
Madame Brigitte BRESSAC épouse BONNET DE PAILLERETS 
 
Soutenance en vue du diplôme d’HABILITATION A DIRIGER DES RECHERCHES 
le mardi 17 Décembre 2013 à 16H30 
Gustave Roussy 
Département Biopathologie 
Salle Europe 
 
« Prédisposition génétique au cancer:  
approches génétiques basées sur la biologie » 
 
RESUME DU PROJET DE RECHERCHE 
 
L'amélioration du dépistage et des traitements contre le cancer conduit à une augmentation 
de la survie, mais dans le même temps, à un risque accru de 20% de développer un nouveau 
cancer  primaire  par  rapport  à  la  population  générale.  Les  facteurs  de  l'hôte  tels  que  la 
prédisposition génétique sont une des causes de cancers multiples chez un même individu. 
Nous avons récemment identifié une mutation germinale récurrente oncogénique du facteur de 
transcription 
MITF
 (Mi-E318K) conférant aux porteurs un risque 5 fois plus élevé de développer 
un  mélanome,  un  cancer  du  rein  (RCC)  ou  les  deux  cancers.  Cette  mutation  altère  la 
SUMOylation  de  MITF,    augmente  son  activité  transcriptionnelle  sur  des  gènes  cibles  tels  que 
HIF1A
.  Dans  une  lignée  cellulaire  de  cancer  du  rein,  le  profil  d'expression  génique  a  permis 
d’identifier une signature Mi-E318K liée à la croissance cellulaire, la prolifération et l'inflammation. 
Divers  stress  environnementaux  (UV,  hypoxie  et  stress  oxydant)  induisent  une  SUMOylation 
coordonnée de nombreuses protéines. Dans ce contexte, nous avons proposé que la forme hypo-
SUMOylée Mi-E318K empêche l'adaptation des cellules au stress et initie ainsi la transformation 
tumorale.  
 
Notre  projet  de  recherche  vise  dans  une  première  partie,  à  caractériser  les  événements 
moléculaires  et  cellulaires  rendant  cette  mutation  oncogénique.  Grâce  à  des  approches 
complémentaires de biologie cellulaire, de biochimie et de génomique fonctionnelle, en intégrant 
les résultats obtenus par des analyses de biostatistique et de bioinformatique, nous génèrerons 
un  réseau  MITF/SUMO  et  nous  déterminerons comment  MITF,  sumoylé  ou  non,  exerce  ses 
effets oncogéniques. 
 
Dans la deuxième partie de  notre projet, nous souhaitons identifier de nouveaux gènes de 
prédisposition au  mélanome et au  RCC.  Nous postulons que MITF joue un rôle majeur et 
précoce  dans  la  réponse  des  mélanocytes  et  des  cellules  de  rein  au  stress  oxydant. 
Classiquement,  des  gènes  altérés  appartenant  à  une  même  voie  métabolique  conduisent  au 
même phénotype/maladie. Pour la découverte de nouveaux variants génétiques, nous utiliserons 
2 approches complémentaires dans l'ADN extrait du sang d'un panel de 70 patients atteints d'un 
mélanome  et  un  RCC:  « Exome  BeadChips »  et  séquençage  d’exome.  Nous  analyserons 
l'ensemble des  gènes portant des variants  en  croisant avec les sélections suivantes: (1) gènes 
identifiés  comme  oncogènes  ou  suppresseurs  de  tumeurs  par  les  outils  d'analyse  des  voies 
biologiques  (KEGG,  Biocarta,  IPA);  (2)  gènes  jouant  un  rôle  dans  le  stress  oxydant  et  la 
tumorigenèse;  (3)  gènes  du  réseau  régulé  par  MITF/SUMO  identifiés  dans  la  1ere  partie  du 
projet.  Les  variants  génétiques  d'intérêt  (situés  dans  un  gène  ou  dans  des  gènes  connectés) 
seront validés ensuite par génotypage ou séquençage dans une large collection cas-témoins afin 
de tester l'association entre ces variants et le cancer. 
 
L'identification de nouveaux facteurs génétiques responsables d'un risque accru de développer 
un mélanome et un RCC, permettra de développer des stratégies de prévention (primaire ou de 
chimioprévention) ou de dépistage précoce. Enfin, ce projet améliorera la compréhension 
des mécanismes moléculaires et cellulaires dérégulés dans le mélanome et le RCC, peut-être en 
relation avec le stress oxydant, et ouvrir ainsi de nouvelles voies thérapeutiques.