UE2 – BIOPATHOLOGIE Date : 21/09/16 et 24/10/16 Promo : 2016/2017 Plage horaire : 16h15-18h15 et 14h-15h Enseignant : Fernandez Ronéistes : RAVIX Samuel DE JAEGHER Robin SOULETIE Kiara L’IMAGERIE PAR RX I. Imagerie par RX 1. Production des RX A. Spectre continu B. Spectre discontinu 2. Interactions et atténuation du faisceau A. Effet Compton B. Effet photoélectrique C. Atténuation 3. Image radiante 4. Détection des RX A. Les films radiologiques B. Les tubes amplificateurs C. ERLM D. Détecteur plan matriciel 5. Exemples d’applications II. Tomodensitométrie 1. Principe A. Scanner B. Détection 1 2. L’image en coupe A. Coupe et voxel B. Matrice C. Unités Hounsfield 3. Performance et qualité de l’image A. Résolution spatiale B. Résolution des contrastes C. Facteurs de contraste D. Histoire du scanner 4. Sémiologie de l’image TDM A. Artéfacts B. Reconstruction 3D C. Coroscan D. Bronchoscopie virtuelle E. Colonoscopie virtuelle F. Procédures percutanées guidées par scanner G. Microtomographie à RX à haute résolution 2 I. IMAGERIE PAR RX Introduction Principe de l’imagerie par RX : pour réaliser cette imagerie, vous avez besoin d’un faisceau de RX qui doit être homogène et qui va être plus ou moins absorbé en fonction des structures que vous allez vouloir radiographier ou scanographier. Donc le principe est basé sur la différence d’atténuation des RX avant et après passage de la structure à imager. Cela va vous permettre de faire de l’imagerie radiographique conventionnelle, de la tomodensitométrie par RX, mais également de l’absorptiométrie biphotonique encore appelée ostéodensitométrie : L’ostéodensitométrie est en fait une imagerie basée sur l’utilisation de 2 photons, permettant d’avoir accès au contenu minéral osseux, et suivre notamment la déminéralisation. Ceci est principalement utilisé pour le diagnostic de l’ostéoporose. Les femmes monoposées qui ne sont pas substituées par une hormonothérapie peuvent être plus fragiles : le contenu minéral va diminuer avec le temps, ce qui explique les fractures du col du fémur ou du poignet chez les femmes âgées. 1. Production de RX Leur production nécessite un tube de coolidge, qui est formé de plusieurs éléments : - une cathode : il s’agit d’un filament en tungstène auquel on va appliquer un courant de chauffage, et par effet joules, vous allez avoir l’arrachage d’électrons qui vont être ensuite accélérés entre cette cathode et l’anode. A travers une grille, il y aura focalisation du faisceau vers l’anode. - an face, l’anode (ici, elle est fixe). On a une plaque en tungstène qui présente un support en cuivre biseauté : il va y avoir interaction des électrons qui vont être accélérés entre cathode et anode, et qui vont être à l’origine de la formation des photons X. En fonction de la pente (angle) de l’anode, vous allez avoir un foyer optique : la surface où vont se concentrer les RX. Plus la pente est étroite, plus on a une ouverture du foyer. - un radiateur, ou plutôt évacuateur de chaleur. Dans le rayonnement de freinage que nous allons voir, il y a énormément de chaleur qui est dégagée et qui va devoir être évacuée par un système de refroidissement. 3 - tout ceci dans une verre où vide. est confiné enceinte en on a fait le Ici, l’anode est fixe. Mais aujourd’hui, sur les imageurs modernes et scanners, on utilise plutôt des anodes tournantes. Il s’agit d’une structure en tungstène rhénié avec un corps en molybdène ou en graphite, et qui va tourner à grande vitesse autour d’un retord. L’avantage, c’est que les électrons ne vont pas toujours impacter la cible de tungstène au même endroit puisque l’anode tourne : cela permet un allongement de la durée de vie de ces tubes. De plus, la grande vitesse va augmenter la puissance des électrons qui vont bombarder la cible : augmentation de la puissance du tube par augmentation de la vitesse de rotation. Et on note une répartition de la chaleur tout au long de la piste. Que se passe t il en fait au niveau de la cible ? 2 types d’interactions : - rayonnement de fluorescence : interaction avec les électrons arrachés au niveau de l’orbitale, qui vont entrainer des phénomènes d’ionisation ou d’excitation. 4 - rayonnement de freinage ou bremsstrahlung : interaction avec le champ électrique périnucléaire (les électrons passent très proches du noyau, ils vont être accélérés puis freinés au niveau des atomes de la cible.). Au maximum, 1% de l’énergie va être transformée en rayonnement X (1% à 0.1%), tout le reste étant dissipé sous forme de chaleur. On a une valeur énergétique qui va aller, si l’électron est stoppé de la valeur 0, jusqu’à une énergie maximale de votre photon : valeurs énergétiques de 0 à E0. Ainsi, vous allez créer en fait un spectre polyénergétique ou polychromatique : il y aura différents photons en fonction du positionnement de l’électron au voisinage de l’atome de la cible. On parlera de spectre continu pour le rayonnement de freinage, et discontinu pour le rayonnement de fluorescence. A) Spectre continu (rayonnement de freinage) L’énergie de ces photons va augmenter : - d’une part avec l’énergie des électrons (plus l’énergie des électrons va être élevée, plus votre énergie du rayonnement de freinage va être élevée) - et d’autre part avec le carré de la tension entre la cathode et l’anode Adéquation entre tension et énergie. A noter qu’au niveau du tube, on a des milliampères et kilovoltage. Lorsque vous augmentez la tension, vous augmentez la surface sous la courbe : c’est à dire la quantité d’énergie, mais également l’énergie maximale des photons X. Car en fait, plus on augmente la tension, plus les électrons vont être accélérés, plus l’impact va être fort, et donc l’énergie maximale va augmenter. Ca, c’est la 1ère chose. 5 2e chose, l’énergie va également augmenter avec le nombre d’électrons produits : vous allez non pas accélérer leur vitesse entre la cathode et l’anode, mais vous allez augmenter la production des électrons par effet joules au niveau de la cathode en augmentant la température. Vous allez ainsi arracher plus d’électrons. Si vous ne modifiez pas la tension, vous allez augmenter la surface sous la courbe du niveau de l’énergie produite. Mais par contre, comme vous n’avez pas accéléré, l’énergie de vos photos sera identique. Donc vous aurez au final plus d’énergie photonique produite mais l’énergie maximale des photons produits sera identique. Autre point qui va également jouer sur l’énergie : le numéro atomique (Z) de l’anode (généralement du tungstène). En fonction du Z, vous allez avoir un nombre d’électrons au niveau de l’anode qui vont être arrachés. La quantité d’énergie, c’est la surface d’un triangle rectangle (avec une valeur k qui correspond à d’autres paramètres du tube). => 3 données qui vont influer : le Z, le nombre d’électrons arrachés au niveau de la cathode, et la tension appliquée au tube (en rapport avec l’effet joules : augmentation de la chaleur au niveau de la cathode). B) Spectre discontinu (rayonnement de fluorescence) Lorsque vous avez une ionisation et que l’électron va retomber sur son orbitale d’origine, son énergie va être transformée en rayonnement de fluorescence Les raies de fluorescence vont se surajouter, qui correspondent aux énergies des orbitales les plus profondes. Cela va également participer à l’énergie produite par le tube. Elle concerne principalement les électrons des couches profondes des matériaux, et la Z élevée (comme le tungstène) principalement. Les paramètres qui vont influencer le spectre de raies : - + la tension augmente, + l’énergie des électrons va augmenter, et + le nombre de raies sera important. 6 - l’amplitude (augmentation de la quantité d’énergie) des pics correspond en fait au nombre d’électrons qui frappent la cible par l’augmentation du courant de chauffage. Mais ce spectre n’est vraiment intéressant que pour des énergies de photons suffisamment élevées. En effet, cette énergie est basée sur l’absorption des photons par la structure que vous allez traverser. Donc si vous avez des photons de trop basse énergie, ils vont être complètement absorbés par l’organisme : rien ne va sortir, vous n’aurez pas de photos à la sortie du corps qui permettront de vous montrer une différence avant/après irradiation de l’organisme. A ce moment là, il va falloir s’affranchir de tous ces photons de basse énergie qui vont être filtrés. Pour cela, plusieurs systèmes de filtration : - le tube en lui même : émoussement du spectre (disparition des photons de basse énergie qui ne participeront en rien à l’imagerie et ne feront qu’irradier le patient). - filtrations additionnelles : petites plaques d’aluminium à la sortie du tube qui absorberont les photos de basses que les photons énergie pour ne garder d’intérêt. ==> Pour résumer Faisceau de RX : ensemble des photons qui vont être émis dans une direction donnée et qui vont sortir du tube, par une source de petite dimension issue du foyer optique de l’anode. 7 L’énergie est proportionnelle : - à l’intensité du courant de haute tension (va permettre de chauffer le filament de la cathode) - au numéro atomique Z de l’anode - au carré de la tension appliquée entre la cathode et l’anode. 2. Interaction et atténuation du faisceau A) Effet Compton Il s’agit de l’interaction avec les électrons périphériques qui ont des énergies de liaisons faibles. Ils sont responsables de photons diffusés, qui vont dégrader l’image. Il va prédominer à des énergies et des tensions élevées et si le Z est faible (qu’on va avoir dans le tissu pulmonaire, hépatique). B) Effet photoélectrique Il s’agit de l’interaction avec les électrons profonds. L'arrachement de ces électrons va provoquer soit une ionisation (un arrachement complet) soit une excitation, et on va avoir un retour a l'état fondamental avec l'émission également de raies de fluorescence. Cet effet photoélectrique est prépondérant à des énergies et tensions faibles et si le Z est élevé (avec notamment avec les atomes de calcium présent dans les os, exemple dans le corps de la différence entre le tissus graisseux et le tissus osseux). C) Atténuation 8 Les rayons (ou photons incidents) sont atténués selon le coefficient d’atténuation et l’épaisseur des tissus ou matériaux traversés. * Faisceau monochromatique : (une seule énergie en théorie) - Atténué soit par effet Compton. - Atténué soit par effet photoélectrique. N = N0 e− μx avec μ : coefficient atténuation (σ + t) σ : coefficient t : coefficient atténuation atténuation par par effet effet Compton photoélectrique Ce diagramme met en évidence le coefficient d’atténuation résultant de ces 2 composantes en fonction de l’énergie des photons X dans le cas de l’eau. Rappelons que le corps humain est effectivement composé à 80% d’eau. On note que c’est principalement par effet Compton que l’interaction se fait, mais on a une prédominance de l’effet photo-électrique aux énergies les plus basses. * Faisceau polychromatique : (issus par exemple d'un tube de rayons X) 9 Il s’agit ici de faire une somme exponentielle décroissante de chaque type de rayons X. Les atténuations sont différentes selon les différentes énergies des rayons X. − μ1x − μ2x − μnx N=N e +N e …… + N e 1 2 n 3. L’image radiante Une fois que le faisceau de rayons X sera passé au travers de l’organisme, il en ressortira atténué de manière différente selon les structures traversées et l’image recueillie est appelée image radiante. Cette image est faite de plusieurs composantes : 1) Aérienne comme dans les poumons. 2) Les tissus mous et le gras comme dans le foie et l’abdomen. (a peu près la consistance du muscle) 3) Une composante osseuse. Ces différentes structures vont atténuer de façon différente et cette information qui va être portée, est appelée image radiante ou ombres portées ou opacités radiologiques qui va être ensuite détectée pour donner une image lumineuse. L’image lumineuse est l’image enregistrée sur le film, obtenue grâce aux matrices de détection pour pouvoir interpréter l'image en niveaux de gris. 10 Si le faisceau n'est pas atténué -> l’image apparaît en noir. S’il est absorbé par une structure -> blanc sur l’image. Ainsi les poumons apparaissent noirs et les os apparaissent blancs. L’image radiante va dépendre de plusieurs paramètres : - Le numéro atomique des atomes du tissu : le Z est faible au niveau des tissus non osseux mais plus élevé au niveau de l’atome de calcium des os. L'énergie des faisceaux incidents seras d'autant plus atténué que le Z du tissus traversé est grand. - De la masse volumique des tissus. - De l’épaisseur des tissus et de l’épaisseur totale des tissus traversés. Ces paramètres vont jouer sur les contrastes de l’image. Sur l’image de gauche, l’image recueillie en I1 va être plus atténuée que celle en I2. Si le faisceau traverse des tissus d’épaisseurs et de masses volumiques différentes, il va de soi qu’il y aura des différences de contrastes entre ces deux tissus. Exemple : Si on fait une radio sur un enfant et sur un adulte obèse on va avoir pour une même structure moins de contraste chez l’adulte obèse du fait de la présence de gras. L’image radiante va également dépendre de l’énergie du rayonnement incident : - si basse tension : effet photoélectrique prédominant, le contraste dépend du Z, il est très marqué entre os et tissus mous ou entre tissus de masse volumique proches. Exemple : La mammographie. Il s’agit d’une radiographie de la glande mammaire (examen de dépistage du cancer du sein pour les femmes de plus de 50ans). - si haute tension, l’effet Compton est prédominant, le contraste dépend de la masse volumique qui est proche entre os et tissus mous donc faible contraste -> diffuse. Comment modifier l’image radiante ? * On va avoir des structures de composition très proche avec les muscles derrière (grand et petit pectoral). Dans la glande elle-même on va avoir des structures graisseuses qui vont atténuer plus ou moins les faisceaux de rayon X. 11 Ce qu’on veut voir dans ces radiographies ceux sont la présence * de petites structures de calcification qui ont une densité plus importante. Si malheureusement elles sont présentes c’est que c’est un signe de cancer débutant. Pour obtenir un bon contraste entre ces différentes structures on * va choisir le bon coefficient d’atténuation et des énergies adaptées car si l’énergie est trop élevée on risque de ne pas avoir de grosse différence d’atténuation entre les structures. On va privilégier les énergies basses où l’effet photoélectrique est prédominant. En revanche, si l'on veut réaliser des images sur l’os, on utilise des énergies beaucoup plus élevées, et on favorise donc l’effet Compton (problème car plus de photons diffusés donc l’image pourra éventuellement être de moins bonne qualité). D’où la nécessité de jouer sur ces paramètres (tension par exemple, pour augmenter l’énergie) pour bien voir la structure que l’on veut imager et avoir un contraste optimal. Lorsqu’on a des tissus de densité très proche par exemple dans le haut du thorax, on a du mal à faire la différence entre les tissus vasculaires et les tissus mous dans lesquels se situent ces vaisseaux. On va donc augmenter le contraste avec l’injection de produit de contraste. Ces produits de contraste ont un Z élevé comme par exemple le Barium (Z=56), de l’Iode (Z= 53) ce qui va permettre d’avoir des interactions différentes entre ces atomes contenu dans ces structures. Le sulfate de Barium va être utilisé pour le tube digestif, pour les voies urinaires et les vaisseaux on utilise principalement de l’Iode qui est hydrosoluble. On va pouvoir mettre en évidence des rétrécissements aux niveaux des vaisseaux, des sténoses ou encore des plaques de graisses appelées des plaques d’athérome. Ici on a ajouté du produit de contraste au niveau artériel, on voit l'aorte et les carotides, les vaisseaux destinés aux membres supérieurs et a visé encéphalique. Ce sont des structures que l'on ne verrais pas en radio si on augmentais pas le contraste à l'intérieur des tuyaux, pour pouvoir bien les voir comme ici, on voit une carotide qui est très fine. Ici sur image de l’abdomen on a injecté par voie basse (= par voie de lavement = lavement baryté = transit coli-baryté) du sulfate de barium avec de l’air et de l'iode. Cela nous permet d'avoir un bon contraste de la paroi. On peut très bien distinguer à ce moment s’il y a présence d’une excroissance appelée diverticule ou encore la présence de polypes. 12 Urographie intraveineuse : on peut voir les calices des reins, l'uretère, le bassinet et la vessie. Sur l’image de la vessie, on peut distinguer, grâce aux produits de contraste, la présence ou non d’un calcul (= lithiase) responsable d’une colique néphrétique qui empêche la bonne excrétion au niveau du rein. On verrait dans ce cas un gonflement en amont. On peut également réaliser une arthrographie du genou en injectant directement le PDC dans l’articulation par ponction articulaire, précisément dans les différentes cavités synoviales. Cela permet de visualiser la cavité synoviale et par contraste inversé les ménisques alors que sans PDC on ne pourrait pas les distinguer car les ménisques sont des cartilages qui ont une densité très proche de celle du liquide synovial. Il est possible alors en insérant une petite caméra d’aller chercher des bouts de cartilage ou de ménisque qui s’est fissuré. 4. Détection des rayons X A) Les films radiologiques On dispose : - d’un support polyester sur lequel il y avait une émulsion photographique avec ces cristaux d’argent qui vont être ionisés et produire des RX. Au final, ils vont noircir plus ou moins un film en fonction de la quantité reçue : image en négatif. 13 - d’écrans luminescents renforçateurs : le rayonnement entre en contact avec les cristaux de tungstate de calcium qui va irradier lui-même une émulsion, amplifier le signal, ce qui permet de moins irradier les patients. On augmente la sensibilité donc diminue le temps d’exposition. Leur développement est automatique, mais le problème de ces films c’est qu’ils sont non modifiables, vieillissent assez mal, et de nombreux artefact sont possibles. Aujourd’hui on n’utilise plus ces films, on utilise plus particulièrement la numérisation. B) Les tubes intensificateurs Ils permettent d’obtenir des images en direct sur un patient qui permet de faire des gestes interventionnels. 1) une photocathode (= écran primaire) va détecter les rayons X, les amplifier par un amplificateur de luminescence, qui va arracher des électrons en augmentant la vitesse 2) ils vont être récupérés par un écran secondaire qui va lui-même transformer, au niveau de son anode, les électrons en photons lumineux 3) puis ils vont être analysés par vidéo ou par une caméra CCD pour obtenir une image numérique par différence de potentiel (Le gain d'information va être multiplié par 8 000 à 15 000.) (49'40'') Remarque : Souvent utilisé pour la radiographie interventionnelle et des examens avec des PDC. Les avantages : Acquisition en temps réel (très rapide) - Diminution des doses car on va envoyer les rayonnements utiles uniquement (grâce à une 14 pédale sous la table - Économie des films, enregistrés sur des PAX ou même sur des CDs La limite - Mauvaise résolution spatiale si on a un grand champ d’exploration du patient) : C) Les écrans à mémoire « ERLM » En fait le couple film/écran renforçateur va être remplacé par un écran qui comprend des cristaux phospho-luminescents, qui ont la propriété, lorsqu’ils sont traversés par des rayons X, de passer à l’état intermédiaire stable. Les électrons sous l’impulsion de l’énergie des rayons X vont passer au niveau intermédiaire et vont donner ce qu’on appelle une image latente. Tant qu’on ne touche pas à cette image, elle va être conservée au niveau de la cassette. Pour récupérer cette image il va falloir ensuite irradier par un laser l’ensemble de la surface de ces cristaux pour les faire revenir à leur état initial. En revenant à ce niveau basal, les électrons vont nous donner une information de lumière qui va pouvoir être numérisée et nous donner l’image (puis effacement et possibilité de réutilisation) La révélation va se faire sous stimulation photo-laser : c’est pour cela qu’on appelle ces écrans au phosphore. Ex : On retrouve ces écrans au phosphore chez le dentiste. Remarque : Pour des faibles rayonnements X, on a des réponses sigmoïdes. Le noircissement n’est pas énorme, ensuite on a une étape linaire de noircissement du film proportionnelle aux rayons X que le film reçoit. Si on expose trop aux rayons, il y aura un trop gros noircissement du film. 15 Les avantages : - Réponse linéaire (différent de l’écran film) - Utilisable au lit du patient. Possible de faire une - Possible de faire un calibrage pour avoir une image de qualité optimale. lecture différée. La limite : - La résolution spatiale est moins bonne qu’avec le film écran. D) Détecteur-plan matriciel Semblable à un appareil photo numérique en grande dimension. Utilisation de semi-conducteurs chargés (SC) dans le système de détection. On aura, en fonction de l’énergie des RX reçue par la matrice, un mouvement des électrons à l’intérieur de la structure « électron – trou » présente dans les SC. On obtient des informations au niveau d’électrodes (en faisant de petites différences de potentiel), avec des électrodes de 140μ. La matrice active va alors pouvoir enregistrer numériquement l’image. -> Plus de balayage de la surface de recueil mais conversion puis transfert du signal électrique obtenu sur le détecteur grâce à un système de conversion à disposition matricielle. 2 types de systèmes sont possibles : - La conversion électrique directe : ici à base de Sélénium, qui va entrainer donc la transmission d’une charge électrique vers des micro électrodes qu’on appelle une matrice active avec des microélectrodes de très petite taille (>200μ) déposées sur une matrice. 16 Les modifications de différence de potentiel en rapport avec le mouvement des électrons dans le SC donnent le signal électrique. Vous avez donc une proportionnalité entre les rayonnements X déposés et la réponse électrique du semi conducteur. En temps réel, sur le patient, sans besoin de balayage (contrairement aux écrans phosphore). - La conversion lumineuse indirecte avec couple scintillateur/photodiodes : ça ne se passe plus par système de SC avec des charges électriques, mais par scintillation. Les RX vont, en fonction de leur énergie, faire scintiller un cristal de Iodure de Césium (qui va faire de la lumière), avec des micro-électrodes au niveau de la matrice qui sont en fait des photodiodes au Silicium (ou des détecteurs qu’on a au niveau des caméras CCD). On aura alors une image en direct 17 avec une structure réutilisable à l’infini. Détecteur plan matriciel flashscan taille des pixels = 127μm Les avantages : Image en temps réel (peut se faire à la chaîne) et rapide - Acquisition numérique grand champ (plus c’est grand plus c’est cher) - Signal électrique directement numérisable Possibilité d'amplifier les images - Excellente résolution en contraste à faible dose par efficacité quantique = amplificateur > film/écran et écrans phosphore. Par exemple pour la mammographie (dernière imagerie que l’on ait faite avec système de film), il faut une précision dans la résolution d’image qui soit vraiment très fine. Aujourd'hui on est passé en numérique même pour les mammographies parce qu’on a des détecteurs de grande qualité avec des 18 détails de l’ordre du pixel de centaines de microns (100-200 μSv). A Pellegranne (son hôpital), on a le tube de Coolidge et l’écran matriciel comme un super appareil photographique, il est en mode fixe pour faire le thorax à grande échelle quand les patients rentrent au CHU mais on a la possibilité d'avoir ces types de détecteurs sur des lits pour faire des patients couchés, de profil. Intérêt de la numérisation : les patients peuvent ressortir avec leur CD, intéressant pour la télé- médecine. On peut donc en effet faire de la médecine à distance ; par satellites, imagerie réseau. 5. Exemples d’applications Rappel : L’image numérique correspond à des matrices formées de pixels -le plus souvent des carréschacun contenant une valeur binaire : à 1 bit (minimum binaire de l’image) seront associées 2^n combinaisons. On aura autant de différences de gris que souhaité. Plus il y a de pixels, plus l’image est précise. Par exemple vous pouvez remarquer la différence de contrastes en fonction des différents matériaux utilisés comme le titane. A gauche : l'imagerie d'une prothèse de hanche douloureuse, vous savez que le problème de ces prothèses est qu'à la longue elles peuvent se desceller et deviennent douloureuses c'est ce qu'on observe ici en effet l'espace est anormal entre le 19 cotyle et le biomatériau qui reçoit la tête fémorale. A droite : on a une queue de prothèse qui est douloureuse à cause d'une hypodensité (une image un peu plus sombre) ce qui signifie qu'il y a moins de tissu osseux c'est le début de descellement d'une queue de prothèse de hanche. Il existe par exemple sur les genoux différents types de prothèses, dont les prothèses totales (à gauche) ou uni-compartimentales (à droite). En cas d'arthrose ou de malformation, ce sont les hémiprothèses qui sont utilisées, au niveau du compartiment douloureux - là où il n'y a plus de cartilage - pour soulager le patient. On peut également reconnaître des prothèses importantes pour des patients qui ont eu des carcinomes, où il y a la fois de grosses tiges et la structure articulaire du genou (radios pour rechercher des appositions périostées qui signent l’infection). 20 On peut également voir des infections sur les prothèses grâce aux radios, ici c'est un panoramique dentaire. Radio dentaire, avec des implants : pour regarder la résorption osseuse autour d'un implant qui pourrait être signe d’une infection. Ici on voit le positionnement d'une prothèse rachidienne, après la mise en évidence d'une hernie lombaire avec protrusion de l'hernie au niveau du canal médullaire, c'est très douloureux cela peut causer une sciatique. A droite on a enlevé le disque : on peut ainsi mettre une prothèse, on a 2 structures métalliques séparées par une bille en céramique. C'est une radio post interventionnelle. => Artériographie = radiographie des artères (avec produit de contraste) pour éventuellement visualiser de petites plaques de graisses (plaques d’athérome) s’il y a une sténose (rétrécissement vasculaire). Le patient est sur la table, endormi, dans un environnement le plus stérile possible. 21 On introduit d'abord un cathéter à l'intérieur de l'artère fémorale afin d'y injecter le produit de contraste, puis on remonte à l'endroit où l'on souhaite visualiser l'anomalie et faire un éventuel geste : dilatation d'un ballonnet et/ou endoprothèse. On est ici remonté jusqu'à la crosse de l'aorte, on y a injecté un PDC (qui a un effet photoélectrique prédominant donc bon contraste), on regarde les anomalies, ici une sténose du calibre de l'artère. Il y a des précautions à prendre par rapport au PDC (iode ou baryum = atomes lourds) : - ils sont néphrotoxiques, il faut donc toujours vérifier la fonction rénale du patient (analyse de la clairance de la créatinine). En général, on évite d'injecter le PDC si cette dernière est inférieure à 30 mL/min : contre indication en cas d’insuffisance rénale. - faire également attention aux patients présentant des allergies (souvent aux produits iodés) : il faut alors faire des préparations particulières, comme des anti-histaminiques. Il faut par conséquent faire un bon interrogatoire afin d'éviter le choc anaphylactique qui peut aller jusqu'au décès du patient. Une salle de cathétérisme: on voit le générateur de rayons X, l’amplificateur de brillance et la table complètement télécommandée que l’on peut adapter. => Coronographie = radiographie des artères coronaires. On remonte par l'artère fémorale en remontant l'aorte jusqu'au niveau de l'ostium des artères coronaires, on cathétérise, on injecte le PDC. 22 Par exemple dans la coronaire droite, vous avez le cœur avec les trois segments de l'artère coronaire on est en oblique antérieure gauche. Pour la coronaire gauche (ici), vous allez vous mettre en oblique antérieure droit. Ici on a une obstruction à cause d'une plaque d'athérome, on peut la dilater avec un ballonnet, écraser la plaque et rétablir le flux sanguin. On va gonfler le ballonnet du cathéter plusieurs fois à pression constante. Sur l'image à gauche, avant le geste, le flux était trop faible, alors qu’après l'intervention sur l'image à droite, le calibre est correct avec un retour du flux sanguin. Aujourd’hui, on met en place des endoprothèses vasculaires (stents) qui sont des petits grillages qui vont prendre la forme de l'artère, qui permettent de retarder la récidive. Auparavant, 6 mois après la dilatation, la sténose réapparaissait. Le Stent actif (recouvert de différents produits) permet d'agir sur la plaque d'athérome, et de ralentir sa formation (soulage les douleurs), ce qui diminue également l'agrégation des plaquettes et des thrombus et peut éviter l'arrivée de l'infarctus. Ici, on injecte un anticoagulant (thrombolytique) en même temps que ce type de geste. II. TOMODENSITOMETRIE PAR RX (encore appelée image scanner) 23 Historique Assez récent dans l’histoire de la médecine. Imagerie apparaissant dans le début des années 70. A l'époque un scanner cérébral prenait 40 à 50 minutes ; aujourd’hui il faut 10 secondes, grâce à l'argent de la production EMI des Beatles qui a permis à Hounsfield de mettre au point un premier prototype de scanner à la fin des 60. •1968 : Premier prototype industriel. •1971 : Premier examen tomodensitométrique cérébral. •1974 : Premier appareil corps entier •1979 : Prix Nobel de médecine décerné à Allan MacLeod et Godfrey Hounsfield pour la mise au point du premier scanner. •1989 : Acquisition hélicoïdale. •1992 : Acquisition de deux coupes simultanées par rotation. •1998 : Acquisition multi-coupes ou multi-barrettes. Aujourd’hui, on peut faire énormément de coupes, et ce rapidement : la révolution a été d'avoir des coupes transverses (coupes tomographiques) ; on peut désormais reconstruire en 3D, en coupe coronale et en coupe frontale. 1. Principe du scanner On dispose de : • un tube à rayons X qui tourne autour du patient (tube de Coolidge donne une image en 3D) • un ensemble de détecteurs disposés en hémi-couronne • sur la mesure de l’atténuation d’un faisceau de rayons X qui traverse un segment du corps. • le tube et les détecteurs tournent autour de l’objet à examiner. • de multiples profils d’atténuation sont obtenus à des angles de rotation différents. • ils sont échantillonnés et numérisés. • les données sont rétro-projetées sur une matrice numérique de reconstruction puis transformées en image analogique. Remarque : Lorsqu'on manipule des rayons X, on se retrouve derrière un écran plombé. On peut activer à distance un injecteur automatique branché sur une veine du patient qui injecte le PDC au patient, et réaliser des images avant/après PDC. 24 A) Le Scanner B) On a le tube, les détecteurs et toute l'informatique et l’électronique embarquée dans le système. L'ensemble tourne autour du patient pendant que le lit rentre dans le tube pour donner une imagerie en hélices, hélicoïdale. Lors de l'acquisition, on obtient des mesures d'atténuation en fonction des angles de rotation du couple tube/détecteur. Le faisceau de rayons X traversant un objet homogène d'épaisseur x subit une atténuation, en fonction de la densité électronique de l’objet. X = X0 e -μx Donc : Log X0/X = μx Le faisceau rencontre des structures de densité et d'épaisseur différentes. L’atténuation dépend donc de plusieurs inconnues μ1x1, μ2x2, ....μnxn (effet Compton, effet photoélectrique). On va extraire le μx, ce qui nous donne les informations reçues par les détecteurs. Le faisceau de rayons X va traverser différentes structures, ici d'abord la peau puis le gras, ensuite le foie, la rate, l'estomac, puis la vertèbre. Pour chaque voxel on va obtenir des densités un petit peu différentes donnant par la suite des atténuations différentes. On a donc à la fin un μ résultant. Ici avec un seul faisceau, on a peu d'informations, c'est donc en tournant autour du patient qu'on va avoir la reconstruction des structures traversées. B) Détection 25 des RX en signal • Transformation • Proportionnel à l’intensité du faisceau de RX. électrique. • Le profil d’atténuation ou de projection correspond à l’ensemble des signaux électriques fournis par la totalité des détecteurs pour un angle de rotation donné. • Enregistrement d’une série de profils d’atténuation résultant de la traversée de la même coupe selon différents angles de rotation (de l’ordre de 1000 à 3000 mesures par rotation). Fonction de la distance que l’on veut imager, évidemment le nombre de rotation va varier en fonction de la longueur que l’on veut examiner (acquisition crane, thorax, corps entier...) Profils d’atténuation et rétro-projection : A chaque rotation, de multiples profils d’atténuation sont obtenus selon différents angles de rotation. C'est ensuite la somme de tous les profils (ou projection) qui va permettre de reconstruire l'image. • Les projections sont échantillonnées et numérisées. • Conversion des données brutes (valeurs numériques) avec une adresse spatiale • Reconstruction possible d’une image du plan de coupe étudiée à partir de n projections obtenues selon des angles différents. • Ces projections sont rétro-projetées sur une matrice de reconstruction. NB : Avec une seule projection on ne peut pas avoir d’image. Ci-dessus une animation qui simule les rayons X par un projecteur qui vont traverser le cube. On a 3 angles différents qui donnent 3 profils différents : c'est une rétroprojection ou encore un épandage, il y a pour chaque angle différentes atténuations. 26 On appelle fantôme une structure qui matérialise un organe, ici les poumons. L’atténuation est faible au niveau de l'air et forte au niveau de l'os. Plus on multiplie les profils, plus lors de la rétroprojection la définition de la structure augmente, ainsi à partir de l'image on obtient l'objet en tomographie, en tomodensitométrie en tournant autour du patient. Pour des structures plus complexes, il faudra plus que 72 projections. • Après rétro-projection, l’objet reconstruit n’est pas aussi pur que l’objet initial (altération) • Il faut un filtrage ou convolution (artifice mathématique) pour améliorer le résultat de l’épandage = on parle de rétro-projection filtrée • Logiciels de reconstruction (rétro-projection, transformée de Fourier) pour obtenir une image qui est la représentation la plus fidèle possible. 2. L’image 27 A) Coupe et voxel La coupe obtenue est un volume, car le détecteur a une certaine dimension qui donne la taille de la coupe, ce qui détermine le voxel (un élément volumique assimilé à l'élément basique de l'image : le pixel) qui va donner une image 3D. Il y a une séparation des voxels au niveau de la matrice, qui va avoir plusieurs lignes et colonnes. Une image de scanner correspond a 512 lignes par 512 colonnes. Dans chaque voxel, il y a l’information de l’ensemble des coefficients d’atténuation, résultant de la rétro-projection de l’ensemble des profils d’atténuations (= résulte de l’atténuation du rayon X incident en fonctions des différentes densités électroniques des tissus traversés). La densité est une information d'atténuation au niveau de chaque voxel. B) Matrice 28 A chaque voxel de la matrice de reconstruction correspond une valeur d’atténuation μ ou de densité. En fonction de sa densité, chaque voxel est représenté sur l’image par une certaine valeur dans l’échelle des gris, proportionnelle à l’atténuation. Plus c’est atténué, plus on va vers le blanc et vice-versa. La densité est donc différente en fonction des tissus traversés et ceci de façon hélicoïdale, tranche par tranche sur votre patient. Ici une coupe de scanner, au niveau abdominal, obtenue à partir de tous les profils d'atténuations autour du patient, avec donc des densités différentes. A l'extérieur du patient on a une densité quasi nulle, on a ensuite des tissus de plus en plus denses, avec l'échelle de gris qui varie. On voit le gris du foie, le blanc de la vertèbre. On a injecté du PDC, on voit donc le rein sur la droite de l'image ainsi que l'aorte. C) Echelle Hounsfield Les coefficients de densité sont exprimés en Hounsfield (UH ou HU en anglais). Ces unités vont nous permettre de définir, voxel à voxel, la valeur de densité, donc d’atténuation. Elles sont proportionnelles à l’atténuation de faisceau de RX qui a traversé le patient. Elles vont être disposées sur une échelle aux valeurs arbitraires suivantes : • Variations entre -1000 et +1000 • 0 pour l’eau, -1000 pour l’air (peu dense : noir) et +1000 pour l’os (très dense : blanc) • Remarque : certaines structures très denses en métal (pace-makers, prothèses...) peuvent aller jusqu'à 3000. Cela va nous donner énormément de valeurs de gris. Cependant, l’œil humain est capable de distinguer moins de 30 niveaux de gris. Au-delà, tout se ressemble… donc il va falloir trouver un artifice pour modifier cette échelle. Cette échelle va permettre de déterminer une fenêtre de visualisation au niveau de chaque coupe avec ce qu’on appelle : - niveau (level) : valeur centrale des densités visualisées - largeur (window) : nombre de niveaux de densité Fenêtre = densités traduites sur l’écran. 29 Epaisseurs et densités croissantes (poumons noir, jusqu’au blanc de l’os, en passant par les tissus mous qui vont donner du gris). Ici, parenchyme pulmonaire -600 (pas que de l’air : tissu des alvéoles, vaisseaux). Tissus mous : la graisse est moins dense que l’eau. Plus le tissu a une densité importante plus les rayons X vont être atténués en fonction de la masse volumique du tissu et de la densité du tissu. Lorsqu’on veut examiner des structures de densités très proches, ex cerveau on se retrouver avec 4-5 valeurs de niveau de gris -> on ne sera pas assez fin pour l’interprétation. On modifie alors la fenêtre : on prend une fenêtre de largeur w, avec une valeur centrale aux alentours de 50, et on va re dilater la fenêtre avec les mêmes niveaux de gris mais on va redilater en une trentaine à partir en prenant la valeur la plus basse de ce niveau de gris en noir, et la valeur la plus haute de ce niveau de gris en blanc. on va avoir des niveaux de gris qui nous permettent à ce moment là de distinguer des tissus ou pathologies de densités très proches. -> Vous allez centrer votre fenêtre en fonction de ce que vous voulez regarder. 30 Quand on détaille la zone près de l’eau, on se rend compte qu’on peut individualiser LCR, oedème, SG (qui est + dense que la SB), caillot/hématomes (beaucoup + denses), calcification. Possibilité de les observer et les individualiser dans l’image par rapport aux autres structures. - Lorsqu’on élargit la fenêtre, on l’enrichit en niveaux de gris avec des valeurs éloignées les unes des autres, mais il y aura une diminution de contraste entre les structures. - Lorsqu’on diminue la fenêtre, le contraste augment (valeurs, densités très proches les unes des autres). Si vous ouvrez toute la fenetre, de -1000 à +1000, voilà ce que vous obtenez sur une coupe de poumon : l’air est tout noir, l’os est tout blanc (entre les 2 : coeur, vaisseaux : gris). Vous n’arrivez pas bien à distinguer les structures les unes de autres. 31 Fenetre parenchymateuse : on diminue la fenetre au niveau du paarenchyme pulmonaire -> nodules, métastases visibles. Mais on ne voit rien au niveau de l’os ou du médiastin, donc on redéplace la fenetre. Fenetre médiastinale : vaisseaux, muscles -> ganglions, métastases visibles. Fenetre osseuse -> on distingue l’os cortical de l’os spongieux. /!\ piège QCM : c’est toujours la même coupe, la même acquisition, on ne refait pas de nouvelle acquisition. Mais par contre on module la fenêtre de visualisation de niveaux de gris en fonction de ce qu’on veut voir. 3. Performances et qualité de l’image TDM La qualité d’une image va dépendre de : - La résolution spatiale (+ petite distance qui va permettre de distinguer 2 objets ponctuels comme étant 2 objets séparés) - La résolution en contraste (différence moyenne d’intensité entre 2 points) A) La résolution spatiale C’est le plus petit détail visible à fort contraste. Elle dépend de la taille du voxel de la matrice (+ le voxel est petit + on peut discriminer et + l'image a une bonne résolution). Elle augmente : – Si petite taille du foyer optique en sortie – Si la collimation en sortie est parfaite (avoir un faisceau très fin) – Avec nombre de points de mesure par projection (+ on a de projections + on a de mesures, + on a d’échantillonnage, + l’image sera fine) Plus la résolution spatiale augmente, plus les images seront fines. Elle est de 0,5 à 1mm (mais pour la recherche médicale, résolution de 500 microns pour des petites structures chez des souris). B) La résolution en contraste (ou en densité) = la + petite différence de contraste ou d’absorption décelable de façon significative par la machine. Elle dépend : 32 - de la tension - de l'ampérage - du niveau de bruit qui parasite l’information (dispersion aléatoire des valeurs de densité de l’image autour d’une valeur moyenne) - du nombre de photons arrivant sur les détecteurs - de la reconstruction des images - mais aussi tout ce qui va dépendre du patient (gras ou pas), ses mouvements... Elle est de 1% (alors que sur une image radiographique 2D, on ne peut objectiver que des variations à 20% de contraste). C) Les facteurs du contraste Ils dépendent : - du tissu - de l’épaisseur de l’objet, du patient (images pas toujours bien contrastée sur des patients obèses) - de l’énergie du faisceau incident. Ca va dépendre du kilovoltage, du milliampérage qui sont les deux paramètres sur lesquels ont va travailler et jouer pour avoir des images bien contrastée (pour l'enfant on diminue l’énergie du faisceau). - des agents de contraste (très utilisé aujourd'hui pour des images cérébrales, abdominales, vasculaire). On utilise également des produits iodés. -> nécessité d’augmenter la densité de structures anatomiques (par ex des hématomes que l'on peut voir de façon plus fine avec ces PDC), surtout les axes vasculaires. -> utilisation de produits iodés injectés par voie IV (attention aux problèmes d’allergie, et à la fonction rénale). D) L’histoire du scanner Appareils de dernière génération : aujourd’hui, on a des TDM à rotation continue et hélicoïdale, et on va jusqu'à 128 barrettes (voxels très fins). Le nombre de coupes, c'est les barrettes de détecteurs associées. Plus vous avez de barrettes, plus vous avez de voxels très fins, et plus ça coûte cher. 4. Sémiologie de l’image TDM A. Artéfact 33 Artéfacts : - objets métalliques (amalgames dentaires, prothèses, broches, plaques…) -> artéfact en étoile mouvements du patient -> artéfact en bandes respiration artéfacts liés à la machine (détecteurs, reconstruction) L’intérêt d'injecter des produits de contraste, est que l’on peut voir des anomalies comme un hématome sous dural, après une commotion cérébrale ou une petite hémorragie lors d'un accident vasculaire. Il peut alors y avoir une compression sur les ventricules ce qui n'est pas bon signe, on essaiera alors de drainer. Aujourd'hui il y a des logiciels qui permettent de diminuer ces artefacts en tenant comptes de la densité des matériaux en question. Ici ce sont des artefacts de reconstruction. Là on voit une vis qui à été placé sur un patient qui a eu une fracture vertébrale, ça nous donne des artefacts en étoile. Ici on a des artefacts en bandes, par que le patient a bougé au moment de la rotation, et forcément l'image en face va être décalée. L'image montre un accident vasculaire hémorragique, il y a du sang dans le cerveau. Anomalies de densité : hypodensités, hyperdensités d’organes (hémorragies, œdème...). Là le patient a un hématome sousdural. 34 Ici, on voit un peut les vaisseaux donc ça a été un peu injecté, et il y à un hématome intra-cérébral, donc le patient a saigner, et l'anomalie de contraste permet de mieux distinguer les structures. Recherche de structures supplémentaires : métastases avec une angiographie scanner (injection IV de PCI). Anomalies de vascularisation : prise de contraste, aide au diagnostic. - Sans PDC : on peut juste soupçonner des anomalies elles ne sont pas évidentes. - Avec PDC : on peut apercevoir des métastases grâce aux prises de contraste autour de la tumeur ; le contraste a été amélioré, par l'hyper vascularisation des lésions. Ci-dessous les images de la partie abdominale pour voir la structure hétérogène. La première image (à gauche) montre un cancer au foie, la deuxième (à droite) un kyste biliaire sans conséquence, et un gros cancer du pancréas sur l'image de du bas (on peut voir aussi un rond foncé sur le foie, qui est un kyste bénin car pas de prise de contraste autour de celui-ci). Le contraste permet de voir les vaisseaux à l'intérieur du foie, la prise de contraste autour de la lésion pathologique. B) Reconstruction 3D 35 C’est ce que nous permettent de faire aujourd’hui les logiciels en 3D. On reconstruit dans les autres plans : le plan coronal et le plan sagittal. On peut rajouter des couleurs : intéressant pour les chirurgiens, par exemple ici (à droite) on voit un petit anévrisme (petite dilatation) au niveau de l’aorte abdominale sous-rénale. Bilan de fractures complexes : état des lieux, gestes de reconstruction… Exemple d'un accident de voiture avec impact frontal : Au scanner (première image) on ne voit pas très bien le trait de fracture, alors qu'avec la reconstruction 3D elle est beaucoup plus visible (ce qui peut aider le chirurgien dans son geste). Ici, bilan préopératoire orthopédique: mesure pour commander une prothèse adaptée, détermination de mouvements articulaires, grâce a plusieurs analyses scanner, donc on va pouvoir calculer la taille exacte de la tête fémorale métallique. On aura donc une bonne corrélation entre la surface du cotyle et la sphère. Ici on a un mode artériographique, où on a supprimé les tissus de derrière, donc on a que les tissus vasculaires. 36 A gauche, on voit donc cet anévrysme, cette dilatation de l'aorte complexe, ce qui permet au chirurgien d'avoir le volume, si il y a un remplacement a faire par des prothèses synthétiques, voir exactement jusqu'où devront aller les sutures (si ça va concerner l'artère rénale ou pas, les artères fémorales, donc si ça va être une culotte aorto-bifémorale ou pas) A droite, on peut voir ce que donne les vaisseaux injecté en ayant garder l'image de l'os derrière. On enlève pas les reins natifs, mais on va greffer sur l'artère iliaques, on va « brancher » le greffon dessus. Ce qu'il peut se passer parfois c'est des plicatures, donc la greffons ne va pas très bien marcher parce que l'artère peut un peut s'enrouler autour du greffons, et à ce moment là, il peut-être intéressant pour le chirurgien d'avoir des images 3D, pour voir l'endroit où il y a une plicature qui fait que le greffons va moins bien marcher. C) Coroscan On injecte des produits de contraste sans se servir de cathéter, ce qui nous permet de faire de l’imagerie 3D. Cependant, on ne peut réaliser de geste chirurgical avec cette technique. 37 Bilan de coronaropathie : sténoses, bilan préopératoire, pontages, endoprothèses. La reconstruction apporte des précisions sur la sténose coronaire vue sur l'image scanner (en noir et blanc). Si un patient a des coronaires normales, on évite avec le scanner la coronographie qui est un geste lourd, ou il y a ponction de l'artère fémorale, ça peut être du dépistage. On peut très bien voir la sténose sur l'image grise (flèche rouge), le rétrécissement intra-artériel. Ici on ne va pas pouvoir faire de geste, mais on peut faire éventuellement du dépistage par scanner, et on peut faire après une artériographie, avec une montée de stent ou une dilatation, ce que l'on ne peut pas faire lors d'un scanner (sans blague !). 38 D) Bronchoscopie virtuelle Après reconstruction 3D c'est une bronchoscopie virtuelle. Au niveau de la bronche gauche on voit qu'elle est bien libre, alors qu'à droite il y a une entité qui bouche la bronche : c'est une tumeur. Pour des patients un peu fatigués, on peut déterminer avant de faire une biopsie la localisation précise de la tumeur. Il faudra malgré tout faire une fibroscopie pour un prélèvement de la lésion; on dépiste quand même cette tumeur. E) Colonoscopie Virtuelle En bas on a une colonoscopie faite par le fibroscope qu'on introduit par l'anus et qu'on a remonté jusqu'au niveau du côlon sous anesthésie générale. Après scanner et reconstruction, vous obtenez la colonoscopie virtuelle. Ensuite, s'il y a présence de polypes vous pourrez réaliser une exérèse grâce à une colonoscopie conventionnelle, cela évite des anesthésies générales chez des patients fragiles lors de suspicions de cancer. F) Procédures percutanées guidées par imagerie scanner Le scanner sert également à guider les gestes : pour faire une biopsie, une thérapie laser, vertebroplastie pour injecter du ciment dans une vertèbre (en cas de déminéralisation osseuse), faire une biopsie du foie (on voit les différents trocar). On peut faire de l’interventionnel en scanner pour guider les procédures percutanées de façon très performante. 39 Aujourd’hui existe aussi les aiguilles de radiofréquence : on injecte de petites électrodes qui vont traiter les petites métastases dans les poumons. On développe un genre de petit parapluie et on envoie des fréquences électriques pour détruire les lésions (effectué sous scanner). G) Micro-tomographie à rayons X à haute résolution La machine est totalement différente. Là c'est pour pouvoir mettre en place des biopsies, ou bien pour des tout petits animaux, rongeurs.. Il-y-à un système d'anesthésie qui est incorporé. La résolution va jusqu'à 27 microns. On voit en gris un rachis de souris, et en bas, en bleu un patte de souris. Cela permet, chez des souris où on va essayer des traitements par exemple pour l'ostéoporose, de suivre la reminéralisation osseuse par calcul de la densité vertébrale. Faits pour les animaux de petite taille, les micro-scanners renvoient à des résolutions de quelques dizaines microns. Sur l’image on voit un rachis de souris, on peut donc voir des choses très fines. On peut reconstruire des pattes en 3D pour analyser par exemple des biomatériaux que l’on va positionner dans un os, voir l’effet de la reconstruction au cours du temps de ce matériau novateur. On va pouvoir s’en servir pour des thérapies cellulaires, ou avec des hormones. 40 Pour 1) 2) 3) finir…. RESUMÉ Résolution en Résolution spatiale 0,5 DES PERFORMANCES : (≠ 1% recherche SCANNERS (≠ médicale X : 20%) microns) Rapidité Scanner 5ème génération -2 secondes pour l’acquisition et la reconstruction d’une coupe - Scanner spiralé : 1m30 pour le corps entier, mais on peut également réaliser un scanner thoracique en 30/50 secondes - Reconstruction simultanée en temps réel en même temps que l'on fait l'image. - Couplage à l’ECG comme au système de ventilation, qui permet de corriger le mouvement, pour faire du coroscan. à densité 1 mm DES radio quelques 41