sclérose en plaques - Canadian Stem Cell Foundation

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SCLÉROSE EN PLAQUES
EXISTE-T-IL DES TRAITEMENTS À BASE DE CELLULES SOUCHES
POUR LA SCLÉROSE EN PLAQUES?
Bien qu’aucun traitement à base de cellules souches pour la sclérose en plaques n’ait encore été autorisé par
Santé Canada ou la FDA, la Fondation canadienne de cellules souches et beaucoup d’autres personnes
s’emploient à trouver dans les meilleurs délais des traitements aussi sûrs que possible issus de la recherche sur les
cellules souches.
Quelles applications les scientifiques espèrent-ils tirer des cellules souches?
Les cellules souches ont une capacité inégalée de régénérer des centaines de types de cellules, y compris les
neurones et les cellules constituant la gaine de myéline, qui sont endommagées par la sclérose en plaques. De
plus, les cellules souches ont la capacité de moduler le système immunitaire – la sclérose en plaques étant une
maladie auto-immune – et de produire des facteurs de protection des neurones.
Des essais cliniques sont-ils en cours?
Bien que les scientifiques envisagent depuis longtemps l’utilisation de cellules souches pour compenser la perte de
cellules formant la gaine de myéline, à cause de la sclérose en plaques, il est de plus en plus évident que les
cellules souches peuvent aussi être utilisées pour la régulation du système immunitaire. Des essais cliniques de
phase 1 et 2 en cours tentent de déterminer si la greffe de moelle osseuse, peut être utilisée pour stimuler la
formation de cellules immunes saines et ainsi freiner la progression de la sclérose en plaques.
Quand devrait-on disposer d’un traitement à base de cellules souches?
Bien que les essais cliniques en cours ont produit des résultats encourageants quant à la possibilité d’utiliser les
cellules de moelle osseuse du patient pour produire des cellules immunes saines, les effets secondaires de ce
traitement en limitent l’utilisation aux patients souffrant de la forme la plus virulente de la sclérose en plaques.
Toutefois, des essais sont actuellement envisagés avec des patients atteints d’une forme moins virulente. À mesure
que progressent nos connaissances sur les cellules souches, les chercheurs espèrent pouvoir les appliquer en
concevant des traitements nouveaux contre cette maladie.
La recherche est une activité dynamique qui engendre de nouvelles connaissances. Les travaux scientifiques
permettent d’effectuer des observations et de réaliser des expériences pour trouver les causes des phénomènes
observés. Étant donné la grande diversité caractérisant les êtres humains et les maladies dont ils souffrent, les
essais cliniques constituent le seul moyen de mettre à l’essai les nouvelles idées pour savoir si tel ou tel diagnostic
ou traitement seront efficaces contre une maladie touchant les êtres humains. Entre les premiers résultats obtenus
en laboratoire et le traitement qui pourra être administré à un patient, de longs travaux doivent être réalisés. Ils
nécessitent non seulement une vision porteuse, mais aussi des années de travail d’équipe et de persévérance de la
part des scientifiques, des médecins et des patients.
Le présent document résume les idées actuelles sur l’utilisation éventuelle des cellules souches dans de nouveaux
traitements. Ce n’est pas un document exhaustif, et le lecteur est invité à se renseigner davantage en consultant
d’autres sources d’information sur le Web ou en s’adressant à son médecin.
La Fondation canadienne des cellules souches et son partenaire le Réseau de cellules souches voudraient
remercier le Comité consultatif de rédaction sur les cellules souches et les maladies pour son apport.
Rédaction : Maya Chaddah
Révision : Lisa Willemse, du Réseau de cellules souches, et Joe Sornberger, de la Fondation canadienne des
cellules souches
À PROPOS DE LA SCLÉROSE EN
PLAQUES
EXISTE-T-IL DES TRAITEMENTS À BASE DE CELLULES SOUCHES
POUR LA SCLÉROSE EN PLAQUES?
Pour autant que nous sachions, aucun traitement à base de cellules souches pour la sclérose en plaques n’a
encore été autorisé par Santé Canada ou la Food and Drug Administration, aux États-Unis. Les patients qui
cherchent une solution à leur maladie risquent de tomber sur le site Web ou la documentation d’une entreprise qui
prétend le contraire et qui offre des traitements payants à base de cellules souches pour guérir ces maladies.
Toutefois, dans nombre de cas, ce qu’avancent ces entreprises n’est pas étayé par de solides données
scientifiques, et nous encourageons les patients qui envisagent de tels traitements à s’informer davantage en
cliquant sur les liens ci-dessous, avant de prendre des décisions cruciales concernant leur plan de traitement.
Information sur les traitements et les essais cliniques avec des cellules souches contre la sclérose en
plaques (http://goo.gl/uZ6HP)
Sommes-nous près de trouver une cure? Que savons-nous de la sclérose en
plaques?
· La sclérose en plaques est une maladie inflammatoire chronique du système nerveux central. Elle est
considérée comme une maladie auto-immune parce que c’est le système immunitaire du patient lui-même qui
crée l’inflammation dans le cerveau ou la moelle épinière.
· Lorsque l’enveloppe isolante (gaine de myéline) des nerfs est endommagée, des « courts-circuits » se
produisent et ils ne peuvent pas fonctionner normalement. Le tissu cicatriciel qui se forme sur les neurones et
leur mort peuvent handicaper le patient en permanence.
· Des facteurs environnementaux (comme des facteurs inconnus pendant la grossesse, la production de
vitamine D, un statut économique relativement élevé et le tabagisme) et des facteurs génétiques (plus de
50 gènes de prédisposition, de multiples gènes transmis) seraient associés au développement de la sclérose en
plaques.
· Les symptômes de la sclérose en plaques varient d’un malade à l’autre et comprennent des problèmes
d’équilibre, des difficultés à marcher, des problèmes de coordination (maladresse), des engourdissements
(sensations de piqures, insensibilité), une altération de la vision (vision brouillée ou assombrie, perception
absente ou réduite des couleurs), un dysfonctionnement de la vessie, un dysfonctionnement sexuel, la
constipation, des troubles d’élocution, une faiblesse des muscles du visage et des problèmes cognitifs ou
affectifs.
· Selon le stade de la maladie et le pronostic, la sclérose en plaques est habituellement traitée avec des
médicaments qui atténuent les crises aigües, modifient l’évolution de la maladie ou réduisent les symptômes.
C’est une maladie incurable.
Quelle peut être l’utilité des cellules souches?
Étant donné que la sclérose en plaques est une maladie complexe, on n’arrivera vraisemblablement à la guérir
qu’en conjuguant plusieurs nouveaux traitements pour bloquer chacun des mécanismes de la maladie : réaction
auto-immune, perte des neurones, incapacité du système nerveux central à les régénérer. Les cellules souches
offrent de bonnes perspectives de traitement. Elles ont une capacité inégalée de régénérer des centaines de types
de cellules, y compris les neurones et les cellules constituant la gaine de myéline (que l’on appelle
oligodendrocytes). De plus, elles ont la capacité de moduler le système immunitaire et de produire des facteurs de
protection des neurones.
Y a-t-il beaucoup de groupes qui s’efforcent de mettre au point un traitement à
base de cellules souches?
Dans le monde entier, de nombreuses équipes de chercheurs s’activent pour trouver un moyen d’utiliser les cellules
souches en vue de traiter la sclérose en plaques. Leurs objectifs communs consistent à déterminer : quelles
cellules souches conviendraient le mieux pour le traitement; quels signaux pourront amener les cellules souches à
générer des cellules du système nerveux central; quelles méthodes permettraient une production à grande échelle
en laboratoire des cellules nécessaires.
Les oligodendrocytes jouent un rôle particulièrement important dans la sclérose en plaques. Ce sont des cellules
qui enveloppent les axones de leur membrane faite de myéline et qui forment donc la gaine de myéline. Un axone
est un fil long et fin qui transporte les impulsions électriques d’un neurone à un autre. La gaine de myéline qui
entoure les axones est formée de plusieurs couches, un peu comme des pelures d’ognon. À mesure que la maladie
progresse, les couches sont détruites les unes après les autres et la gaine de myéline ne se renouvèle que sur une
partie seulement des axones, qui finissent par être irrémédiablement endommagés. Compte tenu du rôle crucial
des oligodendrocytes, les chercheurs sont très enclins à essayer d’élaborer des stratégies pour transplanter des
cellules de ce type générées à partir de cellules souches ou pour stimuler la production d’oligodendrocytes dans
l’organisme du patient, de manière à réparer la gaine de myéline.
La recherche sur l’utilisation des cellules souches contre la sclérose en plaques emprunte diverses avenues, et
quelques-unes ont donné des résultats assez intéressants pour justifier des essais cliniques préliminaires, de
phase 1 et 2. La plupart de ces essais visent à déterminer si les patients peuvent recevoir sans danger des cellules
souches adultes. Bien que les scientifiques envisagent depuis longtemps l’utilisation de cellules souches pour
compenser la perte de cellules formant la gaine de myéline, à cause de la sclérose en plaques, il est de plus en
plus évident que les cellules souches peuvent aussi être utilisées pour la régulation du système immunitaire. À
mesure que progressent nos connaissances sur les cellules souches, les chercheurs espèrent pouvoir les appliquer
en concevant des traitements nouveaux contre cette maladie.
Quels travaux de recherche sont en cours?
Avant de pouvoir tirer de la recherche sur les cellules souches des applications cliniques pour les patients, il faut
procéder à des essais et des vérifications rigoureux, ce qui implique, dans le cas de la sclérose en plaques, de
transplanter des cellules souches dans des modèles animaux, de manière à vérifier si l’on peut rétablir la
transmission de l’influx nerveux dans les axones. De manière générale, la recherche actuelle sur la sclérose en
plaques se fait sur deux plans. Premièrement, on veut prévenir les dommages en modulant le système immunitaire.
Deuxièmement, on veut réparer les dommages en régénérant la myéline et en protégeant les cellules nerveuses
(neurones). Les principaux types de cellules souches employées dans les études sont les cellules souches de
moelle osseuse (hématopoïétique ou mésenchymateuse) et les cellules souches du cerveau (cellules souches
neuronales et cellules précurseurs des oligodendrocytes).
Le chemin menant à la découverte de traitements à base de cellules souches contre la sclérose en plaques est
parsemé d’embuches, et il faudra du temps pour y arriver. Mais la grande masse d’information qui est produite dans
les laboratoires du monde entier est colligée pour faciliter la transition entre la recherche fondamentale et les essais
cliniques. Les résultats sont prometteurs et sont susceptibles d’engendrer avant longtemps un traitement viable à
base de cellules souches contre la sclérose en plaques, de manière à débarrasser l’organisme du patient des
cellules immunitaires nocives, à réparer la gaine de myéline et à protéger les cellules nerveuses.
L’état actuel de la recherche sur les cellules souches de moelle osseuse
Les scientifiques ont découvert qu’un traitement employé contre la leucémie, la transplantation de cellules souches
hématopoïétiques, que l’on appelle plus communément la greffe de moelle osseuse, pouvait être adapté pour
arrêter la progression de la sclérose en plaques. On s’appuie sur l’hypothèse que les cellules souches
nouvellement transplantées n’auront pas la même mémoire que celles qui causent l’attaque auto-immune dans
l’organisme, donc qu’elles seront capables de produire de nouvelles cellules immunitaires saines qui ne détruiront
pas la myéline. De nombreux essais cliniques de phase 1 et 2 réalisés un peu partout dans le monde ont été
effectués pour déterminer si une transplantation autologue de cellules souches hématopoïétiques (issues du patient
lui-même) pouvait être efficace pour prévenir la progression de la sclérose en plaques, et les résultats obtenus sont
tous encourageants. Actuellement, les effets secondaires de ce traitement en limitent l’utilisation aux patients
souffrant de la forme la plus virulente de la sclérose en plaques, mais des essais sont actuellement envisagés avec
des patients atteints d’une forme moins virulente.
On a fait une découverte importante lorsqu’on s’est aperçu que les cellules souches mésenchymateuses étaient
capables de moduler les cellules du système immunitaire qui causent l’inflammation et détruisent la myéline. Des
études précliniques réalisées sur des souris ayant la sclérose en plaques ont démontré que les cellules
mésenchymateuses transplantées pouvaient arrêter la détérioration des neurones, améliorer leur fonctionnement et
même réduire la formation de tissu cicatriciel, qui nuit à la régénération. Le groupe d’étude international sur la
transplantation des cellules souches mésenchymateuses favorise la mise à l’essai de cette transplantation sous
forme d’injection intraveineuse autologue, en guise de traitement pour inhiber la réaction auto-immune
caractéristique de la sclérose en plaques, chez les patients sur lesquels les agents conventionnels n’ont pas d’effet.
De plus, le groupe recommande d’étudier plus à fond l’activité biologique des cellules souches mésenchymateuses
avant de les utiliser pour réparer des tissus.
L’état actuel de la recherche sur les cellules souches du cerveau
Les cellules souches neuronales étant capables de se différencier pour former diverses cellules du cerveau, elles
sont considérées comme une source idéale de cellules pour régénérer les cellules du système nerveux central. Les
premières expériences réalisées ont donné des résultats qui paraissaient très prometteurs, mais les études les plus
récentes démontrent qu’une proportion très faible des cellules souches neuronales produit des oligodendrocytes et
des neurones. Tout n’est pas perdu cependant, car d’autres études démontrent que les cellules souches
neuronales transplantées peuvent stimuler le cerveau et l’amener à produire ses propres précurseurs
d’oligodendrocytes. En outre, les cellules souches neuronales transplantées peuvent secréter des facteurs qui
favorisent la vitalité des cellules neuronales et qui préviennent l’inflammation et la formation de tissu cicatriciel. Les
chercheurs pensent que ces caractéristiques seraient de nature à atténuer les symptômes dans des souris ayant la
sclérose en plaques. Les études précliniques ont progressé et sont arrivées au stade de la mise à l’essai des
cellules souches neuronales humaines dans des primates ayant une maladie similaires à la sclérose en plaques.
Les résultats sont encourageants, car les symptômes sont réduits, et cette réduction est peut-être attribuable à la
modulation du système immunitaire par les cellules souches neuronales.
Par ailleurs, les chercheurs essaient de concevoir des stratégies pour stimuler les cellules précurseurs des
oligodendrocytes dans les cerveaux des patients atteints de la sclérose en plaques. Ces cellules sont abondantes
dans le cerveau et y sont réparties un peu partout. Comme leur nom l’indique, elles sont capables de produire les
cellules que l’on appelle les oligodendrocytes et qui constituent la gaine de myéline. Des études préliminaires ont
démontré que, dans le système nerveux central d’un adulte, ces cellules sont activées dès que la gaine de myéline
des nerfs est atteinte. Les précurseurs migrent alors dans les régions endommagées du cerveau et, une fois qu’ils y
sont, se transforment en oligodendrocytes capables de réparer la gaine de myéline. Comprendre le mécanisme
permettant la formation de la myéline et la réparation de la gaine par les cellules précurseurs des oligodendrocytes
ainsi que le phénomène de dérèglement de ce mécanisme constitue un champ d’étude prioritaire et pourrait nous
conduire à l’invention de nouveaux médicaments et de nouvelles stratégies de réparation.
Lectures additionnelles sur la sclérose en plaques
Le lecteur est invité à consulter les sites recommandés ci-dessous s’il souhaite se renseigner davantage sur le
diabète de type 1 et les éventuelles applications des cellules souches pour traiter cette maladie.
Société canadienne de la sclérose en plaques (mssociety.ca/fr)
National MS Society (www.nationalmssociety.org)
Multiple Sclerosis Resource Centre (www.ms-uk.org)
Fédération internationale de la sclérose en plaques
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