RESUME- Variabilité de la dynamique éolienne au sol (direction et vitesse du vent)
et de ses conséquences (visibilité horizontale) au Sahel central et Sahara méridional
entre 1950 et 2009 (Exemple de quelques stations synoptiques au Niger)
Au Sahel, la variabilité climatique a d’abord été analysée à partir de la pluviométrie. Mais
celle-ci ne concerne que quelques dizaines de jours dans l’année, alors que les jours sans vent
sont peu fréquents. La variabilité climatique est donc analysée ici à partir de l’analyse de la
dynamique éolienne au sol et de ses conséquences en lien avec la dégradation
environnementale entre 1950 et 2009.
- Appréhender les variations climatiques à partir de la direction et de la vitesse du vent
mesurées par les stations synoptiques (TCM). Les variations journalières reflètent le rôle de la
turbulence thermique. Les cycles saisonniers sont distingués par les directions et par les
vitesses du vent en lien avec les mouvements de la ZCIT et du FIT. Les périodes de forte
aridité sont mises en évidence par des baisses significatives des vitesses moyennes. Les vents
au sol distinguent différents types de sécheresses, ce que la pluviométrie ne permettait pas.
Ainsi donc, les mesures d’observation du vent fournies par les stations synoptiques
aboutissent à des résultats homogènes et en conformité avec les connaissances antérieures
issues principalement de l’analyse d’autres paramètres. Ces mesures météorologiques sont
donc fiables et d’un intérêt certain.
- Comparer les observations météorologiques des vents avec les réanalyses 20CR, NNR-1,
ERA-40 et ERA-Interim. Les séries mensuelles présentent de bonnes corrélations à Niamey et
Maïné-Soroa, mais pas à Bilma. L’analyse du cycle annuel montre de fortes sur/sous-
estimations des vents par les réanalyses. L’évolution interannuelle des vents en été (JJA) et
hiver (DJF) montre que ces discordances varient selon les vents, les stations, les périodes et
les réanalyses. Au total, ce sont donc ERA-40 et NNR-1 qui sont les plus proches des
observations alors que 20CR s’écarte le plus fortement. La comparaison des observations
avec les mesures météorologiques assimilées par NCAR (SYNOP) indique que les faibles
corrélations des réanalyses avec les mesures TCM pourraient être liées aux fichiers SYNOP
en raison de l’importance des données manquantes ou erronées.
- Analyser les variations de la conséquence combinée des variations pluviométriques et des
vents à travers la visibilité horizontale et les types de temps liés aux basses visibilités
(chasses-sable, brumes de sable et brumes-sèches). Les variations interannuelles indiquent des
baisses importantes de la visibilité en lien avec les variations de la pluviométrie. Mais
l’augmentation des phénomènes météorologiques liés aux basses visibilités indique aussi un
changement climatique plus précoce que ce qui est généralement admis sur la base de la seule
évolution pluviométrique. Ces modifications concernent la zone saharienne, plus sensible à
l’érosion éolienne, dès la fin des années 1950. Pour les stations sahéliennes, une première
dégradation est visible vers 1970, puis une seconde au début des années 1980. Il est possible
qu’une nouvelle dégradation observable uniquement à Niamey dans les années 1990 et 2000
soit d’origine anthropique.
- Analyser la relation vitesse du vent-visibilité horizontale au cours du cycle annuel. Compte
tenu du gradient pluviométrique et de la position amont-aval des stations sur la trajectoire
éolienne d’échelle continentale NE-SW, nous observons une évolution qui laisse supposer
qu’interviennent d’autres facteurs. En effet, on passe progressivement d’un véritable cycle
d’hystérésis à Maïné-Soroa en période humide à une forte relation binaire que vient à peine
perturber une courte saison des pluies à Nguigmi en période aride. On peut donc supposer
relation binaire : s’agit-il de la végétation ou d’un facteur anthropique ?
Mots Clés : Variabilité climatique, Niger, Sahel central, Sahara méridional, dynamique
éolienne au sol, direction et vitesse du vent, réanalyses, visibilité horizontale, poussières.
qu’intervient dans cette relation un troisième facteur qui transforme un cycle d'hystérésis en une