On connaît environ 2000 nucléides pour la centaine d’éléments du tableau périodique ; 325
existent dans la nature (isotopes naturels), les autres sont synthétisés au laboratoire (isotopes
artificiels) et sont tous instables.
Il y a 20 éléments formés d’un seul nucléide naturel (Be, F, Na, Al, P, Sc, Mn, Co, As, Y, Nb,
Rh, Rh, I, Cs, Pr, Tb, Ho, Tm, Ta, Au). La majorité des éléments sont formés d’un mélange
d’isotopes de fréquence fixe. L’étain compte le plus grand nombre d’isotopes naturels (10).
Pour les éléments formés de plusieurs isotopes, souvent un isotope prédomine
considérablement sur tous les autres pour ce qui est de sa fréquence : ainsi s’explique que la
mase atomique de beaucoup d’éléments est proche d’une valeur entière qui est le nombre de
masse de l’isotope le plus fréquent.
Seuls les isotopes de l’hydrogène ont reçu des noms et des symboles spécifiques :
1H = hydrogène « léger » (99,985 %)
2D = hydrogène « lourd », deutérium (0,015 %)
3T = tritium, isotope artificiel et instable, se forme pourtant par
traces par l’action de radiations solaires sur les isotopes
naturels de H.
Les isotopes d’un élément donné présentent de légères différences dans leur comportement
physique et physico-chimique, différences d’autant plus insignifiantes que la différence relative
de leurs masses est plus petite. C’est grâce à ces différences que les isotopes d’un élément
peuvent être séparés.
2) La stabilité du noyau atomique
Comment l’association des protons et des neutrons peut-elle conduire à un noyau stable ?
a) le défaut de masse
D’après la théorie de la relativité restreinte d’Einstein, il y a équivalence
entre énergie et masse ; on entend par là que la masse peut être
transformée en énergie et inversement. La formule d’interconversion
s’écrit :
E = m⋅c2 E = énergie (en joule)
m = masse (en kilogrammes)
c = vitesse de la lumière = 3⋅108 m/s
Considérons un noyau d’hélium formé par l’association de 2 protons et 2 neutrons :
masse des 2 protons isolés : 2⋅1,0074 = 2,0148 u.m.a.
masse des 2 neutrons isolés : 2⋅1,0086 = 2,0172 u.m.a.
somme des masses des particules isolées : 4,032 u.m.a.
masse réelle du noyau d’hélium : 4,002 u.m.a.
Albert Einstein
1879-1955
prix Nobel 1921
proton
neutron
électron
Par rapport aux particules qui le constituent, le noyau d’hélium présente donc un défaut de
masse de 4,032 – 4,002 = 0,03 a.m.u.
Pour une mole de noyaux d’hélium formés à partir des particules constitutives, le défaut de
masse vaut 0,03 g ou 0,03⋅10-3 kg. Cette masse annihilée correspond à l’énergie libérée au
moment où les particules élémentaires s’associent en noyaux :
E = 0,03⋅10-3⋅(3⋅108)2 = 2,7⋅1012 J/mol de noyaux 4He
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