Dynamique des comètes du nuage de Oort Marc Fouchard Hans Rickman Giovanni Valsecchi et Christiane Froeschlé Lille avril 2008 Les comètes dont la période T > 200 ans sont supposées se trouver dans le nuage de Oort Leur trajectoire peut être perturbée par: La marée galactique Les étoiles passantes Les planètes Les éléments orbitaux Sommaire (I) La marée galactique et la modélisation de ses effets : Le Soleil dans la Voie Lactée et définition de la marée ; Le cas intégrable ; Le modèle de marée galactique ; Intégration à long terme et influence de la composante radiale de la marée. Le Soleil dans la Galaxie R o =8,5 kpc V 0 =o R o =220 km .s −1 ainsi Po ≈237 Myr 2 P n= ≈62 Myr avec 0 =0,18 Mo pc−3 4 o Le Soleil dans la Galaxie: la courbe de rotation et les constantes de Oort A=-B A> -B B < A Les constantes de Oort sont définies par: R d A=− 2 dR RO R d B=− 2 dR RO O =A −B Les constantes de Oort: données par Oort (1927): −1 A=19 km s kpc −1 B =−24 km s kpc −1 A partir de données Hipparcos: A=14.8 B =−12.4 −1 A=11.3 B =−13.9 A=13 km s −1 kpc−1 −1 −1 B =−13 km s kpc La densité locale du disque galactique: Avant Hipparcos: 0.10 o 0.26 Mo pc −3 −3 Aprés Hipparcos: 0.076 o 0.110 Mo pc −3 o =0.1 Mo pc La marée galactique Force due à la marée: F Tide =−G1 x ' x '− G2 y ' y ' −G3 z z où G1 =− A −B 3A B =7.0707 ×10 y ears 2 G2 = A −B =−G1 2 2 −15 −2 G3 =4 0 −2 B −A =5.6530 ×10 y ears o =−G1 −16 −2 Sommaire (I) La marée galactique et la modélisation de ses effets : Le Soleil dans la Voie Lactée et définition de la marée ; Le cas intégrable ; Le modèle de marée galactique ; Intégration à long terme et influence de la composante radiale de la marée. Le modèle hamiltonien moyenné Le Hamiltonien : 2 2 2 μ x' y' z H =− +G 1 +G 2 +G 3 2a 2 2 2 Utilisation des éléments de Delaunay : l=m, L= μa g=ωg , G= μa 1−e 2 h= g , H= μa 1−e cos i g 2 Moyennisation du Hamiltonien : 1 〈 H 〉= H dm ∫ 2π Les équations de Hamilton moyennées Les équations de Hamilton : ∂ 〈H 〉 dl dL = , 〈 〉 〈 〉 〈 〉 dt ∂L dt H ∂〈 〉 dg = , dt ∂G H ∂〈 〉 dh = , dt ∂H 〈 〉 〈 〉 2 〈 〉 〈 〉 〈 〉 =− ∂〈 H〉 ∂l H ∂〈 〉 dG =− dt ∂g H ∂〈 〉 dH =− dt ∂h 2 dG 5L H 2 2 =−G3 L −G 1 − sin 2 g , 2 2 dt 4 G dg dt 2 [ 2 2 L G L H 2 = G3 1 −5 sin g 1 − 2 4 2 G ] Le système est intégrable! Exemple d'évolution à long terme de la distance périhélique Dans la situation d'intégrabilité : Quand l'intégrabilité ne vaut plus : (ici avec la composante radiale) Effets à long terme de la marée galactique 106 comètes sont intégrées sur une période de 5 Gyr. Les éléments orbitaux initiaux sont tels que : ● 3 000 <= a <= 100 000 AU, avec un distribution 0 uniforme en 1/a, ● 0<= e <1, avec une distribution proportionnelle à 0 e et telle que q0 > 32 AU, ● -1 <= cos i0 <= 1, ● 0o <= ω0, Ω0, M0 <= 360o. L'intégration d'une comète s'arrête quand la distance Soleil-comète rC < 15 AU (région cible). Effets à long terme de la marée avec seulement la composante normale (I) Flux vers la région cible : r <15 AU t (yr) r < 5 AU t (yr) a < 10 000 AU 10 000 < a < 30 000 AU 30 000 < a < 50 000 AU 50 000 AU < a <100000 Éléments orbitaux des comètes dans la région cible pendant les derniers 500 Myr : Effets à long terme de la marée avec les composantes normale et radiale (II) Flux vers la région cible : r <15 AU r < 5 AU a < 10 000 AU 10 000 < a < 30 000 AU 30 000 < a < 50 000 AU 50 000 AU < a Marée (2 comp) marée(comp normale t (yr) t (yr) Éléments orbitaux des comètes dans la région cible pendant les derniers 500 Myr : q a cos i g mod (ωg,180o) 1/ Sommaire (II) Perturbations des étoiles passantes : L'environnement stellaire du Soleil ; Le modèle de perturbations stellaires ; Intégrations à long terme : Tenant compte seulement des étoiles, Les pluies cométaires, Tenant compte de étoiles et de la marée. Environnement stellaire du Soleil Construction d'un ensemble de passages stellaires respectant les critères suivants (dépendant du type d'étoiles) : la masse est fixée ; la vitesse et les instants de passages choisis de manière aléaoire en respectant les distributions observées ; la direction des vitesses est choisie de manière aléatoire en respectant une distribution isotrope. 197 906 passages stellaires sur 5 Milliard d'années sont construits. Simulation des perturbations stellaires SIA Chaque passage d'étoile est segmenté en pas constant de l'anomalie vraie astérocentrique du corps le plus proche de l'étoile : I le i o t é ' l e re d i o t c e j a tr ✔ c 106 AU avant I C s S 5 où et correspondent un t =5 ×10 ann ées. c c Sur chaque segment l'impulsion est calculée à partir des anomalies vraies astérocentriques des deux corps : ψc1 1 ψ s1 ψ s2 ✔ ψc2 V =f c , c , s , s Δ V 2 1 2 Le modèle hybride de perturbation stellaire Globalement SIA est prêt de 20 fois plus rapide que des intégrations numériques effectuées avec Radau. Si une des distance d'impact est très petite ce n'est plus le cas. Ainsi : si min(bs,bc) > 2 000 UA on utilise le SIA, sinon on utilise Radau. Dynamique à long terme induite par les passages stellaires (I) Flux vers la région cible : rC < 15 AU r C < 5 AU t (yr) t (yr) a < 10 000 AU 10 000 < a < 30 000 AU 30 000 < a < 50 000 AU 50 000 AU < a Dynamique induite par les passages stellaires: exemple de pluie cométaire (II) Paramètres du passage : 9 −1 t P =4,832545 ×10 yrs V =9,7 km .s M =0,69 Mo b s =2 528 AU sin b =−0,08 l =34,8 o Flux vers la région cible : rc < 15 AU t (yrs) rc < 5 AU t (yrs) a < 10 000 AU 10 000 < a < 30 000 AU 30 000 < a < 50 000 AU 50 000 AU < a <100000 Effets de la marée galactique et des perturbations stellaires Passage stellaire + marée galactique (II) Flux vers la région cible : rC < 15 AU t (yr) a < 10 000 AU 10 000 < a < 30 000 AU 30 000 < a < 50 000 AU 50 000 AU < a r C < 5 AU t (yr) Marée (2 composantes) + étoiles Marée seule (2 composantes) Etoiles seules La composante radiale de la marée joue-t-elle encore un rôle? Flux vers la région cible : rC < 15 AU t (yr) a < 10 000 AU 10 000 < a < 30 000 AU 30 000 < a < 50 000 AU 50 000 AU < a rC < 5 AU t (yr) Marée (2 composantes) + étoiles Marée (comp. normal) + étoiles Conclusion La marée engendre une dynamique quasi-intégrable. Le flux de comètes vers la région cible décroît rapidement avec le temps. La composante radiale augmente l'efficacité du transport ; Les étoiles passantes engendrent un processus stochastique. Leur effet se traduit essentiellement par des pluies cométaires intenses et de courte durée ; La marée + les étoiles : on observe un flux de fond vers la région cible plus intense, auquel s'ajoutent les pluies cométaires. Les planètes ... REPONSES Sommaire (II) Perturbations des étoiles passantes L'environnement stellaire du Soleil ; Le modèle de perturbations stellaires ; Intégrations à long terme : Tenant compte seulement des étoiles, Les pluies cométaires, Tenant compte de étoiles et de la marée ; Conclusions. L'intégrateur sympléctique dans les variables KS (LARKS) On ajoute le temps “regularisé” a³ Ó V =−H , v =t , d dt = et les variables : 4r K =K 0K 1 dt dt Le nouvel Hamiltonien devient : K 0= d H 0V , K 1= d H 1 v v c L 0 P 0 K v =C e v C , with =m ax , 20 P 0 V V i V L'intégrateur symplectique V s'écrit (avec correcteur) : i 0,1 Test des modèles Integration sur une période cométaire de 400 000 comètes telles que : 3 000 a0 ‡ 100 000 AU, 0 e0 1, ­1 cos i0 1, 0o ‡ o , ,M ‡ 360 . 0 0 0 Calcul de l'erreur E définie par : E= ∣q mode l−q re f∣ ×1 0 0 , q re f Le plan (log a — e ) est partagé en cellule. Pour 0 0 chaque cellule on considère l'erreur maximale Emax. Précision et temps de calcul Précision : LARKS LP2 a=1 0 4. 576 1 −e 0. 152 Modè le LP2 LA RKS RA DA U TCPU(s) 1 .8 88 1820 Le Modèle Hybride pour la marée galactique Soient a et e le demi-grand axes et l'excentricité d'une orbite cométaire. On calcule ac défini par : a c =1 0 4. 576 1 −e 0. 152 Si a < ac alors on applique LP2 ; Si a > ac alors on utilise LARKS si a < 105 AU, sinon on utilise Radau ; Le passage d'un modèle à l'autre ne peut se faire qu'au périhélie. L'intégrateur sympléctique dans les variables KS (LARKS) On part du Hamiltonian complet : 2 v H 0= − , 2 r H=H0H1 , 2 2 2 x' y' z H 1 = G1 G2 G3 2 2 2 0 0 2 2 2 2 V 0 v 0 V 1 v 1 −V 2 v 2 −V 3 v 3 v −v −v v 0 2 3 0 , = 1 2r 0 = écrit dans variables régularisées KS, v et V, x X V v V v V v 1 V 3 v 0 2 v 1 vles v v 0 3 1 2 2 2 3 0 définies : v −V 0 v 2 V 1 v 3 −V 2 v 0 V 3 v 1 2 vpar v −v 1 3 2 0 =− H 0 Sommaire (I) La marée galactique et la modélisation de ses effets: Le Soleil dans la Voie Lactée et définition de la marée Le cas intégrable Le modèle de marée galactique Intégration à long terme et influence de la composante radiale de la marée Sommaire (I) La marée galactique et la modélisation de ses effets : Le Soleil dans la Voie Lactée et définition de la marée ; Le cas intégrable ; Le modèle de marée galactique ; Intégration à long terme et influence de la composante radiale de la marée. Application des perturbations galactiques le long des trajectoires La marée est toujours appliquée sur une période : tout le long de la trajectoire, si LARKS ou Radau est utilisé ; comme une impulsion si LP2 est utilisé (puis la comète avance sur son orbite keplerienne pendant une période). Contrôle de la distance Soleil-comète rC Exemple d'application du SIA Paramètres du passage : * -1 Paramètres de l'étoile : V = 2,93 km.s et M* = 3,2 Mo Paramètres initiaux de la comète : ao = 30 000 AU et qo=100 Paramètres d'impacts : bs = 163 288,3 AU et bc= 160 694,4 AU Perturbation du périhélie : a qref= 7,6672 AU et a qmod= 7,6744 AU Trajectoire de la comète et de l'étoile dans le repère d'impact : Fiabilité du modèle SIA Près de 16x106 de passages stellaires sont simulées ; Pour chaque perturbation faisant partie des 25% plus importantes , on calcule l'erreur définie par : E= ∣q ref −q mod∣ m ax ∣q ref∣, 〈∣q ref∣〉 25 %sup Le plan as– min(bs,bc) est divisé en cellule. Dans chaque cellule on considère l'erreur E* telle que 90% des erreurs de la cellule lui sont inférieures : min(bs,bc) a s = M Mo /V 2 Sommaire (II) Perturbations des étoiles passantes : L'environnement stellaire du Soleil ; Le modèle de perturbations stellaires ; Intégrations à long terme: Tenant compte seulement des étoiles, Les pluies cométaires, Modélisations des perturbations à long terme Pour chaque comète les perturbations stellaires sont considérées comme des impulsions appliquées à l'instant du passage au périhélie de l'étoile : t=tP1 t=tP2 t=0 t=tP3 t=tP4 Contrôle de la distance Soleil-comète. Passage stellaire + marée galactique (I) La marée est appliquée comme une impulsion une fois par période cométaire si LP2 est applicable sinon elle est appliquée entre chaque passage stellaire : Contrôle de la distance Soleil-comète. Exemple d'intégration à long terme (I) Exemple d'intégration à long terme (II) Exemple de perturbation Paramètres du passage : * -1 Paramètres de l'étoile : V = 9,69 km.s et M* = 0,69 Mo Paramètres initiaux de la comète : ao = 10 000 AU et qo=100 Paramètres d'impacts : bs = 2527,9 AU et bc= 5153,4 AU Perturbation du périhélie : a qref= 64,9280 AU et a qmod= 64,9283 AU Trajectoire de la comète et de l'étoile dans le repère d'impact : Dynamique induite par les passages stellaires: exemple de pluie cométaire (II) Paramètres du passage : 9 −1 t P =4,832545 ×10 yrs V =9,7 km .s M =0,69 Mo b s =2 528 AU sin b =−0,08 l =34,8 o Flux vers la région cible : a < 10 000 AU 10 000 < a < 30 000 AU 30 000 < a < 50 000 AU 50 000 AU < a Marée (2 composantes) + étoiles Etoiles seules Sommaire (III) Perturbations planétaires : Le modèle de Monte Carlo utilisé ; Dynamique à long terme tenant compte de tout les effets ; Conclusion La méthode de Monte Carlo: étape I Choix d'un domaine d'étude: a > 3 000 UA 0 < q < 32 UA ­1 < cos i < 1 0o < ‡ < 360o Calcul d'un ensemble de perturbations sur tout le domaine (1,3 106 perturbations pour la convergence statistique): C0 z 0 =−1 /a0 q0 i0 0 0 T0 C1 z 1=−1/ a1 q1 i1 ω1 1 T1 Δz=z 1− z 0 Δq=q1 −q 0 P Δi=i 1−i 0 Δω=ω1−ω 0 Δ =1 −0 La méthode de Monte Carlo: Construction des boîtes Partage de l'espace (cos i, q) en boîtes. Pour chaque boîtes: q1 m – Δz +σ – Δz – m Δz qm m Δz +σ Δz qo m Δz cos io cos i1 – – m −m , m − m 1 0 1 0 η= – – max m 1 ,m 0 , m 1 , m 0 max Evolution de max : Méthode de Monte Carlo: homogénéité m Δz +σ Δz m Δz – – m Δz +σ Δz m – Δz Méthode de Monte Carlo: étape II Perturbation des comètes par les planètes: z q C i ω q Δz Δq P Δi Δω Δ cos i z'=z+Δz q'=q+Δq C' i'=i+Δi ω'=ω+Δω '= +Δ Le portrait de phase dans le cas intégrable Constantes du mouvement : a=30 000 AU 2 1 −e cos i=0.1 La période de l'excentricité est telle que : P e ≥ 1 4 5 a o 3 L'intégrateur de Lie­Poisson (LP2) Basé sur le Hamiltonien moyenné écrit sous la forme : K=K 1 +K 2 +K 3 , 5 1+ν 2 5 1−ν 2 5 nν K 1=− νe 21 h1 , K 2 = νe22 h 2 , K 3=− e 23 − h 4 4 4 4 4 0 3 2 cos ω cos −cos i sin ω sin sin i sin a 0 2 n= , ν= , e=e cos ω sin cos i sin ω cos , h= 1−e −sin i cos μ G3 sin i sin ω cos i où : 3 h T+ΔT =e e ΔT L 2 K1 e ΔT L 2 K2 ΔTL K3 e e ΔT L 2 K2 e ΔT L 2 K1 h T e Dynamique à long terme du nuage de Oort avec les perturbations planétaires ☹