ThéâtredeCornouaille4
- les Béjart - Joseph 1616-1659, ses soeurs Madeleine 1618-1672 et Geneviève
1624-1675, leur frère Louis 1630-1678, ou encore Armande, fille ou soeur de
Madeleine 1640-1700...
Des troupes comparables sillonnent l’Angleterre, connaissant les mêmes conditions
de vie précaires, les mêmes vicissitudes. Comme en France, l’édification de théâtres
“en dur” apporte une forme de sécurité aux acteurs : Le premier sera The Theatre,
des Leicester’s men, dont la construction, à la périphérie de Londres, avait été
autorisée par Elisabeth Ière en 1574. Les troupes se placent sous la protection des
grands dont elles adoptent le nom et parfois l’autorité morale. Ainsi les Burbage,
James et son fils Richard, fondent le théâtre The Globe, où officiera la troupe des
Chamberlain’s men, rebaptisée King’s men, en 1603, lorsqu’elle obtient le parrainage
de Jacques Ier ou les Admiral’s men rivaux des précédents, au théâtre The Rose...
Mais ce très relatif confort se paie cher : les troupes doivent répondre aux exigences
des propriétaires (souvent auteurs) qui les habilitent, et restent vulnérables aux
crises puritaines qui agitent leur pays. Ce qui explique notamment la fermeture des
théâtres entre 1642 et 1660, par exemple.
En Allemagne, ce sont, à l’instar des Comédiens Italiens en France, des troupes
ambulantes anglaises, sous la direction d’un bouffon, qui parcourent le pays durant
toute la deuxième partie du XVIème siècle. Ces formations perdent peu à peu leur
intention de diffuser le théâtre anglais pour préférer des pièces farcesques inspirées
de l’actualité. Ce n’est qu’au XVIIIème siècle que le théâtre allemand se dotera d’un
théâtre fixe (1751), au château de Schwerin, où le comédien Konrad Ekhof (1720-
1778) fera travailler des acteurs avec discipline et professionnalisme. Il y fondera
d’ailleurs la première école dramatique du pays en 1753.
4. Les grandes troupes du XVIIème siècle : L’aventure de l’Illustre Théâtre
C(=’est dans l’enthousiasme de la jeunesse que naît cette troupe, sous l’impulsion de
Molière et de Madeleine Béjart. Elle est la seule, parmi les dix membres fondateurs,
à être déjà montée sur les planches.
Le 30 juin 1643 est établi le contrat de société fondant « L’Illustre Théâtre ». On y
trouve, outre celles de Molière et de Madeleine Béjart, les signatures de Denis Beys,
qui quitte ainsi la librairie paternelle, de Germain Clérin, futur chef de la troupe de
Gaston d’Orléans, de Joseph Béjart, de Nicolas Bonenfant, dit « Croisac », à l’origine
clerc de procureur passionné de théâtre, de Georges Pinel, dit « La Couture », qui,
plus âgé que Molière, lui a jadis donné des leçons d’écriture, de Madeleine Malingre,
de Catherine des Urlis, dont tous les frères et sœurs sont comédiens, ainsi que celle
de Geneviève Béjart, plus effacée que sa sœur et que son frère Joseph, mais fidèle
à la troupe et au théâtre qu’elle n’abandonne qu’à la mort.
Molière fait partie de diverses troupes tout au long de sa carrière, et il en est toujours
le chef, qu’il s’agisse de l’Illustre Théâtre de ses débuts, de celle du duc d’Epernon,
de celle de Monsieur qui devient ensuite Troupe Royale. Les comédiens de Molière
font plus que vivre en bonne intelligence, ils sont de véritables amis, ne serait-ce que