SLAVONIKA N° 1 (2012) 3
« Elle est sûre cette parole et digne d’une
entière créance : le Christ Jésus est venu
dans le monde pour sauver les pécheurs,
dont je suis, moi, le premier. Et s’il m’a été
fait miséricorde, c’est pour qu’en moi, le
premier, Jésus Christ manifestât toute sa
patience, faisant de moi un exemple pour
ceux qui doivent croire en lui en vue de la
vie éternelle » (1 Tm 1, 15-16). Ce sont les
paroles de Paul, pharisien converti à l’E-
vangile, devenu l’apôtre des nations et qui
a donné sa vie pour annoncer aux pé-
cheurs la résurrection du Seigneur et le
salut de tous les hommes.
« Il m’a été fait miséricorde pour qu’en moi
Jésus-Christ manifestât toute sa patience,
faisant de moi un exemple pour tous ceux
qui doivent croire en lui » : n’est-ce pas la
meilleure définition du ministère apostoli-
que ? N’est-ce pas la plus juste description
du rôle des prêtres et des évêques dans la
communauté des chrétiens : témoigner de-
vant ceux qui croient et ceux qui croiront un
jour que Dieu prend en miséricorde le pé-
cheur quelle que soit la gravité de sa chu-
te ? « Je rends grâce à celui qui m’a donné
la force, le Christ Jésus, notre Seigneur, qui
m’a jugé assez fidèle pour m’appeler à son
service, moi, naguère un blasphémateur,
un persécuteur, un insulteur » (1 Tm 1, 12-
13). Le prêtre est témoin, parmi les fidèles,
de la patience et de la miséricorde de Dieu.
Il est un exemple vivant de la façon dont la
force de Dieu se sert de la faiblesse humai-
ne pour le salut de l’humanité entière. Il
montre, par sa vie, comment un homme
devient l’instrument de Dieu, instrument
dont la déficience est compensée par la
puissance du Créateur répondant à la fidéli-
té du prêtre lui-même et à son amour. Le
serviteur du Christ, fort non pas de ses pro-
pres mérites ni de ses réussites, mais de sa
faiblesse transfigurée par la grâce divine,
n’a qu’un message : « Le Christ Jésus est
venu dans le monde pour sauver les pé-
cheurs, dont je suis, moi, le premier ». Si, à
la sortie du séminaire, nos séminaristes
auront appris ce message, tout ce travail de
formation ne sera pas vain.
Nos bienfaiteurs et tous ceux qui suivent
les affaires de notre séminaire ont droit
d’exiger de notre part la perfection et la ré-
ussite en tout. Cependant, la seule chose
que nous pouvons leur garantir, c’est d’être
une preuve supplémentaire de la patience
et de la miséricorde de Dieu à l’égard des
pécheurs, un témoignage de plus de la fa-
çon dont le Seigneur emploie et soigne la
faiblesse des hommes.
ÉDITORIAL