déconnexion progressive en s’orientant sur les zones de conduction résiduelle. Depuis quelques années sont
apparus de nouveaux outils, qu’il s’agisse de cathéters spécialement dessinés pour l’isolation des veines, ou
encore de l’utilisation de nouvelles sources d’énergie. On peut citer le ballon de cryo-ablation qui permet une
isolation par le froid, en respectant la matrice cellulaire après congélation des tissus. Le PVAC (Pulmonary
Vein Ablation Catheter) est un cathéter circulaire qui permet à la fois l’enregistrement des potentiels veineux et
l’ablation par courant de radiofréquence en combinant une énergie uni et bipolaire. On attend beaucoup de la
robotique qui permet en théorie d’améliorer la précision du geste. Le système Hansen est un robot « classique »
commandé par un « joy-stick », le Stereotaxis permet une véritable navigation magnétique des cathéters. Le
contrôle de la force d’appui exercée par l’extrémité distale du cathéter d’ablation au point de contact avec le
tissu sera disponible prochainement.
Quelles sont les résultats de l’ablation de la FA ?
Cette question reste délicate et il convient avant tout de définir la notion de succès. S’agit-il d’une éradication
complète et définitive de l’arythmie, d’une diminution significative du nombre des crises, parle-t-on de succès
sans ou avec maintien des antiarythmiques, ce succès est il obtenu en une séance d’ablation ou en plusieurs?
En fait la littérature est ambiguë et on n’a pas toujours comparé les mêmes patients, les mêmes techniques et
les mêmes types de suivis. La question centrale concerne la validation du succès. On sait depuis les travaux de
R.L. Page en 1994 qu’il y a une majorité d’épisodes de FA asymptomatiques et on a appris plus récemment
que la FA était beaucoup moins symptomatique au décours d’une ablation, comme si on avait « dénervé »
l’oreillette gauche; alors comment se fier à une simple disparition des palpitations. Il apparaît que plus on
améliore la qualité du suivi objectif (ECG, Holter-ECG discontinu, Holter-ECG longue durée, « loop-recorder »
externe ou implanté, mémoires d’un pacemaker…) plus on diminue le taux de « succès électrique » et cela chez
des patients qui se sentent parfois améliorés voire guéris, donc avec un « succès clinique » ! Or, la littérature
des années 2000 est basée en bonne partie sur l’évaluation des symptômes après l’ablation et sur des suivis
discontinus assez discutables. Pour les formes les plus focales, les résultats atteignent 80-90 % souvent en une
seule procédure, mais pour les autres il faut anticiper des résultats plus décevants et des procédures répétées.
Plusieurs études cliniques en cours permettront de mieux définir et valider le « succès » après ablation de la FA.
Vers une généralisation de la pratique, quel avenir ?
Les techniques ablatives ont pris aujourd’hui une place incontestable dans la prise en charge de la FA.
Elles doivent rester dans la majorité des cas un recours de deuxième intention et s’adresser à des candidats
symptomatiques, bien informés des bénéfices et des risques de la méthode. Les résultats sont encourageants
dans les formes les plus focales mais toujours insuffisants pour les arythmies plus évoluées. Une meilleure
compréhension du processus fibrillatoire est nécessaire et il faut encourager la recherche fondamentale. On
doit poursuivre le développement de nouveaux outils dédiés, qu’il s’agisse de nouveaux cathéters ou de
nouvelles sources d’énergie. On peut compter sur l’amélioration de l’imagerie, de la navigation 3-D, demain
sans doute sur la robotique. Tous nos efforts doivent tendre vers une plus grande sécurité des procédures et une
amélioration des résultats, avec une prise en charge « sur mesure » de l’arythmie pour chacun de nos patients.
Notes
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