Contribution sur une problématique sociétale !
LA POLITISATION DE L’ETHIQUE…………….
OU LE RETRECISSEMENT DE SA FONCTION !
De nos jours, souvent volontairement, des élus
politiques et des médias utilisent alternativement les
mots de MORALE et d’ETHIQUE ;
MORALE = provient du mot latin MORES
ETHIQUE = se dit ETHOS en grec
L’un et l’autre sont utilisés fréquemment de façon
confuse pour la même signification. Ceci, alors qu’il y
a un degré différent d’usage de leur emploi.
L’ETHIQUE : est l’exigibilité des conduites prescrites
par des normes universelles avec la flexibilité des
décisions appropriées à chaque cas particulier.
LA MORALE = surgit des contradictions de l’éthique e
tant qu’instance de jugement qui la dépasse en
l’englobant. Le philosophe Paul RICOEUR a parlé de
l’éthique comme la visée d’une vie accomplie.
Un autre philosophe : André COMTE-SPONVILE a
écrit : » la morale porte sur le bien et le mal
considérés comme des valeurs absolues et
transcendantes. L’éthique sur le bien et le mal
considérés comme valeurs relatives (à un individu, un
groupe social, une société) et immanentes.
Pour le grand Emmanuel LEVINAS : l’éthique désigne
l’ouverture du moi comme menant à l’altérité de
l’autre. L’autorité politique s’assimile pour ce qui la
concerne à la morale politique. L’éthique régit des
rapports spécifiques et circonscrits.
Est-ce par exemple : cette confusion entre morale et
éthique qui a conduit à la déclaration internationale
sur les droits de l’enfant en 1989 ?
En effet, si la situation de l’enfant motive des
dispositions particulières, le fait que les droits de
l’enfant deviennent séparés des droits de l’homme
(alors qu’ils en sont un corps spécifique), ce statut à
part, fait perdre tout le processus qui conduit à ce
que l’enfant soit une personne reconnue au sein des
droits humains.
Ainsi, cette soustraction du recours à l’expression de
morale découle en partie de ce que la morale ne fait
souvent pas bon ménage avec la politique.
Or, il est vrai que la morale ne sauve pas une
politique désastreuse.
Il est cette tendance d’élus politiques de remplacer la
morale par l’éthique et de laisser la morale aux
instances religieuses. En effet = parler de morale
revendique la temporalité, l’éthique est pour eux,
une utilisation non normative d’une action perçue
comme bonne.
Or, la politique devrait demander à l’éthique un
éclairage sur les enjeux plutôt que de s’en servir pour
encadrer les lois, les conduites à tenir.
En France par exemple, la politique donne à l’éthique
un statut et il est demandé au CCNE (Comité national
consultatif d’éthique de se prononcer sur les lois de
bioéthique (ce qui touche à l’être vivant, à la science
médicale).
Cependant, pourquoi les élus politiques ne font pas
appel à la réflexion éthique pour s’intéresser aux
OGM, aux droits des animaux, aux ravages de la
bourse et à la financiarisation exacerbée de
l’économie, aux conditions indignes dans bien des
prisons françaises, l’accueil des autistes, etc. Ceci
pour prendre de sujets sociétaux divers.
Il y a un dévoiement des finalités de l’éthique sous
l’influence des politiques. Lui conférer un statut est
une déviation ! Ceci, alors que l’éthique ne vit que
par des résistances au confucianisme, aux situations
acquises, et de questionnements fussent-ils
inattendus !
Elle existe pour éclairer la complexité de
problématiques émergentes interpellant le vivre
ensemble, pour mettre en œuvre la pratique
collective interdisciplinaire. Elle ne possède pas un
pouvoir en elle-même, pas plus qu’elle n’est une
sorte d’expertise à suivre aveuglément comme un
dogme.
La réflexion éthique na pas pour fonction de plaire
aux élus politiques, ni de les conforter dans leurs
actes, mais de les éclairer !
L’éthique n’est pas nulle part elle surgit de nos
intelligences éclairées par les progrès de la
connaissance et une certaine sagesse humaine. Elle
aide à la remise en question par le regard de l’autre.
L’éthique pour Guy CREQUIE = est un moment de
surgissement jamais figé dans son essence. Elle n’ pas
à être domestiquée ou instrumentalisée par le
politique.
L’éthique c’est : Résistance aux modes et pressions,
questionnement, ouverture, elle sert donner une
vision, un éclairage pour donner le sens d’une action.
Copyright Guy CREQUIE
Ecrivain français à finalité philosophique
Complément relativement à la morale :
La morale répond à la question de la destination
véritable de l’homme. Toute action libre et réfléchie
suppose que sa fin soit tenue pour valable : c’est à
dire qu’elle suppose une réflexion et une décision
morale.la problématique a reçu dans l’histoire de la
philosophie deux solutions générales : selon la
première, le but suprême de l’homme est le bonheur
‘épicurisme, utilitarisme anglais, ou dans une
perspective de transformation intérieure le
bouddhisme par exemple. Selon la seconde : le but
dernier est la vertu ou pratique du devoir (stoïcisme,
morale de KANT) L’homme moral écrivait KANT,
n’est pas celui qui est heureux, mais celui qui mérite
d’être heureux ; en ce mérite consiste toute la valeur
morale. En somme, la moralité d’un acte ne consiste
pas dans le contenu de l’acte en lui-même, mais de
la manière dont nous le faisons.
Exemple : je peux faire l’aumône par intérêt espérant
ainsi acheter une place de choix dans l’autre monde,
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