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Plus nous les utilisons exclusivement, plus nous pédalons dans le vide.
La meilleure chose que les banques centrales occidentales puissent faire à l’heure
actuelle, c’est de maintenir les taux à un niveau faible. Cela crée les conditions
nécessaires pour que les gouvernements redynamisent nos économies stagnantes au
moyen d’une mesure de relance d’un autre genre : une politique budgétaire, une
politique budgétaire créative.
C’est une simple question de bon sens. Les coûts d’emprunt n’ont jamais été aussi
bas – en fait, selon la Banque d’Angleterre, ils n’ont jamais été aussi bas en 5 000 ans.
Alors, pourquoi ne pas emprunter pour investir massivement dans la reconstruction des
infrastructures chancelantes?
C’est ce dont nous avons besoin en Occident. De cela et de l’investissement dans
l’éducation postsecondaire, l’entrepreneuriat, l’innovation – tout ce qui appuie la
productivité et renforce la capacité d’un pays de croître de façon durable.
Les gouvernements occidentaux auraient dû faire ces investissements il y a plusieurs
années. Enfin, certains commencent à bouger. Enfin, ils commencent à mettre de côté
leur objectif d’austérité.
La question est la suivante : cette politique expansionniste sera-t-elle assez importante
– et assez audacieuse – pour permettre aux pays de se libérer du piège de la
croissance lente?
Pour le moment, on peut en douter. Nous croyons que la croissance annuelle en
Occident restera faible – certainement sous la barre des 2 %. Les niveaux de vie seront
lents à s’améliorer.
Autrement dit, la plupart des régions du monde resteront dans des teintes grises et
mornes.
Sur cette toile de fond sans éclat, il y a l’Inde. L’Inde, qui se détache du lot, et
nettement.