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métastases ou autres atteintes tumorales osseuses. L’étiologie
la plus fréquente est l’épidurite carcinomateuse. Le tableau
clinique peut comporter douleurs radiculaires, parésie avec
syndrome pyramidal, hypo- ou anesthésie, troubles sphincté-
riens ou syndrome de la queue de cheval. En cas de suspicion
clinique de compression médullaire, les examens d’imagerie
par résonance magnétique (IRM) de l’ensemble de la colonne
vertébrale doivent être effectués sans délai. Les traitements à
envisager sont une corticothérapie systémique, une radiothé-
rapie ou une chirurgie de décompression (laminectomie). Le
choix entre ces différentes options est fonction du contexte
clinique et les patients doivent être pris en charge par une
équipe multidisciplinaire (neurochirurgie, radiologie, onco-
logie, radiothérapie).
URGENCES LIÉES AU TRAITEMENT ONCOLOGIQUE
Neutropénie fébrile
La neutropénie fébrile est une complication potentiellement
mortelle nécessitant l’instauration rapide d’une antibiothé-
rapie. On la définit par une augmentation de la température
>38,5°C pendant une durée de >1 heure avec un compte de
neutrophiles <0,5 x 10/l. Le risque de développer des compli-
cations infectieuses dépend de la durée et de la profondeur de
la neutropénie. Ces deux variables prédisent aussi le risque
de développer une infection sévère. Les recommandations de
bonne pratique proposent qu’en cas de neutropénie fébrile,
une antibiothérapie à large spectre couvrant Pseudomonas
aeru ginosa, bêtalactame ou carbapénème, soit administrée.
Une antibiothérapie orale peut être choisie chez les patients
à faible risque de complication selon le score prédictif Multi-
national Association for Supportive Care in Cancer (MASCC)
(tableau 1).
CONCLUSION
Le nombre de patients atteints de cancer ne cessent d’aug-
menter et les personnes souffrant de cancer constituent un
groupe de patients particulièrement fragiles du fait de leur
maladie oncologique et des traitements administrés. Le prati-
cien, que ce soit le médecin traitant, l’urgentiste ou l’oncolo gue,
risque de rencontrer de plus en plus d’urgences oncologiques.
Il est donc primordial pour lui de reconnaître l’urgence et de
connaître le traitement de pathologies, comme la compression
médullaire ou les épanchements péricardi ques et pleuraux
malins. L’urgence oncologique doit être traitée comme toute
urgence médicale en tenant compte néanmoins de la situa-
tion oncologique (type de cancer, stade de la maladie, traite-
ments administrés) et de l’attitude générale souhaitée par le
patient. Le pronostic global de la maladie entre parfois en
ligne de compte dans la stratégie de prise en charge mais ne
L’urgence oncologique n’est pas rare
C’est un événement aigu pouvant rapidement menacer la vie
du malade
Les urgences oncologiques peuvent être en rapport direct ou
indirect avec le cancer dont le patient est atteint ou être en
rapport avec ses traitements
Le clinicien doit pouvoir reconnaître rapidement l’urgence afin
d’instaurer des soins dans les plus brefs délais
implications pratiques
George R et al Interventions for the
treatment of metastatic extradural
spinal cord compression in adults
Cochrane Database Syst Rev
CD
Guddati AK et al Identifying oncolo
gical emergencies Med Oncol
Lewis A et al Oncologic emergen
cies Pathophysiology presentation
diagnosis and treatment Ca Cancer J
Clin
Lyman GH How we treat febrile neu
tropenia in patients receiving cancer
chemotherapy J Oncol Pract
Petrofsky M Management of mali
gnant pericardial effusion J Adv Pract
Oncol
Caractéristiques Points
Sévérité du tableau clinique initial : symptômes absents ou légers 5
Sévérité du tableau clinique initial : symptômes modérés 3
Absence d’hypotension 5
Absence de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) 4
Tumeur solide ou hémopathie maligne en l’absence d’infection
fongique préalable
4
Absence de déshydratation 3
Patient ambulatoire au moment d’apparition de la fièvre 3
Age ‹ 60 ans 2
tableau 1 Score prédictif MASCC
L’addition des points donne un score total. Si le score total est ≥ 21, le patient
neutropénique fébrile présente un risque réduit de complications sévères (‹ 10 %).
MASCC : Multinational Association for Supportive Care in Cancer.
doit pas la retarder, car il reste souvent diffi cile à déterminer
de manière individuelle. Si beaucoup d’urgences sont de diag-
nostic relativement évident, comme l’obstruction ventilatoire,
l’hémoptysie massive ou les événements thromboemboliques,
il existe néanmoins un certain nombre d’urgences dont le diag-
nostic est plus délicat et dont les séquelles peuvent compro-
mettre de manière significative la qualité de vie d’un patient.
Les investigations doivent donc être entreprises sans tarder,
de même qu'un traitement adéquat, car le résultat dépend
souvent du délai avant sa mise en route.
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