Constat n°1 L’ensemble formé de la croûte et de la partie supérieure du manteau supérieur (jusqu’à environ 100 km de profondeur environ) constitue la lithosphère. Elle a un comportement rigide qui se distingue du comportement plus ductile de l’asthénosphère. La nature de la croûte (composition pétrographique) permet de distinguer la lithosphère océanique de la lithosphère continentale. La lithosphère est découpée en plaques lithosphériques qui se déplacent (tectonique des plaques) sur l’asthénosphère : la lithosphère « flotte » sur l’asthénosphère. Problème n°1 : Comment expliquer que la lithosphère soit en équilibre sur l’asthénosphère ? Hypothèse … La densité des roches de la lithosphère est inférieure à la densité des roches de l’asthénosphère. Géologie TP3 : LA LITHOSPHÈRE (CONTINENTALE) : UNE ENVELOPPE EN ÉQUILIBRE SUR L’ASTHÉNOSPHÈRE LITHOSPHÈRES ET ASTHÉNOSPHÈRE : DES ENVELOPPES DE DENSITÉS DIFFÉRENTES Proposer une stratégie de résolution réaliste permettant de tester l’hypothèse proposée. Stratégie : Montrer que la densité des roches de la lithosphère est inférieure à celle de l’asthénosphère c’est APPROCHER la densité des roches qui constituent la lithosphère et l’asthénosphère et les COMPARER. On peut APPROCHER la densité des roches qui constituent la lithosphère et l’asthénosphère EN MESURANT la masse volumique de ces roches. Technique :Pour MESURER la masse volumique d’une roche il faut mesurer sa masse (balance) et mesurer son volume (éprouvette graduée + eau). Roches concernées : •CC : granite et gneiss •CO : basalte et gabbro •Manteau lithos. et asthénos. : péridotite Proposition d’un protocole : •Nécessité d’établir une liste de matériel : Les différentes roches à tester : •Celles de la CC = granite + gneiss •Celles de la CO = basalte + gabbro •Celles du manteau = péridotite Le matériel pour réaliser l’expérience : •Celui pour mesurer la masse des échantillons = balance •Celui pour mesurer le volume des échantillons = éprouvette + eau + ficelle (récupération échantillon) •Nécessité d’expliquer les étapes du protocole : Pour la mesure de la masse = peser chaque échantillon (en g) Pour la mesure du volume = relever la variation du volume d’eau après immersion de l’échantillon (en mL) Pour le calcul de la masse volumique = m/V (en g.mL-1) densité (sans unité ; référence : eau = 1) Conséquences Vérifiables : Si la masse volumique des roches de la CC et de la CO est inférieure à la masse volumique des roches de l’asthénosphère (péridotite) alors l’hypothèse sera validée. Mettre en œuvre cette stratégie, communiquer les résultats et exploiter les résultats pour répondre au problème. Roches De la CC De la CO Du manteau Granite Gneiss Basalte Gabbro Péridotite Masse (g) Volume (mL) Masse volumique (g.mL-1) Densité roche A partir des résultats du document 1, vérifiez vos résultats et concluez quant à la validité de l’hypothèse. Document 1 : Tableau des densités des roches crustales et mantelliques Roches De la CC De la CO Du manteau Densité roche Granite 2,4 à 2,8 Gneiss 2,7 à 2,8 Basalte 2,7 à 3,2 Gabbro 2,9 à 3,2 Péridotite 3,2 à 3,4 On observe : Densité manteau > densité CO > densité CC Densité asthénosphère > densité lithosphère La lithosphère repose sur l’asthénosphère en équilibre du fait d’une densité moindre : L’hypothèse est validée. BILAN : La croûte continentale est d’une épaisseur plus grande mais d’une densité plus faible que la croûte océanique : elle reste donc en surface. La lithosphère l’asthénosphère. est en équilibre sur Constat n°2 Observations : En domaine continental, la profondeur du Moho varie entre 24 km (au niveau d’un rift continental) et 58 km (au niveau d’une chaîne de montagnes) de profondeur En domaine océanique, elle se situe aux alentours de 14 km Acquis : Problème n°2 : Comment expliquer les variations de profondeur du Moho ? L’augmentation de la profondeur du Moho entre domaines continental et océanique s’explique par une augmentation de l’épaisseur de la CC par rapport à la CO Hypothèse … La CC a une épaisseur variable en fonction du contexte géodynamique expliquant les variations de profondeur du Moho Si c’est l’épaisseur variable des croûtes en fonction du contexte géodynamique qui est à l’origine des variations de profondeur du MOHO alors … …il y a un mécanisme qui explique les variations de la profondeur du MOHO au sein d’une même CC. Quel est ce mécanisme ? On sait que la LC, quelle que soit son épaisseur, flotte sur l’asthénosphère car moins dense. Donc quelle conséquence sur la masse de la CC si existence d’un relief ? CC ML L’excès de masse au niveau des reliefs implique une augmentation relative de la densité de la colonne de roche (même densité des roches mais volume augmente) Excès de masse Densité CC devient > densité manteau, d’où un enfoncement de la colonne de roches. Il y a bien augmentation de l’épaisseur de la CC mais pas de reliefs ‼!! Il faut donc un mécanisme qui permet de compenser cet excès de masse en surface tout en gardant un relief. Le document 2 propose deux mécanismes possibles John Henry Pratt (1809-1871) George Biddell Airy (1801-1892) 1. A partir du document 2 à votre disposition, retrouvez les informations permettant de compléter le document 3. Hypothèse de Airy Surface de compensation Hypothèse de Pratt Au sein du manteau (Asthénosphère) Densité des roches Variable verticalement au sein d’une colonne de roches Relation entre relief et densité La densité étant la même pour toutes les colonnes latéralement, l’excès de masse créé par le relief est compensé en profondeur par un déficit de masse sous forme d’une racine crustale (roches de faible densité - de la CC - au lieu de roches de forte densité - du manteau) Domaine d’application du modèle de compensation Domaine continental Variable latéralement La densité étant variable latéralement, la densité des roches est inversement proportionnelle au relief : les roches de faible densité sont localisées au niveau des zones où la croûte est la plus épaisse Domaine océanique 2. Dans le logiciel AIRY, appliquez, dans la même fenêtre, les conditions retrouvées au niveau d’un rift continental et d’une chaîne de montagnes et schématisez le résultat obtenu. Racine crustale 3. Mettez alors en relation les variations de la profondeur du Moho avec l’existence de mouvements verticaux de la lithosphère. Au niveau d’une chaîne de montagnes, la croûte continentale est épaissie : -En surface par l’existence d’un relief -En profondeur par l’existence d’une racine crustale caractérisée par un abaissement du Moho Pour chaque colonne de roches, la densité est la même latéralement : l’excès de masse représenté en surface par l’accumulation de roches crustales (de faible densité) se compense en profondeur par un déficit de masse représenté par le « remplacement » de roches de forte densité (manteau) par des roches de faible densité (croûte). Cela traduit un enfoncement de la croûte dans le manteau : c’est un mouvement vertical descendant. Au niveau d’un rift continental, la croûte continentale est amincie : -En surface par l’existence d’un fossé d’effondrement -En profondeur par l’existence d’une anti-racine caractérisée par une remontée du Moho Pour chaque colonne de roches, la densité est la même latéralement : le déficit de masse représenté en surface par l’absence de roches crustales (de faible densité) se compense en profondeur par un excès de masse représenté par le « remplacement » de roches de faible densité (croûte) par des roches de forte densité (manteau). Cela traduit une remontée du manteau dans la croûte : c’est un mouvement vertical ascendant. BILAN : L’équilibre de la lithosphère sur l’asthénosphère est maintenu grâce à des mouvements verticaux traduisant un phénomène d’isostasie. Au relief positif qu’est la chaîne de montagnes, répond, en profondeur, une importante racine crustale.