5
L’unité mPnel2 est composée d’anorthosite et de leuco-
norite à plagioclase rose et à pyroxène oïkocristique. Elle se
trouve en contact faillé avec la Mangérite de Joncas.
L’unité mPnel3 est formée de gabbronorite, de leucono-
rite, d’anorthosite, de norite et de gabbro. Elle est affectée
par les nombreuses failles de chevauchement qui traversent
la région. Elle se présente également en lambeaux kilomé-
triques à l’intérieur du Complexe gneissique du Cap à l’Est.
Le gabbronorite de cette unité peut contenir des oxydes de
fer et titane et apatite (ce type de gabbronorite est appelé
OAGN = Oxydes-Apatite-Gabbronorite, acronyme proposé
par Dymeck et Owens, 2001).
Suite plutonique de Varin (mPvar)
La Suite plutonique de Varin a été nommée dans la région
du lac Varin (22F10) et divisée en trois unités informelles :
mPvar1, mPvar2 et mPvar3 (Gobeil et al. 2006). Des roches
échantillonnées dans ce secteur et considérées comme appar-
tenant au Varin, ont donné un âge de 1491 ±3 Ma (David,
2005). Des âges beaucoup plus jeunes de 1059 à 1019 Ma
(David, 2007, David et al., en préparation) ont toutefois été
obtenus pour cette unité dans les feuillets 22F07 et 22F10.
Ces âges sont plus conformes à nos observations de terrain,
ce qui indique que la Suite plutonique de Varin recoupe la
plupart des unités de la région. L’affl eurement (monzonite
quartzifère porphyrique) daté à 1491 Ma pourrait constituer
une fenêtre de roches anciennes, d’âge pinwarien. En effet,
cet affl eurement se trouve le long d’une faille normale qui
marque le contact sud entre la Suite anorthositique de Vallant
et la Suite plutonique de Varin dans la région du lac Varin
(Gobeil et al., 2006, Moukhsil et al., 2007).
La Suite plutonique de Varin occupe une superfi cie impor-
tante dans les feuillets 22F01, 22F02 et 22F06. Elle contient
de nombreuses enclaves gneissiques typiques des complexes
de Baie-Comeau et de Bourdon. Dans la région étudiée, cette
suite comprend les unités mPvar1 et mPvar2.
L’unité mPvar1 est constituée de granite et de monzonite
quartzifère à texture porphyrique et rapakivi par endroits.
Ces roches d’aspect massif à folié, localement oeillé, pré-
sentent une couleur rosée en surface fraîche et une teinte
rosée ou blanchâtre en surface altérée. Elles contiennent
entre 10 et 14 % de biotite brunâtre ou verdâtre, moins
de 1 % de hornblende et localement, quelques cristaux
d’orthopyroxène ou de clinopyroxène.
L’unité mPvar2 est constituée de granite et de monzonite
quartzifère à hypersthène de couleur verdâtre en surface
fraîche et rosée en surface altérée. Elle est considérée comme
un équivalent charnockitique de l’unité mPvar1.
Suite de Miquelon (mPmiq)
La Suite de Miquelon est une unité introduite par Moukhsil
et al. (2007) pour décrire des plutons de monzonite quart-
zifère et de granite, généralement massifs ou faiblement
foliés. Un âge de cristallisation de 1047,9 ±4 Ma (U/Pb sur
zircon) lui est attribué (David, 2006). Le granite de cette
unité est formé de plages de quartz, de cristaux allongés de
plagioclase et de microcline interstitielle. La biotite et la
hornblende comptent pour moins de 10 % de ce granite. La
monzonite quartzifère a une texture porphyrique produite
par la présence de phénocristaux de microcline à texture
rapakivi et de plagioclase qui baignent dans une matrice
plus fi ne. La monzonite quartzifère renferme moins de
10 % de minéraux ferromagnésiens (biotite, clinopyroxène,
amphibole) ainsi que des minéraux accessoires (zircon,
titanite, allanite, apatite et magnétite).
Monzonite de Farmer (mPfar)
La Monzonite de Farmer (mPfar) a été nommée par Hébert
et al. (2005) et a un âge de 1018 +7/-3 Ma (Emslie et Hunt,
1990). Elle forme une masse circulaire d’environ 6 km de
diamètre constituée de granite folié et de monzonite massive,
avec ou sans orthopyroxène. Elle contient également des en-
claves et des lambeaux de roches supracrustales. Hébert et al.
(2009) l’incluent dans la Suite plutonique de Péribonka,
dont l’âge se situe entre 1028 et 1018 Ma.
Massif anorthositique alcalin
de Labrieville (mPlab)
Ce massif a été nommé et décrit par Anderson (1963) et
divisé en deux unités : le Dôme du lac Brûlé et le Complexe
de Sault-aux-Cochons. Hébert et al., (2009) ont abandonné
ces deux termes pour ne garder que le nom formel de Massif
anorthositique alcalin de Labrieville. Ce massif a fait l’objet
d’une datation isotopique (U-Pb sur zircon) par Owens et al.
(1994) qui a donné un âge de 1010 à1008 Ma.
Hébert et al. (2009) ont divisé ce massif en sept unités
informelles (mPlab1 à mPlab7). Deux de ces unités affl eu-
rent dans notre région (mPlab1 et mPlab7). Nous avons
ajouté une nouvelle unité informelle (mPlab8) qui corres-
pond au gîte du lac Brûlé. La moitié du massif affl eure dans
les feuillets 22F04 et 22F05, alors que l’autre moitié affl eure
dans le 22E01 et 22E08. Le massif a une forme presque
circulaire d’environ 4 km de diamètre.
L’unité mPlab1 constitue le faciès principal du Massif
anorthositique alcalin de Labrieville. Elle est constituée
principalement d’anorthosite stratifi ée rosée, recristallisée,
à plagioclases verdâtres de type andésine de dimension
centimétrique. Elle contient également quelques mégacris-
taux d’orthopyroxène. L’unité contient aussi une quantité
mineure de norite et de leuconorite sous forme de veines et
de veinules. De petites veines riches en oxydes de fer et titane
(ilménite-magnétite) d’épaisseur millimétrique à centimétri-
que sont aussi rencontrées dans cette unité (photo 1).
L’unité mPlab7 affl eure surtout en bordure du massif.
Elle est composée de gabbronorite porphyrique (phénocris-
taux de plagioclase) à oxydes de fer et titane et à apatite
(OAGN) (photo 2). Le gabbronorite est de granulométrie
moyenne à grossière, avec une matrice semi-massive riche
en hémo-ilménite et en magnétite, ce qui explique sa forte
susceptibilité magnétique.