École normale supérieure de Lyon Physique expérimentale TP introduction optique Il est recommandé de réaliser en priorité la première partie. Les partie 2 et 3 seront ensuite abordées en fonction du temps disponible. 1 Quelques expériences d'optique géométrique Outre son intérêt pratique, la formation ou projection d'une image est à la base de nombreuses expériences d'optique (pour la visualisation des gures d'interférences, de diractions ou l'obtention d'un spectre) et plus généralement de physique (visualisation de phénomènes à petite échelle (convection, mouillage, capillarité...)...) D'où la nécessité de maîtriser quelques règles de bases de l'optique géométrique. 1.1 Le matériel Lampes Quartz-Iode (QI) : ce sont des lampes halogènes de puissance moyenne (' 100W). Elles possèdent un condenseur qu'il est possible d'enlever et ont en général quelques possibilités de réglage : de la position du lament par rapport au miroir convexe qui permet de récupérer le maximum de lumière, de la position de l'ensemble lament-miroir par rapport au condenseur aussi bien latéralement qu'en profondeur. Vous pouvez démonter le condenseur de celle présente sur votre paillase an de bien visualiser comment elle est construite, et quels sont les réglages possibles. Vous ferez par la suite attention à bien la régler avant chaque nouveau montage. Condenseurs : Ce sont des lentilles de grande ouverture (et courte focale) qui servent à capter et à concentrer le maximum de lumière issue d'une source. Ceux que vous utiliserez ne sont pas corrigés des aberrations chromatiques. Ils sont formés par association de deux lentilles plans - convexes très convergentes. Un condenseur n'est jamais utilisé pour faire une image (il ne sont jamais utilisés dans les conditions de Gauss). Filtres anticaloriques : ce sont des verres qui absorbent le rayonnement infrarouge émis par les lampes QI qui peut être responsable d'un échauement de parties fragiles du montage. Ils doivent toujours être présents dans votre montage lorsque vous utilisez une lampe QI. Lentilles simples : Elles sont réalisées avec un verre de faible dispersion, mais ne sont corrigées ni des aberrations géométriques ni des aberrations chromatiques. Dans la collection, il s'agit des lentilles de grand diamètre. Ce sont celles que vous allez utilisez pour la mise en évidence des aberrations. Achromats : an de réduire les aberrations géométriques et chromatiques, on associe sur une même monture plusieurs lentilles minces réalisées dans des verres diérents. Par exemple, pour réaliser une lentille convergente corrigée, on accole deux lentilles de matériaux diérents. Le nombre de paramètres indépendants, indices, pouvoir dispersifs des verres et rayons de courbures des surfaces, permet de corriger simultanément aberrations chromatiques et sphériques. 1.2 Aberrations des lentilles 1.2.1 Aberrations sphériques À l'aide d'une lentille simple plan-convexe de focale 20 cm environ, former l'image d'un petit trou (diamètre d'environ 1mm) sur l'écran. Réechir à l'usage du condenseur de la QI. Ajouter un ltre coloré avant le trou pour supprimer les aberrations chromatiques. Déplacer l'écran autour de la position correspondant à l'image du trou et observez l'aberration sphérique. Proposer un schéma permettant de rendre compte du phénomène observé. Retourner la lentille et constater qu'il existe un sens préférentiel d'utilisation, surtout si la lentille est entièrement couverte par le faisceau. Proposer une explication et en déduire la règle dite des 4P illustrée par la gure 1. Proposer alors une méthode pour diminuer ces aberrations.Comparer ensuite avec l'image obtenue avec une lentille achromatique. 1 Figure 1 Illustration de la règle dite des 4P 1.2.2 Aberrations chromatiques Reprendre l'expérience précédente en changeant la couleur du ltre. Que peut-on en déduire quant aux variations la distance focale en fonction de la longueur d'onde ? Proposer un schéma explicatif. 1.2.3 Distorsions Éclairez une lentille simple de focale 20 cm environ et de grand diamètre avec une lampe QI. Projeter une grille sur un écran distant de 1 à 2 m. Formez d'abord une image correcte en plaçant un diaphragme près de la lentille. Déplacer le diaphragme en avant de la lentille pour la distorsion en coussinet. Déplacer le diaphragme après la lentille pour observer la distorsion en barillet. Figure 2 Illustration des barillets et coussinets Proposer encore un schéma explicatif. 1.3 Projections sur un écran 1.3.1 Objet transparent On utilisera, par exemple, une diapositive ou une lettre éclairée par une source QI. Enlever le condenseur de la lampe QI et faire le montage de la gure 3. Remettre le condenseur et faire le montage de la gure 4. Changer la distance focale de la lentille entre 10 et 50 cm (ie changer de lentille !). Comparer sur ces deux montages l'eet d'un diaphragme réglable contre la lentille. Remarque : on pourra vérier et c'est une règle pratique importante que dans la conguration précédente la distance objet-image est nécessairement supérieure 4 fois la distance focale, ce qui xe naturellement l'encombrement du montage. 1.3.2 Objet diusant On peut placer un calque contre une diapositive. Projeter l'image de cet objet sur un écran selon le montage de la gure 3. Vérier que l'on n'est plus sensible à la position du point de convergence de 2 Figure 3 Montage sans condenseur Figure 4 Montage avec condenseur la lampe QI quand on remet le condenseur. Montrer que l'on peut améliorer la qualité de l'image, aux dépens de la luminosité,en plaçant un diaphragme contre la lentille. 1.4 Mise en évidence des diaphragmes d'ouverture et de champ Réaliser le montage de la gure 5 en couvrant entièrement la lentille, avec le faisceau lumineux issu de l'objet. Figure 5 Montage pour un objet diusant Observer l'inuence du diamètre des diaphragmes de l'image. Justier qu'on l'appelle D2 D1 et D2 sur l'éclairement, la taille et la netteté le diaphragme d'ouverture (c'est celui qui xe la quantité de lumière qui atteint chaque point de l'image) et D1 le diaphragme de champ (c'est celui qui "xe" la portion de l'objet dont on fait l'image). Placer le diaphragme D2 contre la seconde lentille et faire varier son ouverture. Interpréter vos observations. 2 Diraction de Fraunhofer et ltrage des fréquences spatiales. Ces expériences sont réalisées en lumière cohérente (faisceau laser). On pourra dans un premier temps observer les gures de diraction de divers objets (fentes, trous disposés régulièrement et grains disposés aléatoirement sur une surface (poudre de lycopode). 3 Pour cela, on éclaire à l'aide d'un faisceau laser élargi (objectif de microscope + lentille de courte focale) l'objet diractant. On observe sur un écran situé à grande distance la gure de difraction. Dans un deuxième temps on pourra observer l'eet d'un ltrage de la gure de diraction sur l'image de l'objet. C'est l'objet du paragraphe suivant. 2.1 Dispositif expérimental. Le montage de base est celui de la gure 6 dit montage "4f"'. On utilise souvent un montage simplié (voir gure 7) qui donne des résultats généralement corrects. Figure 6 ltrage des fréquences spatiales Figure 7 ltrage des fréquences spatiales N.B. Si l'image sur l'écran est trop petite, on pourra utiliser une seconde lentille an de l'agrandir. 2.2 Expériences. Tout d'abord, repérer sur le schéma où doivent se faire l'image de la gure de diraction puis l'image de l'objet. Prendre comme objet diractant un réseau. Observer la modication de la gure de diraction quand on tourne le réseau de π/2. Faire le montage 6 complet. Ajouter une troisième lentille si nécessaire pour agrandir l'image du réseau. Prendre comme objet diractant une grille. Observer la gure de diraction et la comparer aux observations précédentes. Placer une fente réglable dans le plan de Fourier. Sélectionner un ordre vertical ou horizontal. Commenter la gure obtenue. Placer divers objets (plaques photographiques, plume, ...) et explorer les possibilités de ltrage (détramage...). étudier le cas particulier où la tache centrale est dissimulée au niveau du plan de Fourier (strioscopie, foucaultage). 3 Production et analyse de lumière polarisée 3.1 Mise en évidence du phénomène de biréfringence Poser le cristale de spath sur une feuille imprimée, que voit on ? 4 Proposer une explication. Former à l'aide d'une lentille de focale 20 à 50 cm l'image d'un trou. Placer dans le faisceau CaCO3 ). On une lame de quelques centimètres d'épaisseur taillée dans un cristal de spath (calcite, obtient deux images du diaphragme, et l'on met ainsi en évidence le phénomène de biréfringence. Placer un polariseur dans le faisceau lumineux et faire varier son axe de polarisation. Faire tourner la lame autour d'un axe perpendiculaire à ses faces. Qu'observe t-on ? 3.2 éude des lames cristallines On utilise des lames cristallines d'épaisseur e dont l'axe optique est parallèle aux faces de la lame. (Ces lames sont rangées dans 2 grosses boites) Lorsque la lumière arrive avec une polarisation quelconque sur un milieu biréfringent, cette polarisation est projetée selon 2 axes propres au cristal qui sont orthogonaux, on les appelle les lignes neutres de la lame. Chacune de ces polarisations voit un indice optique diérent : l'indice ordinaire extraordinaire no ou l'indice ne . Ces 2 excitations se propagent à des vitesses diérentes dans le cristal (vφ donc un retard sur l'autre en sortie de la lame, il s'agit du déphasage = c/ni ), δφ = 2π∆ne/λ. et l'une accuse Ces lames sont susament nes pour que les 2 polarisations ayant voyagé à une vitesse diérente dans la lame sortent au même point. Mise en évidence des lignes neutres. Figure 8 mise en évidence du phénomène de biréfringence Réaliser le montage de la gure 8 : l'image du diaphragme D est observée sur l'écran E, l'ensemble est éclairé par une lampe quartz-iode munie de son condenseur et d'un ltre anticalorique, suivie d'un ltre interférentiel autour de 560 nm (longueur d'onde pour laquelle sont dénies les propriétés des lames dont nous disposons). Mettre polariseur et analyseur en positions croisées. Qu'observe t-on lorsque l'on fait tourner la lame dans son plan. Montrer que l'on peut ainsi repérer les lignes neutres de la lame. Propriété des lames demi-d'onde Utiliser une lame dite demi-onde (ou λ/2). (une lame dont l'épaisseur est ajustée de sorte que le déphasage entre les vibrations ordinaires et extraordinaires soit égal à (2k + 1)π ). Faire varier l'orientation des lignes neutres par rapport aux axes du polariseur. Analyser la polarisation de la lumière à la sortie de la lame. Montrer que ces observations sont compatibles avec le fait que la lame introduit un déphasage de π. Comment montrer simplement que cette propriété dépend de la longueur d'onde ? Propriété des lames quart-d'onde Reproduire l'expérience précédente avec une lame quart d'onde (ou λ/4). On étudiera plus particulièrement le cas où l'axe des polariseurs fait un angle de 45 ◦ par rapport aux lignes neutres. Justier dans ce cas le nom de polariseur circulaire donné à l'ensemble constitué par le polariseur rectiligne et la lame quart d'onde. 5 Références Optique expérimentale, Hermann, 1997. M. Born and E. Wolf, Principle of optics, CAmbridge university press, 1997. G. Bruhat, A. Kastler, Cours d'optique, Masson, 1965. G. Bruhat, A. Maréchal, Cours de physique : optique géométrique, Masson, 1956. R. Duait, Expériences d'optique, Bréal, 1994. J.P. Pérez, Optique : fondements et applications, Masson, 1965. [1] Sextant, [2] [3] [4] [5] [6] 6