Napoléon 1er Dates à retenir. 1799 Le 10 novembre, 500 députés remplacent le Directoire par 3 consuls : Bonaparte, Sieyès, Ducos 1800 13 mai, Bonaparte rejoint l'armée d'Italie Août : 3 500 000 citoyens disent oui à Napoléon Bonaparte, consul à vie. 1804 18 mai, Napoléon proclamé empereur des Français. 2 décembre : Napoléon est sacré par le Pape 1805 Napoléon 1er proclamé roi d'Italie. Victoire d'Austerlitz. 1806 21 novembre, Napoléon interdit tout commerce avec les Îles Britanniques. Victoire d'Iéna. 1807 Victoire sur les Russo-Prussiens. 1808 Napoléon part pour l'Espagne 1809 Victoire de Wagram 14 octobre, traité de paix signé avec l'Autriche. 1810-1811 À part l'Espagne, l'Europe est en paix. 1812 24 juin, l'armée de Napoléon envahit la Russie. 19 octobre : retraite de Russie. 1813 Napoléon vaincu à Leiptzig 1814 L'armée des Alliés (Angleterre, Autriche, Prusse, Russie, Suède) entre à Paris 4 avril, Napoléon abdique. 28 avril, Napoléon embarque pour l'île d'Elbe. 1815 Napoléon débarque à golfe Juan. 18 juin : défaite de Napoléon à Waterloo. 8 juillet : Louis XVIII rentre à Paris. 15 juillet : Napoléon part pour Sainte-Hélène sous la protection de l'Angleterre 1821 5 mai : mort de Napoléon La vie au temps de Napoléon 1er. 1804 : Napoléon 1er devient le premier empereur français. C'est un militaire qui veut agrandir la France et changer la vie des gens. De nos jours, des lois, des organisations de la société datent de l'époque de Napoléon 1 er, voilà 200 ans. Napoléon 1er, pour appliquer ces nouvelles lois, place un préfet pour chaque département, un maire et un adjoint pour chaque commune. Il divise la France en académies qui comprennent les trois catégories d'enseignement : primaire, secondaire, supérieur. Il crée la légion d'honneur. C'est une récompense pour des militaires ou des civils qui ont accompli une action extraordinaire. En 1804, Napoléon fait rédiger le Code Civil : c'est un livre des lois, tous les Français doivent s'y soumettre. Cela concerne les familles (adoption, succession, divorce), les propriétés, les relations entre les hommes et les femmes, les patrons et leurs ouvriers. La France, un peuple de paysans. Dans les années 1800, le travail de paysan commence très jeune. Les activités sont adaptées à chaque âge. Au début du XIXe siècle, plus des trois quarts de la population française est composée de paysans. Beaucoup possèdent peu de terre et travaillent, selon les saisons, chez des propriétaires plus riches. En 1807, ce que possède chaque propriétaire est inscrit dans un grand livre : le cadastre. Petit à petit, chaque commune de France possède ce registre. Les saisons déterminent le déroulement des travaux. Ceux-ci commencent au lever du soleil et se terminent à la tombée de la nuit. A midi, les paysans font une pause ; le son des cloches des églises leur sert de repère. Tous travaillent. Dès l'âge de 6 ans, les enfants peuvent conduire les bêtes aux pâturages, ramasser de l'herbe, etc. La mère, en plus de ses activités ménagères, aide son mari dans les travaux difficiles. De dix à quatorze, quinze ans, les jeunes participent aux travaux des champs. Ils dirigent les bêtes devant la charrue pendant que lel père la guide. Ils aident aussi à tailler les haies, nettoyer les fossés, étendre le fumier. Dès qu'ils sont assez forts, ils prennent la place du père pour conduire la charrue. Jusqu'à cinquante ans, ils feront les mêmes travaux. Lorsque leurs forces diminuent, ils sont remplacés par l'un de leurs enfants. Les autres sont placés dans des fermes voisines. En montagne, la commune élève des taureaux et des boucs. Les paysans peuvent se servir gratuitement de ces bêtes mâles pour faire reproduire leurs vaches et leurs chèvres. Ils ont ainsi un peu moins de frais. Les modes de vie. A la campagne, grands-parents, parents, enfants vivent tous ensemble, dans la même maison. La vie paysanne s'organise en famille : le couple, les enfants, les parents, les domestiques s'il y en a, vivent dans une même habitation. La maison est en pierre, ou en bois et torchis, mélange de paille hachée et d'argile. A l'intérieur, souvent une seule pièce sert pour les repas, le coucher, les travaux domestiques, les veillées, les fêtes. Les lits sont isolés par des rideaux. La vaisselle, le linge sont rangés dans une armoire en bois de la région. Tout le monde mange assis sur des bancs autour d'une grande table. Le pain est fait d'un mélange de farine de blé, d'orge, de seigle. La famille mange fromage, beurre, navets, pois, haricots verts, fèves, selon les saisons. Petit à petit, les pommes de terre* apparaissent au menu. On boit de l'eau additionnée de nèfles, prunelles cuites au four. Lors des travaux pénibles, vendanges ou fauchaison, les paysans mangent une soupe faite d'un mélange de viande et de lard. Napoléon favorise la culture de certaines plantes : le lin et le mûrier des vers à soie pour fabriquer les tissus, la betterave à sucre pour remplacer la canne à sucre. Cela évite de faire venir ces produits (tissus, sucre) de l'étranger. Mais, en 1811-1812, les faibles récoltes, insuffisantes pour les besoins, ont causé une famine terrible. Les riches propriétaires ont beaucoup moins de difficultés que ceux qui ont peu de terre. *La pomme de terre est introduite en Europe à partir de 1534. Mais elle ne se répand en France qu'à la fin du XVIIIe siècle. L'hygiène, la médecine, les médicaments. Beaucoup de maladies se répandent rapidement par manque d'hygiène. Les travaux agricoles sont très salissants. Mais la toilette des paysans est vite faite. Et le savon coûte cher ! Les dents gâtées non soignées causent de graves infections. De nombreuses personnes gardent leur chemise en laine ou en chanvre par tous les temps, et même la nuit. La pluie, la sueur humidifient le tissu ; cela provoque des maladies des poumons. Les croûtes, les poux sur la tête des enfants sont habituels. A la campagne, les gens ne font que très rarement appel au médecin. Celui-ci utilise des plantes exotiques comme le quinquina*, ou prescrit des cataplasmes**. Le paysan fait appel au maréchal-ferrant pour arracher une dent, au barbier pour percer un abcès. Parfois les communes s'associent : elles payent des chirurgiens pour soigner gratuitement les gens les plus pauvres. Certaines personnes, peu qualifiées, parcourent les campagnes pour vendre des préparations médicamenteuses. Ce sont des plantes ramassées sur les talus, dans le jardin, sur les arbres. Des droguistes, des épiciers, vendent certains remèdes dits secrets, sans aucun contrôle. Une loi du 10 mars 1803 indique que l'Etat va délivrer un diplôme aux étudiants en médecine après leurs études. Plus tard, sera créé le métier de pharmacien. (*)La quinine est extraite de cette plante ; elle a une action sur le paludisme. (**)Sorte de bouillie médicamenteuse appliquée, entre deux tissus, sur la partie du corps à soigner. Les divertissements. A la veillée, certains racontent ou lisent des histoires de fantômes, de lutins, de sorcières ... Dans les campagnes, la vie est dure, les travaux sont très pénibles. En plus, pour ses guerres, Napoléon a besoin régulièrement d'hommes, d'animaux et de récoltes. Il ne reste souvent, à la ferme, que les femmes. Les fêtes religieuses sont l'occasion de se divertir. A mardi gras, les paysans font des grands repas. A Pentecôte, ils organisent des bals avec des joueurs de cornemuse, de vielle, de hautbois. Lors d'un mariage, le repas est plus fourni : souvent petit salé, oie, pâté de lièvre, pâtisserie. La noce se termine par des danses, des concerts. Les colporteurs vont de villes en villages pour vendre des livrets. Les plus répandus traitent du savoir-vivre, de la magie, de la cuisine, du jardinage. D'autres sont des récits, des contes de fées, des textes de chansons. Les fêtes de la Révolution sont supprimées. A Paris, Napoléon ordonne de fêter la distribution de la légion d'honneur, ses victoires militaires, son anniversaire. Alors, les cloches sonnent, les troupes défilent, les maisons s'illuminent, le canon tonne, des feux d'artifice sont tirés. Routes et moyens de transport. Napoléon 1er va s'inspirer des voies romaines. Il fait améliorer et développer les communications dans tout l'Empire. Avec la fin des rois, l'entretien des routes, effectué gratuitement par les paysans, disparaît. Celles-ci sont moins utilisables. En 1811, Napoléon crée de nouveaux métiers pour s'occuper des routes. Il classe les routes par ordre de grandeur : départementales, impériales, chemins vicinaux. A cette époque, les déplacements en diligence coûtent très cher. Il faut aussi donner des pourboires aux relais, aux auberges. Par conséquent, beaucoup de gens sont obligés de marcher : mendiants, maçons, tailleurs de pierre, ouvriers campagnards, porteurs d'eau ... Le voyageur peut monter dans une diligence à six places, ou un cabriolet. Pour ranger ses affaires, il possède un coffre couvert de cuir, fermé avec un cadenas. Il emporte souvent un pistolet pour se défendre contre les attaques de vagabonds, de déserteurs de l'armée. Le départ s'effectue vers 6 ou 7 heures. A midi, il y a un arrêt. Le soir, le voyageur dîne et couche dans les auberges. De Paris pour arriver à Bordeaux, le trajet dure 5 jours ! Napoléon décide d'interdire le trafic de marchandises avec l'Angleterre, son ennemi. C'est le blocus. De nombreux ports français travaillent moins, comme à Bordeaux où le vin n'est plus exporté. Le commerce ralentit ou disparaît. L'école, l'instruction. En campagne, il existe très eu d'écoles. En ville, elles sont plus nombreuses. A la campagne, la classe se déroule soit dans une étable soit, dans une église non utilisée, soit chez l'instituteur quand une école existe. Ce dernier est pauvre. Le salaire que lui donne la commune est très faible. Il est obligé de demander une participation aux élèves : poule, oeufs, argent, etc. Il enseigne l'alphabet et un peu de calcul. La loi du 1er mai 1802 ordonne la création de nouveaux établissements : les lycées. Ils doivent former les futurs dirigeants ( les notables ) de la Nation. Les fils des bourgeois peuvent aller au lycée. Cet établissement a en moyenne 200 élèves pour six professeurs. Trois enseignent les lettres françaises et latines, trois autres les mathématiques. Un maître s'occupe de l'écriture, du dessin, de la danse. Au lycée le lever a lieu à 5 h 30 et le coucher à 20 heures. Ils ont 5 heures de classe, 6 heures et demie d'études, 1 heure et demie pour les repas, 1 heure pour les récréations. Le roulement de tambour indique les changements d'activités. Ils ont quelques semaines de vacances pour les vendanges. Après l'âge de 12 ans, ils font des exercices militaires. L'éducation des filles de la bourgeoisie est donnée par des religieuses dans des établissements payants. Elles leur apprennent la géographie, l'histoire, l'orthographe, la grammaire, les langues, la musique, les mathématiques, la danse. A cette époque, les habitants de chaque région parlent une langue particulière. D'une région à l'autre, on ne se comprend pas. Après leur scolarité, très peu d'enfants savent lire et parler le français. Les ouvriers sous le Premier Empire. A l'époque de Napoléon 1er, les ouvriers fabriquent du fer, des armes, des canons, du sucre. Ils travaillent aussi dans des ateliers pour filer le coton, la laine. Les ouvriers vivent souvent près de l'usine, à quatre dans une même pièce. La maison d'une famille est généralement composée d'une pièce, d'un cellier, d'un grenier. Selon leur salaire, certains ouvriers possèdent un potager, un poulailler, une soue à cochons. Pour résister aux conditions très dures de leur métier, ils se nourrissent de pain auquel s'ajoute du boeuf, des oeufs, du lard ou du fromage. Les fêtes, les succès dans le travail, les récompenses du patron ou d'un client sont quelquefois l'occasion de se réunir au cabaret où ils jouent aux cartes, discutent et boivent. Les maîtres de forges sont les fabricants du fer. Cette industrie emploie beaucoup de catégories d'ouvriers : garde fourneaux, forgerons, bûcherons, voituriers, mineurs. Les moins qualifiés nettoient les étangs, s'occupent des chevaux. Les enfants et les femmes travaillent plutôt à l'exterieur. Les enfants conduisent les mulets, empilent les bûches en forêt, lavent les mines. Les très jeunes travailleurs participent à la fabrication des boulets de canon. Napoléon favorise le progrès technique, les inventeurs, les entrepreneurs. En 1803, l'ouvrier est obligé de posséder un livret où sont mentionnés ses déplacements. Une loi interdit aux ouvriers de se grouper pour demander des améliorations de travail. Les soldats, la guerre. Les guerres enrichissent les officiers de l'Empereur. Mais elles appauvrissent beaucoup de personnes. La grande armée de Napoléon fait la guerre en Prusse, en Autriche, en Espagne, en Iatlie, en Russie. Elle a besoin d'énormément de soldats. Chaque année, dans les départements français, des jeunes de 20 ans sont tirés au sort pour devenir soldats. Les engagés volontaires sont souvent des orphelins, des pauvres, ou des fils d'artisans, de boutiquiers. A la caserne, les jeunes trouvent de meilleures conditions de vie que chez eux. La nourriture est plus variée. Des médecins peuvent les soigner. Lors des combats, des marches, ils se montrent résistants. Mais, certains jeunes valides se cachent pour ne pas effectuer leur service militaire. L'armée enrôle même des enfants de 12 ans. Elle oblige les paysans des régions qu'elle traverse à fournir aux troupes foin, avoine, blé, bêtes, eau, vin. Les gradés qui commandent sont formés dans une école militaire spéciale, créée en 1802 : l'école Ploytechnique. Elle est réservée aux personnes fortunées des villes. Les généraux, les maréchaux de l'Empire vivent dans la richese. 18 juin 1815 : l'Empire s'achève dans la défaite. Après avoir fait la guerre dans toute l'Europe, les sodats français de la grande armée, les rescapés, regagnent leur région. Une vie misérable commence pour les blessés, les estropiés. Par contre, les gradés ont gardé des revenus ou des biens qui leur permettent de continuer leur vie aisée. Conclusion : Les commerçants appauvris par le blocus, les paysans révoltés par les agissements des soldats, ne soutiennent plus l'Empereur. Les armées adverses (anglaises, russes, prussiennes, autrichiennes, suédoises) envahissent la France. Tout cela permet le retour du roi Louis XVIII en 1814.