chaque repas et en cas de petits creux,
- crus, cuits, natures ou préparés,
- frais, surgelés ou en conserve.
Dans le PNNS 2001-2005, un « petit consommateur de fruits » est défini comme consommant quotidiennement moins
d’une portion et demie de fruits, et un « petit consommateur de légumes », comme consommant quotidiennement moins
de deux portions de légumes. Dans l’ « Enquête sur les comportements alimentaires et les perceptions de l’alimentation
en Guadeloupe », la consommation est mesurée en termes de prise et non de portion. Aussi, sont considérés comme
petits consommateurs de fruits les individus ayant consommé des fruits une fois ou moins la veille de l’enquête. La
même définition s’applique aux petits consommateurs de légumes.
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Comportements alimentaires et perceptions de l'alimentation en Guadeloupe en 2010
Féculents
Une consommation de féculents proche des recommandations
pour la moitié des Guadeloupéens
Le PNNS a pour objectif nutritionnel prioritaire l’augmentation de
la consommation de glucides afin qu’ils contribuent à plus de 50 %
des apports énergétiques journaliers en réduisant de 25 % la
consommation actuelle en sucres simples, en favorisant la consom-
mation des aliments sources d’amidon et en augmentant de 50 %
la consommation de fibres. Les féculents sont sources d’amidon et
de fibres et donc de glucides complexes qui fournissent une énergie
que le corps est capable d’utiliser progressivement contrairement
aux glucides simples des aliments sucrés.
La veille de l’enquête, la moitié des Guadeloupéens âgés de 18 à
75 ans ont déclaré avoir consommé des féculents une ou deux fois
et 43,1 % au moins trois fois. Ces derniers sont considérés comme
ayant une consommation respectant les recommandations du PNNS.
Ce sont 6,5 % qui n’ont consommé aucun féculent.
Davantage de respect des recommandations chez les hommes
Le respect de ces recommandations a davantage été le fait des
hommes que des femmes : respectivement 48,7 % et 38,4 %
(Fig 3). Les personnes vivant au sein d’un couple avec ou sans en-
fants et les familles monoparentales les respectent plus fréquem-
ment que les personnes vivant seules (Fig 4).
Parmi les féculents, le pain est celui qui a été le plus fréquemment
consommé la veille de l’enquête (70,2 % de la population), suivi
par le riz, les pâtes et la semoule (48,0 %) puis par les féculents
locaux1(28,4 %).
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ZOOM 12-17 ans
Près de deux adolescents sur dix n’ont pas consommé de fruits et de légumes la veille de l’enquête
En Guadeloupe, seuls 1,6 % des 12-17 ans ont une consommation de fruits et légumes proche du repère du
PNNS (au moins 5 par jour). Près de deux adolescents sur dix (18,6 %) n’ont pas consommé de fruits et de lé-
gumes la veille de l’enquête.
Comme les adultes, les adolescents ont avant tout une consommation insuffisante de fruits : 54,5 % n’en ont
consommé aucun la veille de l’enquête et 91,9 % peuvent être qualifiés de « petits consommateurs » de fruits.
Moins d’un tiers des adolescents (30,7 %) n’a pas consommé de légumes la veille de l’enquête et plus des deux
tiers (69,6 %) sont de « petits consommateurs » de légumes.
Repères PNNS et indicateurs
Le Programme national nutrition santé recommande de manger des féculents à chaque repas et selon l’appétit et de :
- favoriser les aliments céréaliers complets ou le pain bis,
- privilégier la variété.
Le groupe des féculents intègre le pain, les céréales (de type pâtes, riz, blé, semoule), les céréales prêtes à consommer
(appelées parfois « céréales du petit-déjeuner »), les pommes de terre et les légumes secs.
1Banane, dictame, manioc, fruit à pain, igname, malanga, madère, patate douce, pois d’angole.
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Le pain est le féculent le plus souvent consommé
Plus des deux tiers de la population ont consommé du pain la veille
de l’enquête et un tiers en a consommé au moins deux fois. La
consommation de pain (tous types de pains confondus) ne dépend
pas des caractéristiques sociodémographiques étudiées (sexe, âge,
niveau de diplôme, situation professionnelles, structure du foyer,
origine et bassin d’habitat2). Cependant, des corrélations apparais-
sent lorsque l’on considère chaque type de pain.
Plus de la moitié de la population (57,1 %) a mangé du pain blanc,
13,6 % du pain de mie (dont biscottes, pain bagna, etc.) et seulement
9,9 % le type de pain recommandé par le PNNS : le pain complet.
La consommation de pain blanc est plus fréquente chez les
hommes que chez les femmes (64,6 % et 50,9 %) alors que la
consommation de pain complet est plus courante chez ces der-
nières (13,9 % contre 5,1 % chez les hommes (Fig 5)). Par ail-
leurs, la consommation de pain complet est plus courante chez les
personnes les plus diplômées (bac+2 ou plus) que chez celles
ayant un diplôme inférieur au bac (14,3 % et 10,4 %).
Une consommation de riz, pâtes, semoule plus fréquente chez
les hommes que chez les femmes
En Guadeloupe, 48,0 % de la population a mangé du riz, des pâtes
ou de la semoule la veille de l’enquête, les hommes davantage que
les femmes : respectivement 51,3 % et 45,2 % (Fig 6). Par ail-
leurs, la consommation de ce type de féculents est plus fréquente
le week-end que la semaine (53,7 % et 45,7 %).
Plus d’un quart de la population (28,4 %) a consommé des fécu-
lents locaux, les personnes n’ayant pas de diplôme davantage que
les autres : 42,6 % contre 22,0 % des personnes ayant un diplôme
inférieur au bac, 26,6 % de celles ayant un diplôme de niveau bac
et 12,9 % des titulaires d’un diplôme du supérieur.
La consommation de légumes secs est fréquente en Guadeloupe :
86,7 % des Guadeloupéens ont consommé des légumes secs du-
rant les quinze jours précédant l’enquête et 20,0 % la veille de
l’enquête. Les personnes les plus diplômées (bac+2 ou plus) en
ont moins souvent mangé la veille que celles ayant un diplôme in-
férieur au bac (15,5 % et 19,9 %). Par ailleurs, les personnes
seules sont moins nombreuses que les familles monoparentales à
en avoir consommé (19,5 % et 31,2 %). Enfin la consommation
de ce type d’aliments est plus fréquente le week-end que la se-
maine (24,4 % et 18,2 %).
Comportements alimentaires et perceptions de l'alimentation en Guadeloupe en 2010
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ZOOM 12-17 ans
Consommation proche du repère PNNS pour plus de la moitié des
adolescents
En Guadeloupe, plus de la moitié des 12-17 ans (57,3 %) ont une
consommation de féculents proche du repère PNNS (3 fois par jour).
Seuls 4,5 % n’ont consommé aucun féculent la veille de l’enquête.
Comme chez les adultes, le pain est le féculent le plus souvent
consommé (75,0 % des jeunes), suivi par le riz, les pâtes ou la semoule
(54,4 %). Le pain blanc est le type de pain privilégié, les deux tiers des
adolescents en consomment.
2 Bassins d’habitat : Nord Basse-Terre : Deshaies, Lamentin, Sainte-Rose / Côte sous le Vent : Bouillante, Pointe-Noire, Vieux-Habitants / Sud Basse-Terre : Baillif, Basse-Terre,
Gourbeyre, Saint-Claude, Trois-Rivières, Vieux-Fort / Côte au Vent : Capesterre-Belle-Eau, Goyave / Ouest-Pointois : Baie-Mahault, Petit-Bourg / Agglomération Pointoise : Les Abymes,
Le Gosier, Pointe-à-Pitre / Nord Grande-Terre : Anse-Bertrand, Morne-à-L’Eau, Petit-Canal, Port-Louis / Pointe de l’Île : La Désirade, Le Moule, Saint-François,
Sainte-Anne. / Marie-Galante : Capesterre-de-Marie-Galante, Grand-Bourg, Saint-Louis.
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Seuls 13,7 % des Guadeloupéens respectent les recommandations
Les produits laitiers sont la principale source de calcium, indispensable à
la croissance et à la solidité des os.
Plus du quart des Guadeloupéens (27,9 %) n’a pas consommé de produits
laitiers la veille de l’enquête et 52,9 % en ont pris une ou deux fois. Seuls
13,7 % ont respecté les recommandations du PNNS (3 produits laitiers
par jour) et 5,5 % en ont consommé davantage. Seul l’âge est associé à la
consommation de produits laitiers (Fig 7) : le respect des recommandations
augmente avec l’âge.
Comportements alimentaires et perceptions de l'alimentation en Guadeloupe en 2010
Produits laitiers
Repères PNNS et indicateurs
Le Programme national nutrition santé recommande de manger 3 produits laitiers par jour et jusqu’à 4 pour les enfants,
les adolescents et les séniors (12-17 ans et 55 ans ou plus) et de :
- privilégier la variété,
- privilégier les fromages les plus riches en calcium, les moins gras et les moins salés.
Le groupe des produits laitiers inclut les boissons lactées, les yaourts, les petits suisses, le fromage blanc et les fro-
mages. Les glaces et les desserts lactés ne figurent pas dans ce groupe. Ils sont uniquement comptabilisés dans les
produits sucrés dans la mesure où il est considéré que c’est leur caractéristique nutritionnelle dominante.
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ZOOM 12-17 ans
Peu d’adolescents en accord avec le repère PNNS
En Guadeloupe, seuls 11,3 % des 12-17 ans ont une consommation
de produits laitiers proche du repère PNNS (3 à 4 par jour). Ils sont
20,8 % à n’avoir consommé aucun produit laitier la veille de l’en-
quête.
Le lait et les boissons lactées sont les principaux produits laitiers
consommés par les adolescents (48,4 % des 12-17 ans), suivis des
yaourts, petits suisses, fromage blanc (45,5 %).
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