42 techniques de presse avril 1998
ACTIVITES DE L’IFRA http://www.ifra.com
Conférence de Barcelone :
des modèles publicitaires pour le web
Le 25 février dernier, à Barcelone, l’Association Mondiale
des Journaux (AMJ) et l’IFRA ont proposé une conférence sur
le thème « Stratégies publicitaires : comment obtenir des
revenus sur le Web ? ». Cette manifestation a permis d’assis-
ter aux comptes rendus d’expériences de journaux électroni-
ques européens et d’avoir un aperçu des tout derniers déve-
loppements américains en la matière. Voici un résumé des
exposés donnés par des experts de l’édition électronique lors
de cet événement présidé par Constantine Kamaras, directeur
du Newspaper Management and Marketing Bureau (AMJ) et
par Livia Burkhardt, responsable de projet « édition électroni-
que » au sein de l’IFRA.
Selon les conférenciers s’exprimant à cette conférence,
l’année 1998 verra les revenus sur le Web exploser. Que ce
soit aux Etats-Unis ou en Europe, les éditeurs et responsa-
bles marketing sont optimistes.
Pour David Morgan (directeur de Real Media, aux
Etats-Unis), étant donné la croissance exponentielle prévue
aux Etats-Unis d’ici la fin de l’année pour les revenus de la
publicité électronique, prendre exemple sur l’expérience
américaine pourrait constituer une bonne stratégie. Cepen-
dant, parmi les quarante premiers sites Web en termes de
chiffre d’affaires publicitaires, seuls trois sont des jour-
naux et ceux-ci ne figurent même pas dans les dix premiers.
Les journaux feraient donc bien de tirer les leçons de
l’expérience de ces autres sociétés. Bien sûr, le marché
n’est pas le même et il est probablement inutile d’espérer
gagner des millions si vous ne vous appelez pas Dell ou
Amazon.com. Les journaux pourraient, dans une première
étape, mieux tirer parti de leur métier principal et, par
exemple, mieux exploiter l’information qu’ils produisent.
Bâtir un contenu rédactionnel
sans perdre de vue les annonceurs
Les cas présentés un à un ont montré que le seul moyen
de capter l’attention des annonceurs était de proposer des
contextes intéressants pour leurs annonces. David Morgan
a cité un exemple de la façon dont le site d’informations
technologiques « Good Morning, Silicon Valley » de San
Jose Mercury News avait suivi ce principe, en changeant de
contenu plusieurs fois par jour pour attirer plus d’annon-
ceurs. Aftonbladet (Suède), rp-online (Rheinische Post en
Allemagne), The Irish Times et Grupo Recoletos (Espagne)
ont tous des contenus spécifiques couvrant toute une
panoplie de sujets du sport, en passant par les voyages, la
santé et la finance. Des domaines qui intéressent aussi bien
les lecteurs que les annonceurs.
Les sites s’appuyant sur des événements particuliers ont
prouvé être plus lucratifs que les journaux en ligne classi-
ques. Le site World Series, par exemple, a attiré sept
millions d’adeptes du baseball en deux heures seulement.
Le « Washington Post » a sauté sur l’affaire Monica
Lewinsky pour faire grimper son lectorat en ligne et le
nombre correspondant d’impressions de pages de son site
Web. Et, lorsqu’il a acheté des bannières publicitaires sur
le site du « New York Times » faisant référence à son
propre site, le trafic a atteint un rythme de croisière de 8
millions de lecteurs en ligne par jour. C’était un pari
gagnant pour les deux parties : le « New York Times » a
gagné de l’argent et le « Washington Post » des visites sur
son site.
Le trafic impose sa loi
Le trafic va de pair avec le contenu. Aftonbladet n’a pas
encore complètement abandonné la devise « le contenu est
roi », mais y a ajouté « le trafic est roi ». Et si une chose
intéresse les annonceurs, c’est bien la taille du public qu’ils
atteignent.
Ces données doivent être analysées. L’époque du comp-
tage des « hits » (nombre de fois qu’une donnée est chargée
à partir d’une page Web) est révolue, a annoncé Thomas
Breyer (responsable de projet multimédia du BDZV en
Allemagne). Il existe aussi les visiteurs « anonymes ». Il
est fréquent d’utiliser des serveurs cache pour améliorer les
performances et réduire le trafic global du Web. Prenons un
exemple : le directeur de Mercedes à Stuttgart entre dans
son bureau tôt le matin pour lire la version en ligne d’un
journal de Hambourg. Si dans la journée, il est le premier
de sa société à lire ce journal, il génère un enregistrement
dans le serveur de l’entreprise. Lorsque les autres employés
arrivent, une copie du journal en ligne est déjà disponible
dans la mémoire cache du serveur de Mercedes. Ainsi,
comme le souligne Thomas Breyer, plusieurs centaines de
personnes lisent cette même copie sans laisser trace de leur
Pour le jour de la St. Patrick, The Irish Times a publié une
rubrique spéciale sur son site Web. On peut entre autres y
acheter des T-shirts, des posters et des épinglettes porte-bon-
heur. Le paiement s’effectue par carte de crédit.